vendredi 28 octobre 2011

Café, Bernardo, bâteau, gringo, Colombie, ordinateur, action politique....

Un drôle de titre.... on remet tout çà dans l'ordre.

Je ne suis pas trop un fan des jeux de réseaux électroniques .... il y a juste 3-4 ans, j'avais découvert "virtual regatta". Je m'y remets ces jours ci après plusieurs années d'absence.

Le principe est simple : en même temps que des vraies course, depuis votre fauteuil vous pouvez faire la course changez les voiles, le cap de votre bateau et essayez d'éviter les petites îles qui se cachent, et arriver parmi les mieux classés des dizaines de milliers de concurents.

On se fait des courses avec quelques autres papas, eux aussi parents adoptifs de petits polynésiens, l'un d'entre eux, Christophe, est hors-concours, très bon plaisancier amateur, il arrive à figurer parfois dans les 5 premiers.... Pour ma part une 10357° place me suffit, pour peu que Joël (le président de Maeva Polynésie) soit 10358°... nous nous livrons des régates acharnées.... c'est aussi l'occasion d'essayer des itinéraires improbables...

Certains se servent de ses courses virtuelles pour faire de la pub, les tous premiers sont quasiment des pros, voir pour passer des messages politiques..... nous y voilà !

Samedi (demain) part la Transat Jacques Vabres, entre Le Havre et....... Puerto Liomon (au Costa Rica).
Et là je cite mon ami Bernardo, le français le plus amoureux de la Colombie : "Saleté de gringo, la Jacques Vabres arrivait avant à Carthagène, et là il a puni la Colombie".
Et ben moi c'est décidé mon bâteau virtuel arrivera à Carthagène, après bien des détours, mais je vais boycotter Puerto Limon. Je n'ai rien contre le Costa Rica, mais par amitié pour Bernardo, mais aussi pour la Colombie mon bâteau virtuel va aller s'échouer sur la Côte Nord de ce pays !

Oui la Colombie n'a pas toujurs été le pays le plus sûr, mais c'est un des pays les plus propres en manière d'adoption, de protection de l'enfance.... et c'est un tout petit hommage que je lui rend en rendant à "ma" transat Jacques Vabres virtuelle, sa destiantion initiale. Plus qu'un geste politique un geste maical vers la Colombie.

Si celà vous dit de m'accompagner, je vous invite à vous inscrire en cliquant ici. On peut s'inscrire même après le départ (pour ma part, je vais le rater ce départ, étant absent de chez moi pour 4 jours), on peut surveiller son bâteau toutes les cinq minutes ou une fois tous les cinq jours, pas de souci, on est là pour s'amuser, de toutes façons si on arrive à Carthagène, on ne sera jamais classer...

Mon bateau s'appelle maaramu, le nom du vent le plus puissant de Polynésie, un vent glacial qui vient du Sud.... c'est comme sur Big Brother (Facebook) on peut être ami sur Virtual Regatta.

Allez Bon Vent.

JVM, fils de marin.

Kung Fu Panda 2


Après la page lecture, on passe la partie critique cinématographique.En cette période de vacances, j'ai offert à mes enfants (en particulier pour les plus jeunes d'entre eux) un film que nous avions raté : Kung Fu Panda 2. Et nous avons donc de visionner cela en famille.
J'ai été surpris de voir combien le scénario de ce film tournait autour de l'adoption. Je suis bien naïf, ce sujet n'a jamais cessé d'être une source d'inspiration littéraire parmi les plus importantes. Je ne reviens pas sur les mythes antiques (Oedipe, Moïse, Romulu, et j'en passe).
Je vous rappelle aussi, que pour les trois quarts des dessins animsé de Walt Disney, les héros ont de gros soucis avec leurs parents et sont bien souvent orphelins.
Les concurrents du papa de Mickey ne sont pas en reste, et dans Madagascar 2 et l'Âge de glace 3 on a pu voir des héros orphelins redécouvrant leur « vrais » parents ou même des adoptions.
Kung-Fu Panda 2 va encore plus loin, ce gros nounours naïf, découvre qu'il a été adopté, ce qui fait rire tout le monde, tant il est différent de son papa. J'ai beaucoup d'affection pour ce papa, Mr Ping, un gentil jars, plein de bonne volonté, rêvant initialement (comme beaucoup de papas) que son fils lui succède… à la tête de son restaurant. Et, qui accepte finalement que celui-ci devienne un héros, malgré les dangers, témoignant même d'une grande admiration bien paternelle.

Dans ce deuxième volet des aventures du sympathique nounours, on découvre petit à petit son histoire, pourquoi ses parents ont dû se séparer de lui, comment il a été recueilli. Et ses questionnements, ainsi que les réponses fournies par les scénaristes ne sont pas anodins. Certains méchants, font croire au héros que ses parents biologiques ne l'aimaient pas. Découvrant que ces parents biologiques ont dû « l'abandonner » pour lui sauver la vie, Pô aura un vrai conflit de loyauté.
De telles histoires, peuvent exister dans le domaine de l'adoption, elles restent cependant rarissimes. Dans notre société où tout est généralisation, en particulier pour ce qui concerne l'adoption, j'ai peur que certains adoptés qui voient ce film, ou plus encore face aux réflexions de leurs petits camarades s'interrogent et ne se posent pas les bonnes questions. Il faut donc être vigilant, en tant que parents adoptifs, si vos enfants voient ce film, très amusant par ailleurs.
Et si les dernières minutes du film sont particulièrement sympathiques avec Pô qui retrouve son papa-oie, et lui dit « c'est toi mon papa »…… on est alors bien rassuré, pour le héros qui a fait la paix avec son histoire et pour les parents adoptifs qui sont confortés dans leur rôle, les toutes dernières images montrent le père biologique du héros. Ce qui laisse deviner une suite de la suite dont Hollywood et son commerce ont l'habitude. Mais ce qui va écarteler, encore plus les enfants adoptés et leur fichu conflit de loyauté…… ce dernier n'existant bien souvent que parce que c'est un beau fantasme bien apprécié de notre société.


Je n'ai donc pas trop d'inquiétudes, si ce film est regardé en famille, dans des familles adoptives qui vont bien. Je suis beaucoup plus inquiet par les réflexions que les enfants adoptés pourraient entendre de la part de leurs petits camarades mal informés qui aurait vu ce dessin animé.


Post criptum : j'ai cherché désespérément pour illustrer ce billet, l'image où le jeune Pô joue à « à dada sur mon papa », et où bien sûr, le jeune panda écrase son pauvre petit papa, le moment le plus amusant du film. Je n'y suis pas arrivé, si quelqu'un la trouve, et m'en donne le lien, il aura le droit de choisir le thème du prochain billet !

Merci à Annabelle (from NYC) qui a trouvé la fameuse image....

jeudi 27 octobre 2011

Lecture : Les petites filles du soleil d’Anne Tyler.


Dans quelques mois, je dois aller au grand congrès mondial sur le vaccin... un gros congrès qui se tient dans une des plus "anciennes" villes des Etats Unis : Baltimore.
En plus du congrès, où je dois d'ailleurs présenter une étude sur la couverture vaccinale des enfants adoptés à leur arrivée, je suis toujours heureux de découvrir une ville que je ne connais pas.
Pour découvrir une ville, quoi de mieux que l'art.... et pour moi un art domine largement les autres : la littérature.... je suis désolé d'être sans doute choquant pour beaucoup d'entre vous, mais les autres arts (cinéma, peinture musique) semblent anodins comparés à la littérature.
J'ai donc recherché quels étaient les auteurs majeurs de Baltimore.En dehors du monumental Edgar Poe, j'ai trouvé que les auteurs contemporains les plus significatifs de cette ville à la limite entre le nord et le sud des États-Unis sont deux dames. Un auteur de romans policiers dont un roman m'accompagnera pendant mon  voyage et Anne Tyler. En feuilletant la liste des ouvrages écrits par cette dernière, j'ai eu la surprise de découvrir que de porter sur l'adoption.
En cherchant à commander ce livre j'ai failli faire marche arrière du fait du titre (un peu gnangnan) et plus encore la couverture (carrément kitsch). Vous m'imaginez-vous en train de lire un livre de Barbara Cartland ? Quoique je n'ai jamais lu un livre de Barbara Cartland, et cela manque à ma culture générale…… Si vous avez un titre à me conseiller, de préférence qui parle d'adoption, ça doit bien se trouver !
Revenons aux "petites filles du soleil", je me suis souvenu que cet auteur et le prix Pulitzer et malgré ma méfiance vis-à-vis du titre et de la couverture j'ai donc fait l'achat de ce livre.
Et j'ai bien fait, je crois que ce livre est une belle étude de la société américaine, de ses qualités (accueil, générosité) et de ses travers (naïveté, repli sur soi).
Mais la façon dont est évoqué l'adoption, est aussi tout à fait intéressante.
Pour résumer en quelques lignes, de petites filles sont adoptées en Corée et arrive dans le même jour. L'une dans la classique famille américaine avec une mère très (trop) directive est sûre de ses idées. L'autre par une famille immigrée (qui plus est iranienne, ce qui est compliqué encore plus aux États-Unis). Devenues amies par cette rencontre d'aéroport, nous suivons ces deux familles pendant plusieurs années.
Avec quelques questionnements, quelques histoires, bien classiques dans l'adoption, et qui me donne à pense que l'auteur connaît bien le sujet.

mardi 25 octobre 2011

La Puberté III (le dernier combat)

1 - Qu'est ce que la puberté précoce ?

Une puberté qui débute avant l'âge de 8 ans chez les filles, et avant l'âge de 10 ans chez les garçons.

2- Quels sont les signes du début de la puberté ?

Le début d'un développement des seins (pour les filles, quoique un garçon sur 4 a un léger développement des seins pendant sa puberté, heureusement réversible).

Un développement de la pilosité sous les bras et au pubis (chez les filles et les garçons).

L'augmentation du volume des testicules chez le garçon (pas évident à voir sans examen clinique).

La voix qui mue est un signe inconstant, le changement de caractère est aussi aléatoire, quand à l'apparition des règles, cela apparaît en fin de puberté, quand il n'y a plus grand chose à faire.

L'accélération de la taille est aussi un bon signe mais comme on le verra plus loin, il y a de nombreuses autres raisons qui font grandir les enfants adoptés.

3- Pourquoi les enfants adoptés sont ils plus touchés ?

Avant tout, il faut savoir qu'elle est beaucoup plus fréquente chez les filles que les garçons, 20 fois plus au moins (chez les adoptés comme chez les non-adoptés).

Une petite fille sur 4, adoptée après l'âge de 4 ans développe une puberté pathologique (thèse récente de Laura Goutchkoff à Dijon.

De multiples causes ont été évoquées.... les plus probables seraient le changement nutritionnel : passer d'une alimentation proche de la famine à un régime abondant (voir surabondant) provoquerait une hyperstimulation de certaines zones du cerveau, dont celle qui déclenche la puberté, qui croit alors que ce serait le moment d'agir et de mettre en route le processus.
L'autre cause qui semble possible serait la pollution et le passage d'un lieu parfois pollué par excès : engrais à tire-larigot au Brésil par exemple, voir les sacs en plastique qui inondent les villes africaines, à un lieu finalement un peu moins (ou plutôt différemment) pollué.

ATTENTION, il est dangereux de mettre les enfants adoptés au régime pour leur éviter la puberté précoce, en particulier de leur donner un régime pauvre en protéines. Certaines personnes ont fait courir ce bruit sur des sites de discussion en disant que c'était mes conseils ! Jamais de la vie ! Si le changement de régime et notamment protidique est peut être une des causes de la puberté précoce, entretenir des carences en donnant un régime pauvre serait encore plus catastrophique.... les anorexiques stoppent leur puberté, tout comme les petites filles qui ont été enfermées dans les camps de concentration, et dans la plupart des pays du Tiers Monde, la puberté débute plus tard, du fait de la dénutrition.
Donner un régime pauvre en protéines et en calories à un enfant adopté qui a souffert de la faim, c'est comme si vous lui mainteniez son environnement pollué : en lui faisant manger des engrais et des pesticides à bonne dose et en recouvrant sa chambre sac en plastique ! Il n'aura pas de puberté précoce, mais il n'aura pas de croissance non plus.

4- Pourquoi s'occuper de la puberté précoce ?

C'est vrai, ça pourquoi on ne les laisse pas tranquille, qu'on ne laisse pas faire la Nature ?

D'abord parce que la puberté précoce fait pousser d'un coup, une ou deux années où on grandit énormément, puis la croissance s'arrête.... et c'est trop tard, mon "record", un petite fille que j'ai vu quand tout était fini et qui mesure, et qui mesurera toute sa vie : 1m37..... cela s'appelle un handicap.

Deuxième raison, en entrant dans la puberté, on quitte l'enfance.... pas toujours facile pour nos petits qui ont parfois déjà connu des premières années difficiles sans insouciance, de rentrer trop tôt dans le monde des grands. Il y a un décalage avec les copines, et un un décalage interne avec des petites filles tiraillées entre leur envie de petites filles (jouer à la Barbie), et de grandes filles (chasser le Ken).

Troisième raison, moins fréquente, mais grave... les petites filles qui font des pubertés précoces ont des envies une libido, qui n'est pas en rapport avec leur âge. Si une "gamine" de 15 ans, a assez (ou presque assez) de maturité pour comprendre qu'on ne doit pas se jeter dans les bras du premier venu, un "bébé" de 9 ans l'aura beaucoup moins. Elles sont des cibles faciles de pédophiles, je n'ai jamais rencontré de pareils cas, mais des amis endrocrino-pédiatres m'ont décrit de tels cas, avec des grossesses avant 10 ans. Rare, amis tragique.

Et puis rappeler aux adeptes du "laisser faire la Nature" qu'il n'y a rien de plus naturel qu'une bonne vieille tuberculose, ou qu'un bon cancer.... là aussi on laisse faire la Nature ?

5- Quels examens faire si votre enfant commence à développer une puberté ?

Il faut consulter quelqu'un qui connaît bien cela, les plus appropriés me semblent être les spécialistes de l'adoption, et plus encore les pédiatres spécialisés en endocrinologie, il y en a dans beaucoup de services de pédiatrie hospitaliers et au moins dans tous les CHU. Nous sommes même quelques uns à avoir ces deux spécialités.

Souvent, un bilan en hôpital de jour sera proposé avec des dosages (hormonaux) sanguins et urinaires, une échographie pelvienne (pour voir l'aspect de l'utérus et des ovaires), une radiographie d'âge osseux (examen essentiel).

En fonction de ces résultats, un traitement pourra être proposé.


6- En quoi consiste les traitements pour freiner la puberté ?

Horreur, malheur, un traitement hormonal !

Sauf que.... sans traitement hormonal, tous les diabétiques mourraient, sans traitement hormonal les hypothyroïdiens seraient des crétins de petite taille (Hypothyroïdie et crétinisme sont des synonymes, même si le deuxième terme n'est pas trop utilisé dans ce sens... les crétins des Alpes du fait de carence en iode souffraient d'hypothyroïdie).

Sauf que.... une femme sur deux en âge de procréer prend tous les jours un traitement hormonal !

Sauf que.... les produits qui sont utilisés dans la puberté précoce, sont des produits assez inertes, qui prennent la place de l'hormone qui déclenche la puberté et empêche l'hormone qui déclenche la puberté de s'exprimer

Parmi les quelques effets secondaires,environ une fois sur dix, 15 jours après la première injection il peut y avoir comme des petites règles, l'essentiel est de ne pas s'inquiéter et de rassurer la petite fille.
Plus embêtant, environ une fois sur vingt, cela peut faire grossir.

7- Qu'est ce que la puberté avancée des enfants adoptés ?

La cause ne serait plus nutritionnelle ou environnementale, mais plus en fonction des origines géographiques. Dans la plupart des pays du Tiers Monde, les petites filles ont leur puberté plus tard qu'en Occident, du fait de la dénutrition. En Inde on sait que l'âge moyen des premières règles est d'environ 15 ans (contre un peu moins de 13 ans en France), par contre, il est d'un peu plus de 12 ans chez les petites indiennes d'un haut niveau socio-économique.... et d'un peu moins de 12 ans chez les petites filles d'Inde adoptées en Suède (il s'agit d'études indiennes et suédoises, mais cela peut s'appliquer à beaucoup d'autres pays), quelque soit l'âge d'adoption.
En fait, chez les filles, il faut un poids "starter" pour démarrer la puberté chez les filles, ce poids (adaptation naturelle séculaire) est plus bas chez les enfants du Tiers Monde.... mais si elles sont bien nourries, en se trouvant dans un milieu plus favorisé, ce poids sera atteint tôt et déclenchera une puberté plus tôt. Il s'agira d'une puberté NORMALE mais survenant trop tôt. Traitée ou non, il n'y aura pas ou peu de conséquences sur la taille. Par contre, quand on est déjà différente des copines par son histoire, par la couleur de sa peau, c'est difficile de se retrouver la seule en CE2 avec de la poitrine, la seule en CM1 avec des règles, et pour éviter cela, un traitement (le même que pour la puberté précoce) peut être proposé. Il permettra ainsi de mieux profiter de l'enfance, sans rentrer trop tôt dans le monde "cruel" de l'adolescence et des adultes.

Contrairement à la puberté précoce, ce tableau ne dépend pas de l'âge d'adoption.

Mais comme pour la puberté précoce, les filles sont 20 fois plus touchés que les garçons.


8- Quels sont les autres causes de croissance rapide chez les enfants adoptés ?

En dehors des cas déjà décrits, il y a :

- Le rattrapage staturo-pondéral, du fait de la dénutrition, les enfants adoptés sont souvent petits et grignets. Une bonne alimentation permettra de rattraper cela.... et quelques fois provoquera l'emballement de la puberté précoce. La plupart du temps, cela se calme, un fois le déficit (en poids et taille comblé).

- Le nanisme psycho social : pour grandir, il faut de la soupe (une bonne nutrition est essentielle) du sommeil (l'hormone de croissance est sécrétée la nuit), mais aussi des câlins. Des enfants maltraités, ignorés, carencés affectivement vont bloquer (de manière involontaire) leur sécrétion d'hormone de croissance, et ainsi ne plus grandir, parfois moins d'un centimètre par an. Une fois dans un milieu bienveillant, comme dans une famille (adoptive) qui les aime, ils vont "larguer" toute cette hormone en réserve et se mettre à pousser comme des champignons, ce sera encore plus rapide parfois que dans la puberté précoce.... jusqu'à un contimètre par semaine !

- Les erreurs d'âge volontaire (plus l'enfant est jeune, plus il sera facile à adopter) ou non (l'état civil est souvent difficile dans les pays d'origine) sont possibles. Ainsi si une petite fille est adoptée à 6 ans, mais qu'elle en a en réalité 9 (sa dénutrition et sa petite taille pourront tromper) il est normal que sa puberté commence dans l'année.

Le point essentiel pour faire la différence entre la puberté précoce (le seul diagnostic qui sans traitement aura des conséquences dramatiques sur la taille) et les autres diagnostics (qui n'auront pas de conséquences majeures sur la taille finale), c'est la variation de l''âge osseux. Si la croissance va vite, mais qu'elle évolue de manière parallèle à la maturation osseuse, ce n'est pas un problème, si l'évolution de l'âge osseux est plus rapide que la croissance (par exemple si en 6 mois de temps, une petite fille prend un an de croissance mais deux ans d'âge osseux, elle a perdu en 6 mois une année de croissance : soit 6 cm) c'est beaucoup plus inquiétant.

9- Que faire pour prévenir le risque de puberté précoce des enfants adoptés ?

Deux choses essentielles :

- Pour les petites filles adoptées après l'âge de 4 ans, faire réaliser dès l'arrivée : Une radio de la main et du poignet gauches de face pour déterminer l'âge osseux.
Ne pas tirer de conclusions hâtives sur le résultat de cet examen, l'âge osseux sera souvent en retard du fait de la dénutrition.
Dans les autres cas, cet examen n'a pas besoin d'être réalisé, sauf en cas de doute sur l'âge, mais là c'est une autre histoire déjà évoqué ici.

- Pour tous les enfants les mesurer souvent, dès leur arrivée et à renouveler régulièrement, encore plus lors de leur première année en France, et reporter ses tailles sur des courbes.... inutile de rechercher les courbes du pays d'origine, les courbes françaises sont précises, et c'est plus l'évolution qui sera utile. Voir qu'un enfant vietnamien ou guatemaltéque est en bas de nos normes françaises est normal, de même si un malien ou un polynésien sont haut situés.


10- De quelles petites phrases, faut-il se méfier ?

Je vous encourage à regarder d'un drôle d'oeil et à ne pas accorder une confiance excessive à ceux qui vous balancent cela pour clore toute discussion :

"Dans ses pays-là on fait sa puberté plus tôt" et non tout faux !

"On a dû vous en fourguer une plus vielle que prévue" possible mais à envisager que si les autres diagnostics ont été éliminés.

"Les courbes de croissance, les âges osseux ont été fait pour des enfants occidentaux, il est dangereux de les utiliser pour des enfants africains ou asiatiques", vrai mais faux, ce qui compte c'est l'évolution.

"Le docteur de Monléon conseille de ne pas trop nourrir les petites filles à leur arrivée,e t notamment de leur donner une alimentation pauvre en protéines", je n'ai jamais dit cette phrase quia beaucoup circulé sur des forums. Bien au contraire, laisser les petites filles dans la dénutrition, c'est éviter une risque de puberté précoce, c'est aussi les empêcher de grandir...... on en faisait pas de puberté précoce à Auschwitz.... ni même de puberté du tout..... ni même de croissance ! Il faut laisser ces enfants manger à leur faim et si une puberté pathologique survient la traiter.



jeudi 6 octobre 2011

Le génial salopard


C'était véritablement un génie, mais il semble que c'était aussi un salaud dans ses relations avec ses subalternes, pour lesquels, selon l'endroit où vous placez, il a su tirer le meilleur d’eux même ou  les presser comme des citrons.

Bon, vous le connaissiez tous, quand on parle d'Apple et de Pixar, on parle de Steve Jobs, ce qui résume les personnages au titre de champion incontestable du marketing pour ces 30 dernières années.

Je vous parlerai plutôt du côté qui nous intéresse et de son adoption. L'histoire de Steve Jobs est assez classique de ce que l'on appelle « l'open adoption » américaine. D'après « mes » sources, le petit Steve serait né des amours illégitimes d'un professeur et d'une de ses étudiantes. Ce couple non marié, qui ne pouvait pas s'occuper de cet enfant dans la Californie des années 50 a alors décidé de le faire adopter, mais en posant ses conditions. La condition principale, de la part de ces parents biologiques de haut niveau universitaire serait que leur rejeton puisse bénéficier d'études supérieures. La famille Jobs, d'origine modeste et de faible niveau d'instruction, ce serait saigné aux quatre veines pour payer des études au petit génie. Toujours pour la petite histoire, les parents de Steve, parents biologiques auraient fini par se marier, leur deuxième enfant, une fille est devenue un écrivain à succès et son premier roman la dédiée à son frère élevé dans une famille : les Jobs.

De quoi fantasmer et de faire fantasmer, sur la prédominance de l'inné par rapport à la qui pour ce qui est du génie, sur l'intérêt de connaître ses origines, sur la soif de revanche l'enfant adopté……… Les journalistes et les psys à quat'sous vont se régaler !

Moi j'ai envie de retenir tout simplement que les enfants adoptés peuvent être extrêmement brillants. Pomme Q Steve.
C'est malin, maintenant Woody et Buzz l'Eclair sont orphelins... m'enfin ça fait longtemps qu'on les a adoptés à la maison... et si vous voyez un iPad perdu tout seul, n'hésitez pas à me l'envoyer, celui-là aussi on s'en occupera bien chez nous !

mercredi 5 octobre 2011

Hervé

Une psychologue rencontrée cet été pour la rédaction d'un mémoire, m'a fait remarquer à juste titre que parfois mon discours sur les psys était un peu critique, elle n'a pas tort... ou plutôt elle n'a pas toujours tort, j'ai parfois un discours sans concessions, mais qui est trop exclusif, ou semblant comme trop exclusif.
Je suis assez irrité par le manque de "concret" de certains psys (surtout ceux de tendance psychanalytique peut être)... qui se lancent dans des démarches longues, qui refusent de communiquer avec les parents, arguant que tout cela est en relation de confiance, un travail de longue haleine.... sans doute.... mais pendant ce temps, des enfants souffrent, des parents dégustent et des familles sont en grand danger.
Et puis comme bien d'autres (mais peut être plus que d'autres) certains psys se jettent avec avidité sur les grands "standards" de l'adoption : l'abandon, la quête des origines... en oubliant que chaque enfant, chaque histoire sont particuliers.

M'arrêter là serait bien injuste, il y a aussi des psys de grande qualité, qui tiennent dans l'adoption un discours bien plus riche, bien plus expérimenté (la richesse en ce cas étant le fruit de l'expérience).
Il y a bien sûr Aubeline, avec laquelle je suis fier et heureux de collaborer, Dominique à Paris, plus spécialisée dans l'adoption nationale, toujours à Paris, la jeune équipe (dans le domaine de l'adoption) de Sainte-Anne, dirigée par mon amie Marie-Odile Pèrouse de Montclos, un autre grand ami Daniel Gorans à Nantes,  j'en oublie, et j'en passe.....je dois vous avouer aussi que jusqu'à leur sortie (que je n'ai toujours pas comprise) sur les rapatriements d'Haïti, j'avais beaucoup de respect pour les travaux, les actions et l'expérience de Sophie Marinopoulos et de Pierre Lévy-Soussan. Il y a aussi quelqu'un de discret, voir timide, mais dont l'expérience est énorme..... la psychologue des consultations pédiatriques du CHU de Dijon, dont l'adoption occupe une grande partie de son activité.
Dans d'autres domaines que l'adoption, j'ai aussi beaucoup de considération, d'amitié avec les pédopsy de mon CHU, mais aussi mes amis lyonnais, qui furent mes co-externes à Lyon et qui dirigent le service de Pédopsychiatrie de L'HFME de Lyon (Pierre Fourneret et Hugues Desombres).

Et puis il y a Hervé, un modèle pour moi pour montrer que la Psychologie sans être une science exacte, peut aussi être considérée comme une science sérieuse sur de solides bases scientifiques.
Hervé Bénony (je crois que c'est la première fois que je donne le nom d'une de mes grands prénoms de l'adoption), nous a quitté dimanche soir. Mes pensées, mon affection vont à sa femme, ses enfants. Le trou, le vide pour eux sera immense, celui laissé dans le paysage de la psychologie de l'enfance et de l'enfance adopté, est aussi considérable.

Ma première rencontre avec Hervé eut lieu lors d'une consultation. J'ai vu arrivé un couple (Hervé et Christelle) avec deux enfants, déjà un peu grands, qui venaient d'arriver, heureux enfants, auprès de parents désireux de les accueillir et à l'écoute de toutes leurs souffrances.... nous nous sommes vite revus, ce monsieur calme, d'une gentillesse rare, au sourire désarmant, mais au bouillonnement intellectuel incessant est vite devenu mon ami.... de nombreux projets communs entre le service de pédiatrie et le laboratoire de psychologie de la fac de Dijon qu'il dirigeait ont vus le jour. Il m'a envoyé des étudiants, je l'ai désiré et obtenu dans le jury de la thèse de Julien. Il a recruté Aubeline, et nous nous sommes lancés dans de projets communs d'étude sur l'adoption, malheureusement, nos emplois du temps difficiles puis sa maladie ont limités ces efforts.... l'espoir était maintenu, nous avions encore le temps, au moins vingt ans avant notre retraite, que de temps pour des projets communs pour des études dont le but était de mieux faire connaître donc accepter l'adoption en France. La vie ne l'a pas voulu.

Tu me manques déjà Hervé, ton sourire, ta gentille, ton opiniâtreté me manquent. Ton dynamisme, ta rigueur, ton intelligence manquent déjà à tous les enfants qui ont pu profiter de tes études.

Je suis en train d'écrire les dernières lignes d'un article commun sur le syndrôme de l'aéroport de Bogota, je suis heureux de cette dernière collaboration.