lundi 19 décembre 2011

Petirou's back !!!

Très bon cadeau de Noêl pour moi, avec quelques jours d'avance, Petirou est de retour !
Je vous en parlais vendredi, me désespérant de sa rupture de stock. Et coïncidence, j'apprends par mon gentil éditeur qu'il vient d'être réimprimé. Youpi.

Il sera bientôt en stock dans vos librairies préférées.

Gag : je cherchais sur internet sa version danoise ou coréenne.... et je tombe sur la version grecque que je ne connaissais pas, j'aime bien voir mon nom en grec.

vendredi 16 décembre 2011

Petirou, dans le Théâtre de Rebecca

Et maintenant, une page de publicité, ou plutôt une bonne (et encore plus belle) idée de cadeau pour vos enfants à l'approche de Noël..... cette idée devrait surtout combler des petites filles de 9 à 14 ans !


Il y a 10 ans, presque jour pour jour, naissait celui que je considère parfois comme mon 6° enfant : Petirou


Né de l'imagination d'un pédiatre anthropologue à chemises fleuries qui trouvait que l'on ne parlait pas assez "franchement" de l'adoption, de ses causes et de la différence de couleur, il était merveilleusement illustré (le livre pas le pédiatre) par celle qui n'était à l'époque qu'une jeune dessinatrice pleine d'avenir, déjà remarquée par son Géant aux oiseaux, après Petirou, elle a continué avec Lilly la Licorne, L'Amoureux, Les Princesses, Nasreddine... et s'est même lancé dans le scénario avec le très new yorkais Loup de la 135°.

Son oeuvre est déjà pléthorique et bourrée de talents.

Son éditeur préféré sort pour Noël, un magnifique ouvrage : Le Petit Théâtre de Rebecca :




Ce n'est pas une histoire c'est une oeuvre d'art, une présentation originale où de savants découpages nous montrent tous les principaux personnages de Rebecca, dont notre enfant commun : Petirou et les parents de celui-ci.

Un livre à offrir.... les petites filles en sont folles !

RUEZ VOUS DONC CHEZ VOTRE LIBRAIRE

Une maman vue en consultation dont le métier est de diriger une librairie pour enfants, m'avait raconté qu'en plus des gens concernés par l'adoption, Petirou était acheté par les petites pré-ados qui voulaient posséder l'intégrale des oeuvres de Rebecca, belle idée !

Vous en saurez plus sur le site de Rebecca.



Bon, deux petites remarques à mon éditeur s'il traîne par là :

D'abord, j'attends avec impatience, l'exemplaire du petit théâtre promis....

Et puis, surtout, surtout, surtout..... comme beaucoup d'entre vous s'en plaignent sur le blog ou par des courriers privés, Petirou n'est plus disponible !

Alors que les chiffres de vente étaient bons, que l'édition économique, que vos témoignages le confirmaient comme un classique... on ne le trouve qu'au marché noir.... allez Monsieur Gautier et Madame Languereau relançaient les rotatives.





Bon comme je suis ici chez moi, j'en profite de poursuivre mes messages personnels pour mes éditeurs préférés.... là c'est moi le fautif, et c'est vrai que si "Naître là-bas, Grandir ici " reste the best book of the world, il aurait besoin d'une remise à jour, comme je ne sais pas faire les petites remises à jour, je vais faire une grande reprise à zéro..... et cela prend du  temps, beaucoup de temps, beaucoup plus que je n'y pensais... mais je m'y mets ... et c'est pour cela que vous me verrez peut être un peu moins sur mon blog.




On a beau être un peu hyperactif, les journées ne durent que 24 h.

Ils sont partout !

Dans nos fantasmes, dans nos mythes, l'adoption est partout, nous baignons dedans par tous les héros de notre enfance et notre adolescence. Et en voilà encore un exemple bien sympathique.

Je suis allé voir récemment le film à la mode, qui vaut le coup, j'ai beaucoup ri en regardant Les Intouchables, la scène de l'arbre qui chante m'a particulièrement comblée. Mais j'ai aussi été amusé de voir qu'une fois encore le héros (un des deux : Driss) était adopté, une adoption familiale à l'africaine, assez classique. 

Autre chose, moins sympathique : une vidéo à la mode dans le monde des ados, d'un mec beaucoup plus cynique que drôle. Je pense que l'on peut rire de tout quand c'est drôle.... là je ne ris pas. Cliquez là et vous verrez (plutôt en fin de chanson) ce que pense la plupart de nos concitoyens de la place des adoptés !
Des enfants de 2° rang, comme entre les lois de 1923 et 1966, et comme voudraient bien nous le maintenir, les crétins qui font le forcing pour l'adoption simple !

dimanche 4 décembre 2011

Adoption en Polynésie....

Un reportage hier sur France O..... qui m'a .... enfin..... je n'en dirai pas plus..... si ce n'est que j'ai été touché par la délicatesse, le courage, la tristesse de la famille biologique.... tout ce qui doit être dit est très bien dit par Julien. Foncez sur son blog.

Un message viendra sur quelques généralités et les choses à surtout ne pas faire si on va adopter en Polynésie !

samedi 3 décembre 2011

T'as d'la chance

Encore une fois la session de "mon p'tit diplôme", l'attestation universitaire Accueil et Santé de l'Enfant Adopté a été épuisante, il me faut bien un week-end pour m'en remettre !

Epuisante, mais plus encore passionnante, les étudiants de cette année, sont particulièrement divers, très professionnels, et aussi très sympathiques. J'attends avec impatience la session de mars.

Un moment fort.... quand les trois adoptés... de la session (un enseignant dont je parle souvent et deux étudiantes) ont fait un petit débat sur leur histoire, leurs questionnements sur leurs origines et autres.

Une chose m'a stupéfié..... trois histoires, trois origines bien différentes (France, Amérique latine et Extrême Orient), et quasiment du copié-collé, dans la recherche des origines : pas trop vite, de manière revendiquée-exigée-vitale indépendante, pas trop tôt et avec une grande pudeur.

Et une petite phrase très forte, à ma question, "quelle est la petite phrase qui tue ?", la réponse a fusée : "T'as d'la chance !" et le commentaire : "c'est à vomir !"....

Et oui l'adoption reste trop trop trop souvent un geste humanitaire dans l'esprit du français moyen.....


Merci à tous les participants de cette AU, et plus encore à ces trois-là.

mardi 8 novembre 2011

Vaccin contre le papilloma virus

Si vous vous posez des questions sur le vaccin contre le papilloma virus (en France ils s'appellent Gardasil et Cervarix), je vous engage à regarder ce petit film réalisé par le gouvernement québécois et que je fais tout à fait mien !


C'est un peu hors sujet par rapport à l'adoption, mais des parents me posent souvent la question en consultation.

lundi 7 novembre 2011

Si tu ne viens pas à Lagardère, c'est Lagardère qui viendra à toi !

Je vous ai déjà dit que j'étais nul en anglais, malgré pas mal d'efforts, je le lis assez bien, je l'écris mal et je l'entends encore plus mal (sauf quand c'est un italien qui parle.... ou Bill Clinton, qui avait une élocution formidable). Je suis nul c'est comme ça, ça ne veut pas entrer, j'ai un accent nullissime, alors que j'ai un bon accent naturel pour les langues latines, et cela me manque pour être parfois larguer dans mes voyages outre atlantique, et pour écrire mes articles....
Aussi, je viens de ressentir une grande bouffée de fierté, je viens à l'instant d'être contacté par la responsable de la section français d'une grande université américaine (réputée dans l'apprentissage des langues).... suspens.... suspens.... pour leur nouvelle méthode, ils ont choisi un de mes textes... écrit il y a 10 ans..... et me proposaient rémunération contre son inclusion dans cette méthode (j'ai négocié une relecture de mes textes plutôt que des soussous).

Et je fais mienne, en la transformant à peine, la devise du héros de Paul Féval : Si tu ne vas pas aux anglophones, c'est l'anglophone qui viendra à toi !

De savoir que des américains pour apprendre le français vont lire du Molière, du Hugo, du Le Clézio.... et du Monléon... je vous semble sans doute (et je m'en excuse) midinette ridicule ou bouffon bouffi de son importance, mais ça me bouleverse.


A propos quel est ce texte ?

Le voici :


En « découvrant » la Polynésie, douze siècles après les Maoris, les Européens ont vite été frappés par l’importance des transferts d’enfants dans cette société. Il est amusant de regarder, comment, depuis deux siècles que ces archipels sont connus, ces adoptions sont décrites par les écrivains-voyageurs.
L’évocation du phénomène témoigne principalement de leur propre sensibilité envers le peuple polynésien. Pierre Loti (dans le mariage de Loti) raconte le déchirement de son héroïne, qui doit quitter sa mère et son île natale de Bora-Bora pour aller vivre à Tahiti chez de lointains parents âgés : « La mère de Rarahu l’avait amenée à Tahiti, la grande île, l’île de la reine, pour l’offrir à une très vieille femme du district d’Apiré qui était sa parente éloignée. Elle obéissait ainsi à un usage ancien de la race maorie, qui veut que les enfants restent rarement auprès de leur vraie mère. Les mères adoptives, les pères adoptifs sont là-bas les plus nombreux, et la famille s’y recrute au hasard. Cet échange traditionnel des enfants est l’une des originalités des mœurs polynésiennes ». Cet auteur, pourtant présenté comme un chantre de la Polynésie n’a fait que l’effleurer, sans vraiment chercher à la comprendre. Les stratégies de dons, les traditions compliquées réglant les adoptions ne sont pour lui qu’une loterie.
Quelques décennies plus tard Alain Gerbault (dans Iles de beauté) décrit l’adoption polynésienne comme une nouvelle preuve de la supériorité de ce peuple qu’il situe au dessus de tout autre. « C’était une grande case dans le district de Ti’ipoto où habitaient Ta’aroa et sa femme avec de magnifiques enfants grands et forts, pleins de santé, tous avec de belles dents blanches que l’on ne voit plus beaucoup de nos jours à Bora-Bora. Les uns étaient peut-être des enfants adoptifs, d’autres des neveux considérés également comme des fils ; mais il est long et compliqué de vouloir rechercher les auteurs des jours en Polynésie. » Pour lui, l’adoption montre l’humanité des polynésiens entre eux, puisqu’ils donnent des enfants à ceux qui n’en ont pas. Il montre aussi, un grand amour pour les enfants puisqu’ils n’hésitent pas à s’en séparer, afin de leur promettre un meilleur avenir. Mais il ne comprend pas tout à fait, ou ne cherche pas à comprendre les raisons.
Paul Huguenin est pendant plusieurs années, à la fin du XIXème siècle, directeur d’une école aux îles sous-le-vent. Comme d’autres, il tombe amoureux des lieux et décrit avec passion tout ce qu’il voit. Son livre (Raiatea la sacrée) fourmille de renseignements sur la société polynésienne. L’adoption ne lui échappe pas : « On préfère souvent les enfants adoptés - On le lui abandonne volontiers...pour adopter soi-même un autre enfant ». Cela est dit sans jugement, par simple désir de description.

Il en va de même pour Robert Pomel, qui passe - lui aussi - plusieurs années en Polynésie dans les années 1950, et raconte ses impressions dans un récit autobiographique (Hiro des Tuamotu) : « Elle n’est certainement pas malheureuse comme le sont fréquemment les enfants adoptés en Europe ; ici, ils sont parfois plus choyés que les rejetons naturels ».

A l’opposé, le summum de la caricature est atteint, dans un récit datant de 1936, par Louis-Charles Royer. Son livre (Femmes tahitiennes) aurait pu s’appeler « le séjour d’un beauf à Tahiti », comme quoi, même les ringards ont leur chance en littérature. Son avis ne dépasse pas le niveau de la plus basse des pâquerettes, y compris pour l’adoption : « Après Loti ... je répète que les parents se repassent leurs enfants avec une facilité surprenante. Des mères dénaturées, dira-t-on, et qui abandonnent leur enfant, il y en a hélas ! aussi chez nous. Possible, mais, à Tahiti, on juge cet abandon tout à fait normal, naturel. D’autant que les gosses trouvent preneurs sans que l’Assistance publique s’en mêle... ». Ce dernier exemple est sidérant, et j’ai souvent entendu des Français parler de l’adoption en Polynésie un peu de cette manière. A leur décharge, contrairement à Monsieur Royer, ils ne sont pas allés sur place.

Mais cette impression est celle de ceux qui jugent les autres sociétés par le petit bout de notre lorgnette d’occidentaux, sûrs de notre supériorité en toutes choses, puisque nous dominons le Monde économiquement. Comprendre ce qui se passe aux antipodes, permet sans doute de mieux comprendre ce qui se passe chez nous. Les polynésiens ont une plus grande expérience que nous pour l’adoption, puisque, comme le dit Paul Ottino (l’ethnologue qui a le mieux étudié les structures familiales polynésiennes) : « ... sa survenue constitue la norme et c’est son absence qui requiert une explication. »

­Une tradition très ancienne

L’adoption est très ancienne en Polynésie, de vielles légendes évoquent des adoptions entre dieux. L’adoption et l’échange d’enfants étaient aussi un bon moyen de sceller la paix entre deux souverains. Alors qu’en Europe à l’issue d’une guerre entre la France et l’Espagne, le dauphin épousait une infante, en Polynésie la trêve après un conflit entre Raiatea et Bora-Bora se concluait par un échange d’enfants entre les souverains. Lesquels enfants ne devenaient pas des otages mais étaient élevés comme leurs frères et sœurs adoptifs.

A l’heure actuelle, de nombreuses « petites » histoires sur l’adoption circulent encore. Comme celle de ces deux mères partageant la même chambre à la maternité, l’une venant d’avoir son troisième fils, alors que l’autre vient d’accoucher de sa quatrième fille, et qui échangent ces derniers nés, sans autre forme de procès. Même si de telles histoires n’existent sans doute plus, car l’état civil français veille, elles sont tout de même significatives de l’état d’esprit qui règne à propos de la filiation, avec une nette prépondérance du social sur le biologique, c’est-à-dire du lien d’amour sur les liens du sang. Pourtant, il s’agit d’une société qui a porté l’étude des générations au firmament, il est nécessaire de connaître sa généalogie, non seulement pour prouver son ascendance, mais pour ne pas effectuer un mariage consanguin. Toute union est tabou si les époux sont apparentés au septième rang (c’est-à-dire s’ils ont un arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père commun). L’étude de la langue tahitienne, permet de comprendre les structures familiales. Le même terme (metua tane) est utilisé pour désigner son père, mais aussi les frères de celui-ci ou encore les cousins du père. Par contre, il existe des termes précis pour désigner les parents biologiques : « fanau » (littéralement : donner la vie), et les parents adoptifs : « fa’a’amu » (littéralement : donner à manger)

Pourquoi donne-t-on les enfants en Polynésie?

Les raisons de donner des enfants en adoption sont très diverses. Ma première enquête en Polynésie m’a permis d’en identifier quatre principales :

Coopération familiale
La famille polynésienne traditionnelle reste une famille élargie et solidaire. Un couple ayant déjà plusieurs enfants accepte parfois de donner son dernier-né à un proche ou un parent qui ne peut en avoir. Cela surprend déjà quand il s’agit d’un parent proche, et plus encore quand, émue par la stérilité d’un couple métropolitain (qu’elle connait finalement bien mal), une famille polynésienne accepte de faire ce geste. Cela témoigne d’une solidarité étendue qui n’existe plus en Europe depuis bien longtemps.

Raison conjugale
Ce phénomène est relativement récent en Polynésie, et reste marginal. Il arrive assez souvent que des jeunes femmes deviennent mères très tôt, avant d’avoir une liaison conjugale stable. Dans la majorité des cas, lorsqu’elles créent un nouveau foyer, leur premier enfant est accepté par leur compagnon. Mais dans le cas contraire, il sera alors confié à des proches. Il s’agit souvent de couples aux mentalités « occidentalisés ».

Raison professionnelle
Autre cause d’apparition récente : plus que d’une véritable adoption c’est plutôt un gardiennage prolongé. C’est la première raison de circulation d’enfants dans la Polynésie française actuelle. Si les activités traditionnelles (agriculture, artisanat, petit commerce) permettaient à la mère de garder son enfant auprès d’elle, il n’en est pas de même des nombreuses activités « modernes ». Les jeunes Polynésiennes sont de plus en plus souvent attirées par des professions plus lucratives, qui leur semblent plus valorisantes : emploi dans des fermes perlières ou des hôtels de tourisme par exemple. C’est aussi le cas de jeunes mères désireuses de poursuivre leurs études et qui se retrouvent souvent en internat.
Ces adoptions provisoires se déroulent à l’intérieur de cercles restreints, puisque les enfants sont confiés le plus souvent à des proches (grands-parents, oncles et tantes). L’adoption est même parfois imposée d’autorité par des grands-parents dirigistes. Presque toujours, l’enfant retournera auprès de ses parents biologiques quand les soins qu’il nécessite seront compatibles avec leur profession.

Une alternative à la planification familiale
C’est ce mode de transfert d’enfants qui est le plus connu, tout au moins en métropole, puisque c’est par ce moyen que de nombreux couples métropolitains ont pu fonder une famille.
Il peut paraître surprenant d’utiliser ce terme occidental et moderne de « planification familiale », pour un phénomène qui semble être à l’opposé des buts de ces centres du même nom. Ceux-ci sont théoriquement faits pour permettre une régularisation des naissances, or en Polynésie, il semble que ce soit la prolifération des naissances qui soit réglée par la tradition.

Il ne faut pourtant pas penser qu’il est facile pour les parents de séparer de leur enfant. Tout déchirement est sans doute difficile. Mais pour beaucoup, c’est une meilleure alternative que la contraception. Car, en plus de l’ancienneté des transferts d’enfants en Polynésie, le poids de la religion est très important en Polynésie française. Les principales religions (protestante, catholique, mormon, etc.) ont toutes un avis défavorable sur toutes les formes de contraception. Il en résulte une quasi interdiction de l’interruption volontaire de grossesse tandis que les autres méthodes contraceptives sont marginalisées. Pourtant quand on interroge les Polynésiennes, celles-ci ne montrent pas d’a priori aussi nets envers la planification des naissances. Si l’avortement semble banni, les différents moyens de contraception semblent acceptables pour beaucoup de femmes polynésiennes, acceptables mais non appliqués.

Le résultat est qu’en cours de grossesse, les parents qui constatent qu’ils n’auront pas les moyens (financiers essentiellement) d’élever leur enfant, cherchent un autre couple à qui le confier. Traditionnellement, il s’agissait surtout de proches ; depuis une vingtaine d’années, il s’agit plutôt de couples métropolitains. C’est un petit peu ce que j’ai voulu raconter dans « Les deux Mamans de Petirou ». En choisissant de « donner » cet enfant, les parents biologiques ne vont pas l’abandonner complètement, mais décider de créer des liens avec une autre famille. Si de nombreux couples de métropole comprennent plus ou moins cela, beaucoup n’ont qu’une idée vague de la mentalité polynésienne et du sens de la famille en Polynésie. Cela peut se traduire par une incompréhension entre les deux familles. Et, plus grave encore, par des troubles relationnels entre parents et enfants adoptifs. Comment expliquer à un enfant sa filiation, si on l’a soi-même mal comprise ?

Respecter leur enfant
Il ne faut pas aller en Polynésie en héros potentiel, sauveur d’un enfant du Tiers Monde, mais avec beaucoup d’humilité et de respect pour le geste des parents biologiques. Ce n’est plus l’anthropologue qui parle dans cette conclusion, mais le pédiatre de la Consultation d’Adoption Outre-mer. J’ai pu souvent constater que lorsqu’il existe un certain malaise, une difficulté à trouver ses repères chez les adolescents ou préadolescents adoptés en Polynésie, les liens avec leur famille et leur région d’origines avaient été coupés.

Une des grandes chances de l’adoption polynésienne est la rencontre entre les familles biologiques et adoptives, il faut tout faire pour la maintenir ; même si les parents adoptifs ne souhaitent pas respecter la famille de naissance, ils ont le devoir de respecter leur enfant.



vendredi 28 octobre 2011

Café, Bernardo, bâteau, gringo, Colombie, ordinateur, action politique....

Un drôle de titre.... on remet tout çà dans l'ordre.

Je ne suis pas trop un fan des jeux de réseaux électroniques .... il y a juste 3-4 ans, j'avais découvert "virtual regatta". Je m'y remets ces jours ci après plusieurs années d'absence.

Le principe est simple : en même temps que des vraies course, depuis votre fauteuil vous pouvez faire la course changez les voiles, le cap de votre bateau et essayez d'éviter les petites îles qui se cachent, et arriver parmi les mieux classés des dizaines de milliers de concurents.

On se fait des courses avec quelques autres papas, eux aussi parents adoptifs de petits polynésiens, l'un d'entre eux, Christophe, est hors-concours, très bon plaisancier amateur, il arrive à figurer parfois dans les 5 premiers.... Pour ma part une 10357° place me suffit, pour peu que Joël (le président de Maeva Polynésie) soit 10358°... nous nous livrons des régates acharnées.... c'est aussi l'occasion d'essayer des itinéraires improbables...

Certains se servent de ses courses virtuelles pour faire de la pub, les tous premiers sont quasiment des pros, voir pour passer des messages politiques..... nous y voilà !

Samedi (demain) part la Transat Jacques Vabres, entre Le Havre et....... Puerto Liomon (au Costa Rica).
Et là je cite mon ami Bernardo, le français le plus amoureux de la Colombie : "Saleté de gringo, la Jacques Vabres arrivait avant à Carthagène, et là il a puni la Colombie".
Et ben moi c'est décidé mon bâteau virtuel arrivera à Carthagène, après bien des détours, mais je vais boycotter Puerto Limon. Je n'ai rien contre le Costa Rica, mais par amitié pour Bernardo, mais aussi pour la Colombie mon bâteau virtuel va aller s'échouer sur la Côte Nord de ce pays !

Oui la Colombie n'a pas toujurs été le pays le plus sûr, mais c'est un des pays les plus propres en manière d'adoption, de protection de l'enfance.... et c'est un tout petit hommage que je lui rend en rendant à "ma" transat Jacques Vabres virtuelle, sa destiantion initiale. Plus qu'un geste politique un geste maical vers la Colombie.

Si celà vous dit de m'accompagner, je vous invite à vous inscrire en cliquant ici. On peut s'inscrire même après le départ (pour ma part, je vais le rater ce départ, étant absent de chez moi pour 4 jours), on peut surveiller son bâteau toutes les cinq minutes ou une fois tous les cinq jours, pas de souci, on est là pour s'amuser, de toutes façons si on arrive à Carthagène, on ne sera jamais classer...

Mon bateau s'appelle maaramu, le nom du vent le plus puissant de Polynésie, un vent glacial qui vient du Sud.... c'est comme sur Big Brother (Facebook) on peut être ami sur Virtual Regatta.

Allez Bon Vent.

JVM, fils de marin.

Kung Fu Panda 2


Après la page lecture, on passe la partie critique cinématographique.En cette période de vacances, j'ai offert à mes enfants (en particulier pour les plus jeunes d'entre eux) un film que nous avions raté : Kung Fu Panda 2. Et nous avons donc de visionner cela en famille.
J'ai été surpris de voir combien le scénario de ce film tournait autour de l'adoption. Je suis bien naïf, ce sujet n'a jamais cessé d'être une source d'inspiration littéraire parmi les plus importantes. Je ne reviens pas sur les mythes antiques (Oedipe, Moïse, Romulu, et j'en passe).
Je vous rappelle aussi, que pour les trois quarts des dessins animsé de Walt Disney, les héros ont de gros soucis avec leurs parents et sont bien souvent orphelins.
Les concurrents du papa de Mickey ne sont pas en reste, et dans Madagascar 2 et l'Âge de glace 3 on a pu voir des héros orphelins redécouvrant leur « vrais » parents ou même des adoptions.
Kung-Fu Panda 2 va encore plus loin, ce gros nounours naïf, découvre qu'il a été adopté, ce qui fait rire tout le monde, tant il est différent de son papa. J'ai beaucoup d'affection pour ce papa, Mr Ping, un gentil jars, plein de bonne volonté, rêvant initialement (comme beaucoup de papas) que son fils lui succède… à la tête de son restaurant. Et, qui accepte finalement que celui-ci devienne un héros, malgré les dangers, témoignant même d'une grande admiration bien paternelle.

Dans ce deuxième volet des aventures du sympathique nounours, on découvre petit à petit son histoire, pourquoi ses parents ont dû se séparer de lui, comment il a été recueilli. Et ses questionnements, ainsi que les réponses fournies par les scénaristes ne sont pas anodins. Certains méchants, font croire au héros que ses parents biologiques ne l'aimaient pas. Découvrant que ces parents biologiques ont dû « l'abandonner » pour lui sauver la vie, Pô aura un vrai conflit de loyauté.
De telles histoires, peuvent exister dans le domaine de l'adoption, elles restent cependant rarissimes. Dans notre société où tout est généralisation, en particulier pour ce qui concerne l'adoption, j'ai peur que certains adoptés qui voient ce film, ou plus encore face aux réflexions de leurs petits camarades s'interrogent et ne se posent pas les bonnes questions. Il faut donc être vigilant, en tant que parents adoptifs, si vos enfants voient ce film, très amusant par ailleurs.
Et si les dernières minutes du film sont particulièrement sympathiques avec Pô qui retrouve son papa-oie, et lui dit « c'est toi mon papa »…… on est alors bien rassuré, pour le héros qui a fait la paix avec son histoire et pour les parents adoptifs qui sont confortés dans leur rôle, les toutes dernières images montrent le père biologique du héros. Ce qui laisse deviner une suite de la suite dont Hollywood et son commerce ont l'habitude. Mais ce qui va écarteler, encore plus les enfants adoptés et leur fichu conflit de loyauté…… ce dernier n'existant bien souvent que parce que c'est un beau fantasme bien apprécié de notre société.


Je n'ai donc pas trop d'inquiétudes, si ce film est regardé en famille, dans des familles adoptives qui vont bien. Je suis beaucoup plus inquiet par les réflexions que les enfants adoptés pourraient entendre de la part de leurs petits camarades mal informés qui aurait vu ce dessin animé.


Post criptum : j'ai cherché désespérément pour illustrer ce billet, l'image où le jeune Pô joue à « à dada sur mon papa », et où bien sûr, le jeune panda écrase son pauvre petit papa, le moment le plus amusant du film. Je n'y suis pas arrivé, si quelqu'un la trouve, et m'en donne le lien, il aura le droit de choisir le thème du prochain billet !

Merci à Annabelle (from NYC) qui a trouvé la fameuse image....

jeudi 27 octobre 2011

Lecture : Les petites filles du soleil d’Anne Tyler.


Dans quelques mois, je dois aller au grand congrès mondial sur le vaccin... un gros congrès qui se tient dans une des plus "anciennes" villes des Etats Unis : Baltimore.
En plus du congrès, où je dois d'ailleurs présenter une étude sur la couverture vaccinale des enfants adoptés à leur arrivée, je suis toujours heureux de découvrir une ville que je ne connais pas.
Pour découvrir une ville, quoi de mieux que l'art.... et pour moi un art domine largement les autres : la littérature.... je suis désolé d'être sans doute choquant pour beaucoup d'entre vous, mais les autres arts (cinéma, peinture musique) semblent anodins comparés à la littérature.
J'ai donc recherché quels étaient les auteurs majeurs de Baltimore.En dehors du monumental Edgar Poe, j'ai trouvé que les auteurs contemporains les plus significatifs de cette ville à la limite entre le nord et le sud des États-Unis sont deux dames. Un auteur de romans policiers dont un roman m'accompagnera pendant mon  voyage et Anne Tyler. En feuilletant la liste des ouvrages écrits par cette dernière, j'ai eu la surprise de découvrir que de porter sur l'adoption.
En cherchant à commander ce livre j'ai failli faire marche arrière du fait du titre (un peu gnangnan) et plus encore la couverture (carrément kitsch). Vous m'imaginez-vous en train de lire un livre de Barbara Cartland ? Quoique je n'ai jamais lu un livre de Barbara Cartland, et cela manque à ma culture générale…… Si vous avez un titre à me conseiller, de préférence qui parle d'adoption, ça doit bien se trouver !
Revenons aux "petites filles du soleil", je me suis souvenu que cet auteur et le prix Pulitzer et malgré ma méfiance vis-à-vis du titre et de la couverture j'ai donc fait l'achat de ce livre.
Et j'ai bien fait, je crois que ce livre est une belle étude de la société américaine, de ses qualités (accueil, générosité) et de ses travers (naïveté, repli sur soi).
Mais la façon dont est évoqué l'adoption, est aussi tout à fait intéressante.
Pour résumer en quelques lignes, de petites filles sont adoptées en Corée et arrive dans le même jour. L'une dans la classique famille américaine avec une mère très (trop) directive est sûre de ses idées. L'autre par une famille immigrée (qui plus est iranienne, ce qui est compliqué encore plus aux États-Unis). Devenues amies par cette rencontre d'aéroport, nous suivons ces deux familles pendant plusieurs années.
Avec quelques questionnements, quelques histoires, bien classiques dans l'adoption, et qui me donne à pense que l'auteur connaît bien le sujet.

mardi 25 octobre 2011

La Puberté III (le dernier combat)

1 - Qu'est ce que la puberté précoce ?

Une puberté qui débute avant l'âge de 8 ans chez les filles, et avant l'âge de 10 ans chez les garçons.

2- Quels sont les signes du début de la puberté ?

Le début d'un développement des seins (pour les filles, quoique un garçon sur 4 a un léger développement des seins pendant sa puberté, heureusement réversible).

Un développement de la pilosité sous les bras et au pubis (chez les filles et les garçons).

L'augmentation du volume des testicules chez le garçon (pas évident à voir sans examen clinique).

La voix qui mue est un signe inconstant, le changement de caractère est aussi aléatoire, quand à l'apparition des règles, cela apparaît en fin de puberté, quand il n'y a plus grand chose à faire.

L'accélération de la taille est aussi un bon signe mais comme on le verra plus loin, il y a de nombreuses autres raisons qui font grandir les enfants adoptés.

3- Pourquoi les enfants adoptés sont ils plus touchés ?

Avant tout, il faut savoir qu'elle est beaucoup plus fréquente chez les filles que les garçons, 20 fois plus au moins (chez les adoptés comme chez les non-adoptés).

Une petite fille sur 4, adoptée après l'âge de 4 ans développe une puberté pathologique (thèse récente de Laura Goutchkoff à Dijon.

De multiples causes ont été évoquées.... les plus probables seraient le changement nutritionnel : passer d'une alimentation proche de la famine à un régime abondant (voir surabondant) provoquerait une hyperstimulation de certaines zones du cerveau, dont celle qui déclenche la puberté, qui croit alors que ce serait le moment d'agir et de mettre en route le processus.
L'autre cause qui semble possible serait la pollution et le passage d'un lieu parfois pollué par excès : engrais à tire-larigot au Brésil par exemple, voir les sacs en plastique qui inondent les villes africaines, à un lieu finalement un peu moins (ou plutôt différemment) pollué.

ATTENTION, il est dangereux de mettre les enfants adoptés au régime pour leur éviter la puberté précoce, en particulier de leur donner un régime pauvre en protéines. Certaines personnes ont fait courir ce bruit sur des sites de discussion en disant que c'était mes conseils ! Jamais de la vie ! Si le changement de régime et notamment protidique est peut être une des causes de la puberté précoce, entretenir des carences en donnant un régime pauvre serait encore plus catastrophique.... les anorexiques stoppent leur puberté, tout comme les petites filles qui ont été enfermées dans les camps de concentration, et dans la plupart des pays du Tiers Monde, la puberté débute plus tard, du fait de la dénutrition.
Donner un régime pauvre en protéines et en calories à un enfant adopté qui a souffert de la faim, c'est comme si vous lui mainteniez son environnement pollué : en lui faisant manger des engrais et des pesticides à bonne dose et en recouvrant sa chambre sac en plastique ! Il n'aura pas de puberté précoce, mais il n'aura pas de croissance non plus.

4- Pourquoi s'occuper de la puberté précoce ?

C'est vrai, ça pourquoi on ne les laisse pas tranquille, qu'on ne laisse pas faire la Nature ?

D'abord parce que la puberté précoce fait pousser d'un coup, une ou deux années où on grandit énormément, puis la croissance s'arrête.... et c'est trop tard, mon "record", un petite fille que j'ai vu quand tout était fini et qui mesure, et qui mesurera toute sa vie : 1m37..... cela s'appelle un handicap.

Deuxième raison, en entrant dans la puberté, on quitte l'enfance.... pas toujours facile pour nos petits qui ont parfois déjà connu des premières années difficiles sans insouciance, de rentrer trop tôt dans le monde des grands. Il y a un décalage avec les copines, et un un décalage interne avec des petites filles tiraillées entre leur envie de petites filles (jouer à la Barbie), et de grandes filles (chasser le Ken).

Troisième raison, moins fréquente, mais grave... les petites filles qui font des pubertés précoces ont des envies une libido, qui n'est pas en rapport avec leur âge. Si une "gamine" de 15 ans, a assez (ou presque assez) de maturité pour comprendre qu'on ne doit pas se jeter dans les bras du premier venu, un "bébé" de 9 ans l'aura beaucoup moins. Elles sont des cibles faciles de pédophiles, je n'ai jamais rencontré de pareils cas, mais des amis endrocrino-pédiatres m'ont décrit de tels cas, avec des grossesses avant 10 ans. Rare, amis tragique.

Et puis rappeler aux adeptes du "laisser faire la Nature" qu'il n'y a rien de plus naturel qu'une bonne vieille tuberculose, ou qu'un bon cancer.... là aussi on laisse faire la Nature ?

5- Quels examens faire si votre enfant commence à développer une puberté ?

Il faut consulter quelqu'un qui connaît bien cela, les plus appropriés me semblent être les spécialistes de l'adoption, et plus encore les pédiatres spécialisés en endocrinologie, il y en a dans beaucoup de services de pédiatrie hospitaliers et au moins dans tous les CHU. Nous sommes même quelques uns à avoir ces deux spécialités.

Souvent, un bilan en hôpital de jour sera proposé avec des dosages (hormonaux) sanguins et urinaires, une échographie pelvienne (pour voir l'aspect de l'utérus et des ovaires), une radiographie d'âge osseux (examen essentiel).

En fonction de ces résultats, un traitement pourra être proposé.


6- En quoi consiste les traitements pour freiner la puberté ?

Horreur, malheur, un traitement hormonal !

Sauf que.... sans traitement hormonal, tous les diabétiques mourraient, sans traitement hormonal les hypothyroïdiens seraient des crétins de petite taille (Hypothyroïdie et crétinisme sont des synonymes, même si le deuxième terme n'est pas trop utilisé dans ce sens... les crétins des Alpes du fait de carence en iode souffraient d'hypothyroïdie).

Sauf que.... une femme sur deux en âge de procréer prend tous les jours un traitement hormonal !

Sauf que.... les produits qui sont utilisés dans la puberté précoce, sont des produits assez inertes, qui prennent la place de l'hormone qui déclenche la puberté et empêche l'hormone qui déclenche la puberté de s'exprimer

Parmi les quelques effets secondaires,environ une fois sur dix, 15 jours après la première injection il peut y avoir comme des petites règles, l'essentiel est de ne pas s'inquiéter et de rassurer la petite fille.
Plus embêtant, environ une fois sur vingt, cela peut faire grossir.

7- Qu'est ce que la puberté avancée des enfants adoptés ?

La cause ne serait plus nutritionnelle ou environnementale, mais plus en fonction des origines géographiques. Dans la plupart des pays du Tiers Monde, les petites filles ont leur puberté plus tard qu'en Occident, du fait de la dénutrition. En Inde on sait que l'âge moyen des premières règles est d'environ 15 ans (contre un peu moins de 13 ans en France), par contre, il est d'un peu plus de 12 ans chez les petites indiennes d'un haut niveau socio-économique.... et d'un peu moins de 12 ans chez les petites filles d'Inde adoptées en Suède (il s'agit d'études indiennes et suédoises, mais cela peut s'appliquer à beaucoup d'autres pays), quelque soit l'âge d'adoption.
En fait, chez les filles, il faut un poids "starter" pour démarrer la puberté chez les filles, ce poids (adaptation naturelle séculaire) est plus bas chez les enfants du Tiers Monde.... mais si elles sont bien nourries, en se trouvant dans un milieu plus favorisé, ce poids sera atteint tôt et déclenchera une puberté plus tôt. Il s'agira d'une puberté NORMALE mais survenant trop tôt. Traitée ou non, il n'y aura pas ou peu de conséquences sur la taille. Par contre, quand on est déjà différente des copines par son histoire, par la couleur de sa peau, c'est difficile de se retrouver la seule en CE2 avec de la poitrine, la seule en CM1 avec des règles, et pour éviter cela, un traitement (le même que pour la puberté précoce) peut être proposé. Il permettra ainsi de mieux profiter de l'enfance, sans rentrer trop tôt dans le monde "cruel" de l'adolescence et des adultes.

Contrairement à la puberté précoce, ce tableau ne dépend pas de l'âge d'adoption.

Mais comme pour la puberté précoce, les filles sont 20 fois plus touchés que les garçons.


8- Quels sont les autres causes de croissance rapide chez les enfants adoptés ?

En dehors des cas déjà décrits, il y a :

- Le rattrapage staturo-pondéral, du fait de la dénutrition, les enfants adoptés sont souvent petits et grignets. Une bonne alimentation permettra de rattraper cela.... et quelques fois provoquera l'emballement de la puberté précoce. La plupart du temps, cela se calme, un fois le déficit (en poids et taille comblé).

- Le nanisme psycho social : pour grandir, il faut de la soupe (une bonne nutrition est essentielle) du sommeil (l'hormone de croissance est sécrétée la nuit), mais aussi des câlins. Des enfants maltraités, ignorés, carencés affectivement vont bloquer (de manière involontaire) leur sécrétion d'hormone de croissance, et ainsi ne plus grandir, parfois moins d'un centimètre par an. Une fois dans un milieu bienveillant, comme dans une famille (adoptive) qui les aime, ils vont "larguer" toute cette hormone en réserve et se mettre à pousser comme des champignons, ce sera encore plus rapide parfois que dans la puberté précoce.... jusqu'à un contimètre par semaine !

- Les erreurs d'âge volontaire (plus l'enfant est jeune, plus il sera facile à adopter) ou non (l'état civil est souvent difficile dans les pays d'origine) sont possibles. Ainsi si une petite fille est adoptée à 6 ans, mais qu'elle en a en réalité 9 (sa dénutrition et sa petite taille pourront tromper) il est normal que sa puberté commence dans l'année.

Le point essentiel pour faire la différence entre la puberté précoce (le seul diagnostic qui sans traitement aura des conséquences dramatiques sur la taille) et les autres diagnostics (qui n'auront pas de conséquences majeures sur la taille finale), c'est la variation de l''âge osseux. Si la croissance va vite, mais qu'elle évolue de manière parallèle à la maturation osseuse, ce n'est pas un problème, si l'évolution de l'âge osseux est plus rapide que la croissance (par exemple si en 6 mois de temps, une petite fille prend un an de croissance mais deux ans d'âge osseux, elle a perdu en 6 mois une année de croissance : soit 6 cm) c'est beaucoup plus inquiétant.

9- Que faire pour prévenir le risque de puberté précoce des enfants adoptés ?

Deux choses essentielles :

- Pour les petites filles adoptées après l'âge de 4 ans, faire réaliser dès l'arrivée : Une radio de la main et du poignet gauches de face pour déterminer l'âge osseux.
Ne pas tirer de conclusions hâtives sur le résultat de cet examen, l'âge osseux sera souvent en retard du fait de la dénutrition.
Dans les autres cas, cet examen n'a pas besoin d'être réalisé, sauf en cas de doute sur l'âge, mais là c'est une autre histoire déjà évoqué ici.

- Pour tous les enfants les mesurer souvent, dès leur arrivée et à renouveler régulièrement, encore plus lors de leur première année en France, et reporter ses tailles sur des courbes.... inutile de rechercher les courbes du pays d'origine, les courbes françaises sont précises, et c'est plus l'évolution qui sera utile. Voir qu'un enfant vietnamien ou guatemaltéque est en bas de nos normes françaises est normal, de même si un malien ou un polynésien sont haut situés.


10- De quelles petites phrases, faut-il se méfier ?

Je vous encourage à regarder d'un drôle d'oeil et à ne pas accorder une confiance excessive à ceux qui vous balancent cela pour clore toute discussion :

"Dans ses pays-là on fait sa puberté plus tôt" et non tout faux !

"On a dû vous en fourguer une plus vielle que prévue" possible mais à envisager que si les autres diagnostics ont été éliminés.

"Les courbes de croissance, les âges osseux ont été fait pour des enfants occidentaux, il est dangereux de les utiliser pour des enfants africains ou asiatiques", vrai mais faux, ce qui compte c'est l'évolution.

"Le docteur de Monléon conseille de ne pas trop nourrir les petites filles à leur arrivée,e t notamment de leur donner une alimentation pauvre en protéines", je n'ai jamais dit cette phrase quia beaucoup circulé sur des forums. Bien au contraire, laisser les petites filles dans la dénutrition, c'est éviter une risque de puberté précoce, c'est aussi les empêcher de grandir...... on en faisait pas de puberté précoce à Auschwitz.... ni même de puberté du tout..... ni même de croissance ! Il faut laisser ces enfants manger à leur faim et si une puberté pathologique survient la traiter.



jeudi 6 octobre 2011

Le génial salopard


C'était véritablement un génie, mais il semble que c'était aussi un salaud dans ses relations avec ses subalternes, pour lesquels, selon l'endroit où vous placez, il a su tirer le meilleur d’eux même ou  les presser comme des citrons.

Bon, vous le connaissiez tous, quand on parle d'Apple et de Pixar, on parle de Steve Jobs, ce qui résume les personnages au titre de champion incontestable du marketing pour ces 30 dernières années.

Je vous parlerai plutôt du côté qui nous intéresse et de son adoption. L'histoire de Steve Jobs est assez classique de ce que l'on appelle « l'open adoption » américaine. D'après « mes » sources, le petit Steve serait né des amours illégitimes d'un professeur et d'une de ses étudiantes. Ce couple non marié, qui ne pouvait pas s'occuper de cet enfant dans la Californie des années 50 a alors décidé de le faire adopter, mais en posant ses conditions. La condition principale, de la part de ces parents biologiques de haut niveau universitaire serait que leur rejeton puisse bénéficier d'études supérieures. La famille Jobs, d'origine modeste et de faible niveau d'instruction, ce serait saigné aux quatre veines pour payer des études au petit génie. Toujours pour la petite histoire, les parents de Steve, parents biologiques auraient fini par se marier, leur deuxième enfant, une fille est devenue un écrivain à succès et son premier roman la dédiée à son frère élevé dans une famille : les Jobs.

De quoi fantasmer et de faire fantasmer, sur la prédominance de l'inné par rapport à la qui pour ce qui est du génie, sur l'intérêt de connaître ses origines, sur la soif de revanche l'enfant adopté……… Les journalistes et les psys à quat'sous vont se régaler !

Moi j'ai envie de retenir tout simplement que les enfants adoptés peuvent être extrêmement brillants. Pomme Q Steve.
C'est malin, maintenant Woody et Buzz l'Eclair sont orphelins... m'enfin ça fait longtemps qu'on les a adoptés à la maison... et si vous voyez un iPad perdu tout seul, n'hésitez pas à me l'envoyer, celui-là aussi on s'en occupera bien chez nous !

mercredi 5 octobre 2011

Hervé

Une psychologue rencontrée cet été pour la rédaction d'un mémoire, m'a fait remarquer à juste titre que parfois mon discours sur les psys était un peu critique, elle n'a pas tort... ou plutôt elle n'a pas toujours tort, j'ai parfois un discours sans concessions, mais qui est trop exclusif, ou semblant comme trop exclusif.
Je suis assez irrité par le manque de "concret" de certains psys (surtout ceux de tendance psychanalytique peut être)... qui se lancent dans des démarches longues, qui refusent de communiquer avec les parents, arguant que tout cela est en relation de confiance, un travail de longue haleine.... sans doute.... mais pendant ce temps, des enfants souffrent, des parents dégustent et des familles sont en grand danger.
Et puis comme bien d'autres (mais peut être plus que d'autres) certains psys se jettent avec avidité sur les grands "standards" de l'adoption : l'abandon, la quête des origines... en oubliant que chaque enfant, chaque histoire sont particuliers.

M'arrêter là serait bien injuste, il y a aussi des psys de grande qualité, qui tiennent dans l'adoption un discours bien plus riche, bien plus expérimenté (la richesse en ce cas étant le fruit de l'expérience).
Il y a bien sûr Aubeline, avec laquelle je suis fier et heureux de collaborer, Dominique à Paris, plus spécialisée dans l'adoption nationale, toujours à Paris, la jeune équipe (dans le domaine de l'adoption) de Sainte-Anne, dirigée par mon amie Marie-Odile Pèrouse de Montclos, un autre grand ami Daniel Gorans à Nantes,  j'en oublie, et j'en passe.....je dois vous avouer aussi que jusqu'à leur sortie (que je n'ai toujours pas comprise) sur les rapatriements d'Haïti, j'avais beaucoup de respect pour les travaux, les actions et l'expérience de Sophie Marinopoulos et de Pierre Lévy-Soussan. Il y a aussi quelqu'un de discret, voir timide, mais dont l'expérience est énorme..... la psychologue des consultations pédiatriques du CHU de Dijon, dont l'adoption occupe une grande partie de son activité.
Dans d'autres domaines que l'adoption, j'ai aussi beaucoup de considération, d'amitié avec les pédopsy de mon CHU, mais aussi mes amis lyonnais, qui furent mes co-externes à Lyon et qui dirigent le service de Pédopsychiatrie de L'HFME de Lyon (Pierre Fourneret et Hugues Desombres).

Et puis il y a Hervé, un modèle pour moi pour montrer que la Psychologie sans être une science exacte, peut aussi être considérée comme une science sérieuse sur de solides bases scientifiques.
Hervé Bénony (je crois que c'est la première fois que je donne le nom d'une de mes grands prénoms de l'adoption), nous a quitté dimanche soir. Mes pensées, mon affection vont à sa femme, ses enfants. Le trou, le vide pour eux sera immense, celui laissé dans le paysage de la psychologie de l'enfance et de l'enfance adopté, est aussi considérable.

Ma première rencontre avec Hervé eut lieu lors d'une consultation. J'ai vu arrivé un couple (Hervé et Christelle) avec deux enfants, déjà un peu grands, qui venaient d'arriver, heureux enfants, auprès de parents désireux de les accueillir et à l'écoute de toutes leurs souffrances.... nous nous sommes vite revus, ce monsieur calme, d'une gentillesse rare, au sourire désarmant, mais au bouillonnement intellectuel incessant est vite devenu mon ami.... de nombreux projets communs entre le service de pédiatrie et le laboratoire de psychologie de la fac de Dijon qu'il dirigeait ont vus le jour. Il m'a envoyé des étudiants, je l'ai désiré et obtenu dans le jury de la thèse de Julien. Il a recruté Aubeline, et nous nous sommes lancés dans de projets communs d'étude sur l'adoption, malheureusement, nos emplois du temps difficiles puis sa maladie ont limités ces efforts.... l'espoir était maintenu, nous avions encore le temps, au moins vingt ans avant notre retraite, que de temps pour des projets communs pour des études dont le but était de mieux faire connaître donc accepter l'adoption en France. La vie ne l'a pas voulu.

Tu me manques déjà Hervé, ton sourire, ta gentille, ton opiniâtreté me manquent. Ton dynamisme, ta rigueur, ton intelligence manquent déjà à tous les enfants qui ont pu profiter de tes études.

Je suis en train d'écrire les dernières lignes d'un article commun sur le syndrôme de l'aéroport de Bogota, je suis heureux de cette dernière collaboration.

dimanche 18 septembre 2011

Dans le Télégramme !

Grâce à Véronique de Bretagne et au fameux Concombre masqué, un lien pour me voir beau comme un camion, dans le fameux journal de Brest, le seul quotidien de France qui augmente sa diffusion, pour me faire aussi excuser de ne pas avoir encore tout à fait fini l'article sur la puberté.

jeudi 15 septembre 2011

Patience

.... en attendant le grans article sur la puberté qui est presque fini... et les prochains matches de rugby demain matin... je vous invite sur mon autre blog, où il y a pour une fois un article de "qualité" !

mardi 13 septembre 2011

Deux réunions à conseiller à vos docteurs

Les dermatos sont après les pédiatres et les généralistes, les docteurs qui voient le plus d'enfants adoptés, la gâle, la teigne, les peaux sèches "tropicales", les cicatrices d'impetigo, les tâches mongoloïdes, etc, etc.... sont autant de choses qui vous inquiètent, et qui font consulter les docteurs-de-la-peau.

Aussi, je suis très heureux d'être invité pour parler devant des associations de dermatologues, d'autant plus quand ils organisent des journées de dermatologie pédiatrique où sont conviés en plus des dermato, les pédiatres, mais aussi les généralistes.

Si je leur parle de ces maladies, je n'oublie pas aussi ma casquette d'anthropologue, et j'aime bien aussi parler de la peau comme marqueur de différences, comme étiquette.

Deux réunions de cette sorte, sont prochainement prévues (si vous êtes de ces régions vous pouvez le transmettre à vos médecins) :

Samedi (17/09) à la Forêt Fouesnant, dans le sud de la Bretagne (ce qui me permettra de revoir ma grande amie la mer) organisé par l'extrêmement sympathique Docteur Plantin, dermatologue à l'hôpital de Quimper se déroulera une Journée entière consacrée à la dermatologie de l'enfant, je serai l'intervenant de la fin de la journée, chargé de prononcer l'envoi de la réunion.

Jeudi 12 février 2012 à Tours (à défaut de voir la mer, j'espère y revoir un de mes pères spirituels, le grand pédiatre François Despert, récemment retraité, et de rencontrer pour la première fois pour de vraie DocVéro), organisé par de non moins sympathiques collègues (que je ne connais pas encore bien), là aussi c'est toute une journée consacrée à la peau des enfants et mon intervention sera en fin de matinée, à l'heure de l'apéritif.

Puberté II (le retour)

J'ai failli appeller cet article la puberté pour les nuls, car j'aime pas mal cette série de bouquins, et j'en ai quelques ouvrages à la maison (je ne vous dirai pas lesquels, car j'ai honte... non Julien, cela n'a rien à voir ni avec mes capacités sexuelles, ni avec mes choix vestimentaires, ah la la ces enfants on ne les tient plus) car cet article vient en complément de celui écrit pour des pédiatres, paru dans les Archives de Pédiatrie .... qui était un peu trop médical, je me devais de vous faire un article plus compréhensible, et plutôt que d'utiliser un terme quand même péjoratif j'ai privilégier le II comme au cinéma (Kung Fu Panda II, Shrek IV, La guerre des étoiles VI, Rambo XII, Rocky XXXVII) !

Après cette longue introduction, je vous annonce donc le fameux article la Puberté III dans les 24 heures (... ou à peu près)

lundi 12 septembre 2011

Bourguignon de la semaine

C'est mon titre cette semaine, puisque la quatrième de couverture du Journal du Palais (hebdomadaire dijonnais) m'est consacrée par une très jolie interview. C'est là.

Si vous habitez à Dijon, je vous conseille l'édition papier, où la photo est plus grande, plus jolie, avec pleins de beaux enfants (adoptés ou non, à moi ou non)..... ils sont bien souriants car on leur a dit que c'était pour le Journal du Palais.... des Princesses, tous se sont imaginés dans la même revue que Charlène ou Kate !

mercredi 7 septembre 2011

Racisme dans le Vidal

Pour mon retour, même pas peur, je vais m'attaquer à un géant de la pharmacie.

Lors d'une récente consultation, des parents d'un enfant arrivé récemment d'un pays d'extrême orient m'ont demandé si j'avais la liste des médicaments interdits aux asiatiques.

Comme j'ai dû les regarder avec "le regard du lapin dans les phares de la voiture juste avant la collision"... ce regard que je réserve aux grandes occasions, car il fait tout mon charme, et je ne voudrais abuser.... il m'évoque un médicament contre le cholestérol que prend le grand-père et pour lequel il est précisé que les asiatiques ne peuvent en prendre sans risques.

Plein d'incrédulité, je me précipite sur le Vidal....

Vous connaissez le Vidal, le gros livre rouge que presque tous les médecins ont sur leur table et qui nous dit tout sur le médicament.... pour mémoire des gens surpris par mon prénom original m'appelle parfois Jean-Vidal de Monléon, cela ne me plaît pas du tout, c'est Jean-Vital, et je suis moins gros, moins rouge et moins gavé de médicaments que le dictionnaire pharmaceutique.

A la page du-dit médicament (fabriqué par une des nombreuses filières de la World Company), je découvre dans les effets secondaires :

"Race :

Les études de pharmacocinétique montrent une augmentation de l'exposition chez des sujets asiatiques comparativement aux caucasiens "

Et ben ça, ça me fout en rogne, d'abord parce qu'en France on a pas le droit d'utiliser le terme de race, il n'y a qu'une seule race, la race humaine.... et même si je pense que l'antiracisme a eu parfois des excès en niant toutes différences ethniques ou géographiques, je n'aime pas qu'on aille contre la loi, et que le labo qui fabrique le produit se le permette et que les différents organismes d'état qui contrôlent ces produits aient laissé passer cela.

Ensuite, en tant qu'anthropologue, ce terme asiatique, et plus encore ce terme caucasien m'horripilent.
Un asiatique est un habitant de l'Asie, soit presqu'un être humain sur deux.... un asiatique peut être un libanais, un tchoukte, un yéménite, un patchoune, un japonais, un philippin, un aïnu, un tibétain, un tamoul du Sri Lanka, un bouthanais, un indien du Sikkim, ou encore un ouzbek, mais aussi un arménien de Turquie, quelle diversité, et j'en passe ! Et tous, ils n'ont pas droit au médicament miraculeux qui fait fondre le cholestérol dû aux excès de loukoum, de graisse de phoques, de beurre rance ou de nems.... pour reprendre quelques spécialités asiatiques ! Bien fait pour eux pense Ted (les fans de Pierre Desproges savent de qui je parle).

Un caucasien qu'est ce que c'est ? C'est un habitant du Caucase, chaîne montagneuse, à la jonction entre l'Europe et........ l'Asie. Ce sont donc entre autres, des georgiens, des arméniens, des azeris, des tcherkesses, etc, etc.... Ils doivent faire gaffe donc ces montagnards, selon le versant de la montagne où ils habitent, pourront-ils faire baisser leur cholestérol ? Ceux de l'ubac, oui, quant à ceux de l'adret, à moins d'un régime inhumain, ils sont donc condamnés à voir la graisse obstruer leurs vaisseaux.

Et je pose ici la question à Mr Astra et à Mme Zeneca, qui fabriquent donc le-dit médicament, un déménagement pour profiter du soleil du versant sud, interdirait-il de même de profiter du fameux médicament ?

Je ne suis pas si bête que j'en ai l'air, cette notice est à mon avis une pâle traduction américaine, pays, où le terme race est autorisé, et où les américains sont classiquement divisés en Caucasian (les-ceux d'origine européenne, car un crétin, il y a un siècle, a cru que les européens étaient originaires du Caucase et des encore plus crétins pour faire politiquement correct continuent à utiliser ce terme, et des encore plus crétins pour faire politiquement correct continuent à utiliser ce terme), les Afro-Americans (auquel n'appartient pas leur président.... ils ont pas l'air bête, ils ne peuvent même pas le classer), les Hispanic (les-ceux qui viennent de l'Amérique latine), les Natives (les-ceux que les cow boys appellent les indiens), et les Asians (les-ceux, chinois, japonais et un peu coréens immigrés depuis l'extrême-orient, donc une toute petite partie de l'Asie).

Et voilà, les américains font ce qu'ils veulent, mais faire du copier-coller, et ainsi ne pas correspondre à notre culture, à nos habitudes, à nos dénominations et aussi à notre loi, ça ne me plait pas du tout. Tout ça pour vous montrer que comme l'Alain de tout à l'heure, d'autres font du racisme sans même s'en rendre compte.... allez à bientôt pour ma petite classification du racisme.

Il faut bien en parler de "notre" coréen "national" !

Un adopté qui fait parler de lui indirectement, je ne pouvais pas laisser passer cela, même si je pense que tout le monde en parle sur les blogs, de manière indignée, comme la "encore une fois jeune maman", intello comme "mon" coréen "à moi", cinématographique comme "ma dernière amie sur la world company où je ne vais plus" (qui me fait découvrir du ciné sur l'adoption), et bien d'autres formes encore sur de nombreux zautres blogs j'imagine.

1 : je ne rentrerai pas dans la moindre polémique politique, il y a des c... et des adoptés partout, dans tous les partis, ne généralisons pas

2 : cela ne m'empêche pas de penser que celui qui a dit la phrase, et que nous appellerons Alain, est nul, bien plus que maladroit. Il aurait mieux fait de la fermer, plutôt que de montrer son ignorance.

3 : je pense aussi que la victime que nous appellerons Jean-Vincent me semble très sympa, son interview sur France Inter, montre un mec vivant sereinement son adoption, de plus il se vante d'être franchouillard (je pensai être le seul à oser celà... sur mon autre blog).

4 : ce qui me gêne le moins, dans "notre coréen national" c'est "coréen"... car Jean-Vincent est coréen, français à 100%, mais né en Corée, d'origine coréenne et il n'y a aucune honte à avoir cette origine, je suis aussi français à 100%, mais fier d'être en même temps à motié bugiste, c'est à dire originaire du Bugey, patrie du français le plus rapide de l'histoire (le gentil Christophe au mignon cheveu sur la langue), qui vient encore de ravir ma franchouillardise et mon bugiyardise..... le tout au pays d'origine de Jean-Vincent... on ne s'en sort pas !

5 : limiter Jean-Vincent à ses origines coréennes est d'une certaine façon nier son adoption...

6 : le qualifier de "notre" et de "national" serait l'isoler. Ouvre les yeux Alain, les coréens adoptés se comptent par centaines, même milliers, les adoptés étrangers en dizaines de milliers.... si tu n'en vois qu'un c'est grave...
J'appelle celà du racisme bienveillant, celui qui est presque pire que le racisme classique (le racisme classique c'est celui qui dit sale bougnoul) le "notre" et le "national" peut sembler gentil.... c'est le notre à nous la nation, on l'aime bien.... mais ne fait que plus différencier.

7 : j'espère que Jean-Vincent sera élu sénateur, déjà un jeune sénateur ça ferait du bien ;-), ensuite il pourrait siéger au CSA, et on deviendrait copains !
Et puis zut, il est temps que les adoptés soient représentés dans des institutions nationales.

8 : une devinette,
Comment cela commence de ne pas considérer les adoptés comme des français ?
Ou plus précisément, quel est l'acte administratif (ou plutôt son foirage) qui fait que peu après leur arrivée les adoptés sont parfois considérer comme des français de deuxième zone... je vous laisse chercher mais c'est facile.

mardi 6 septembre 2011

I'm back

Tiens donc, ce blog bouge encore ?

Avant tout, je tiens à répondre à de nombreux gentils messages, je vais bien, très bien même !
Beaucoup d'entre vous, s'inquiète sur ma santé dès que ce blog est silencieux, l)à cela a été presque le contraire, j'ai passé un très bon été, de super vacances paisibles, mon dos va mieux, j'ai juste eu un ras le bol du net... du blog, plus encore d'autres machins de la world company comme Facebook..... et la vie réelle, c'est quand même bien mieux que la vie'rtuelle.

Donc me revoilà encore pleins de choses à vous dire.

lundi 27 juin 2011

Brèves de Pré-adoption : "Il est mignon, foncez !" et "Avant d'adopter, exigez des enfants parfaits ! "

Pour la première fois depuis longtemps, je pense qu'en 2011, je vais voir moins d'enfants en consultation de "bilan d'arrivée" que l'année précédente.

Je suis très pessimiste pour le nombre d'enfants qui seront adoptés en 2011, moins de 3000 c'est sûr, moins de 2000 (pour la première fois depuis plus de 20 ans) peut-être ? Nous en savons tous les raisons, Haïti et c'est légitime qui doit penser ces plaies avant de repartir vers l'adoption, le Vietnam qui une nouvelle fois s'est fermé... on entend de plus des rumeurs inquiétantes sur la Russie et l'Ethiopie, pas joyeux pour les parents qui attendent, encore moins joyeux pour les enfants.... qui attendent aussi.

Comme je l'ai souvent dit, le jour où il n'y aura plus besoin que des enfants soient adoptés sera un grand jour, mais malheureusement nous en sommes encore loin. Et ce sont plus des doutes (parfois totalement justifiés à d'autres moments imaginaires) qui font que certains enfants pour lesquels l'adoption pourrait être une solution, ne le sont pas.

Malgré cette catégorie de consultations qui diminuent, ne pensez pas que je m'ennuie, j'en profite pour fignoler des articles, préparer mon prochain livre, soigner mon dos (si, si, je deviens enfin raisonnable).... continuer à voir des enfants adoptés depuis plus longtemps et qui ont des petits ou des gros problèmes, je vois aussi beaucoup d 'enfants non adoptés..... et surtout, il y a une catégorie de consultations qui est en grande demande : la consultation pré-adoption.

C'est tant mieux, car ce type de consultations est souvent très utile, pas indispensable (peu de choses sont indispensables) mais très utile.
J'ai déjà expliqué qu'une vraie consultation de visu était un million de fois plus utile qu'un avis on-line, où ne se voit pas, on ne se rencontre pas et où l'échange est très limité !

Le gros souci est que nous sommes, à mon avis, pas beaucoup plus d'une dizaine en France à pouvoir rendre ce service.
On n'est pas les plus malins, mais nous sommes ceux qui avons le plus d'expérience.... là aussi je me répète, et je passe mon temps à le répéter à mes externes et internes, la première honnêteté d'un médecin, c'est de dire à ses patients quand il ne sait pas. Parfois on n'ose pas, et c'est dommage, car dans mon expérience les parents ne nous le reprochent pas, et sont contents de cette franchise. Je l'ai encore expérimenté ce matin, où j'ai avoué à une famille pour une maladie endocrinologique rare, que je ne connaissais que très peu (que dans les livres) cette maladie et que j'allais demander des avis à des collègues plus expérimentés.

Certains ont été à mon avis maladroits (je ne leur jette pas la pierre étant moi-même un terrible gaffeur). Cela a pu être des OAA, des APPO, des associations de parents, qui pleins de bonne volonté, désireux d'aider les familles n'ont pas toujours donné les bons conseils. Ces associations ne sont pas utiles, elles sont indispensables, leurs expériences, l'esprit de solidarité qu'elles manifestent aux familles sont primordiales... parfois elles ont pu manquer d'expérience... comme tout le monde moi, le premier.

Un petit mot aussi sur l'AFA. Je n'ai, jusqu'alors, pas trop tiré sur l'ambulance, car c'est un peu trop facile de taper toujours sur eux. La création de l'AFA a fait naître de grands espoirs (de trop grands sans doute), leurs "mauvais" chiffres, certaines maladresses, surtout à leur début, les ont rendus impopulaires.... on aime bien en France taper sur les administrations.
Cela ne doit pas toujours être facile de faire l'équilibre, entre la nécessité du "chiffre" mais aussi la qualité. Je tiens tout de même à dire que les médecins de l'AFA (à l'époque où il y en avait plusieurs et toujours maintenant où leur nombre est moins nombreux) ont toujours cru aux Consultations d'Adoption, et ont toujours cherché à collaborer avec nous et à soutenir nos actions. Confrontés eux aussi à donner ces fameux avis avant l'adoption, ils ont orientés (à juste raison) vers les consultations d'adoption... cela n'a pas toujours été fait par les médecins, mais par d'autres intervenants de l'AFA, et parfois sans voir l'expérience de ces consultations. Cela n'a pas rendu service, ni à des familles, encore moins à des jeunes consultations d'adoption. Puisque je suis un peu méchant aujourd'hui, il y a quelques années, je me suis même posé la question (peut être que je me trompe) de savoir si l'AFA qui était alors critiquée de toute part ne tentait pas de récupérer les retombées positives de consultations, en nous mettant un peu trop en avant, y compris les plus jeunes d'entre nous, qui avaient besoin de gagner de l'expérience dans le suivi des enfants adoptés avant de se lancer dans le grand danger de la consultation préadoption.

Lors des diverses formation que je fais, j'explique que si un bilan d'arrivée peut être réalisé (et de bonne qualité) de manière assez rapide par quelqu'un qui a encore peu d'expériences, pour une consultation pré-adoption, je conseille d'avoir de la bouteille : au moins trois ans d'ancienneté avec au moins 50 consultations d'adoption annuelle.

L'expérience ne s'improvise pas.

Les deux brèves, c'est pour deux consultations récentes.

"Foncez, il est mignon" : c'est ce qu'a dit une médecin, tout à fait compétente pour certaines pathologies, elle a une très bonne réputation méritée, mais elle ne connaît pas trop de choses relatives à l'adoption (on ne peut pas tout savoir).... lorsque je vois cette famille en consultation préadoption, sur la photo, je trouve ce petit enfant effectivement bien mignon, mais ce qui me semble évident aussi, c'est la très très forte suspicion de SAF. Ce n'est pas facile, mais bien entendu, j'annonce ce diagnostic aux parents.
Même pour un gros bonhomme blindé, ce n'est pas facile de le dire, d'expliquer les conséquences, je sais que plus de 9 fois sur 10 après une telle annonce, l'adoption ne se fera pas, mais comme le disait Mr Monchau lors de la journée Elisabeth Rousseau : "il vaut mieux qu'une adoption ne se fasse pas, plutôt que de la rater", les parents ont le droit de savoir, nous devons leur expliquer ce que nous savons, nous ne devons surtout pas prendre leur place, et il faut être ferme (avec soi-même et ne pas répondre) quand ils vous demandent : "et à notre place que feriez vous ?". Chacun à sa propre histoire, et ce serait très dangereux de décider pour les autres.
Mais vous comprendrez que pour des diagnostics aussi dur, je préfère les dire entre quatre yeux que de les annoncer à des parents qui se retrouveront seuls devant leur ordinateur pour se le prendre en "pleine gueule".

Une fois encore, c'est avant tout à l'enfant que je pense, si l'adoption d'un enfant trop éloigné du désir de ses parents adoptifs, aboutit à une deuxième abandon , c'est sans doute, une des pires choses qui peut arriver à un être humain.


"Avant d'adopter, exigez des enfants parfaits !" : là l'histoire est différente, et finalement plus joyeuse, car j'ai eu beaucoup moins d'inquiétude pour cet enfant. Il s'agit d'un dossier russe, assez classique, donc assez effrayant. j'en ai déjà parlé et . Dans ces "charmants" dossiers, pour des raisons déjà largement évoquées, les enfants sont remplis de pathologies pas toujours réelles, 99% (je n'exagère pas) ont des encéphalopathies périnatales anoxiques, pourtant la plupart vont bien..... et n'en auraient aucune séquelles ? Les 3/4 auraient des malformations cardiaques, dont la fameuse corde ou chorde supplémentaire ? Pourtant la plupart n'en ont aucun signe et quand on pousse (ce qui est rarement utile) à faire une échographie on retrouve la plupart du temps, un petit coeur qui va bien.
Un ami d'ami médecin avait gentiment accepté de donner son avis pour le dossier de ce petit russe. Voilà quelle a été sa conclusion, qui montre combien ce confrère ne connaît pas grand chose à l'adoption : l'enfant parfait n'a jamais existé et dans l'entonnoir actuel.... "le beau bébé blond aux yeux bleus en pleine forme" n'a jamais été aussi loin !
Il n'y a pas de raison d'en vouloir à ce confrère, qui a dû se sentir extrêmement mal à l'aise face à une demande qu'il n'a osé refuser, sa conclusion (d'annoncer que cet enfant sera lourdement handicapé) est logique si on lit ce dossier comme un dossier français.... mais ce n'était pas un dossier français !

A relire aussi ce billet où j'explique les pièges de l'eugénisme et de l'angélisme.

vendredi 24 juin 2011

Appel à témoignage : difficultés visuelles et adoption

Je ne fais pas souvent le relais à ces demandes de journaliste, pourtant cela m'est souvent demandé. J'ai eu des journaleux, pour des revues intellectuelles comme Voici qui me demandaient de les aider à trouver des témoins pour des articles ou des émissions sur des thèmes aussi passionants que : "Adopter un doberman ou un paraguayen, quel est le plus économique ?" ou "la place de l'enfant adopté à l'école : au piquet bien sûr !"....

Mais là, il s'agit d'une chaine sérieuse, d'une émission très spécialisée qui m'a l'air bien, et ma position sur adoption et handicap étant claire, je n'hésite pas à faire suivre.



CECITE ET ADOPTION – DOCUMENTAIRE - FRANCE 5
APPEL A TEMOINS
Dans le cadre d’un documentaire sur le thème de l’adoption et la déficience visuelle, nous recherchons le témoignage de personnes malvoyantes ou aveugles ayant adopté un enfant ou souhaitant entamer une telle démarche ainsi que le témoignage de travailleurs sociaux qui ont été amenés à suivre des dossiers et à accorder (ou pas) des agréments à des personnes déficientes visuelles-
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Si dans la loi aucun refus ne peut être fait sous prétexte de handicap, dans les faits les jugements des Conseils Généraux restent très compliqués lorsqu’il s’agit de délivrer, à des parents aveugles ou malvoyants, un agrément en vue d’une adoption. La délivrance ou le refus de délivrance sont à l’entière discrétion des travailleurs sociaux en charge des demandes.
Basé sur plusieurs témoignages, le documentaire se propose d’apporter un éclairage
sur les difficultés rencontrées par des parents déficients visuels qui se sont lancés dans une démarche d’adoption.
Quels sont les obstacles à surmonter pour obtenir l’agrément d’une part, trouver un enfant à adopter d’autre part ?
Comment s’organise ensuite, la vie avec l’enfant ?
Quel sentiment en devenant enfin parent…

Merci de bien vouloir contacter :
Christine Stromboni – réalisatrice
christine.stromboni@free.fr
06 07 68 66 41

Deux "gros" pour redonner le sourire aux enfants de Haiti

Hier, deux billets dans chacun de mes blogs portaient le même titre, aujourd'hui je fais encore mieux, c'est le même billet qui se retrouve dans chacun de mes blogs.

En fait un lien qui redonne un peu le sourire sur ce pays aimé et dévasté.

jeudi 23 juin 2011

Parigots, têtes de veaux




Cela fait longtemps que je voulais écrire ce message, à l'origine il devait s'appeler : « les jours, où je suis pas très fier de moi ». Mais finalement, je trouve assez amusant que deux billets écrits en même sur mes deux blogs portent le même titre. Même si je vais passer pour le gros plouc raciste.

Quels sont les jours où je ne suis pas fier de moi ?



Cela m’arrive finalement assez souvent :



C’est par exemple, lorsque je demande à une maman dont je suis l’enfant en consultation : « le petit frère c'est pour quand ? » Et que celle-ci, rougissante me répond : « non je ne suis pas enceinte, j'ai juste pris un peu de poids ». Là je peux vous dire que je passe sous mon bureau , afin que plus personne ne me voit jamais, jamais, jamais !





C'était par exemple, le matin de la journée Élisabeth Rousseau lorsque mon ami Chang, taquin et goguenard comme il sait souvent l’être me balance : « alors un peu pressé et un peu stressé ce matin ! », Et que je comprends que le conducteur de la voiture, qui m'a très légèrement grillé la priorité, et que j'ai copieusement klaxonner : c'était lui. J'ai déjà avoué sur les ondes (Autoroute Info) que je n'étais pas un calme au volant. Je m’en repens et j'en ai honte !




Mais ce qui me donne le plus de de honte, c'est commettre une injustice. J'en avais commis une grosse sur ce blog il y a quelques mois et en bon adepte de l'autocritique je vais maintenant la réparer.

Les blogs sont dangereux, on oublie parfois qu’il ne s’agit pas de journaux intimes et que finalement beaucoup de gens les lisent. Je devrais me méfier, car avec près de 1000 de connections par jour en 2010, je ne suis pas seul dans ce journal intime.





Celui qui m'a initié aux joies du blog, c’est un curé (si, si c’est vrai, ne croyez pas que je vous raconte un blague de Toto, son blog est d'ailleurs en lien ici). Certaines mésaventures lui sont arrivées :




Il se moque dans son blog de son « collègue » traditionaliste de la rue d’à côté, en soutane et col romain. Boum : celui-ci lui met un petit mot sur son blog ! Cela c’est fini à l’apéritif.




Il allume un « confrère » américain, jeune prêtre, beau gosse qui participe à des tournois de poker télévisé afin de remplir les caisses de sa paroisse : Boum, celui-ci parfaitement francophone et lecteur de blogs outre-Atlantique lui dépose un mot sur son blog ! La distance était trop lointaine pour se permettre un apéro.





Parfois on espère que son blog soit lu, mais il me semble qu'à d'autres moments on ne s’en rend pas du tout compte. Lorsqu'il y a quelques mois, j'allumais une journaliste de la capitale, qui s'étonnait que la principale consultation adoption d'Europe soit basée dans la misérable ville de Dijon je dois avouer que j'espérais peut-être qu'elle lise ce billet. Billet particulièrement lourdingue, surtout lorsque j'ai découvert secondairement combien cette journaliste était sympathique et surtout pas aussi parigote que cela.





J'avais tapé, méchamment, bêtement sur la mauvaise personne, même si elle ne me le demandait pas je m'en suis excusé et je m'en excuse encore.

Toujours est-il que le parisianisme est une catastrophe. Plus que parisianisme c'est le centralisme de notre pays qui est horripilant.





Prenez garde de ne pas me faire dire ce que je ne de ce que je n'ai pas dit. J'ai des amis parisiens (si,si), j'ai de la famille à Paris, je pense que Paris est une des plus belles villes du monde, j'ai adoré le dernier Woody Allen qui rend hommage cette ville. Mais les parisiens doivent se rappeler que leur ville n'est pas le centre du monde, et que les ploucs sont tout aussi capables de grandes choses.








La première chose c'est d'arrêter de parler de la province et des provinciaux, pour parler de régions aussi différentes que la Bourgogne, la Bretagne, la Provence, le Pays basque, l’Aquitaine, la Normandie et j'en passe. Cela me hérisse autant que lorsque pour parler des pays d'origine des enfants adoptés, j'entends certains parler de « ces pays-là ».




Les journalistes, les politiques sont souvent les champions dans leur précipitation, leur facilité de prendre un avis au plus près plutôt que de chercher à quelques centaines de kilomètres un peu plus de compétences. On a bien vu le « niveau » des intervenants en 2010 pour parler de l'adoption d'Haïti. Les familles continuent à en payer les conséquences : la réplique actuelle du séisme étant le refus des adoptions plénières. Le passage devant le tribunal serait sans doute moins stressant si tout et n'importe quoi n'avait pas été dit par des incompétents de la capitale.




PS : l'image c'est pas pour le parisien tête de chien, c'est pour exprimer mon mea culpa !

Un malin au Bénin


C'est officiel : dans le Journal Officiel de la République Française du 17 juin 2011, un décret du 15 juin de cette même année, nous annonce que M. l'ambassadeur Jean-Paul Monchau devient ambassadeur auprès de la république du Bénin.

Vous me pardonnerez le titre de ce billet, un peu carabin et dans le style du Canard enchaîné, mais il ne cache pas mon inquiétude. Nous savons ce que nous perdons nous ne savons pas ce que nous allons gagner.

J’ai déjà parlé à plusieurs reprises dans ce blog de M. Monchau, après notre première rencontre au Conseil Supérieur de l'Adoption lorsque j'avais ressenti un vent nouveau et il y a quelques mois lors de son intervention la Journée Élisabeth Rousseau.

J'apprécie beaucoup de choses chez ce monsieur.

Sa franchise, et son ton qui n'est absolument pas « diplomatique », quand M. Monchau avait besoin de dire quelque chose, il le disait.

J'ai aussi beaucoup apprécié la vitesse qu'il a eue pour comprendre les choses, pour voir ce qui allait et ce qui n'allait pas dans l'adoption et sa volonté d'améliorer les choses, même s'il ne restera pas assez longtemps pour déplacer certaines montagnes.

Si je devais retenir que deux choses de ses fonctions en tant qu'ambassadeur de l'adoption internationale (rôle qu'il a été le premier à exercer), en premier lieu ce serait Haïti et en deuxième lieu son action pour les consultations d’adoption.

L'histoire vous révélera petit à petit certains des dessous des rapatriements après le séisme. Sachez juste que M. Monchau a plus que mouiller sa chemise, et a parfois mis sa carrière en danger pour sauver les enfants. À cela je dis « Chapeau bas ».

Très vite M.Monchau a aussi compris l'intérêt des consultations d’adoption. Le PLUS en termes de qualité que cela représentait, avant tout pour les enfants, mais aussi pour leur famille, et enfin pour l'image de l'adoption française dans le monde. Il a été un soutien essentiel pour nos structures, son départ m'inquiète.

Je ne sais qui le remplacera, ce n'est pas moi, car si ce poste m’intéresse, je ne suis candidat que pour dans 10 ans, pas moins !

D'ici là, je ne peux que souhaiter tous mes voeux à M. Monchau et espérer une mission à Porto-Novo, pour pouvoir parler de l'adoption aux Béninois, et aussi partager quelques Ferrero Rocher avec mon ambassadeur préféré.

mardi 21 juin 2011

Les raisons de la séparation : particularités éthiopiennes.

Voici quelques précisions par rapport au gros travail sur les raisons de la séparation et les raisons de l'adoption, et dont la publication dans le blog depuis quelques jours. Je vous l’avais évoqué lors du passage télévisé de mon ami JJ Choulot, dont les d'accord par rapport à ce qu'il disait la famille qui vient d'adopter une petite fille en Éthiopie. Dans notre étude, à peu près 10 % des raisons de la séparation sont provoqués par le décès parents. Nous avions été surpris, car cette cause, relativement peu représenté dans la plupart des pays du monde été largement majoritaire en Éthiopie, où 75 % des enfants seraient adoptés parce qu'ils sont orphelins ! Si je me souviens bien, en enlevant l'Éthiopie, la raison « décès parents » ne représentaient plus de pour cent, mais seulement 5 % des causes de séparation.
À cela, se rajouter le témoignage de certains enfants. Après l'apprentissage du français, certains enfants arrivant d'Éthiopie racontèrent alors parents, des histoires tout à fait différentes, que la version officielle des parents décédés. Ces versions étaient tout à fait plausibles, vu l'abondance de détails, et l'âge des enfants. Je me doutais donc que pour un certain nombre de cas : annoncer que les enfants adoptables étaient orphelins, était au mieux une facilitation administrative….. ce qui m’a été confirmé par des OAA, connaissant bien l’Ethiopie, qui me disait qu’on leur parlait plus de « social orphans » : orphelins sociaux….
Depuis, car ce gros boulot commun avec Julien, ne concerne que les 800 premiers enfants de ma consultation, et il faudrait analyser en détail les 1300 suivants…. Je vois moins « d’orphelins éthiopiens » et la cause principal dans ce pays est « trouvé dans la rue » (abandon non sécurisé)…. Là encore, réalité ou simplification administrative….
Tout cela pour dire que toute étude comporte des biais, que les chiffres bruts ne suffisent pas et qu’il faut savoir analyser avec expérience… et qu’il faut surtout être prudent avec les enfants…. Je suis quelques enfants éthiopiens qui ne vont pas toujours très bien, alors qu’officiellement, ils sont orphelins, donc l’adoption était une bonne solution pour eux, donc ils devraient aller bien…. Peut être, mais pas toujours….

Soyons vigilants, respectons les enfants et écoutons les !

samedi 18 juin 2011

Les particularités de l'adoption à Madagascar.

Dernière petite publication marseillaise, il s'agit là d'un petit travail spécifique sur Madagascar, présenté sous forme d'une "Poster commenté", en voici une forme développée et "vulgarisée" :


Les particularités des enfants malgaches adoptés en France
Données de la Consultation Adoption Outremer du CHU de Dijon


de Monléon JV (PH), Goutchkoff L (Interne de Pédiatrie), Teumagnie M (Interne de Pédiatrie), Merville N (Interne de Pédiatrie), Huet F (PU-PH, Doyen de la Faculté)
Consultation Adoption Outremer
Pédiatrie 1- CHU de Dijon



Résumé : Depuis une dizaine d’années Madagascar est un des principaux pays d’origine pour les enfants adoptés en France. Les causes de l’abandon sont essentiellement socio-économiques mais aussi culturelle avec la particularité des jumeaux de Mananjary. Les causes de l’adoption étant principalement dues aux défauts de fécondité. Parmi les problèmes de santé prédominent les parasites et la dénutrition, ainsi que des soucis dont l’évidence n’apparaît qu’après l’arrivée en France : des pubertés trop rapides, des troubles du comportement, mais aussi des hépatites B non diagnostiquées à Madagascar.

Mots-clés : Adoption, Enfant, Madagascar

Abstract : The particularities of Malagasy children adopted in France. Dijon Overseas Adoption Clinics Data.
For the past ten years, most of the children adopted in France have been coming from Madagascar. The children are abandoned mainly for social and economic reasons, but also for cultural reasons as with the particular case of the Mananjary twins. The main cause for adoption being mainly due to fertility problems. The most important health problems of these children are parasites and malnutrition. Other problems appear later, after their arrival in France : accelerated puberty, abnormal behaviour, but also B hepatitises that have not been diagnosed in Madagascar.

Key words : Adoption, Child, Madagascar




La Consultation d’Adoption Outremer (CAO) du CHU de Dijon est le principal centre d’accueil et de suivi des enfants adoptés en France. Depuis sa création en juin 1999, jusqu’au mois de juin 2009, elle a permis le suivi de plus de 1800 enfants originaires de 66 pays différents.
Malgré la fermeture de l’adoption malgache depuis quelques années, les enfants adoptés à Madagascar occupent une part importante dans cette consultation, puisque 87 enfants ont été suivis, ce qui situe ce pays à la sixième place (après Haïti, la Colombie, l’Ethiopie, le Vietnam et la Russie). Ce sont les données de cette cohorte qui sont ici présentées.

Données générales :
Les 87 enfants sont issus de 74 familles biologiques puisque plusieurs fratries ont été adoptées. Certains foyers ayant adopté plusieurs enfants, on retrouve, pour ces 87 enfants, 63 familles adoptives : une famille a, par exemple, adopté quatre enfants issus de 3 fratries différentes.
Sex-ratio : il est de 30 garçons pour 57 filles (34% de garçons). La prédominance féminine s’explique par une préférence masculine qui existe dans de nombreuses sociétés (1,2), discriminante pour les filles, qui seront ainsi les enfants dont les parents se débarrasseront en premier. Elle se retrouve dans la population générale des enfants suivis dans la CAO, où le sex-ratio est de 736 garçons sur 1624 enfants (45% de garçons). Cette différence est encore plus nette à Madagascar, sans que des causes soient clairement identifiées.
Age au moment de l’adoption : les enfants malgaches étaient âgés d’un mois à sept ans et dix mois au moment de leur adoption. Un seul a été adopté avant l’âge de 3 mois, mais près des trois quarts (62/87) ont moins de deux ans au moment de leur adoption. Aucun n’a été adopté après l’âge de 8 ans. En comparaison, dans la population générale de la CAO, 4% sont adoptés avant 3 mois, 50% avant 2 ans, et 3% après l’âge de 8 ans.
La séparation :
Raisons de la séparation :
Parmi les multiples causes qui poussent des familles à se séparer de leurs enfants, deux sont particulièrement représentées à Madagascar.
La cause à la fois sociale et économique est la cause principale, avec 54 % des cas (47 enfants) et, pour 46 enfants, la raison plus précise en est une mère seule sans revenu, le père étant parti pendant la grossesse. Ceci témoigne des importants soucis économiques du pays, mais aussi de la perte de certaines valeurs comme la structure familiale.
La deuxième cause de séparation (22 %) est culturelle (19/87). Pour un enfant, originaire de la capitale malgache Antananarivo, il s’agissait d’une suspicion de malédiction (de nombreux enfants étant morts en bas âge dans cette famille). Pour les 18 autres, c’est une particularité régionale, un interdit (fady) par rapport aux jumeaux, qui touche l’ethnie des Antambahoaka sur la côte est du pays. Ainsi, sur les 87 enfants de cette cohorte, 20 sont issus de grossesses gémellaires, parmi lesquels 18 (issus de 11 fratries biologiques) viennent de la ville de Mananjary, capitale de l’ethnie en question. Et c’est bien la « malédiction des jumeaux » qui les empêche de rester auprès de leur famille biologique (1, 3, 4).
Pour ces deux causes (mère abandonnée sans revenus et raison culturelle), une telle proportion n’est retrouvée dans aucun autre pays. D’autres raisons sont retrouvées de manière plus confidentielle : cause sociale dans 5 cas (enfant né hors mariage ou refus de l’enfant par le nouveau conjoint maternel), orphelins à 4 reprises, raison purement économique dans 8 cas, une décision administrative de retrait d’enfant par les autorités suite à des carences, un problème de santé grave chez un enfant ayant justifié son adoption pour lui permettre d’avoir des soins appropriés, et enfin deux enfants trouvés.
Origine régionale :
La majorité des enfants (53/87, soit 61 %) sont originaires de la capitale Antananarivo ou de sa proche banlieue, 22 de la petite ville de Mananjary (25%) sans doute du fait de la particularité de l’adoption des jumeaux dans cette région, 6 viennent de l’île de Sainte Marie (Nosy Boraha), et 4 de la ville importante d’Antsirabe, à deux heures d’Antananarivo.
Le principal orphelinat, dans notre série, est le CATJA : Centre d’Accueil et de Transit des Jumeaux Abandonnés qui se situe, comme déjà indiqué, à Mananjary.
Seuls 7 enfants ne sont pas passés par des orphelinats, ayant été pris en charge dans des familles d’accueil ou, dans un cas, ayant été adopté dès la sortie d’une hospitalisation.
Les parents adoptifs :
Les 63 familles adoptives sont représentées par 59 couples, 3 mères célibataires et une maman veuve, dont le projet d’adoption datait d’avant le décès de son mari.
Au moment de l’adoption, l’âge des parents variait de 26 à 69 ans.
Age : si seul un père est âgé de moins de 30 ans, la majorité des parents (49 % des pères et 64 % des mères) ont entre 30 et 40 ans au moment de l’adoption, et peu sont âgés de plus de 50 ans (6 % des pères et 4 % des mères).
Profession : comme souvent dans l’adoption internationale, le niveau socio-économique des familles adoptives est élevé, 41 % sont de très haut niveau professionnel (chef d’entreprise, cadres, médecins, etc) et 54 % font partie de la classe moyenne à supérieure (infirmiers, techniciens, enseignants, etc), on peut noter des professions plus originales avec un père pasteur et un autre qui est un célèbre écrivain.
Les raisons de l’adoption : sont assez proches des raisons retrouvées dans toutes les adoptions, qui sont, pour 75 % des soucis de fécondité, pour 15 % le célibat (essentiellement féminin) et pour 10 % une cause « humanitaire », c’est-à-dire des couples ayant déjà des enfants, et qui font le choix d’adopter après souvent 2 ou 3 enfants biologiques ; en ce cas, le désir d’agrandir la famille reste toutefois la cause principale de l’adoption. Ces proportions sont comparables à celles de la population générale (1).
La Santé des enfants adoptés :
Les circonstances de la consultation : Trente-six enfants ont été vus lors d’un bilan d’arrivée, c’est-à-dire lors d’une consultation peu de temps après leur arrivée en France, les autres (51) à distance de l’adoption. L’analyse des problèmes de santé se fera sur la totalité des dossiers.
Liste des antécédents sanitaires annoncés à Madagascar :
Il s’agit des pathologies annoncées aux parents de façon orale ou présentes dans les dossiers médicaux :
Dénutrition 15
Paludisme 14
Parasites intestinaux et GEA 12
Problèmes dermatologiques 11
Infections bactériennes 4
Carence de soins 2
Hépatite Virale B 1
Convulsions 1
Liste des problèmes sanitaires confirmés en France :
Dénutrition 39 (15)
Parasites Intestinaux 29 (12)
Puberté Avancée 17
Problèmes dermatologiques 10 (11)
Asthme, allergie 9
Puberté Précoce 7
Troubles du comportement modérés 7
Erreur d'âge ou doute sur l’âge 6
Hépatite Virale B (dont 2 guéries) 5 (1)
Drépanocytose hétérozygote 5
Rachitisme 4
Retard mental 3
Epilepsie 2
Cysticercose 2
Troubles de l’audition 2
Paludisme 2 (14)
Tuberculose tardive 1
Entre parenthèses, il s’agit du nombre de fois où cette pathologie était annoncée à Madagascar. Les discordances sont assez faciles à expliquer. Une pathologie est plus représentée à Madagascar qu’en France : le paludisme ; en effet, une fois traité efficacement, celui-ci a peu de risques de se reproduire en zone non impaludée, et les deux seuls cas constatés en France l’ont été dans les semaines qui ont suivi l’arrivée en Europe.
La dénutrition et la présence de parasites intestinaux sont bien plus souvent signalées en France qu’à Madagascar. La différence tient au fait que l’état nutritionnel infantile étant meilleur dans un pays favorisé, les critères ne seront pas les mêmes, et l’inquiétude plus importante que dans un pays plus défavorisé. Toujours sur la plan nutritionnel, les quatre cas de rachitisme sont à noter car ils auraient pu être évités avec une exposition au soleil régulière, de ces enfants jeunes, trop souvent placés à l’intérieur des orphelinats, et ne bénéficiant pas de sorties suffisantes. Les pubertés précoces et avancées sont due au changement (principalement alimentaire) secondaire à l’adoption. Elles touchent principalement les petites filles et elles n’apparaissent qu’après l’adoption, leur diagnostic différentiel en sont les doutes sur l’âge (4,5,6).
D’autres pathologies, comme les retards mentaux (3 cas) ou les troubles du comportement (7 cas), ne sont devenues évidentes qu’après une évolution de quelques années ; il en est de même des deux cas de cysticercose mais aussi de l’unique cas de tuberculose, dont la contamination probable a eu lieu en France et non à Madagascar. Un à deux cas des retards mentaux auraient pu être toutefois suspectés dès l’adoption.
Les cas d’asthme et d’épilepsie, ainsi que les troubles de l’audition (appareillables) sont des pathologies courantes, de fréquence élevée, dont l’étiologie n’a rien à voir avec l’adoption et les origines des enfants.
Les cinq cas de drépanocytoses hétérozygotes étaient totalement asymptomatiques cliniquement et n’auront pas de conséquences sur la santé des enfants, ils n’ont été découverts que par des examens systématiques.
Sur les cinq cas d’hépatite B, un seul cas avait été diagnostiqué, deux autres ont montré des traces d’immunité ancienne de cette maladie, les enfants ayant guéri spontanément. Pour les deux cas restants, il s’agit de formes actives, dont la découverte lors du bilan d’arrivée a choqué les parents du fait de la gravité potentielle de cette pathologie. D’autant qu’il s’agit d’une maladie fréquente dans la population des enfants adoptés (4,5).
Il faut toutefois préciser que la plupart des enfants malgaches adoptés en France vont bien, notamment une fois que certaines pathologies (parasitose, dénutrition, etc..) sont corrigées. Ils s’adaptent particulièrement bien dans leurs familles, la cause en étant probablement, autre particularité de l’adoption dans ce pays, l’attachement des parents adoptifs envers la grande île : on ne revient pas indemne de Madagascar. Et la mise en place de liens affectifs se fait d’autant mieux que le pays d’origine est aimé et respecté
On peut cependant souhaiter que la meilleure information des familles, mais aussi des professionnels de l’enfance français et malgaches, permettent d’éviter des discordances entre l’enfant et que certaines pathologies graves comme les troubles neuro-psychologiques ou l’hépatite B soient mieux appréhendées, et mieux prises en charge dès leur diagnostic.
1- Pierron J. Données socio-familiales de l'adoption internationale en France : étude descriptive réalisée à partir des dossiers des 800 premiers enfants vus à la consultation d'adoption Outremer. Dijon, 2007. Thèse Médecine.
2- de Monléon JV. Qui sont mes parents? Filiation adoptive en fonction du temps et de l'endroit. Arch Pediatr 2000 ; 5 : 529-535.
3- Caille L. Les jumeaux maudits de Mamanjary, in Le Monde : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2008/09/05/madagascar-les-jumeaux-maudits-de-mananjary_1091891_3212.html
4- de Monléon JV. Naître là-bas, Grandir ici, L’adoption Internationale. Paris : Belin, 2003.
5- Choulot JJ, Mechain S, Saint Martin J, Doireau V, Mensire A. Adoption et portage chronique du virus B. Arch Pediatr 1998 ; 5 : 869-72.
6- de Monléon JV. Surveillance de la croissance des enfants adoptés à l’étranger. Ann Endoc 2001 ; 62 (5) : 458-460.