mardi 30 novembre 2010

Programme de la Journée Elisabeth Rousseau

Le vendredi 28 janvier 2011

Journée Elisabeth Rousseau, organisée conjointement par le Conseil Général de Côte d'Or, la Consultation d'Adoption Outremer du CHU de Dijon et la Jeune Chambre Economique de Côte d'Or.

Lieu : Conseil Général de Côte d'Or

Programme :

Accueil : Marianne Tarragon-Béarez (JCE) : Et si on parlait vraiment de l'adoption ?

Introduction :
Monsieur François Sauvadet (Député - Président du CG de Côte d'Or)
Madame Michèle Tabarot (Député- Maire du Cannet - Présidente du Conseil Supérieur de l'Adoption)
Sous reserve .... Madame la Ministre des Solidarités (Madame Morano m'avait promis sa présence... avant de changer de fonction)

Elisabeth Rousseau, parce que la première adoption internationale française a eu lieu en Côte d'Or : Dr Jean-Vital de Monléon

Qui est adopté ? Qui adopte ? : Dr Julien Pierron

Débat : L'adoption est elle une maladie ? Les consultations d'adoption sont elles utiles ? : Madame Céline Giraud (fondatrice d ela Voix des Adoptés), Docteur Christine Roullière Le Lidec (Secrétariat de l'Adoption Internationale) , Monsieur Bernard Tomianka (Ancien Président de l'Association des Parents Adoptifs d'Enfants Colombiens), Professeur Frédéric Huet (Doyen de la faculté de médecine de Dijon) et sous reserve Madame la directrice de l'Agence Régionale de Santé de Bourgogne.

Panorama de l'adoption internationale : Son Excellence Jean-Paul Monchau, ambassadeur de l'Adoption Internationale.

Les Bourguignons parlent d'adoption :
L’attachement : mythe ou réalité : Madame Aubeline Vinay (Enseignant-Chercheur en Psychopathologie de l'Enfant)
La philosophie de l’adoption : Jean-Philippe Pierron
L’adoption : une affaire départementale (représentant du CG 21)
L’adoption : une affaire familiale : Madame Gisèle Pajot (Présidente EFA 21)
Je suis adopté et je vais bien : Monsieur Chang Delaunay

Bilan de dix ans de Consultation d'Adoption Outremer, perspectives et espoirs sur les dix prochaines années : Jean-Vital de Monléon

Annonce de la Journée Elisabeth Rousseau

En 2009, je préparais les 10 ans de la Consultation d'Adoption Outremer, et je vous avais annoncé trois grands projets, deux ont vus le jour..... pour le troisième qui était sans doute la meilleure façon de souffler les bougies, cela a pris plus de temps..... mais ça y est on y arrive c'est dans deux mois : le 28 janvier 2011, une date à retenir, à marquer d'une pierre blanche, en particulier si vous êtes des spécialistes de l'adoption, je serai heureux de vous accueillir.

Cela fait des années que je voulais faire une réunion multidisciplinaire sur l'adoption, avec des spécialistes de différents horizons, sans que chacun soit plongé et enfermé dans sa spécialité, c'est aussi une journée où je voulais laisser une large place aux adoptés, et trois d'entre eux figurent parmi les invités.

Pourquoi, cela a mis autant de temps, parce que je me suis retrouvé un peu seul à organiser cela... fort heureusement pour aider à sortir ce beau projet des limbes, sont arrivés de joyeux compagnons de Zorro... une association dont je ne savais pas du tout comment elle fonctionnait et à quoi elle servait : La Jeune Chambre Economique. Grâce à leur motivation et leur sens de l'organisation, le projet a pu à nouveau repartir. Ils n'ont pas leur pareil pour combattre toutes les inerties. Merci à eux.


Je vous promets le programme dans les 24 heures, ainsi que des précisions prochainement sur les modalités d'inscription. Etant limités par le nombre de places... ce sera probablement sur invitation... mais si vous êtes un pro de l'adoption, n'hésitez pas à me réclamer votre invitation....

Vous verrez sur le programme, je me suis fait plaisir que des gens que j'aime bien, et quelques uns de mes grands prénoms de l'adoption.

Un édito du SSI sur les enfants volés et adoptés.

Voici en lien, un récent éditorial du journal du SSI, la grosse ONG helvète de mon ami Hervé, qui est lui aussi helvète mais pas gros.

J'avais évoqué ce lien dans le billet consacré à Céline. Ou tout au moins dans les discussions, quand on me demandait "quid du devenir des enfants victimes de trafic ?". Cet article précise d'ailleurs que pour les enfants adoptés de manière frauduleuse, il ne s'agit d'ailleurs pas de trafics, car la définition de ce mot ne correspond pas, en principe, il n'y a pas d'exploitation envers les enfants dans l'adoption !

Cela peut sembler rasoir de parler de cela, mais, même si elles sont rares, il est capital de toujours tout faire pour lutter contre les adoptions malhonnêtes, qui ne sont pas basées sur du costaud.... moi je le dis non pas comme ONG, mais comme soignant, quand on construit sur du fragile, tout s'effondre au premier coup de vent.... et comme l'adolescence n'est pas toujours une petite brise.....

mercredi 24 novembre 2010

Plaidoyer pour les OAA

Dans les commentaires du billet où je faisais semblant de faire croire que j'étais contre l'adoption individuelle, une chose m'a attristé : la façon dont les OAA étaient traitées.

Avant que toute allusion personnelle me soit lancée... et pour élever le débat :
- Je n'ai aucune dette envers les OAA, et oui j'ai adopté en individuel
- Mes premières relations avec certaines d'entre elles étaient parfois difficiles, je crois qu'elles ne comprenaient pas bien à quoi servait la Consultation d'Adoption Outremer
- Je sais que certaines ont pu dire des horreurs et je ne me suis pas gêné pour leur dire, du style... "c'est le choc de l'adoption", bien culpabilisant pour expliquer l'autisme d'orphelinat d'un p'tit bout qu'ils ont fait adopter !
- Je sais que certaines ont pu dire de grosses bêtises sur la santé
- Je sais que certaines peuvent être considérées comme trop "dans leurs valeurs", ce que beaucoup d'entre vous traduiront par "sectaires" : trop humanitaire, trop catho, trop grenouille de bénitier, etc, etc.... et parfois je pense un peu cela....

Et bien malgré tout j'en ai marre, que les OAA soient actuellement les boucs émissaires de l'adoption !
En ce moment tout le monde leur tape dessus, c'est du dernier chic, et bien je ne serai pas à la mode.

Les OAA ne sont pas parfaites, mais qui l'est ?
Elles ont leurs défauts mais qui n'en a pas ?
Elles n'acceptent pas tout le monde, mais malgré le contexte "d'entonnoir" de l'adoption internationale, elles ont augmentées leur nombre d'adoptions ces dernières années !
Elles choisissent des critères qui leur sont propres, mais elles pourraient aussi ne rien faire. Tant de monde se fout de tout !
Elles refusent pour la plupart (mais pas toutes) , les célibataires, et les plus de 40 ans, c'est facile c'est simple, c'est sans doute dommage, mais ont-elles d'autres moyens ? Je préférerai moi aussi qu'elles aient le temps d'éplucher chaque dossier sans tenir compte de ces classifications faciles, mais en ont elles le temps ?

Et surtout, le gros reproche : elles manquent de professionnalisme, mais ont elles des moyens de professionnels ?
Ce sont des bénévoles, pour une immense majorité, qui prennent sur le boulot, sur leur vie de famille pour faire cela, que ceux qui en font autant leur jette la première pierre.

Un autre, des grands jeux actuels est de reprocher aux médecins des OAA de ne pas avoir assez d'expérience dans le domaine de la pathologie des enfants adoptés. Toujours agréable de taper sur les petits. On demande aux OAA, d'avoir un médecin, mais on n'a toujours pas donné la moindre reconnaissance aux consultations d'adoption, qui se sont formés tout seul par des efforts de volonté qui ressemblent à du dévouement. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais !
Je ne vais pas jeter l'opprobre sur le brave papa ou la gentille maman, docteur généraliste ou gériatre qui vient d'adopter avec telle OAA, et à qui on demande de faire se rôle de docteur de l'OAA car on a PERSONNE d'autres. Cette année pour mon Diplôme Universitaire, des médecins d'OAA ont voulus s'inscrire, ils n'ont pu le faire car les OAA n'avaient pas le budget, pourtant ce diplôme est peu cher... Est-ce leur faute ? Savez quelle est leur subvention ?
De plus en plus, les OAA demandent des avis aux médecins spés dans l'adoption, ce qu'on essaie de faire avec plaisir (retard aussi...). Le premier devoir d'un médecin c'est quand il ne sait pas de le dire !

Moi les OAA, je leur tire mon chapeau, même si je vois leurs défauts, et même si ça énerve je redis comme un récent commentaire de Véro (ma confrère Doc Véro ?), qui est la motivation de beaucoup des OAA : L'adoption est avant tout fait pour donner une famille à un enfant et non le contraire.... même si cet argument irrite quand on est dans l'attente, dans la souffrance... on s'aperçoit vite après l'adoption, que l'adoption qui réussit c'est celle où l'enfant a adopté ses parents !

Je suis pour l'adoption individuelle !

Ce n'est pas un poisson d'avril, ni une schizophrénie de ma part, mais bien une volonté de vous montrer et de montrer à d'éventuelles autorités que la vérité n'est pas si simple.

J'ai balancé un pavé dans la mare avec mon titre provocateur il y a quelques jours. Et mon but est largement atteint puisque le débat est bien lancé.

Tous vos commentaires directs, amusés, en colère m'ont bien intéressés.

Certains ont compris surtout en allant au bout de mon message, que je voulais surtout montrer qu'interdire est toujours plus facile que d'aider, personnellement j'ai choisi de ne pas choisir la facilité puisque ma mission autoproclamée depuis quelques années et avant tout d'aider à l'accueil des enfants. Et je ne crois pas qu'interdire l'adoption individuelle aidera à cela. Beaucoup commencent à me connaître et savent savent que quand je veux pousser un cri de rage car le rapatriement des petits haïtiens est stoppé, j'appelle mon billet : Merci.

D'autres n'ont vus que le titre et ont dû être profondément déçus. Prenant un peu tout au premier degré en oubliant mes dernières phrases, pourtant explicites.

L'avis le plus juste est peut-être, celui de Moushette où elle me dit qu'elle est contre la pauvreté dans le monde. C'est bien dans cet état d'esprit qu'il fallait lire mon premier billet. Ce qui m'amuse et sachez-le Madame Moushette, en l'écrivant j'ai moi aussi (les grands esprits se rencontrent et ont les mêmes références) pensé à la parodie des inconnus que vous mettez en lien : je suis contre mais finalement pas tant que celà !

Et mon vieux Bernardo.... au lieu de me seller Tornardo, comme d'habitude, il m'a mis du poil à gratter sous la selle ! Mais si tu as raison sur bien des points, relis mon texte et tu verras que je décris l'adoption individuelle comme un facteur de risque, rien de plus. Tes réflexions (comme toujours) me sont fort utiles et me donnent à penser que certains vieux briscards comme toi (mais pas aussi bien iontentionnés) ont pu rester à l'aspect, non pas binaire, mais faussement primaire de mon billet... et se contenteront du titre provoc, c'est pourquoi j'ai choisi ce titre pour ce deuxième billet, prévu de longue date !

Ceux qui n'auraient toujours pas compris, tant pis pour eux, ils n'auront pas le troisième titre, qui correspond à ma complète pensée : "Je suis pour un meilleur accompagnement de l'adoption et un meilleur soutien bienveillant pour les familles adoptives".

Pour pousser le raisonnement, encore plus loin, de temps en temps, dans "mon" service de nourrissons, qui reçoit.... peu de petits adoptés, j'ai des enfants qui ont de grosses pathologies et pour lesquels quelques parents nous font des scandales en nous disant qu'ils veulent que leur enfant sorte à tout prix. Parfois ils me disent "J'aime pas l'hôpital !"... je leur réponds : "Moi aussi !". Effectivement, c'est un scandale que des hôpitaux existent, que des médecins existent, surtout ceux pour les enfants, le scandale c'est que la maladie, la détresse sociale existe... pour parler de ce qui nous occupe le plus dans nos services (sans parler des pyromanes qui nous ont bien occupés à Dijon, ces dernières semaines, eux non plus ils ne devraient pas exister). Mais l'hôpital est utile, comme l'adoption, comme la démarche individuelle... ces trois choses qui ne devraient pas exister, et bien je les aime bien.

Mais, entre interdire l'adoption individuelle, et un statu quo immobile, il y a beaucoup de place. Je suis souvent pris à partie pour m'exprimer sur ce sujet... et pour simplifier si vous ne me verrez pas signer des pétitions pour l'adoption individuelle, vous pouvez être sûr que je serai là pour m'opposer à son interdiction, dans l'état actuel des choses.

Parce que je crois que sans adoption individuelle des familles resteront sur le pavé, et plus encore des enfants adoptables aussi ! Mais aussi parce que je sais qu'adopter par une OAA ou l'AFA n'amènent pas forcément toutes les garanties (le risque est moindre, mais le risque existe). Mais encore parce que la plupart des parents qui adoptent en individuel sont responsables et qu'ils savent les dangers auxquels ils s'exposent en faisant n'importe quoi ! Pas tous, mais l'homme reste l'homme.
Encore une raison, l'adoption individuelle permet parfois de réaliser des histoires magnifiques, des relations, des rencontres qui ne seraient pas possibles dans d'autres cas.

J'ai été amusé par les petites remarques, me rappelant que moi aussi, j'avais adopté en individuel. Vous n'avez pas tort, de le faire, car certains oublient facilement de telles choses, sachez que je n'ai pas oublié mes trois adoptions individuelles et que j'en suis fier.

Mon histoire personnelle est un détail et je n'écris pas ce nouveau billet pour me justifier, mais pour faire évoluer le schmil-blick. Parlons de la Polynésie, mon deuxième pays, mon terrain de recherche. J'ai vu là-bas, les plus belles adoptions du monde avec des relations de confiance privilégiées, autour d'un berceau avec 4 parents (parfois seulement deux mamans) unis et d'accord pour le bonheur d'un enfant. J'y ai vu aussi les plus moches, beaucoup beaucoup beaucoup plus rares, mais je n'ai pas envie de fermer les yeux, j'ai vu de jeunes mères à qui on forçait la main pour se séparer de leur enfant, j'ai vu un bébé vendu aux enchères. A cause de ces histoires doit on condamner toutes les autres... ai-je besoin de donner ma réponse ?

Interdire l'adoption individuelle NON.
Ne pas laisser faire n'importe quoi OUI. Pour 99% des clients, les détecteurs de vols à la FNAC seraient inutiles, mais pour le budget de la FNAC c'est utile.
Accompagner les familles et ne pas les abandonner face à leurs questionnements OUI.




PS: rien que pour Bernardo, ta définition de BK est excellente, est elle de toi ?

mercredi 17 novembre 2010

Je suis contre l'adoption individuelle !

Vaste sujet, depuis plusieurs années, et encore plus fréquemment depuis ces derniers mois, divers intervenants de l'adoption se prononcent sur ce sujet, des interdictions à venir sont évoquées, sans que l'on sache s'il s'agit de rumeurs ou de réalités.



Je vais donc vous expliquer pourquoi, je suis contre l'adoption individuelle.... lisez bien tout le billet avant de pousser de grands cris !



Je suis contre le fait de laisser des parents partir à l'aventure sans soutien.



Je suis contre le fait que certains parents, alors qu'ils se posent des questions quant à un éventuel problème de santé de leur enfant, aient autant de mal à trouver un interlocuteur expérimenté et disponible.



Je suis contre le fait que certains parents, aveuglés par les désir d'enfant puissent fermer les yeux pour franchir la ligne jaune, croyant que tout sera oublié au retour.



Je suis contre le fait du manque de moyens des OAA, qui les empêchent de continuer dans de bonnes conditions de pousuivre leurs activités bénévoles : continuer les liens directs avec les pays d'origine, les orphelinats pour permettre des adoptions en toute confiance et respect mutuels.



Je suis contre le fait que nous n'ayons pas encore en France une agence gouvernementale de l'adoption travaillant en harmonie avec les OAA de manière complémentaire privilégiant plus une qualité et une eficacité dans des pays "difficiles" plutôt que d'aller faire du "chiffre" à tous prix.



Mais avant tout, je suis contre que des enfants soient privés de famille, la famille qui reste pour moi (au risque de paraître ringard) la chose qui est souvent la plus essentielle pour s'épanouir. Enfants privés de cette chance, alors que des familles auraient la compétence, le désir et la volonté de les accueillir et de les rendre heureux.

Je suis contre que trop de familles qui ont ces qualités soient abandonnées. Je souhaite (de manière fort utopique) que l'adoption individuelle ne soit plus qu'un souvenir, pour que chaque adoption soit correctement et intelligement encadrée.

Tant que toutes ses conditions de qualité ne pourront être remplies, je continuerai à défendre l'adoption individuelle.

Chercher à aider, plutôt que vouloir tout interdire.

dimanche 14 novembre 2010

Et la famille comment ça va ?

Petit billet d'humeur de début de semaine, il se veut totalement apolitique mais plus "attristé".

On a encore changé de ministre de la famille... et donc de l'adoption, ce qui veut dire qu'il faut repartir à zéro (ou presque) avec un nouveau cabinet pour tout expliquer les problèmes, dont certains sont particulièrement aigus : Haiti (et les enfants attribués qui y restent), les adoptions simples prononcées par excès et bien entendu les consultations d'adoption qui n'ont toujours pas de reconnaissance, d'aide, etc....

Ce qui m'énerve pas mal en tant que vieille rombière (et les habitués de ce blog savent que je revendique ce titre), c'est que le mot famille n'a pas été prononcé dans l'annonce du gouvernement, cette institution qui me semble essentielle, une des bases primordiales de notre société et de beaucoup d'autres sociétés. A cette heure, j'ignore quel ministre s'occupera de tous ces dossiers familles (pas seulement l'adoption) qui me, qui nous tiennent tant à coeur !

jeudi 11 novembre 2010

PLS sur TF1

Je suis arrivé à retrouver l'interview de Pierre Lévy-Soussan dont me parlait Greg dans un dernier commentaire.

Même s'il est maintenant considéré comme le diable par beaucoup de parents adoptifs, j'ai été agréablement surpris par cette interview et j'ai retrouvé celui avec qui j'aimais discuté avant "Haiti", et avec lequel nous nous retrouvions sur beaucoup de sujets !

Bon, il y a des choses où je ne le suis pas, bien sûr :

- Il force un peu trop sur les facteurs de risques parlant d'interdire plus que d'accompagner.

- Sa description de la Convention de La Haye est trop caricaturale, beaucoup d'adoptions non la Haye sont d'une propreté sans faille.... la réciproque est aussi vraie !

- Son aspect trop psy et sa généralisation des problèmes s'expliquent par son activité, contrairement à moi, il ne voit que des enfants qui ne vont pas bien.... mais il faut se méfier de la généralisation.

- Ce qui me choque vraiment c'est la dernière question où sur les coûts, il ne reprend pas la parole du journaliste qui parle d'achat d'enfant. L'adoption coûte cher mais tout n'est pas de l'argent sale, et qui ne dit mot consent. Dire que les enfants adoptés sont achetés dans une émission grand public est dangereux.

Je ne m'explique toujours pas son comportement pour faire arrêter les évacuations de Haiti. Je n'ai pas parlé avec lui depuis, et je me pose encore des questions sur ses motivations : service commandé ? besoin de pub ? Coup de gueule un peu trop amplifié et qui l'a dépassé (la solution que je préférerai) mais il devait savoir qu'entre deux mots il fallait choisir le moindre !


PS : vous pouvez manifester votre accord ou votre désaccord, avec son interview et mes commentaires, mais pas de lynchage...

Julien

Entre nous, les docteurs de l'adoption, on se surnomme souvent en utilisant des termes familiaux. Ainsi Jean-Jacques est notre "grand frère" à tous, grand frère pour lequel nous sommes remplis d'admiration et de respect.


Je me retrouve un grand nombre de petites soeurs (et oui c'est surtout des filles !), que j'aime bien et pour lesquelles j'ai beaucoup d'amitié, d'affection, ce sont toutes celles qui sont venues se former en me suivant pendant quelques jours à Dijon ou en suivant mon p'tit diplôme.


Je vais maintenant vous dire un mot de "mon fils" dans l'adoption : Julien.


Cela faisait longtemps que je voulais parler de lui dans mon blog et je ne le fais pas pour augmenter la proportion d'adoptés dans mes grands prénoms de l'adoption.

Je l'ai vu débarquer un jour dans mon bureau, ce "membre passif de Racines Coréennes" comme il se décrit lui-même, toujours très calme, très poli, serein comme il l'est toujours. Il était envoyé par un de mes anciens internes qui lui avaient conseillé de s'adresser à moi pour un sujet de thèse.

J'ai osé lui confier la thèse dont je revais celle reprenant toutes les données socio familiales des 800 premiers enfants vus à ma consultation. Le résultat a été au-delà de mes espérances. En dehors de sa thèse, cela n'a été présenté que dans des petites réunions (dont au CSA). Julien la présentera bientôt à la Journée Elisabeth Rousseau (mais qu'est ce donc que cette journée ? vous en aurez bientôt des nouvelles), et je la présenterai quant à moi à la prochaine réunion annuelle de la Société Française de Pédiatrie.

C'est grace à ce travail de romain que nous avons pu bine préciser les causes de la séparation et les causes de l'adoption. Le boulot effectué par Julien a été magnifique et notre collaboration et l'amitié qui en résulte excellente.

Julien est depuis "mon fils" et l'une de ses filles est devenue ma petite-fille (pour une raison que je tiendrai secrète). Lorsqu'il y a quelques années on me faisait miroiter de créer un centre de l'adoption qui pourrait vraiment aider les familles dans des délais raisonnables, et que j'espérai deux médecins pour gérer cela, c'est à lui que je pensais pour m'accompagner. Depuis il s'est installé en ville, il a bien eu raison de ne pas trop attendre de ces promesses et ce sont ses patients de la proche campagne dijonnaise qui ne peuvent que s'en féliciter.

Je terminerai en remerciant Julien, un compliment qu'il m'a fait est sans doute un des plus beaux
encouragement que l'on m'ait fait et celui-ci m'a aidé à poursuivre ma tâche, quand tout n'allait pas toujours bien. C'était quand il suivait mes consultations très régulièrement, à une époque où j'étais son grand maître de thèse et lui mon jeune padawan (il me vouvoyait encore), à l'issue d'une longue journée de consultations, la petite phase qui m'a tuée, d'autant plus qu'elle venait d'un adopté : "Enfant et adolescent, j'aurai voulu avoir quelqu'un qui me parle de l'adoption comme vous le faites à vos patients."

Sortez les mouchoirs !

dimanche 7 novembre 2010

L'adoption peut elle résister à l'adolescence ?

C'est le titre d'un article que j'ai écrit il y a quelques mois et qui vient de paraître dans la revue Pédiatrie Pratique, un petit mensuel, avec un rédacteur en chef bien sympa, et qui est extrêmement lu par mes collègues pédiatres, un bon moyen de briser la généralisation !

Bonne lecture.

Parmi les nombreux lieux communs qui sont répandus sur l’adoption (1), et qui reviennent souvent dès que ce phénomène social est évoqué, celui des difficultés à l’adolescence est un des plus répandus. Pour certains, il semble évident qu’un adolescent adopté ne peut aller bien, ne peut être serein dans son esprit, et que cette période, déjà critique pour le tout venant, le sera encore plus quand on est élevé par des parents adoptifs. Si, effectivement, l’adolescence est une période parfois difficile, les causes des soucis sont très diverses.
On assiste parfois à des phénomènes de mode. Longtemps, ce fut une espèce d’obsession de la recherche des origines, qui fut mise en avant comme un destin auquel, l’adolescent puis l’adulte adopté ne semble pouvoir échapper. Alors que la plupart des adoptés, s’ils avouent être intéressés par ces fameuses origines reconnaissent que cela n’a rien d’un handicap pour continuer à mener leur vie sereinement. Quand les repères sont bien présents dans la famille adoptive, les liens du sang sont moins essentiels, l’important est d’avoir des parents sur qui compter, quelque soit le mode de filiation. Depuis une dizaine d’années ce sont les troubles de l’attachement, la difficulté à établir des liens forts avec leurs parents qui sont brandis comme la cause principale du mal être des adolescents adoptés, diagnostics parfois proclamés alors que ces adolescents semblaient avoir jusqu’alors des attaches solides avec ceux qui les ont élevés, ainsi qu’une affection réciproque.
Bien entendu, il n’y a pas qu’une étiologie unique, mais une multitude de causes qui peuvent expliquer les troubles psychologiques des adolescents adoptés.

Cinq catégories étiologiques peuvent être définies, souvent entremêlées les unes aux autre. Elles permettent d’expliquer les différentes causes des soucis des adolescents adoptés. Il est utile afin de ne pas se fourvoyer d’avoir cette notion d’hétérogénéité :

1- L’avant adoption.
C’est tout ce qui concerne ce qui s’est passé avant l’adoption.
Cela commence par l’inné et si on sait que la génétique joue un rôle, il est parfois dangereux de l’évoquer au moindre comportement suspect, à la moindre déviance. La petite phrase : « On connaît pas les gènes ! » est facile et dangereuse. Cette première étiologie doit rester un diagnostic d’élimination.
En plus de l’inné, il y a tout l’environnement que les enfants ont dû subir avant l’adoption, d’éventuelles maltraitances et carences qui peuvent peser grandement sur l’évolution psychique. Un orphelinat, même chaleureux et humain reste un orphelinat, un temps prolongé dans un tel endroit gêne à l’adaptation pour la vie future.

2 – La séparation et l’adoption
L’adoption est provoquée par une séparation, ce qu’on appelle trop souvent un abandon, sans chercher à voir plus loin pourquoi une famille biologique a fait le choix ou a été contrainte de se séparer de son enfant.
Les causes de séparation sont multiples :
- Problèmes socio-familiales et économiques : de loin les plus fréquentes, la structure familiale et les ressources économiques ne permettent pas de garder l’enfant auprès de ses parents
- Carence de soins ou maltraitance : surtout présentes dans des pays où les services sociaux sont développés (Europe de l’Est, Amérique Latine), elles sont décidées par les autorités administratives.
- De véritables abandons : c’est à dire, des enfants laissés sans plus se réoccuper de leur avenir, que ces abandons soient sécurisés (enfants nés sous le secret) ou non (enfants trouvés dans la rue).
- Décès parental : il s’agit alors des orphelins au sens véritable du terme.
- Causes sanitaires : la séparation est provoquée par un problème de santé, difficilement soignable dans le pays d’origine avec les moyens de la famille biologique, l’adoption est donc vécue comme un moyen pour permettre à l’enfant d’avoir un avenir après ses soins appropriés.
- Causes culturelles : dans certaines ethnies des enfants sont porteurs d’un interdit (gémellité, albinisme, naissance sous de mauvais auspices) qui interdisent sa vie dans cette société.
- Inconnue : quand aucune explication n’est fournie par les autorités du pays d’origine.
Chacune de ses causes peut être source de multiples problèmes spécifiques.

L’adoption proprement dite est bien entendu capitale, la façon dont l’amalgame va se réaliser, dont les liens se mettent en route est capitale, c’est là que peuvent devenir évident les troubles de l’attachement.

3- La famille adoptive - Les parents
Parfois exagérée, parfois niée, la responsabilité propre des parents adoptifs de par leur histoire et leur cheminement peuvent être la source de troubles à long terme
Moins variées que les causes de la séparation, les faits qui poussent des parents à adopter des enfants sont aussi multiples. Les plus fréquentes sont les problèmes de fécondité et le célibat, puis vient l’adoption dite « humanitaire » réalisée par des familles ayant déjà des enfants biologiques.
Chacune de ces causes pourra être source de soucis psychologiques familial. Ainsi quelques familles adoptant du fait de troubles de la fécondité peuvent ne pas avoir fait de deuil de l’enfant biologique et avoir un comportement ambigu avec leurs enfants. Par contre, des parents qui adopteraient de manière véritablement humanitaire sans véritable désir d’enfants peuvent faire naître un sentiment de dette envers leur enfant puis leur adolescent.
Face à l’adoption et à ses éventuels problèmes, certaines familles démunies peuvent avoir des réactions maladroites ou éprouver des remords, voir une culpabilité ou un fatalisme qui ne feront qu’entretenir et prolonger les soucis.
Parfois c’est un autre stress familial (maladie, chômage) qui est la cause des difficultés familiales, pourtant c’est l’adoption qui est mise en avant, stigmate bien visible mais aussi bien pratique.
Enfin, des parents psychorigides ou maltraitants existent dans toutes les familles biologiques ou adoptives, on peut les espérer moins nombreux dans l’adoption, l’agrément ayant permis de les détourner de cette voie. Dans tous les cas, ils contribuent au mal-être de leurs enfants.

4- La société
Cette catégorie étiologique est une des plus importantes, pourtant elle est souvent sous-estimée. Dans d’autres ethnies (2) où l’adoption est plus ancienne, mieux acceptée, enfants et adolescents adoptés ou biologiques sont regardés de la même façon. L’adoption est naturelle, habituelle et les enfants évitent ainsi des réflexions, des mises à l’écart, voir même des maltraitances.
Que cela vienne de l’école, ou parfois de l’inconnu que l’on croise dans la rue, les remarques inappropriées, maladroites : « Combien il vous a coûté ? », « Et sa vraie maman, elle était d’accord ? » sont fréquentes. Alors qu’une telle indiscrétion serait considérée comme très impolie envers des familles biologiques, elle semble naturelle pour certains, comme si l’enfant adopté était l’enfant de tous. C’est deux petites phrases sont (souvent de manière involontaire) très perverses, jetant l’opprobre et le discrédit sur l’adoption pour la première, niant la réalité de la filiation adoptive pour la deuxième.
C’est encore plus difficile lors d’évènements qui font parler à tort et à travers de l’adoption. A cause de l’aventure ubuesque et malhonnête de l’Arche de Zoé, de nombreux enfants ont entendu dans les cours de recré que leurs parents étaient des « voleurs d’enfants ». Depuis le séisme haïtien, des enfants se voient demander s’ils ne sont pas tristes parce que leur maison est détruite et que leur « vraie » maman est morte.
En plus de ce regard sur l’adoption, il y a le regard sur la différence. Le racisme est fréquent, sans être injurieux, c’est quand même du racisme de dire qu’un enfant d’origine africain » a le rythme dans la peau », ou qu’un petit asiatique est forcément sage et travailleur. Il est très difficile d’échapper à de tels clichés dans notre pays.

5 - L’adolescence
Ce n’est pas à des pédiatres que l’on apprend ce qu’est l’adoption, cette période de mutation obligatoire, parfois difficile pour le corps qui se transforme, souvent plus difficile encore pour l’esprit qui subit ces transformations.
On sait tous les troubles qui peuvent survenir lors de cette période, on sait aussi qu’elle semble pus difficile actuellement, avec des adolescents à la recherche de limite, qui les poussent à tous les excès. Beaucoup d’adolescents passent par des états de crise difficiles, ceux qui ont été adoptés n’y échappent pas, et ses crises peuvent être plus difficiles en regard de l’association des autres facteurs de risque.

En conclusion
Il y a donc beaucoup de raisons pour qu’un enfant adopté passe par des états difficiles lors de moments critiques, comme peut l’être l’adolescence.
Comprendre et connaître la diversité de ces causes, permet de traiter les réels soucis et ne pas enfermer les enfants dans certains clichés.
Avoir connaissance du risque de maltraitance sociétale, même si celle-ci est discrète, insidieuse et involontaire permet d’envisager une prévention, prévention qui peut commencer par réfléchir à nos propres comportements et a priori.

1- de Monléon JV : Adoption : ni banalisation, ni stigmatisation. ped pratique, n°202, novembre 2008
2- de Monléon JV. Qui sont mes parents? Filiation adoptive en fonction du temps et de l'endroit. Arch Pediatr 2000 ; 5 : 529-535.

vendredi 5 novembre 2010

Actimel, Nutella, même combat !

J'ai fêté mes 45 ans il y a peu, j'ai vécu "l'expérience du vieux pédiatre" il y a quelques mois (soigner l'enfant d'un de ses anciens patients), tout cela vous annonce qu'en plus d'être une vieille rombière, je suis de plus en plus un vieux con !

J'assume ce rôle de me foutre en rogne quand c'est pour défendre les petits et leurs familles, là ce qui me fout en rogne, c'est la pub pour Actimel.
Vous l'avez vue : la très belle musique, le petit Petirou dans la poche de sa maman, les mamans lionnes qui câlinent leurs petits, la gentille baleine, le gentille maman nonnours blanc qui s'occupent toutes bien de leur gentils nenfants et pour fini, la gentille maman zumaine qui donne le bon Nactimel à sa fillounette pour la protéger.

Parce que vous pensez que le bon Nactimel, ça va les protéger tout à la fois du Sida, des cors aux pieds et de la varicelle, vous y croyez ? Et ben non, le Nactimel n'a aucune efficacité démontrée par des études fiables, ces principes actifs auraient un rôle de prévention contre les gastro entérites à rotavirus, chez les moins de 6 mois POINT.

Je peux vous dire que dès que je vois un visiteur de cette grande multinationale qui vient me vanter ses bons laits (et c'est vrai que les laits pour nourrissons Danone sont de bons produits), je lui reproche vertement cette pub. Danone avait promis de ne plus faire d'allégation à la santé pour ce produit. Comment ils jusitifient leur slogan du style "parce que protéger est naturel", alors ?

Le pire c'est que ça marche, une maman sans le sou que j'ai vu en consultation, il y a peu, voulait mon avis car sa belle-mère (toutes les mêmes !) lui reprochait de ne pas protéger son enfant en ne lui achetant pas d'Actimel. Donc cette maman était prête à se saigner pour acheter ce machin.... je lui ai conseillé de plutôt utiliser ses sous pour des légumes et des fruits..... chers aussi mais bien plus utiles !

Dans le style, je préfère les pubs Coca. Le coca c'est de la merde ( on est en entre amis, on ne vapas chipoter pour une lettre), mais au moins s'ils font des belles pubs, ils jouent sur le côté plaisir pas sur le côté santé.... peut être qu'ils n'en ont pas besoin.... des tonnes de gens (et même des docteurs) croient encore que c'est un bon produit de réhydratation !

Nutella aussi c'est de la merde, ça en a d'ailleurs l'aspect et la couleur, c'est très bon, mais là aussi faire croire que son petit va faire la TERRIBLE hypoglycémie, s'il ne reçoit pas sa dose matinale de sucre, adjuvants et huile de palme ! La preuve par l'image une pub sans le plaisir du goût mais qui cherche à culpabiliser celles qui laisseraient leurs petits mourir de faim !

Ouvrons les yeux, il n'y a pas qu'avec les colliers en plastoque qu'on nous prend pour des crétins !



PS : je préfère presque les pubs pour Kinder Bueno, ça aussi c'est de la merde inutile, mais qu'elles soient faites avec des gosses et une mère débile ou un Tsonga qui fait pitié, elles sont tellement nullissimes que ça fait rire !

jeudi 4 novembre 2010

En espérant que le cyclone passe plus au Nord

Ce soir, on parle à nouveau de Haiti...
Malheureusement dès qu'on parle de ce petit pays martyr, c'est rarement pour de bonnes nouvelles, un cyclone approche et on imagine ce qu'il pourrait donner sur des lieux déjà sinistrés !
Une pensée très forte pour ce peuple d'Ayiti.






Il y en a quand même qui n'oublie pas Haiti et qui en parle pour de bonne nouvelles, c'était le cas hier, du journal auquel est abonné ma N° 2....

Céline




Alors là, j’ai honte, dans ma série des grands prénoms de l’adoption, c’est la première fois que je mets un adopté ! Grave, t’es ballot comme diraient les ados.

Bon, à défaut de quantité, voila au moins la qualité avec Céline !

Pour mémoire, j’avais commencé à écrire ce billet mi janvier 2010, le texte était bien avancé, la photo scannée….. et patatras, vous vous rappelez ce qui s’est passé mi-janvier ?

Céline, la première fois que je l’ai vue c’était à un journal télévisé, j’étais tombé par hasard sur un petit reportage qui annonçait la création de la Voix des Adoptés… j’avais alors envoyé un petit message d’encouragement sur leur site…. Plus les adoptants se feront entendre plus l’adoption se portera mieux, plus on sortira des clichés.

J’en avais entendu ensuite parler lors de la sortie de son livre, je ne vous cache pas, que le titre de l'ouvrage m’avait moyennement plu. Mais quand un titre est un peu racoleur, c'est souvent poussé par l'éditeur, car les journalistes sont avides de cela , des larmes, du dur, du « truc qui bouge les hormones de la ménagère de moins de 50 ans ». Vous écrivez un superbe livre : je suis adopté, heureux, je vais bien à l’aise dans mes baskets personne ne vous lira. Vous écrivez une merdouille « né d’un amour incestueux, et adopté par un pervers qui m’a violé et forcé à manger sa collection de timbres sous les yeux de mon cochon d'Inde" cela se vendra bien !
Mais Céline (car j'ai fini par lire son livre), n'a pas écrit une merdouille, pas du tout, et la lecture de son livre je vous la conseille. Elle a écrit une histoire, la sienne, une adoption heureuse et la découverte des années après, de ses origines, de son histoire... pas des plus sereines, pas des plus claires, mais d'aller à la recherche d'une vérité cachée ne l'a pas éloignée de ses familles, bien au contraire. Elle vit en harmonie avec ses parents de France et elle est heureuse de connaître et d'aimer "ceux" du Pérou.

Cela aurait pu s'arrêter là... mais la grande force de Céline, c'est de ne pas être tombé dans la généralisation. "Je suis adoptée, mon histoire n'est pas des plus simples.... mais je ne la généralise pas !" pourrait être sa profession de foi !

J'en profite pour parler un peu de tous ceux professionnels ou bénévoles qui deviennent des spécialistes de l'adoption, alors qu'ils ont une histoire personnelle avec l'adoption (adopté ou adoptant)... J'en fais partie... Il nous faut être vigilant en devenant psy, médecin, philosophe spécialisé de l'adoption ou président d'une association de parents par exemple, nous devons toujours nous rappeler que notre cas est unique... et même si nous sommes dans la souffrance, dans l'inquiétude, en aucun cas, nous ne devons généraliser notre cas particulier. Des conduites dangereuses seraient par exemple : "Je suis adopté et je suis mal du fait de l'ignorance de mes origines, et je veux que tous les adoptés aient ce même désir", ou "Je suis parent adoptif et mon enfant présente un SAF, une puberté précoce ou des difficultés à créer des liens, et j'aimerai voir ces pathologies dans toutes les familles adoptives que je croise".

Céline n'a pas fait cela, elle sait que son histoire est unique, qu'elle lui appartient, et elle a accueilli dans son association de jeunes adultes, des ados, et même des enfants adoptés, chacun avec sa propre histoire, sa propre expérience à partager sans imposer.

Qu'elle en soit remerciée !