samedi 22 mars 2014

De retour de Suisse, je pose mon victorinox, pour prendre mes sabots pour passer par la Lorraine

 
 
En préparant mon diaporama pour ma conférence (celle pour les parents) de Lausanne, j'ai été frappé de voir cette similitude entre nos deux orphelins nationaux. Il faut un chien, un vieux barbu, une adaptation par les japonais et le tour est joué !
 
C'est un peu comme la Suisse, si loin, mais si proche, ce petit pays, mais qui bénéficie d'une grande aura pour sa taille, qui semble si riche et si renfermé, mais qui n'a aucune leçon à recevoir en terme de générosité (la Croix Rouge, le SSI, etc qui c'est qui a inventé tout cela ?).
 
Je suis revenu ravi de mes deux jours à Lausanne, un peu épuisé car la deuxième journée (celle de formation pour les pédiatres) avec une conférence, une table ronde et un atelier m'a pompée pas mal d'énergie, mais très enthousiaste et admiratif de voir cet exemple de formation donnée par nos voisins.
La conférence pour les parents a été aussi un grand moment de partage, ce qui m'a le plus plu, c'est sans doute, la présence de nombreux adoptés avec qui les échanges se sont prolongés !
 
Merci à Christine et président Ricardo (un grand ami de Bernardo, mais pour Ricardo il ne s'agit pas d'un surnom !) pour cette réunion, merci à Daria, Sitara, Elisabeth, Marion et tout ceux que j'oublie, ou plutôt dont je ne connais pas le nom, mais qui ont permis ces rencontres.
 
Et en plus, je repars avec mon victorinox en poche !
 
Dans une dizaine de jours, je ne sais pas si les lorrains fabriquent des canifs, mais ce sera rebelotte, et encore un couple de conférences d'abord pour les pédiatres de Lorraine pour parler de la nutrition des adoptés, puis pour les familles (D'EFA 54, 55, 57, des vieux amis de Fleur Blanche et j'en passe) pour parler de la santé au sens large !
 
Au début, je croyais que j'allais là :
 
 
C'est ce que cela m'inspirai quand on m'a annoncé que je devais parler à Pont-à-Mousson, mais on m'a expliqué que ce sera finalement ici :
 
 
Ce sera dans cette très belle abbaye des Prémontrés que j'aurai la chance de vous parler le jeudi 3 avril à partir de 20h30. C'est très bientôt, le temps de chausser mes sabots pour passer par la Lorraine !
 
 

vendredi 21 mars 2014

Erreur de casting

 
 
Je viens d’avoir un coup de fil, "plus qu’improbable", qui montre avec quel soin et attention des journalistes peuvent trouver et choisir leurs invités….
Et il ne faut pas s’étonner qu’avec un travail de telle qualité on n’obtient que des émissions très caca boudins, où on parle de tout de n’importe quoi, mais pas franchement de la réalité (cf complément d’enquête spécial adoption par exemple).
Je reçois très souvent des demandes de journalistes, qui voudraient que je leur trouve des familles pour venir témoigner, si possible pour faire pleurer dans les chaumières ? et bien entendu je les éconduit, sauf dans de très (trop) rares cas, où on me présente des projets vraiment intéressants qui pourraient réellement rendre service à l’adoption, il m’est arrivé de faire des promos sur mon blog …. Et ça n’est vraiment pas arrivé souvent, vous pouvez en témoigner !
Aurait-on en France la télé que l’on mérite ?

Une journaliste de « Toute un Histoire » vient de m’appeler pour me demander si j’étais d’accord pour participer à son émission. Je réponds que sur le principe, je veux bien, mais qu’il ne sera peut-être pas facile de trouver une date…. Mais je préfère accepter de perdre un peu de temps plutôt que de laisser la place à un spécialiste qui se lance dans de grandes théories, riche de son expérience d’au moins 17 adoptés suivis. On sait le mal qu’ils ont pu faire !

Premier soupçon, elle me demande si je suis médecin, deuxième question, si je suis chirurgien (ouais, bien sûr, le chirurgien des adoptés, c’est moi, le spécialiste de l’appendicite du vietnamien, le roi de la vésicule biliaire du colombien)…. la méfiance s’éveille…

Ensuite, elle me parle de mes enfants, les faits-maison, les adoptés, en me demandant dans quel sens je les ai eu (je ne crois pas qu’elle parlait de voie basse ou césarienne… ni même de kamasoutra)… la méfiance monte... Comme, je lui fais remarquer que ce n’est pas très intéressant de parler de mes enfants… « Ben pourquoi ? », « Et bien j’ai trois adoptés, à peu près sages, à la maison, et j’en ai 2500 à la consultation, donc c’est peut être mieux de profiter de mon expérience ». Elle m’explique alors, que le spécialiste de l’adoption, ils l’ont déjà en interne, et que je les intéresse juste comme père de famille nombreuse avec des adoptés…

Vous imaginez le choc, pour moi, c’est comme si Saint-André (celui de l’équipe de France de rugby, pas le frère de Saint-Pierre) m’appelez pour me demander de venir jouer pour l’équipe de France… mais qu’au fil de la conversation, je découvre que c’est pour être ailier (moi dont le record au 400m, doit être de 283m). Ou que Luc Besson, me demande de jouer dans son remake de « Sans Famille », mais pas pour faire Vitalis, pour faire Rémi… ou encore que Colline Serreau me déclare qu’elle me veut absolument pour sa nouvelle version de 3 hommes et un couffin, mais pour faire le couffin, ou enfin que Jean-Jacques Annaud ne rêve que de moi, dans son grand film sur Heidi, mais pas dans le rôle du grand-père, dans celui de la chèvre.

Comme je lui explique, que je n’interviens que comme spécialiste, et que je pense que la taille de ma consultation, le nombre de mes publications, de mes formations diffusées, me le permettent…. Elle me répète que le spécialiste, ils l’ont déjà et qu’il pourra me donner des conseils par rapport à ma vie de famille… le fou rire a été difficile à retenir.

Je me suis aussi retenu (très fort) de lui demander si quand elle avait Usain Bolt sur le plateau, elle faisait venir un copain sophrologue pour lui expliquer comment se décontracter avant de courir, ou si pour Jean d’Ormesson, c’était le prof de français de sa fille qui viendrait lui donner des conseils pour sa prochaine rédaction… Je me suis excusé très poliment (sans ironie, je reste presque toujours poli) de mon manque d’expérience et de ne pas être parisien et la discussion s’est arrêtée là !



Je pense qu’elle me recontactera comme spécialiste pour les prochains défilés de mode, je vais aussi tenter de postuler pour la coupe du monde de foot. En avant-première, vous pouvez même voir notre premier commentaire commun, en cliquant ici. Non, ce n’est pas moi, la blonde.



Cela pose quand même deux réflexions sur le journalisme, par rapport au sujet qui nous tient à cœur (mais malheureusement cela doit être le cas pour bien d’autres sujets) :
     1- le manque de sérieux, de rigueur dans leur recherche d’information. Elle me dit qu’elle a trouvé les infos sur mon blog…. Je crois qu’il faut pas aller bien loin sur mon blog pour voir à qui on a à faire (tiens si elle revient elle verra qu’on parle d’elle)… mais elle a trouvé le moyen de s’arrêter avant, juste à la première portion de petit bout de début de phrase : père de 5 enfants, dont 3 adoptés. Je ne suis pas un méchant avec « mes » jeunes que je dois former (du moins je l’espère, et sinon, ils ne me demanderaient pas tous de faire leur thèse avec moi), mais un de mes internes qui aurait fait un aussi gros hors-sujet, sur un dossier ou des examens, je ne vous parle pas du savon, auquel il aurait eu droit.
       2- Ce qui intéresse, c’est le premier pingouin venu et non pas quelqu’un qui a l’expérience. Dans les derniers reportages sur l’adoption, dans compléments d’enquête et dans La Croix (journal qui m’avait habitué à beaucoup mieux), on n’a pas vu des associations représentatives comme Racines Coréennes ou La Voix des Adoptés, mais un monsieur (le même à chaque fois) qui a été victime d’une adoption cata, je le respecte entièrement, il a tout à fait le droit de s’exprimer, d’écrire un livre, mais je respecte moins les journalistes qui nous le présente comme l’adopté type, c’est son histoire à lui, elle existe bien, mais reste (fort heureusement) atypique et il est dangereux de la généraliser ! De la même façon, c’est beaucoup mieux quand on a besoin d’un père adoptif de prendre le confrère journaliste (le p’tit frère de PPDA par exemple) plutôt que la présidente d’EFA, ou le président du MASF ! On reste entre amis… et puis sur les 4 assoc que je viens de citer, il y a au moins deux président(e)s qui ont un accent méridional… ça fait pas sérieux !



 Comme disait Louis XVI à Varennes : on n’est pas sorti de l’auberge !

dimanche 16 mars 2014

Chez les amis

A l'avant-veille d'une grande première et d'une conférence pour les familles à l'éstranger (comme on dit à Marseille), dont j'attends beaucoup (ma curiosité est bien plus grande que mon appréhension), samedi c'était Retour vers le futur et surtout Retour chez les amis colombiens.

Des amis, il y en a eu beaucoup. Il y a d'abord ce bonhomme


Je ne sais pas si vous l'avez reconnu, moi je n'avais pas oublié son air sérieux pendant toute la consultation, et la poignée de main, qui avait servi pour illustrer un dossier sur les élections (là j'en parlerai pas, les municipales c'est pas très important pour l'adoption).

Il y a eu pas mal d'autres familles, d'autres enfants... certains devenus des grands ados que j'aurai eu peine à reconnaître (je ne dirai pas ton prénom... mais quand je dis porte-clés tu sais à qui je pense).

Et puis, il y a ceux qui étaient déjà là il y a 11 ans, lors de ma première intervention à l'AG de l'APAEC. Guylaine une vraie bonne journaliste, Cécile qui était alors toute neuve, et pas encore grande présidente, et surtout ce sérieux personnage, dont la gentillesse n'est égalée que par l'infinie connaissance de la Colombie et de l'adoption... mais aussi un humour plus que décapant.

 
Sur la photo il ne manque que Tornado !
 
 

L'Humour reste une arme essentielle, notamment par sa puissance, et il ne faut pas craindre de l'utiliser, même quand les chiffres de l'adoption s'effondrent, même quand, comme actuellement il existe une offensive majeure dans les médias comme l'adoption et les adoptants, et même pour parler d'un sujet sérieux et grave, celui des difficultés qui était le sujet de la conférence de samedi.
Contrairement à ce que pourrez vous faire croire le commentaire de madame la vice-présidente Guylaine, dans un billet précédent, je n'ai pas parlé de gastronomie, c'est Bernardo qui en décrivant tous mes lieux de vie depuis ma naissance l'a fait par leurs spécialités culinaires, de la quenelle à la moutarde en passant par le poisson cru et la bouillabaisse.
Je pense (en tout cas, elles m'ont retenu longtemps après la conférence pour avoir des précisions encore et encore) que les familles qui m'ont entendu, et qui ont des soucis avec leurs grands ont compris l'intérêt de faire un vrai diagnostic pour ne pas partir dans de grandes théories mais mieux connaître et comprendre leur enfant, qui est unique. Je sais aussi que les familles qui n'ont pas encore adopté retiendront bien les conseils de prévention, car la neuropsychologie a depuis longtemps prouvé qu'un message transmis avec humour est nettement plus mémorisé qu'un discours soulant.

Conclusion : toujours un plaisir de retrouver des amis, et même si j'ai "pleuré" trois fois avant cette conférence (la première quand j'ai découvert il y a trois semaines qu'elle tombait en même temps que France-Irlande, la deuxième quand trois jours avant une excellente amie m'a proposé une place VIP pour voir ce match pour de vrai, la troisième quand la veille mon disque dur est tombé en rade et que je n'ai pas pu enregistrer ce match), je ne regrette rien.
A une exception près (que je tairai, une sur une grosse centaine c'est pas grand chose), l'accueil des gens qui organisent les réunions a toujours été extrêmement sympathique, quand on revient comme je l'ai déjà fait pour EFA 77, EFA 21 (bien sûr), EFA 89, etc, etc... on a l'impression de se retrouver chez des amis, mais le premier accueil est aussi presque toujours exceptionnel (Fleur Blanche, EFA 01, 13, 34, 26, La Providence, etc....).
C'est donc confiant, avant d'aller en Lorraine, Poitou et Vendée, que je vais donc franchir la frontière sous le Mont d'or mercredi... d'autant plus que Bernardo n'est que louange pour son ami et alter ego d'adopte.ch, Ricardo que je vais revoir après une courte rencontre à Genève....
Message privé : j'ai une anecdote à vous raconter de la part de Bernardo, Ricardo....