vendredi 5 septembre 2008

Réponse particulière à propos de l'accouchement sous le secret

Je ne fais pas du favoritisme envers le message de koan zen, mais les questions qu'ils posent sont intéressantes à débattre. Je n'ai d'ailleurs pas compris si le message venait directement du juge pour enfants qui a écrit ce texte ou de quelqu'un qui l'a fait passer. Quoiqu'il en soit vu les questions qu'ils soulèvent et qu'il se trouve sur mon blog, je tiens à répondre.

En commençant par ce qui fâche :

-Quand on dit que la loi (par l'acc sous X) privilégie le lien affectif au détriment de la filiation. Ce n'est pas le but de ce mode d'accouchement qui a été fait pour protéger l'enfant et la mère. De plus les derniers textes encouragent à privilégier le consentement à l'adoption en maternité qui est comme le sous X sauf que l'identité est transmise, on peut regretter que le personnel des maternités, les services de planning familiaux, les assistantes sociales .... mais aussi les juges ne le savent pas.
Autre petite remarque acerbe, la plupart des lois de France privilégient le droit du sang au détriment des enfants, et quand c'est le contraire, il est tout à fait dommage que certains juges mettent des bâtons dans les roues et trainent la patte. Les enfants rendus inadoptables car malgré une absence de contact prolongé de plusieurs années avec leurs parents bio, n'ont pas vu la déchéance des droits parentaux prononcée peuvent en témoigner.

-L'argument typique qui m'énerve : seul la France et le Luxembourg reconnaissent l'adoption sous X donc ce n'est pas bien. L'autre argument qu'on sort c'est qu'il a été mis en place par le gouvernement de Vichy...
La France a été le premier pays à dire que la guerre en Irak ne correspondait à rien quand d'autres faisaient les moutons, j'étais fier d'être français.
Quand je vois que les tours réapparaissent en Allemagne, Suisse et Italie, je suis heureux d'être français et d'avoir l'accouchement sous X à proposer pour la sécurité des mères et des enfants.


-Supprimer l'adoption plénière qui nie la filiation biologique. Je me suis battu avec des magistrats (y compris au CSA) pour montrer que la différence entre adoption simple et plénière était une affaire d'héritage avant tout, et en aucun cas une affaire de rupture de liens affectifs. Les représentants du ministère de la justice m'ont donnés raison sur ce point. Il n'y a qu'à voir ce qui se passe en Polynésie, dans certaines adoptions simples les liens sont rompus entre les deux familles et dans beaucoup d'adoptions plénières ils sont maintenus. Je ferai un message plus détaillé sur ce point.
J'ai quand même vu aussi une juge en Polynésie expliquer que les polynésiens n'avaient rien compris à l'adoption.... ben voyons cela ne fait que quelques siècles qu'ils la pratiquent (1966 pour nous), parce que des parents bio ne voulaient pas que leur enfant soit adopté en adoption simple pour ne pas prendre une part d'héritage aux enfants qu'ils gardaient auprès d'eux.

-La quête de l'identité : si on entend très fort ce qui ne peuvent pas vivre car ils ne connaissent pas leurs origines, et qu'ils le crient très fort, je peux vous dire qu'ils sont peu nombreux? Cela excite les journalistes, peut être aussi certains juges qui connaissant bien Pôpa et Môman pensent qu'ils seraient très malheureux de ne pas les avoir. MAIS CE N'EST PAS UN PROBLEME POUR LA MAJORITE DES ADOPTES. Je ne dis pas cela pour faire joli mais parce que des ados adoptés qui vont mal j'en vois des tas et des tas, ça ce compte en centaines, et je les interroge toujours sur ce sujet.
La réponse est dans l'immense majorité presque toujours la même : je voudrais bien les recontrer (mes parents bio) mais je vis bien sans et ce n'est pas mon problème, et cela malgré que notre société leur rabache les "vrais" parents.

Il y a quand même des points d'accords avec ce texte :

L'adoption sous X devrait être améliorée. Pour moi, elle ne devrait rester qu'une dernière solution pour protéger la maman quand le consentement à l'adoption en maternité avec remise d'identité n'est pas possible.

Tout compte dans la construction d'un individu ses gênes et son éducation. Des droits de visite ou des transmissions de nouvelles devraient être accordé en certains cas aux parents et aux grands-parents. C'est ce qui se passe en Polynésie une fois encore. Mais l'enfant d'abord et toujours en le préservant en ne l'écartelant pas. J'ai dit et je répète il vaut mieux avoir 4 parents que pas du tout.
Et comme le dit ganesh46 dans le message suivant il n'y a pas de vrais et de faux parents. Souvent il y a des parents qui ont aimés l'enfant qui ont comptés pour pas mal de choses, qui souvent lui ont fait le don d'un avenir et d'autres parents qui sont là pour s'occuper, éduquer, aimer et protéger pour toujours.

3 commentaires:

Gibie a dit…

Merci de nous faire partager votre expérience et vos réflexions sur ce blog.
Une future maman en attente de son 'tit bout thaï depuis 10 mois(et qu'on espère rencontrer en 2009 !)

Maimiti a dit…

Ben oui, mais quand on voit les enfants, même petits, revenir d'une visite à Tahiti (qui fait plus plaisir aux parents adoptants qu'à l'enfant ni même aux parents tahitiens qui parfois ont peur "qu'on leur rende l'enfant", car c'est vrai qu'ils ne comprennent pas forcément de quoi retourne l'adoption pour nous : pour eux, l'enfant circule et peut très bien être renvoyé d'une famille à l'autre....)
quand après une visite à la famille tahitienne, les enfants font du chantage (du plus banal au plus grave) et dit qu'il veut retourner à Tahiti dès qu'il a une contradiction éducative ... et quand plus grand, il reproche aux parents français de ne pas l'avoir laissé chez Unetelle - sa mère qu'il a rencontrée -
et quand plus grand il menace de repartir à Tahiti chez ses parents, si ses parents français n'exécutent pas tous ses caprices d'ado --
et quand l'enfant exige que ses parents français envoient meubles et scooter ou autres folies aux parents tahitiens sinon il ne fait rien à l'école -
se sent coupable d'avoir vu les frères et soeurs dans la misère sur place.

Bon, et bien , faut pas idéaliser non plus "les liens" gardés avec les familles d'origine.

rien n'est si simple.

sinon, je suis bien d'accord avec la plupart de ce que tu expliques dans cet article ! - super !
comme quoi les prises de positions évoluent au fil du temps, et c'est bien comme ça !

www.fameusefamille.com

Anonyme a dit…

Et l'HISTOIRE SE REPETE.



Une famille adoptive gagne
contre le père biologique

Mathieu Szeradzki (lefigaro.fr)
29/05/2009 | Mise à jour : 14:57 | Commentaires 42 | Ajouter à ma sélection

(Crédits: AFP) Crédits photo : AFP
Le tribunal de Montargis (Loiret) a accordé à un couple l'adoption plénière d'une fille de trois ans réclamée par le père biologique. L'homme avait accepté de faire adopter l'enfant à sa naissance sans savoir qu'il en était le père.

Le cas est exceptionnel et rend encore plus complexe la question de la place du père biologique dans les procédures d'adoption. Le tribunal de Montargis (Loiret) a dénié à un homme le droit de voir sa petite fille de 3 ans qui avait été adoptée peu après sa naissance en 2006, alors qu'il ignorait en être le père.

Un rappel des faits s'impose. Le 23 août 2006, la compagne de Julien Charnolé, âgée de 22 ans, donne naissance à une fille alors qu'il pensait qu'elle était hospitalisée pour une maladie intra-utérine. La jeune femme lui annonce que l'enfant n'est pas de lui, elle explique avoir été violée huit mois auparavant, alors qu'il était en déplacement.

La maman ne veut pas garder l'enfant. Julien Charnolé consent alors à la faire adopter, sans filiation établie. C'est une œuvre privée, la Famille adoptive française, qui récupère le bébé. En décembre 2006, l'enfant est placée dans une famille d'adoption dans le Loiret.

Dans le même temps, la justice enquête de son côté sur les auteurs du viol. Elle prélève l'ADN de la petite fille et le compare à celui de différents violeurs appréhendés. Sans succès. Le 9 janvier 2008, après un test ADN, le juge en charge de l'instruction à Tours apprend à Julien Charnolé qu'il est bien le père de l'enfant, seize mois après sa naissance. C'est alors que le jeune père entame son parcours du combattant.

Après avoir quitté son amie, il se lance à la recherche de sa fille et met tout en œuvre pour la récupérer. Il la reconnaît officiellement en mars 2008. La Famille adoptive Française l'assigne alors en justice et fait annuler la reconnaissance. Un appel est en cours.


Le droit donne raison à la famille adoptive

Dans sa quête, le père biologique se heurte rapidement au droit de la famille. L'article 352 du Code civil donne en effet la priorité aux familles adoptives : «Le placement en vue de l'adoption met obstacle à toute restitution de l'enfant à sa famille d'origine. Il fait échec à toute déclaration de filiation et à toute reconnaissance». La réponse est donc claire, aucun retour en arrière n'est possible.

Cependant, comme l'explique Me Jean-Pierre Cuny, avocat spécialiste de l'adoption, «dès lors qu'il y a une fraude à l'origine on peut aisément argumenter que ces textes ne sont pas applicables, il y a mensonge ici qui rend invalide, à la base, le consentement du père à confier son enfant à un organisme d'adoption». «Dans ce genre d'affaire il est vraiment nécessaire de se placer en amont pour juger» poursuit le juriste. Sauf que le tribunal de grande instance a prononcé l'adoption plénière de la petite fille par le couple du Loiret, arguant que la paternité avait été reconnue trop tard. Dans le cas d'adoption, le délai légal de rétractation est de 4 mois.


«Pas une question de droit mais de devoir»

«Je suis extrêmement déçu. Je veux récupérer ma fille. Ce n'est pas une question de droit mais de devoir», a déclaré l'homme qui travaille comme ingénieur en mécanique en Suisse.

Pour la famille adoptive, c'est une victoire qui va dans le sens de la fillette. «Depuis plus de deux ans, ils [les parents adoptifs] ont totalement adopté cette enfant. Toute la famille, son frère ainé, lui-même adopté, la considère comme sa sœur. La loi ne voit que l'intérêt de l'enfant» s'est félicité Me Le Maignan, l'avocat de la famille, dans des propos rapportés par Le Parisien.

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