mercredi 29 avril 2009

Retour sur la quête des origines et la diversité dans l'adoption

Comme vous le savez, je ne suis pas un assidu d'un message par jour sur le blog.
Et j'ai encore moins le temps de répondre à tous vos commentaires.
Mais il y a un message où après une première réponse rapide au premier commentaire, j'ai volontairement laissé quelques semaines pour vous laisser parler sans intervenir. Je crois que j'ai bien fait, il y a même eu il y a peu un nouveau commentaire qui montre que ce sujet intéresse encore :

http://leblogdeladoption.blogspot.com/2009/02/la-fameuse-quete-des-origines.html

Je voulais sincérement tous vous remercier, tous ceux qui ont laissé des messages. Il y a de très beaux témoignages, des avis très intéressants, tous différents mais tous bien réels et tous infiniment respectables.

Aujourd'hui je viens de passer le cap des 1500 enfants adoptés vus en consultations (champagne !), rajoutez à cela les consultations pré-adoptions et les quelques milliers d'avis donnés à distance, vos témoignages que je lis sur le blog, cela donne une grande expérience. Je dis souvent que je suis une grosse éponge que j'accumule cette expérience pour essayer qu'elle serve à d'autres. Mon seul mérite est d'accepter d'être essoré !

J'ai dans mes discours une obsession : celle de la DIVERSITE de chaque histoire d'adoption. Un grand ennemi la GENERALISATION.
Qu'un enfant, un ado, un adulte ait besoin de connaître ses origines, c'est tout à fait son droit, son chemin. Nous devons tous tenter de l'aider.
Que, comme vous me le racontez sur le blog ou en consultation l'homme de la rue, le spécialiste de l'adoption, le professionnel de l'enfance, le journaliste, vous impose et tente d'imposer à votre enfant adopté que cette quête est obligatoire cela est dangereux voir catastrophique.

Je vais jeter encore un pavé dans la mare, mais j'ai l'habitude. Je vais parler des spécialistes de l'adoption, par ce terme j'entend beaucoup de monde : des bénévoles au sein d'OAA, d'associations de parents adoptifs ou d'enfants adoptés, des soignants de tout poil qui s'intéressent au sujet, mais aussi celui qui intervient dans les médias pour parler de son expérience personnelle d'adoptant ou d'adopté.
Dans l'immense majorité des cas : il s'agit de gens très bien, dont le dévouement est exemplaire, des personnes qui considèrent qu'ils ont vécu une histoire pas toujours facile mais qui dont ils sont heureux (même fiers) et qui fait qu'ils souhaitent faire profiter d'autres de leurs expériences. C'est très bien, et on ne peut que les remercier, en leur rappelant bien que chaque histoire est différente. Parfois c'est toujours leur altruisme qui les poussent même si leur histoire n'est pas facile, parce qu'ils tentent de proposer l'aide qu'ils auraient souhaité avoir !

Mais pour une toute petite minorité de "spécialistes" de l'adoption, il s'agit de personnes qui ont vécu des histoires tout à fait difficiles. Par exemple la rencontre avec leur enfant (ou avec leur parents) ne s'est jamais bien faite ! Ces familles ont besoin de notre aide, il faut respecter totalement leur histoire, s'en servir aussi parfois pour comprendre où cela a pu coincer. Mais quelques fois, pour tenter de se soulager : certains qui vivent une histoire difficile vont devenir des spécialistes de l'adoption, en témoignant dans les médias, en étant actif dans une association, en ouvrant une consultation d'adoption... et s'ils ont besoin de notre aide, les familles adoptives n'ont pas toujours besoin de la leur, car ils chercheront à projeter dans chaque histoire, leur propre histoire et leur propre détresse, pour se rassurer pour ne pas être seul dans leur malheur.
Mais pour les médias il est toujours plus intéressant de raconter l'histoire de "l'affreux" enfant adoptif (Brutus qui n'a d'ailleurs jamais été le fils de César) plutôt que celle du bon fils adopté(Octave) !
Et c'est bien cela qui me désole...

1 commentaire:

Nenette a dit…

Je parlais de mon beau projet d'adoption avec ma mere qui soudain m'arrete :
"Mais ma cherie, ton enfant sera tellement heureux avec vous qu'il n'aura meme pas besoin de rechercher ses parents biologiques!"
Voila, la messe est dite. Tant que ce voeu pieux sera tapi au fond de nous tous, a mon avis les adoptes ne se sentiront pas libres.
La meilleure preuve pour moi que cette question des origines de demande qu'a ressurgir, ce sont les temoignages incroyablement touchants des adoptes quand ils deviennent parents et ont la revelation pour la premiere de voir quelqu'un qui leur ressemble.
On a l'impression de lire deux naissances en une...