mardi 29 juin 2010

Divorce et Adoption

Pour commencer une blague bête et à la mode reçue ce matin.

C'est l'histoire d'un petit garçon dont les parents divorcent.
Le juge dit au garçon :"tu iras vivre avec ta mère !"
"Non, elle me bat" répond le garçon.
"Alors tu vivras avec ton père !"
Et le garçon dit "non il me bat aussi".....
"Bon alors avec qui veux-tu vivre ?"
"Avec l'équipe de France, elle ne bat personne !!

C'était nul, mais ça permet de sourire un peu sur un sujet grave.
Je ne suis pas un spécialiste de l'adoption, mais un pédiatre qui essaie d'avoir les yeux ouverts, doublé d'une vieille rombière...

Et les deux à la fois me montrent que malgré toute la pub sur les "supers familles recomposées" qui doivent exister parce qu'on en voit pleins les magazines scientifiques (Voici and C°) et les pubs... je reste persuadé que dans la grande majorité des cas, le divorce reste un drame pour les enfants.
Il y a toujours les cas, où il vaut mieux éloigner un parent maltraitant, il est souvent mieux d'avoir des parents séparés que des parents qui se déchirent en restant ensemble... mais dans le divorce (et le drame) j'inclue la période de la séparation avec les disputes.

Pour l'adoption, je tire quelques conclusions particulières, par rapport au divorce en général, elles sont le fruit mon expérience (je vous parle du cas général que je constate, tout en sachant qu'il y a plein de cas particuliers).

Le divorce est plus rare chez les parents adoptifs... un couple a eu tout le "loisir" d'exploser pendant les phases pleines de joie et de détente de la stérilité, de la PMA et des démarches pour adopter...
Par contre j'ai l'impression qu'il est encore plus violent dans les familles adoptives.

Le divorce est encore plus dur pour les enfants adoptés, encore un abandon, encore un chamboulement, encore un choc affectif et parfois aussi encore une culpabilité.

Mes petits conseils (qui marchent aussi hors adoption) :

Beaucoup d'enfants divorcés me font part du désir que Papa et Maman se "remettent ensembles".... il faut leur expliquer avec beaucoup de tendresse que si on n'est pas aux pays des Bisounours, si Papa et Maman ne s'aiment plus, ils n'en aiment pas moins leur(s) bout de choux.

L'enfant doit entendre de SES DEUX PARENTS :
1- que ce n'est pas à cause de lui qu'on se sépare
2- que l'autre (papa pour maman et maman pour papa) moi (maman ou papa) je ne l'aime plus, mais il t'aime toujours et il reste pour toujours TON papa ou TA maman, et tu as le droit de l'aimer encore.

Le mot de la vieille rombière : en devenant parents, on s'engage, en devenant parents adoptifs encore plus. Soyez adultes, en cas de séparation, pensez à vos enfants.
Se déchirer sur le dos des enfants en se servant comme des otages est parfois criminel.

dimanche 27 juin 2010

Je n'ai pas lu Marianne..

.. et je ne le lirai pas !
Cela ne m'intéresse pas de me faire mal, et de voir encore certains chercher à se justifier, car j'ai bien peur que c'est de cela qu'il s'agit.

Plusieurs d'entre vous m'ont parlé de cet article, certains me demandent qui est Pierre Lévy-Soussan, interrogé dans cet article et qui semble avoir (une fois encore depuis 5 mois c'est sa spécialité) un discours très néfaste contre l'adoption, d'autres me demandent s'il est vrai que les échecs de l'adoption sont un tabou.

Commençons par répondre à cette deuxième question, si les échecs de l'adoption était un tabou un sujet dont on ne parle jamais, qu'est ce que les journaleux à deux balles seraient malheureux... au moins un article sur deux sur l'adoption, nous ressert les tabous, avec l'interview de familles en grande détresse (réelle) que l'on fait parler et qui sont soulagés par cette expression de leurs (tout aussi réelles) souffrances, le gros souci étant la généralisation qui en résulte. Le tabou des échecs de l'adoption est aussi important que le tabou du mondial de foot, même si comme moi les exploits de ces manchots comédiens vous laissent indifférents, vous avez entendu au moins 20 fois depuis ce matin que l'Allemagne et l'Argentine se sont qualifiés et que les arbitres étaient des vilains pas beaux aveugles !
Il est tout à fait normal de parler des échecs de l'adoption, ils existent bel et bien, mais en parler pour salir toute l'adoption, pour "balancer" des lieux communs ne sert à rien, si on ne fait que condamner plutôt que d'accompagner plutôt que de tenter d'améliorer.

Qui est PLS ? La question m'étonne... il s'est rendu (tristement) célèbre depuis plusieurs mois. Avec Sophie Marinopoulos, et sans oublier les très malins responsables du CUMP de la Guadeloupe (ces derniers état les spécialistes du "je sais rien mais je dirai tout !"), ils sont ceux qui ont fait arrêter les rapatriements des enfants du séisme !
Avant cela c'était deux personnes que j'appréciais, qui avaient un discours de connaisseurs sur l'adoption, là j'avoue ne pas comprendre, et je n'ai pas eu la réponse à leur action : en service commandé ? en mal de notoriété ?
Ils ont été très critiqués par beaucoup d'autres spécialistes de l'adoption et plus encore par leurs propres confrères psy...
Ce qui me chagrine c'est que PLS semble prendre la place laissé vacante de Pierre Verdier, ce monsieur n'intervient plus trop actuellement, mais pendant longtemps, il a été le "spécialiste de l'adoption contre le phénomène", certains médias se l'arrachaient, car sous un air gentillet, il déclarait quelques "vérités vraies" sur l'adoption, avant de l'assassiner l'air de rien, il a eu quelques dérapages qui ont permis de le situer à sa juste valeur : du style la comparaison de l'adoption à la déportation d'enfants juifs en 39-40.
Avec PLS, nous avons combattu à plusieurs reprises ce monsieur, lui reprochant sa généralisation systématique à partir de quelques cas catastrophiques, son manque de compassion, cela me fait beaucoup de peine que PLS semble occuper ce créneau. L'accompagnement est toujours une voie plus difficile que la condamnation...

Tout ceci me fait revenir encore une fois sur Haiti et le séisme.
Je m'envoie des fleurs (cela me fait surotu plaisir à moi, j'aime avoir ma conscience pour moi) mais je viens de relire mon article sur Agoravox écrit dans la semaine du séisme et je ne change pas une ligne. Pour Haiti, je préfère vous dire que plutôt que Mariane j'ai lu : Mon Quotidien, le petit journal de quelques pages que lit tous les jours une de mes filles. Ce petit journal pour des pré ados n'oublie pas Haiti et a fait il y a quelques jours un article et sa Une, sur l'angoisse avec l'arrivée des pluies. Merci à ce petit journal, les enfants seront peut être moins "cons" que les adultes !

La connerie sur Haïti et le séisme on en a eu des wagons, vous n'avez qu'à relire les commentaires sur Agoravox !
Mais il y a eu pire que la connerie et si j'ai insisté que l'on ne profite pas de la détresse des familles et des enfants pour revendiquer le rôle des consultations d'adoption (qui se sont magnifiquement mobilisés lors de cette épreuve), il y a eu quelques prises de position qui m'ont donné la nausée, je dis oui, je dis non, pas en pensant aux enfants, mais pour trouver la meilleure solution pour ma petite carrière, et pus grave encore des silences assourdissants quand on attendait des prises de position fortes.

J'ai été à deux doigts de démissionner du CSA, je ne l'ai pas fait car j'ai compris que je peux y rester utile mais aussi parce que sa présidente est quelqu'un de bien, et pour moi ce n'est pas un compliment en l'air.

lundi 21 juin 2010

Le cas général et le cas particulier....

Quand on est un spécialiste de quelque chose, plus encore lorsque l'on est médecin, et que la santé de nos petits (ou grands) patients est en jeu, nous devons tenter de donner le meilleur de nous même. Un des meilleurs moyens reconnus de donner le meilleur est de nous fier à l'expérience. Notre propre expérience, si elle est grande dans un domaine, celles des autres, si la notre est insuffisante... ce qui arrive souvent. C'est pourquoi la médecine du XXI° siècle est basée sur les études. C'est à dire que par exemple un nouveau médicament ne pourrait, ne devrait être utilisé que si on est sûr de son efficacité (en le comparant à un placebo) et que ses avantages sont largement supérieurs à ses inconvénients. C'est pourquoi, on ne doit dire que tel ou tel comportement est un véritable facteur de risque, que parce que des études montrent de "manière statistiquement significative" qu'il est plus à risque qu'un autre comportement.

Cependant, il faut toujours garder à l'esprit avec beaucoup de modestie que face à nous, nous n'avons pas une généralité, un "cas clinique lambda" mais un être humain, dans toutes ses particularités.
Je vais vous en raconter un exemple concret, souvenir douloureux, car il est à l'origine d'une brouille certaine avec une association de parents adoptifs qui était rentré dans ce jeu de manière beaucoup trop excessive. C'était il y a quelques années, et suite à des publications norzaméricaines, qui si elles souvent très rigoureuses et sérieuses, sont parfois trop tranchées, il est apparu qu'un petit périmètre crânien était un facteur de risque pour le développement neurologique de l'enfant adopté. C'est vrai, totalement vrai, cela peut être le témoin de graves carences, de certaines malformations, souvent causes de soucis ultérieurs. Mais, ou je ne suis pas du tout d'accord, c'est quand on conseillait aux futurs parents, qui ne sont pas des professionnels, qui sont particulièrement fragiles lors de cette rencontre avec leur enfant de partir avec des mètres rubans et une courbe de Périmètre Crânien à l'autre bout du monde. En plus du caractère choquant que cela pouvait avoir pour les personnel dans les orphelinats : ça fait un peu foire aux bestiaux que de prendre des mesures un peu le style "je lui regarde les dents, et je lui palpe la croupe !", c'était faire croire aux parents qu'un critère qui semblait objectif était la panacée !
Certains parents ne s'apercevaient pas que l'enfant en face d'eux était parfait avec une petite tête ou lourdement handicapé avec une grosse tête. Ce n'est pas de leur compétence, c'est dangereux de leur faire croire qu'un marqueur aussi anodin pouvait tout faire à lui seul.

Je pense à une petite fille malgache qui lors de son arrivée en France avait un retard de périmètre crânien monstrueux, 12 ans après elle a toujours un retard de "tour de tête ridicule", mais elle suit une scolarité tout à fait normale et elle a même un très bon niveau scolaire ! Et ce qui ne gâche rien, elle s'entend merveilleusement avec ses parents qui ne lui ont jamais mesurer le tour de tête.

Je pense surtout à toutes les familles que j'ai vu en pleurs dans ma consultation, car je leur annonçait (avec beaucoup de précautions) un diagnostic difficile comme un SAF, et que leur réponse était : "mais pourtant son périmètre crânien est excellent"... comme si un seul critère suffisait à prédire l'avenir d'un enfant.

A propos de ces facteurs de risque, on peut parler aussi des enfants du séisme, tout le monde est persuadé que ces enfants ont des risques particuliers, mais dire que tous vont mal, et le dire dans des médias grand public, de manière systématique, comme certains l'ont proclamés pour leur petites revendications, cela m'a mis dans une rage folle.

Toujours dans les facteurs de risque, je sais et l'expérience nous le montre que l'adoption en solo et l'adoption individuelle sont des facteurs de risque, mais je connais des "wagons" d'adoption en solo par démarche individuelle qui sont de pleines réussites. Aussi il est trop facile à mon avis d'interdire purement et simplement cela plutôt que de proposer des accompagnements pour que les choses se préparent et se passent mieux, accompagnement d'ailleurs tout aussi utile pour les familles non à risque qui ne sont pas épargnées par les problèmes !

Enfin parlons un peu du sommeil, et plus particulièrement du cosleeping : faire dormir son enfant dans le même lit que soi. J'avoue avoir été quelque peu surpris des réactions après le billet sur le sujet du sommeil que l'on me demandait depuis longtemps. Je précise bien que ce billet était quelques généralités, quelques conseils de base et de logique, et que pour les cas particuliers rien ne remplace une bonne consultation. j'ai donc été surpris de voir tant de promotion et de militantisme pour le cosleeping.
A titre général mon avis reste le même. Une chose sur laquelle je suis formel, c'est que c'est quelque chose de dangereux pour les nourrissons, une des causes principales de la Mort Inopinée du Nourrisson, et pour avoir reçu des familles victimes de cela, je serai intransigeant à qui prétendra le contraire. Sinon, je sais et je l'ai dit dès mon billet que si cela se pratiquait dans beaucoup d'autres sociétés, cela ne se pratique plus en France depuis un moment. C'est le cas général de dire de ne pas faire quelque chose qui n'est pas dans notre culture, afin de ne pas trop différencier nos enfants, mais dans le cas particulier, il peut y avoir sans doute de bonnes raisons. Je ne me prononcerai pas sur des cas particuliers en public, et je ne tiens pas à que chacun exprime sa propre petite histoire au su et au vu de tous, sur ce blog, question de pudeur, de vie privée. Si des familles, lors d'une consultation me demandent mon avis sur le cosleeping qu'ils pratiquent avec leur enfant, de manière régulière (pas dans les quelques jours qui suivent l'arrivée de l'enfant "du séisme" ou la fois où on l'a pris dans le lit car il était malade), je leur poserai quelques questions.
Je ne les interrogerai pas trop à la recherche de "vices". Je suis persuadé que la plupart (la totalité) des familles qui pratiquent le cosleeping n'ont pas d'idées pédophiles en faisant cette pratique, ne me faites pas dire, ce que je ne pense pas.
Pour un couple, les questions que je poserai sera pour être sûr que leur vie de couple continue bien, tout ne se passe pas qu'au lit dans un couple, mais si les enfants sont souvent le plus beau fruit d'un couple, le couple, en tant que tel doit continuer à exister.
Pour tout le monde (et c'est là la grande question) : "Le cosleeping, le faites vous pour vous ou pour votre enfant ?" et son annexe : "A quel moment, lors de quel évènement songez vous arrêter ?".
Cela ouvre des voies à la discussion, il y a sans doute des réponses tout à fait satisfaisantes... posez les vous à la maison, parlez à qui vous voulez, en qui vous avez confiance... mais cela ne regarde que vous, ne cherchez pas à vous justifiez sur ce blog.

dimanche 20 juin 2010

Viaggio, casa e bambini....

Deux semaines sans messages sur le blog, hors périodes de vacances, non e possibile.

Tout va bien, je vais vous donner des nouvelles dans ce message HK. Je n'ai pas eu à subir la honte du ridicule lors du congrès de Florence, cela aurait été catastrophique avec le mauvais anglais à l'accent lamentable que je parle, cela a été tout à fait correct, grâce à l'aide de Silvia, et la prononciation italienne est innée chez moi (des vieux gènes ou mon enfance marseillaise font que je prononce les intonations là où il le faut !).

Mon pari a fonctionné au delà de mes espérances, mardi il y a 10 jours. Des 5 délégations étrangères, c'est le représentant de la France et de son Conseil Supérieur de l'Adoption qui s'est exprimé en dernier. Les 4 premières délégations (Bolivie, Espagne, Colombie et Russie) s'étaient toutes exprimées dans leur langue d'origine ! On sortait de 4 allocutions intéressantes, mais parfois un peu dure à suivre, et tout le monde en avait ras les oreillettes, la Colombie a respecté sa durée de parole (15 minutes) mais a une vitesse telle que les traducteurs ont criés grâce. La Russie a dépassé sont temps de parole le multipliant par trois.... et c'est là que j'annonce que ne parlant pas italien "Ma adoro il vostro paese e in ricordo dei miei antenati che lasciarono la repubblica di Genova nel quattrocento vorrei esprimermi nella lingua di Dante. Spero di essere comprensibile"

Applaudissements nourris et grande joie des 300 pro de l'adoption italiens présents. Ouf, le petit trac se lève...
Un quart d'heure plus tard, après avoir présenté l'adoption alla francese, et dit un grand mot sur le consulenze d’adozione et un autre sur la sindrome del aeroporto di Bogota, je concluais par "Vi ringrazio dell’attenzione e mi scuso encora di avere maltratto la vostra bella lingue."

Au vu des applaudissements et du petit mot de la président du congrès souhaitant que la nostra bella lingue soit souvent maltratto de la sorte, puis quand le ministre de la famille italien a pris la parole pour annoncer que lui aussi il allait essayer de faire son discours en italien comme l'avait bien fait nostro amico francese, j'avais gagné, pour l'honneur du pays j'étais meilleur que nos footeux ! Je sais y a pas de mal !

Quelques petits regrets, ne pas avoir assez parlé des consultations d'adoption qui sont vraiment un grand plus et il serait temps qu'on nous reconnaisse enfin et nous donnent les moyens de nous développer !

Regret aussi d'être partit trop vite, d'avoir raté la fin des sessions et de n'avoir pas pu visiter cet "Institut des Innocents" magnifique monument qui nus accueillait : sans doute le plus vieil orphelinat du Monde (600 ans).

Il fallait continuer de prendre mon bâton de pèlerin, la semaine était chargée, après Florence et une journée de mercredi plein de consultations, j'étais à Brest pour deux conférences, une pour les familles, une pour les pros... L'occasion de faire des rencontres, des gens que je connais déjà Armelle la sympathique présidente des Bolomigs, ancienne de mon AU, et Marie-Reine, amie, collègue, ancienne élève elle aussi de mon AU et responsable de la grande et belle consultation d'adoption de Brest. L'occasion de faire aussi brièvement connaissance avec Romi, lectrice aux nombreux et agréables commentaires sur ce blog.
Et puis la connaissance de Gladys directrice de la Crèche haitienne de la Maison des Anges. Une dame que j'ai apprécié pour son franc parler, son expérience, son boulot incessant pour les enfants, et qui a pu nous dire en direct quelques réalités haitiennes.

Même pas le temps de repasser par Dijon, la journée de samedi à Lyon pour un cours au Diplôme Universitaire de Psychopathologie de l'Enfance et de l'Adolescence, que dirige mes vieux amis pédopsychiatres (nous avons usé les mêmes bancs de la faculté) : Hugues Desombre et Pierre Fourneret, plus de 3h de cours, d'échanges pas toujours consensuels mais toujours passionnants.

Cette semaine qui se termine, ça devait être un congrès (pour écouter et apprendre) à San Diego, ça devait car cela ne s'est pas fait, ayant bloqué ces dates depuis longtemps, j'ai utilisé l'année de RTT et récup de gardes que j'ai en stock et j'ai profité un peu (beaucoup) de ma petite famille,e t pendant qu'ils étaient au travail ou à l'école, je poursuivais ce que j'avais fait dans le train : l'écriture d'articles et de mon futur bouquin... tout entier à cela je vous ai un peu oublié.

Six articles sont presque finis, dès qu'ils sont publiés vous y aurez droit dans le blog.

De quoi parlent-il ?
Adoption et Société
Puberté précoce de l'enfant adopté
Le syndrome de l'aéroport de Bogota
L'adoption peut elle résister à l'adolescence
Les particularités des enfants malgaches adoptés en France
La visite médicale avant l'adoption...


Si je vous ai oublié, je ne me suis pas ennuyé

dimanche 6 juin 2010

Brest Les Bolomigs

Il n'y a pas que Florence dans la vie et ne serait ce que cette semaine, avant des cours à Lyon samedi, je pars à Brest dés jeudi, invité par les Bolomigs !


Ces deux rencontres ont lieu à la Maison des familles de l’UDAF-29
(près de Conforama Kergaradec de Brest) :
15, rue Gaston Planté 29850 Gouesnou
06 98 77 20 11


Soirée du 10 juin 2010
l’enfant adopté et sa santé
de 20h à 23h
Ouvert à tous, gratuit, inscription recommandées sur email lesbolomigs@voila.fr ou par téléphone au 06 98 77 20 11


Madame Galdys Maximilien directrice d’un orphelinat haïtien et Docteur Jean-Vital de Monléon pédiatre au CHU de Dijon spécialisé dans la consultation d’enfants adoptés débattront des problèmes des enfants adoptés.
A leur arrivée à l’orphelinat et au cours de leur séjour pendant le temps de la longue procédure d’adoption haïtienne puis à leur arrivée en France.
Quelles sont les pathologies liées au pays d’origine, celle liée à l’adoption ?


Journée du 11 juin 2010
l’enfant adopté et sa santé
de 9h à 12h et de 13h30 à 16h30
Pour toutes personnes professionnelles de l’enfance ou de la famille ou bénévoles dans une association d’aide aux adoptants ou adoptés.


OBJECTIFS

L’objectif de cette journée de formation, est d’offrir une information sur le sujet de l’enfant adopté et de sa santé. 70 000 enfants, ces vingt dernières années ont été adoptés en France, le plus souvent à l’étranger.


Ils arrivent rarement en bonne santé, quels sont les pathologies les plus souvent rencontrées et pourquoi ?

Comment les professionnels de l’enfance et de la famille peuvent aider les familles à accueillir cet enfant souvent venu de l’autre bout du monde ?


PROGRAMME

De 9h à 12h : Le docteur de Monléon, pédiatre au CHU de Dijon vous présentera un service « COCA » le rôle et sa fonction.

Il vous proposera de voir quels sont les conseils qu’il donne avant l’adoption : qu’est-ce qu’une visite pré-adoption et son intérêt seront abordé, Que recherche t-il lors de la première consultation, combien de temps pense t-il nécessaire de suivre les enfants adoptés dans son service ?

Quels sont les risques propres à l’adoption et ceux du pays d’origine.

Et le génétique dans tout ça docteur ?


De 13h30 à 16h30 : Madame Maximilien vous présentera la santé des enfants en Haïti, telle qu’elle le perçoit en tant que directrice d’orphelinat. Le système de santé en Haïti, procédure d’hospitalisation, coût de la santé. Pour qui ? Comment ?
Malnutrition, famine, paludisme, retard de croissance, à l’arrivée dans l’orphelinat que doit faire un directeur d’établissement haïtien ? Quel dépistage ?


ORGANISATION

La formation se déroule dans la maison des familles de l’UDAF-29 : 15 rue Gaston Planté Gouesnou

Dès 8h30 nous vous accueillerons avec le café ou le thé afin de faire plus amples connaissances. Le matin seul 20 stagiaires seront acceptés.

A midi, restauration libre de nombreuses possibilités sont offertes sur la Zone de Kergaradec-Brest-Gouesnou.

L’ap-midi nous nous retrouverons dans l’amphithéatre de la maison des familles de l’UDAF-29, même adresse.

En fin d’ap-midi, nous vous inviterons à vous exprimer sur les attendus de la journée : ont-ils été rempli selon vous, qu’auriez-vous envie de voir aborder lors d’une prochaine journée ?


INSCRIPTION

Sur l’adresse email des Bolomigs
lesbolomigs@voila.fr
ou par téléphone :
06 98 77 20 11


COÛT

Gratuit

jeudi 3 juin 2010

Une journée comme je n'en aurai pas beaucoup dans ma vie ! (Hors Sujet Adoption)


« Il faut que vous soyez révoltés contre la misère et la pauvreté.
Il faut agir: ici, parler, c’est se moquer des gens! »

Il parlait de la situation à Madagascar, mais c’est drôle comme cette phrase me fait penser à tous les beaux parleurs qui parle de l’adoption, des enfants haïtiens sans bouger !

« C’est un devoir de désobéir face à la misère »
Il est coquin, car par cette phrase, il grondait une de ses collaboratrices qui suivant ses ordres (les provisions étaient vides) avait laissé partir une famille avec enfants qui s’était présentée dans un de ses villages.

« Peut-être qu’après quatre siècles passés à la Sorbonne un malgache pourra devenir athée », il parlait combien par sa tradition, sa spiritualité, mais surtout son respect d’autrui, un malgache était profondément croyant. Il a été étudiant en théologie au début des années 1970 à Paris et il jouait au foot dans l’équipe de.... la Sorbonne où tous ses équipiers essayaient amicalement de le détourner de son chemin vers la prêtrise.

Mardi, j’ai passé une journée extraordinaire, à la fois secrétaire, impresario, garde du corps, gestionnaire d’un homme extraordinaire.

L’énergie du Père Pedro est impressionnante, je m’en veux de lui avoir fait un programme chargé mais cela a été bénéfique, d’une part car nous avons pu obtenir quelques fonds lors de son passage dijonnais (de quoi payer pendant trois ans un médecin dans un des ses hôpitaux), mais plus encore par tout ce qu’il a semé dans notre monde d’égoïsme. Ce que j’ai préféré la rencontre avec 300 ados (des vrais rebelles avec des converses, la mèche qui tombe et tout…) dans un lycée, pendant plus d’une heure, il les a sciés, scotchés à leur chaise et ce n’était pas que de la politesse. Son passage dans une école primaire a été aussi un grand moment, les questions naïves et pleins de gentillesse des tous petits de 7 ans l’ont complètement comblés.

Et puis message personnel à Bernardo : grâce au Père Pedro, je sais maintenant ce qu’est un abrazo…. Mes enfants aussi, ils sont tombés sous son charme mais ils disent « qu’est ce qu’il serre fort dans ses bras ! »

Le sommeil, le sommeil, aaaaaaaah dodo enfin !

Chose promise, chose due.
Bon quand j’ai fait le sondage, j’étais sûr que ce serait cette question du sommeil qui l’emporterai, j’avoue que j’ai quand même été surpris qu’elle ne recueille que 41 %, j’attendais une majorité écrasante (un score de Corée du Nord), tant c’est une question et un souci qui revient souvent en consultation. Une fois encore il y a beaucoup de place entre les "Gnaka le laisser pleurer, il finira bien par s’calmer" et les "Gnaka le prendre dans vot’lit, comme ça tout le monde va pouvoir roupiller".

Je ne suis pas (encore) le Bon Dieu (même si je viens de passer une journée avec un de ses saints) mais je vais quand même tenter de vous donner quelques petits conseils.

Tout d’abord quelques notions de physiologie, pour être bien reposé et répondre à notre cycle hormonal (la sérotonine est entre autres l’hormone du sommeil) il faut atteindre le sommeil paradoxal, la phase des rêves, la phase où l’on se dépense pas mal (car les rêves on les vit) mais la phase où paradoxalement on se repose le plus. Si votre réveil sonne pendant cette phase (ou votre téléphone si comme moi vous avez la chance de faire des gardes) vous êtes complètement « cassé », vous avez du mal à émerger alors que si vous êtes réveillé quelques dizaines de minutes plus tard entre deux cycles de sommeil après la fin de votre phase de sommeil paradoxal, vous vous sentez d’attaque !
Donc la phase de sommeil paradoxal est atteinte en fin de cycle, et le cycle dure environ deux heures chez l’adulte. Chez l’enfant le cycle est plus court d’autant plus qu’il est jeune. Pas mal d’enfants angoissés vont se réveiller entre chacun de leur cycle (toute les heures et quart par exemple) le lendemain matin, ils seront en forme car malgré cinq réveils dans la nuit, ils auront fait tous leurs cycles et effectué pas mal de temps de sommeil paradoxal ! Donc rassurez-vous, vos enfants qui se réveillent pleins de fois dans la nuit ne sont pas épuisés, ils ont passé de bonne nuits….. ça vous rassure, mais pas sûr que cela vous soulage quand de votre côté vous avez d’énormes valises sous les yeux que vous êtes épuisés car de puis des mois, le petit salopiau vous réveille à chaque fois que vous commencez à rêver, et que le sommeil paradoxal vous ne savez plus ce que c’est, et que la sérotonine s’accumule dans votre cerveau !

Cela vous rassure, mais cela ne vous soulage pas tant que ça !

D'autres rappels :

ADOPTION = CHAMBOULEMENTS, perte de repères et des repères à acquérir, ainsi que souvent (très souvent j’espère) de grandes améliorations pour l’enfant, on peut rajouter à cela un peu de décalage horaire qui peut aussi perturber pour quelques jours (mais seulement quelques jours).
Cela a été encore plus le cas pour les enfants du séisme, ils ont été chamboulé plus que les autres, ils ont dû dormir dehors puis sous la tente et on leur a expliqué combien c'était dangereux de dormir dans les maisons.... ça fait peur de se recoucher sous du béton.

ENFANT = EPONGE, un petit perçoit tout ce que ressent l'adulte à qui il s'attache, surtout celui qui est le plus important pour lui... le plus souvent sa maman... n'espérez donc pas de le tromper.. si vous êtes angoissé(e) par la séparation de la nuit il le sera aussi. Essayez d'être zen et de penser qu'il va passer une bonne nuit, et qu'il vous aimera toujours très fort à son réveil.

Le noir ça peut faire peur, être tout seul dans un lit qui semble immense aussi, surtout si c'est quelque chose que l'on n'a jamais fait jusqu'alors, donc beaucoup d'attention pour vos petits et de prévenance.

DORMIR C'EST MOURIR UN PEU et des enfants s'inquiètent beaucoup de s'abandonner ainsi.... retrouveront-ils demain matin tout ce qu'ils abandonnent ce soir : leur maison "toute neuve" leurs jouets "tous neufs", leur maman "toute neuve", sans oublier Papa ?

Comme toujours, il y a juste milieu à trouver entre les deux Gnaka annoncer plus haut.

Les conseils du Doc : beaucoup, beaucoup, beaucoup de rassurance, plus encore même. Même si vot'bout'd'chou est tout petit même s'il caus'pas la langue, parlez-lui et dites lui la vérité celle qu'il veut entendre : "Demain Papa et Maman seront encore là, ne t'inquiètes pas" et celle que vous voulez qu'il comprenne : " c'est l'heure de faire dodo, tu en as besoin et Papa et Maman aussi ils ont besoin de se reposer et de passer un eu de temps calme". Autre vérité là c'est le lit de Papa et Maman, là c'est le lit de Marcel, Kevin, Giorgino, Maradona, Clafoutis ou le prénom que vous avez choisi".

Et puis, sans cédez à d'éventuels caprices, ayez beaucoup de soins et d'attention pour ce petit qui a du mal à dormir, et "sevrez-le" petit à petit.
Lors des questions suite à une de mes conférences, une sympathique (mais peut-être un peu trop fusionnelle) maman m'avait apostrophé vertement et avec plein d'humour : "Hé m'sieu l'anthropologue pourquoi interdisez vous que les enfants dorment dans le lit de leur parents alors que cela se fait dans beaucoup d'autres cultures". Ma réponse fut simple : '"Parce que nos enfants sont des petits français et dans notre société, cela ne se fait pas !"
Essayez donc de "sacraliser" votre lit, comme je l'ai déjà dit les problèmes de fécondité sont la principale cause de l'adoption, évitez que la réciproque soit vraie. Blague à part, je pense que la place d'un enfant n'est pas dans le lit de ses parents. Cela peut se tolérer pour de courtes périodes particulièrement difficiles comme pour certains des "enfants du séisme".
Par contre, l'enfant peut pour ses premières semaines trouver une petite place dans la chambre de ses parents, MAIS DANS SON LIT A LUI.
La présence d'un de ses deux parents pourra être utile aussi, elle est même parfois indispensable pour aider à l'endormissement quand l'angoisse (de la séparation, de la nuit) et c'est là qu'un sevrage progressif sera utile.
Au début vous pouvez céder à ses exigences du contact, dans une fauteuil collé à son lit, en lui donnant la main.
Puis toujours collé au lit mais sans se toucher.
Puis le fauteuil à un mètre du lit.
Puis la présence est toujours là, dans la chambre, mais de plus en plus éloigné, et un livre est apparu dans les mains du parent.
Le fauteuil est de plus en plus loin du lit, et de plus en plus près de la sortie pour être sur le pas de la porte présence présente répondante mais invisible...
Ne jamais généraliser, chaque enfant aura besoin de son temps, pour certains au bout de trois jours les parents sont au loin, pour d'autres à 47 ans ils ont toujours besoin de Papa et Maman au pied du lit qui leur racontent la petite listoire de les cochons ou qui lui chantent "Bambino".

Donc rassurer beaucoup, beaucoup, beaucoup et encore plus ainsi qu'un zeste de fermeté. J'essaierai de répondre à vos compléments d'infos mais pour l'instant il est l'heure d'aller se coucher.

Andiamo per Firenze


Mardi prochain (le 8 juin) en tout début d’après-midi, ayez une petite pensée de soutien pour moi. D’habitude, je n’ai jamais le trac, je crois que je vais l’avoir. J’ai été désigné avec la pédopsychiatre et néanmoins amie (je plaisante, j’ai pleins d’amis pédopsy) Marie-Odile à représenter la France dans une réunion internationale sur l’adoption internationale. Réunion regroupant des pays d’accueil et des pays d’origine.
De quoi je me plains, cela a lieu dans une des plus belles villes du Monde (Florence), la réunion promet d’être très mondaine : la preuve la France envoie sa vieille aristocratie ou si vous préférez quelques reliquats de fin de race : Les aventures de Marie-Odile Pérouse de Montclos et Jean-Vital de Monléon à Florence ça fait quand même classe non ?
Et bien j’ai peur parce que la langue officielle du congrés est l’italien, que des traductions sont possibles en anglais russe espagnol ukrainien mais pas français. Baragouinant l’anglais avec un accent déplorable, j’ai préféré faire ma conférence en italien, où mon accent est bon (grâce à de vieux chromosomes issus de la République de Gênes), mais la langue inconnue..
J’ai un peu peur de faire des impairs, une amie et collègue italienne m’a traduit mon texte et me le fait répéter rit parfois quand à la place de secolo (siècle) je prononce seculo (dont elle n’ose me dire la traduction).
J’ai donc un peu la frousse mais j’adore telleemnt cette langue que ce challenge un peu fou me plait et puis parler d’assoc’ que j’aime en les désignant comme « Radice coreana » ou « il Movimentao per l’Adozione Senza Frontiere » m’enchantent.

Allez si tout va bien à la fin je leur pousserai la chansonnette.

mercredi 2 juin 2010

Mais qui est cette petite fille ?




et bien non, ce n'est pas une invention ni de faux indices, j'ai voulu faire une vraie grande énigme comme certains concours bien mystérieux, qui changent des qestions à 3 balles de la chaîne du Coca Cola... même les outils comme Google ne suffisent pas (héhéhé)!

Donc cette petite fille a bien existée, et je connais son nom.

Quelques indices, en plus d'Adoption Internationale et Barbe, le nouvel indice est Beaune.

Il s'agit bien d'une peinture représentant l'Assomption, en bas les personnages sont les commanditaires avec leurs saints patrons... et leur fille !

Allez un autre indice, je raconte son histoire dans mon livre.

mardi 1 juin 2010

Aujourd'hui



Totalement hors sujet par rapport à l'adoption, mais tellement, parce que lui c'est un humanitaire un vrai !
Je sais, je vous harcèle plus, mais....

Je suis à quelques heures d'une journée extraordinaire à passer avec le Père Pedro, et je ne voudrais pas que mes fidèles lecteurs et amis passent à côté de cela, n'oubliez pas ce soir 20h30 à l'église Sainte Bernadette, si vous êtes à moins de 200 km de Dijon, vous êtes impardonnables.

En lien son interview de ce matin sur France Bleue et une photo de ce qu'il appelle sa cathédrale (la carrière qui leur a permis de sortir de la misère) pour la messe de l'Ascencion il y a quelques jours.

A ce soir !


http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?nr=6320814c054d1aa9fcff9b74b532e28e