jeudi 11 novembre 2010

Julien

Entre nous, les docteurs de l'adoption, on se surnomme souvent en utilisant des termes familiaux. Ainsi Jean-Jacques est notre "grand frère" à tous, grand frère pour lequel nous sommes remplis d'admiration et de respect.


Je me retrouve un grand nombre de petites soeurs (et oui c'est surtout des filles !), que j'aime bien et pour lesquelles j'ai beaucoup d'amitié, d'affection, ce sont toutes celles qui sont venues se former en me suivant pendant quelques jours à Dijon ou en suivant mon p'tit diplôme.


Je vais maintenant vous dire un mot de "mon fils" dans l'adoption : Julien.


Cela faisait longtemps que je voulais parler de lui dans mon blog et je ne le fais pas pour augmenter la proportion d'adoptés dans mes grands prénoms de l'adoption.

Je l'ai vu débarquer un jour dans mon bureau, ce "membre passif de Racines Coréennes" comme il se décrit lui-même, toujours très calme, très poli, serein comme il l'est toujours. Il était envoyé par un de mes anciens internes qui lui avaient conseillé de s'adresser à moi pour un sujet de thèse.

J'ai osé lui confier la thèse dont je revais celle reprenant toutes les données socio familiales des 800 premiers enfants vus à ma consultation. Le résultat a été au-delà de mes espérances. En dehors de sa thèse, cela n'a été présenté que dans des petites réunions (dont au CSA). Julien la présentera bientôt à la Journée Elisabeth Rousseau (mais qu'est ce donc que cette journée ? vous en aurez bientôt des nouvelles), et je la présenterai quant à moi à la prochaine réunion annuelle de la Société Française de Pédiatrie.

C'est grace à ce travail de romain que nous avons pu bine préciser les causes de la séparation et les causes de l'adoption. Le boulot effectué par Julien a été magnifique et notre collaboration et l'amitié qui en résulte excellente.

Julien est depuis "mon fils" et l'une de ses filles est devenue ma petite-fille (pour une raison que je tiendrai secrète). Lorsqu'il y a quelques années on me faisait miroiter de créer un centre de l'adoption qui pourrait vraiment aider les familles dans des délais raisonnables, et que j'espérai deux médecins pour gérer cela, c'est à lui que je pensais pour m'accompagner. Depuis il s'est installé en ville, il a bien eu raison de ne pas trop attendre de ces promesses et ce sont ses patients de la proche campagne dijonnaise qui ne peuvent que s'en féliciter.

Je terminerai en remerciant Julien, un compliment qu'il m'a fait est sans doute un des plus beaux
encouragement que l'on m'ait fait et celui-ci m'a aidé à poursuivre ma tâche, quand tout n'allait pas toujours bien. C'était quand il suivait mes consultations très régulièrement, à une époque où j'étais son grand maître de thèse et lui mon jeune padawan (il me vouvoyait encore), à l'issue d'une longue journée de consultations, la petite phase qui m'a tuée, d'autant plus qu'elle venait d'un adopté : "Enfant et adolescent, j'aurai voulu avoir quelqu'un qui me parle de l'adoption comme vous le faites à vos patients."

Sortez les mouchoirs !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'attendais qu'il s'installe pour aller le consulter ! Je le connais par des remplacements , en voilà donc une bonne nouvelle ! En plus , ce n'est pas si loin que ça de chez moi .

Tamaiti Julien a dit…

Quel honneur de figurer sur ton blog...Trop d'honneur même...Merci varuâ'â'u pâpâ pour ton si gentil message précédent.
Ma chère et tendre épouse a sorti ses mouchoirs à la lecture de ton message, et je ne doute pas que mes parents, après en avoir pris connaissance, en sorte un ou plusieurs également.
A la fin de notre collaboration directeur de thèse-thésard, je souhaitais que l'on garde un lien fort entre nous pour la suite.
Je suis honoré et fier que ce soit le cas.
Amitiés.

Hoara'a.