mardi 18 décembre 2012

La nouvelle recette de Noël : le kangourou au gros sel

Troisième billet du jour... il y a des jours comme ça... après des longs silences

Celui-ci est plus serein que les autres, il s'agit même d'une page de publicité.


Publicité pour ce magnifique livre, dont je vous avais déjà parlé l'an dernier, ici. Le petit théâtre de Rebecca ressort cette année. Il y a toujours Petirou, son Papa, et sa Maman à rechercher... mais il y a en plus des révélations de Rebecca (la maman de Petirou.... j'en suis le Papa... mais nous nous ne sommes encore jamais rencontrés ! les miracles de la PEA) sur la création de ses chefs d'oeuvre.

Et j'ai ainsi appris que pour faire Petirou du gros sel a été utilisé !

En tout cas, Petirou ou le Petit Théâtre de Rebecca ça fait des beaux cadeaux de Noël.






PS : qu'est ce que c'est la PEA ?

Bravo Nathalie !

Allez... je me permets de l'appeler par son prénom.... on se connaît depuis avant qu'elle soit grande chef, quand elle n'était encore que "moyenne" chef.

Nathalie, c'est Nathalie Parent, présidente d'EFA (grande chef) et ancienne présidente d'EFA 67 (moyenne chef).

Je viens de recevoir le n° 165 d'Accueil la revue de la grosse association et je suis très très très content de son édito sur un serpent de mer qu'on a marre de voir resurgir trop souvent (et pas pour le bien des enfants) : Adoption plénière, adoption simple, avec en sous-titre, quand les discours idéologiques s'en mêlent.

Je suis ravi de voir que la grande association, par la voix de sa présidente, se lance sur ce sujet qui, sans être fondamental, inquiète à juste titre les familles et surtout les place dans une situation de famille de 2° catégorie... ce qu'étaient les familles adoptives entre les lois de 1923 et 1966 !

Pour lire  ce bon article, allez sur le site EFA ici. et cliquez sur la revue Accueil, ensuite tournez les pages.


Je rajoute deux couches à ce bon édito :

- la première : pour une fois, je vais briser la sacro-sainte règle de confidentialité que je m'impose quant aux réunions du CSA... mais j'en ai un peu marre qu'on décide, qu'on réfléchisse à des choses, qu'on s'engueule parfois (parce s'il y a des compétences, il y a aussi des désaccords) et que personne n'en parle, préférant écouter "la première psychologue clinicienne du coin de la rue qui a une grande expérience de l'adoption, car elle en a bien suivi...  au moins 7  des enfants adoptés.... en 35 ans de carrière lacano-freudo-conjugopatho-logorrhéique" ou "le juriste qui sait tout puisqu'il est juriste".
Donc en novembre 2009, réunion du CSA entièrement consacrée à la différence entre les deux modes d'adoption, avec une présentation exceptionnelle de qualité de Madame Belmokhtar du Ministère de la Justice. Pour vous résumer ces heures de débat, d'études... l'adoption simple est en augmentation, mais elle concerne surtout des histoires intra-familiales, et concerne surtout des familles recomposées.

Pour l'adoption internationale, la meilleure (la seule, même avions-nous dit) solution est l'adoption plénière, pour des conditions de nationalité, d'héritage, de sécurité pour l'enfant. Nous étions TOUS d'accord !

Nous étions aussi tous d'accord pour dire qu'il n'y avait rien d'affectif entre les deux modes d'adoption, pour plus de précision, voir mon article là-dessus. C'est pour ça que j'ose dire que la différence entre les deux n'a rien de fondamental , car pour le plus important : l'amour, l'affection, ça ne change rien !

Deux mois après : LE SÉISME, on a cru comprendre que lors des négociations, pour obtenir le rapatriement ce sujet avait été un objet de discussion... que les haïtiens le demandaient. Madame Parent m'apprend dans son édito qu'il en ait rien ! Qui donc a demandé cela ? Le ministre français de l'époque ? Quelques lobbies anti-adoption, que l'on a vu manger leur chapeau, tellement ils étaient déçus de voir les enfants rapatriés ? On aurait juste chercher à leur faciliter la digestion, en punissant un peu les familles ?

En tout cas, ils ont gagné.




- la deuxième couche : quand quelqu'un vous dit qu'il est contre l'adoption plénière (cela marche aussi pour ceux qui sont contre l'adoption internationale), soit il y connaît rien (si si des juges n'y connaissent pas grand chose ! pire encore... même des journalistes), soit et c'est le plus grave, c'est contre l'adoption en général qu'il est.... mais ça il n'aura pas le courage de l'admettre, car ce serait avoué qu'il est coincé dans de drôles d'idéologies : le droit du sang à fond, le racisme ou l'humanitaire pour l'humanitaire, etc, etc....

Un jeu que j'aime bien, quand je rencontre ces gens-là, et que je débat avec eux, c'est les faire craquer pour que le vernis s'efface !

Les pov'tit'victimes de l'arche de Zoé

Je ne parle pas des enfants, enlevés par ces malfaiteurs, je ne parle pas des enfants adoptés en général, qui pâtissent encore de cette situation... notamment les enfants du séisme qui ont été trop souvent comparé à ceux de l'arche de Zoé.

Je parle des pauvres petits accusés bien malheureux.  Heureusement la présentation qui en a été faite par certains médias est là pour les rassurer.

Certes, on a découvert avec eux que le magnifique couple Breteau-Lellouche était constitué de deux sacrés salauds (oooh ben ça , si j'avais su M'dame Michu). Jusqu'alors, il y avait une espèce de solidarité dans ce ramassis de salopards, là ça se déglingue, on tire sur les absents et dans le box des accusés, on tire encore plus fort sur la couverture pour qu'elle nous cache, et ils font bine de se cacher, laids comme ils sont.

Le gentil docteur a ainsi déclaré à propos de ses chefs : « C'est gênant pour eux, mais ce n'est pas gênant pour moi. C'est à eux de défendre leur mission. Moi j'ai à défendre ce que j'ai fait dans cette mission. Ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas mon problème. Mon problème, c'est de montrer que je suis innocent de ce dont on m'accuse. Voilà. Parce qu'il y a 5 ans au Tchad, je considère que je n'ai pas été jugé. Donc j'attends aujourd'hui d'être jugé et je vais être jugé, si je puis me permettre, pour les mêmes faits ».
Je regrette qu'on ne m'est pas proposé de venir témoigner de notre coup de téléphone échangé début juillet 2007... où cette larve me décrivait sans aucune honte un trafic d'enfants qui s'organisait !
J'espère que sa charmante madame va revenir crier son indignation ici.... ça m'amuse de voir des gens aussi minables s'inventer des légendes autoproclamés !

Ce qui m'a le plus excédé c'est la présentation que la plupart des journaux (le pompon pour Le Monde) a fait du sieur Péligat, homme connu dans le monde de l'adoption pour être depuis des lustres dans toutes les histoires moches de l'adoption... il devient tout à coup, le Buffalo Bill de l'humanitaire !

A pleurer !




lundi 3 décembre 2012

Revue de presse encore : le retour de mes grands amis !

C'est ici dans La Croix que l'on parle à nouveau des grands salopards de l'Arche de Zoé.

Il y a aussi eu un reportage ce matin sur France Inter, au Tchad, où il nous a été dit que les enfants avaient regagné leur famille.... les salauds de zozos laissaient le doute, en disant que personne ne savait ce qu'était devenu les enfants qu'ils avaient enlevés !

Dans la Croix, c'est plus une interview des familles qui se portent partie civile, elles sont peu, j'espère que la majorité silencieuse, l'est plus pour tourner la page que parce qu'ils soutiennent les infâmes.

Parmi les parties civiles, on pourrait aussi trouver :
1- les enfants qui ont été enlevés
2- le peuple tchadien
3- les intermédiaires tchadiens qui ont dû subir des représailles
4- la France qui fut bien mal considérée à cause de ces fêlés
5- les diplomates français qui ont bien dit qu'après cette affaire, ils ont eu beaucoup de mal à continuer leur boulot en Afrique
6- l'adoption en général
7- tous les enfants adoptés, en particulier ceux d'origine africaine et antillaise qui ont eu droit à : "tes parents c'est des voleurs d'enfants"
8- les familles qui attendent un enfant actuellement, cette affaire est une des causes de la chute actuelle de l'adoption internationale
9- the last, but not the least, les enfants qui pour la même raison ne seront jamais adoptés !

L'arche de Zoé, vous êtes des beaux salauds !

Continuez à vous présenter comme des héros, je rappellerai toujours la vérité, je n'oublierai jamais le coup de téléphone reçu de votre si gentil docteur en juillet 2007, 4 mois avant que votre affaire explose.

Revue de presse du jour : les Charlatans

Je vous fais passer ce petit papier que je viens de recevoir, car les familles adoptives, plus maltraitées, plus confrontées à la méconnaissance, plus aisées aussi socio-économiquement, plus déboussolées aussi parfois, sont plus que d'autres de potentielles victimes :


« L’inquiétante montée du charlatanisme médical »
Le Figaro constate que « le Sénat lance la chasse aux charlatans de la médecine ». Le journal remarque en effet : « À la recherche de traitements sans effets secondaires, d’une médecine plus humaine ou «plus à l’écoute», les Français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les thérapies alternatives. Ils seraient 40% à avoir recours à ces pratiques dites «non conventionnelles», dont l’efficacité n’est pas avérée par la science. Or cet engouement n’est pas anodin ».
Patrick Romestaing, du Conseil national de l’Ordre des médecins, note ainsi que « ces méthodes alimentent la suspicion ambiante vis-à-vis de la médecine traditionnelle, des vaccins et des médicaments ». De son côté, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) remarque qu’« elles ouvrent la porte à des praticiens peu scrupuleux, voire à des dérives sectaires ».
Le Figaro explique donc que « leSénat a nommé le 3 octobre une commission d’enquête sur l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé. Son rapport est attendu en avril. Quelque 400 pratiques alternatives à visée thérapeutique, pour la plupart totalement inconnues du grand public, ont été recensées par la Miviludes. La mission cite, entre autres, la technique des faux souvenirs, le massage Tui Na, le respirianisme, l’instinctothérapie, le tourisme néochamanique, etc. ».
Le journal remarque que « dans ce maquis de méthodes non validées, certaines ont réussi à se faire un nom et «gagnent du terrain», note la Miviludes». Samir Khalfaoui, conseiller santé à la Miviludes, précise que « ces pratiques ne sont pas un problème lorsqu’elles ne remettent pas en cause le discours médical. Mais dans les faits, il n’est pas rare que le praticien franchisse la ligne rouge, en invalidant la vaccination ou les médicaments par exemple ». Le Figaro souligne ainsi : « La confusion est souvent entretenue dans l’esprit des malades, persuadés que ces médecines alternatives renforcent leurs défenses immunitaires et soignent leur maladie, même si ces bénéfices n’ont jamais été démontrés. Plus grave, c’est dans cet espace que se glissent «de dangereux charlatans qui incitent les malades à abandonner leur traitement, occasionnant des pertes de chance de guérison, sur la foi de théories absurdes», avertit le président de la Miviludes, Serge Blisko ».
Le quotidien ajoute qu’« alors que ces médecines complémentaires font de plus en plus leur apparition à l’hôpital et que la demande des patients est forte, la Miviludes demande leur évaluation par les autorités sanitaires. Mais la tâche est immense ».

mercredi 14 novembre 2012

Le doc a lu pour vous.

Je continue de vous faire part de mes lectures récentes, si elles ont un rapport plus ou moins important avec l'adoption.






De quoi ça parle : l'auteur un des plus grands écrivains haïtiens, habitant maintenant au Québec, mais resté très proche de son pays de naissance était à Port au Prince le 12 janvier 2010, il s'agit de son témoignage du Goudougoudou et des semaines qui ont suivis.



Pourquoi j'ai aimé : très agréable à lire, malgré le sujet, plein d'espoir malgré tout.... et surtout le vrai regard d'un vrai haïtien sur l'évènement, alors qu'Haïti est devenu un pays public.

J'ai particulièrement aimé sa réflexion sur Haïti le pays maudit... expression que j'ai dû moi-même employer et que je regrette amèrement après la lecture de ce bouquin !



Et l'adoption dans tout ça : Dany Laferrière ne l'évoque pas, il parle tout au plus de son inquiétude par rapport à l'avenir des enfants des rues qui grandiront sans adultes pour s'occuper d'eux. Je sais qu'il avait rencontré la mission du mois de février... ce qui me fait encore plus regretter que ma grande gueule, initialement prévue dans cette mission ait été censurée !
Mais ignorer le Goudougoudou du 12 janvier 2010 dans le monde de l'adoption actuel, c'est dommage.

Je pense que tous les parents d'un enfant du séisme doivent lire ce bouquin, tout comme les parents qui ont adopté un enfant en Haïti, tout comme tous ceux qui s'intéressent à l'adoption.

mardi 13 novembre 2012

Souffrantes les familles adoptives ?

Grande série de formations en ce moment, en plus des soirées (ou matinées) EFA, arrive bientôt l'APAERK à Paris... et il y a autant de conférences pour des pros....

Samedi dernier c'était dans la très belle ville de Bourges (la cathédrale, la palais Jacques Coeur et les marais valent vraiment le coup), pour une assemblée de pédiatres, très sympas et accueillants, et surtout très curieux de l'adoption. Voici la preuve de ma présence, avec une de mes dernières chemises, ramenées de mon récent voyage.




Lorsque j'évoquais le ras le bol des familles adoptives (et à mes conseils de répliquer avec humour) par rapport aux questions qui tuent : "Il vient d'où ?", "Il a coûté combien ?", "C'est bien ce que vous avez fait !", "Et sa vraie mère, pas trop triste de l'avoir laissé partir ?", et le non moins fameux "C'est quelle race ?", la remarque d'une collègue m'a surpris....
Elle m'a dit : "Il doit y avoir vraiment beaucoup de souffrance dans l'adoption, j'ai quant à moi des enfants métis non adoptés, on m'a souvent demandé d'où ils venaient, s'ils étaient adoptés, et j'ai répondu sans problèmes car ce n'était pas méchant".

Effectivement, cela n'est pas méchant, cela est même souvent gentil.... mais c'est surtout curieux, et comme j'ai répondu à l'assemblée, cela signifie que pour beaucoup l'enfant adopté est L'ENFANT PUBLIC, phénomène qu'a notamment combattu mon amie Hélène Mahéo, quand elle était présidente du MASF (et tout particulièrement pour les enfants du séisme). L'enfant public appartient à tous, et tous peuvent (doivent) donner leur avis et ne pas faire confiance aux famille adoptives (qui sont toutes pathologiques comme chacun sait).

Cette semaine lâchez vous :

Allez demander à une famille d'africains, en montrant le petit dernier : "C'est quelle race ?".

Allez demander à un couple avec un bébé de 6 mois : "C'est bien ce que vous avez fait !" sous entendu il y a 15 mois.

Allez dire à une famille d'asiatiques, en montrant le petit dernier : "Il vient d'où ?".

Allez dire aux parents d'un enfant habillé à la mode : "Il a coûté combien ?".

Et surtout, n'oubliez de faire toutes ses demandes à haute voix en étant sûr que l'enfant entende bien !

Je n'ai pas eu trop droit (ou presque pas) à ce type de réflexions dans ma vie privée, mais vous êtes tellement nombreux à me l'avoir rapporté... que ce que je vois, plus qu'une souffrance c'est un ras le bol... et cela me pousse à poursuivre mon principal combat une meilleure acceptation de l'adoption dans notre société !

Le dimanche 25 novembre, je serai chez les copains ! Le vendredi 30 novembre, je serai chez les Verts !

Je vous  l'ai déjà dit, je suis à chaque fois étonné, enthousiasmé, ému... et d'autres termes dithyrambiques commençant par e, chaque fois que je suis invité dans un département par les gens d'EFA.

Cela prend du temps, cela fatigue, cela me prive de ma famille (parfois je l'emmène) mais les échanges sont toujours intéressants et je suis épaté (encore un mot en e) par le dévouement et l'altruisme des organisateurs.

Beaucoup sont devenus des amis, dans mon département natal, dans l'Hérault, le Limousin, le Centre, le Nord, l'Alsace... et je crois toutes les régions de France, je peux vous citer les 22 mais ça ferait trop... quoique je crois n'être jamais aller parler pour EFA en Corse, Picardie, Aquitaine, Poitou-Charente et Midi-Pyrénées qui manquent à ma collection.



Mais dans le 77, département le plus jeune de France (si je ne m'abuse) les amitiés courrent sur les "générations".
Il y a d'abord un sacré personnage Monique, en cliquant sur son prénom, vous verrez combien notre première rencontre a pu m'effrayer. Monique est pour moi quelqu'un d'admirable par son expérience de longévité d'expérience et de dévouement à son association et plus encore aux petits adoptés qui en dépendent. Monique a su apsser la main, et mon interlocutrice de département de Mickey, Donald et les amis est sa "digne fille", Clarisse a su relever le flambeau et avec toute sa bande de jeunes c'est une belle histoire qui se continue.... je viens d'apprendre qu'elle n'est pas seule et qu'ils sont toute une petite bande à faire que cet EFA soit aussi bien, il y aurait (entre autres) : Annie, Christine, Blandine, Loïc, Nadine, Michèle, Isabelle, Lisette, Catherine, Aurélie, Xavier....

C'est donc avec joie que je ferai la conférence de leur journée d'automne le 25 novembre (et non le 30 comme initialement écrit) à Dammarie-les-Lys. Mais il y  aura d'autres choses dans cette journée.. si cela vous intéresse il faut s'inscrire là : contact@efa77.org



La première fois que je suis allé à Saint-Etienne c'était à Geoffroy-Guichard pour un match de.... rugby... non mais quand même vous ne m'imaginiez pas que j'étais allé voir du foot ? A l'ombre du grand stade sur un terrain de rugby, la valeureuse équipe de Médecine Lyon avait massacré une école d'ingénieurs stéphanois (fort sympathiques au demeurant), la deuxième fois c'était déjà pour EFA 42, et j'avais regretté d'être passé en coup de vent dans cette ville qui pour être jeune, industrielle a une réputation de gentillesse, qu'elle ne me semble pas galvauder ! En tout cas, j'avais trouvé les gens d'EFA "Qui c'est les plus forts évidemment c'est les verts" particulièrement accueillants. J'y retourne donc avec plaisir mais je regrette que  mon passage sera encore une fois ultra rapide (conférence le jour même à Paris dans un congrès international d'endocrino-pédiatrie sur la fameuse puberté des enfants adoptés, rassemblement familial le lendemain !). A défaut de durée, je vous promets une conférence de qualité "on va gagner ça s'est juré" !

Tout comme dans le 77, la conférence sera mon best-seller sur la santé et le bien-être des enfants adoptés (avant pendant et après). J'emprunte d'ailleurs cette image au site d'EFA 42 :



Pour en savoir plus c'est là.

A bientôt les Parigots de l'Est, à bientôt les Stéphanois... en attendant de faire la connaissance des parigots de l'Ouest, des savoyards, des bourguignons et des francs-comtois (et plus si affinité) dont les dates sont en train de se caler

lundi 5 novembre 2012

J'arrête la Consultation d'Adoption Outremer !

En effet la relève est assurée :




J'aurai dû vous garder cette photo que je viens de recevoir pour le premier avril... mais c'est dans trop longtemps !

Il est bien plus beau que moi, ou elle est bien plus belle que moi, car vous ne saurez rien sur ce beau bébé !
Il ou elle a une sacrée autorité pour examiner la gorge.
Et pour lui, ou pour elle, tout comme pour moi, dès que cela est possible, la consultation doit rester un moment de joie, de rire, d'échanges cordiaux.
Je lui laisse donc les clés de la CAO sans hésiter !

Bon.... je ne m'arrête pas encore.... mais pour ma retraite, si la consultation adoption existe encore, un ou une adoptée pouvez me remplacer ce serait une immense joie. 

Littérature par le doc

Je vous l'ai peut être déjà dit, mais pour moi, un art domine largement les autres la littérature, le cinéma est un amusement joyeux, la peinture est jolie, la musique est agréable mais la littérature c'est l'art.

J'ai profité d'une semaine de vacances (sans ordinateur) pour lire paisiblement quelques ouvrages, je vous en communique mes commentaires.... et vous pourrez voir que je suis un passionné ou obsédé (rayez la mauvaise formule de l'adoption).





De quoi ça parle : dans une petite ville du sud ouest de l'Angleterre, un conseiller municipal décède brutalement, de nombreuses manoeuvres plus ou moins sournoises se mettent en place pour lui trouver un successeur, ça a l'air de rien comme résumé... mais ça vous fait 700 pages le pavé !

Pourquoi j'ai aimé : Madame Joanne Kathleen Rowling, chevalier du British Empire, premier écrivain au monde ayant amassé en droits d'auteur plus d'un milliard de dollars (ou d'euros et même de livres) était attendue. Après avoir été la créatrice d'un mythe, peut être même DU MYTHE de la charnière entre les deuxième et le troisième millénaire, la question était de savoir si elle pourrait se débarrasser du personnage surenvahissant qu'est son petit sorcier binoclard.
Pour cet objectif, elle s'en tire plus que bien... Time magazine titrait la critique d'une place à prendre : Disanchanted. On peut être déçu si on s'attendait à retrouver un monde de sorcier, de sort.... il n'y a que des moldus dans ce livre. Si le caractère cruel de ce livre peut décevoir, on peut reconnaître à Madame Joanne Kathleen Rowling, chevalier du British Empire, premier écrivain au monde ayant amassé en droits d'auteur plus d'un milliard de dollars (ou d'euros et même de livres) de bien connaître le genre humain, de ne pas se bercer d'illusion sur les ambitions et la mesquinerie de beaucoup de moldus.
Personnellement ce qui m'a le plus plu, c'est d'abord l'humanité de Madame Joanne Kathleen Rowling, chevalier du British Empire, premier écrivain au monde ayant amassé en droits d'auteur plus d'un milliard de dollars (ou d'euros et même de livres), car à travers le personnage de Krystal (qui est sans doute la vraie héroïne du bouquin), adolescente irritante, horripilante (nous avons les mêmes qui hantent aussi les services de pédiatrie), on s'aperçoit au fil du bouquin que c'est Mozart qu'on assassine !
L'autre chose, qui m'a plu dans cet ouvrage de Madame Joanne Kathleen Rowling, chevalier du British Empire, premier écrivain au monde ayant amassé en droits d'auteur plus d'un milliard de dollars (ou d'euros et même de livres), c'est sa connaissance des ados... c'est déjà ce qui m'avait le plus plu chez Harry Potter .... on a tous croisé des Malefoy, des Neville Longdubat, des Hermione Granger. Dans une place à prendre, on a de la tendresse pour Krystal déjà évoquée, pour la très malheureuse Sukhvinder, même pour l'affreux Fats... et encore plus (pour ma part du moins) pour Arf.


Et l'adoption dans tout ça : le très méchant, très cruel, très sale gosse, Fats est adopté, mais Madame Joanne Kathleen Rowling, chevalier du British Empire, premier écrivain au monde ayant amassé en droits d'auteur plus d'un milliard de dollars (ou d'euros et même de livres) ne se sert pas de cet argument pour expliquer tous ses défauts.      




De quoi ça parle : dans les années 50, un soldat afro-américain (à l'époque on les appelait plutôt les negros) démobilisé de la guerre de Corée, rentre après bien des hésitations dans son village natal pour sauver sa petite soeur.

Pourquoi j'ai aimé : c'est un chef d'oeuvre, il faut s'y plonger, ne pas hésiter à relire, revenir en arrière, à s'accrocher... et s'il est toujours cruel de retomber dans l'Amérique ségrégationniste, c'est aussi toujours instructif et nous aide à garder les yeux ouverts... moins optimiste et plus dur que la Couleur des sentiments... ce livre rappelle que depuis l'élection de Barack O, le sujet est à la mode.
On ne se refait pas : j'ai beaucoup aimé l'histoire entre les deux enfants (qui se poursuit à l'âge adulte) et le grand frère dévoué pour sa petite soeur, quand les parents ne peuvent assumer.

Et l'adoption dans tout ça : pas grand chose, sauf la guerre de Corée, qui par l'arrivée massive de Gi's dans ce pays (le moins métissé au monde) a créé de nombreux petits métis, et par là même "lancer" l'adoption internationale... 








De quoi ça parle : une conversation fictive entre Napoléon (plutôt Bonaparte car il n'est alors que premier consul) et son deuxième consul, Cambacérés. Le premier prévoyant de devenir empereur interroge un de ces plus fidèles.


Pourquoi j'ai aimé : notre vieux play-boy, académicien en plus d'être charmant, extrêmement drôle et de jouer à l'acteur a toujours une plume agréable. Ce livre ne révolutionnera pas l'histoire de la littérature, mais le genre est original, et on passe un bon moment à lire ce petit bouquin.

Et l'adoption dans tout ça : rien si ce n'est la présence d'un personnage que j'ai récemment évoqué.
















Pendant ce temps Julien a été reçu à New-York au siège de l'ONU par Ban Ki-moon, vous pouvez constater ici le sérieux de leur entretien.

mardi 23 octobre 2012

Les facteurs de risque

Dans mes grandes manoeuvres actuelles pour prendre position sur l'adoption dans une famille homoparentale, et plus particulièrement dans mes grands efforts pour me rendre impopulaire. J'ai l'impression que j'ai surtout fait fort en parlant de l'adoption par des célibataires comme d'un facteur de risque.

Il semblerait qu'à mon tour je sois passé du côté obscur de la force. Alors que jusqu'à maintenant, je défendais les familles, j'étais le gentil, voilà que je serais devenu vilain !

J'étais considéré comme Solo-friendly pour inventer un thème à la mode, tant et si bien qu'une chaîne de télé avait pour projet lors d'un reportage télévisé sur les adoptions par des célibataires, de m'interviewer "parce que vous vous êtes celui qui est pour" et interviewer mon grand copain JJ Choulot " car lui, il est contre".... ma réponse franche avait dû la décevoir car je n'en ai jamais eu de nouvelles ! Tellement simple de dichotomiser.

Pourquoi ne serai-je plus gentil avec les adoptions célibataires :

Aurai-je un livre à paraître ? Que nenni dans l'immédiat (au grand dam de mon éditeur).
Ma consultation serait-elle en train de péricliter, et ce serait une vengeance vis à vis des vilains adopteurs qui me snoberaient ? Non point, elle périclite pas franchement, beaucoup moins que l'adoption internationale (sic), et je suis presque étonné de mes chiffres qui restent bons face à cette peau de chagrin... et de toutes façons quand plus personne aura besoin de moi, je ferai autre chose.

La solution c'est que .... je n'ai pas changé....
Vous pouvez trouver dans mon livre, dans pas mal de mes articles, dans presque toutes mes conférences, à de nombreuses reprises dans ce blog.... que je décris un certain nombre de situations familiales, de comportement parentaux comme à risque.
Les moments, où je l'ai le plus exprimé, c'est comme toujours en réaction, quand d'autres (qui avaient sans doute des livres à vendre) mettaient tous les torts sur le dos des enfants ! Le "vous êtes parfaits, c'est la faute à vos gniards qui ont des troubles de l'attachement" m'a toujours profondément irrité !



Face aux facteurs de risque : je vois trois comportements (cochez la bonne réponse de votre choix) :


1° solution : C'est à risque on interdit !



2° solution :




3° solution : on l'identifie, on en parle, on s'en occupe et on fait tout pour le diminuer.... c'est déjà ce que j'avais dit dans ce vieux billet : relire en particulier ce paragraphe :
"Toujours dans les facteurs de risque, je sais et l'expérience nous le montre que l'adoption en solo et l'adoption individuelle sont des facteurs de risque, mais je connais des "wagons" d'adoption en solo par démarche individuelle qui sont de pleines réussites. Aussi il est trop facile à mon avis d'interdire purement et simplement cela plutôt que de proposer des accompagnements pour que les choses se préparent et se passent mieux, accompagnement d'ailleurs tout aussi utile pour les familles non à risque qui ne sont pas épargnées par les problèmes ! "

PS 1 : Même si je suis très inquiet par l'adoption homoparentale, car là le facteur de risque me semble énorme.... je sais (et j'en ai rencontrées) des familles homo heureuses et qui semblaient tenir la route. Le gouvernement fera bien ce qu'il veut, mais nier le risque serait la pire chose à faire.

PS 2 : Une des adoptions les plus réussies que je connaisse accumule un maximum de facteur de risque (parents âgés, adoption humanitaire, enfant âgée, ayant beaucoup souffert, etc), l'accumulation des risques, l'excellente préparation de cette famille et de cette enfant font c'est sans doute pourquoi cette adoption est si réussie !

PS 3 : un truc qui m'énerve encore à propos des adoptions solo, dans les médias (comme celui qui m'a interviewé récemment par exemple), on a l'impression qu'il ne s'agit que d'adoptions homosexuelles dissimulées... m'énerve... une femme seule c'est pas possible, ça nous cache quéqu'chose M'dame Michu, n'est ce pas ?


Petit rajout secondaire car c'est vrai que de parler de ma grosse inquiétude du gros facteur qu'est à mon avis l'adoption homo, j'ai expliqué à nouveau ce qu'était des facteurs de risque et l'exemple des célibataires commence à être un peu stigmatisant.... Dieu (et les mamans célibataires dont je suis les enfants) savent pourtant quel est mon accueil vis à vis d'elles !
Allez pour me faire de nouveaux ennemis (mais non, je plaisante), parlons d'un autre facteur de risque très souvent mis en avant : l'âge avancé de certains adoptants.
Si on me demande l'adoption par des gens âgés est elle un facteur de risque, je réponds sans hésiter OUI, on pourra dire que je généralise, ou que je dis la vérité, les deux sont exacts.
Mais dans ma consultation quand je suis face à un couple âgé, je leur pose pas mal de questions pour moins généraliser et mieux cerner le problème :
1 - De quand date votre vie de couple ?
2 - De quand date votre désir d'enfant (dans le couple) ?
3 - Si celui-ci est long, j'essaie de savoir pourquoi, parfois il y a de "bonnes raisons" (familiales, professionnelles, etc...)
Si  les réponses aux deux premières questions donnent des longues durées, et s'il n'y pas de "bonne raison" à la question 3, le facteur de risque est très élevé, mais même dans ce cas, je garde l'espoir... et surtout l'envie d'aider cette famille....

C'est la rentrée

Ce jour, j'avais pris mon cartable neuf, mon stypen tout neuf, mon ardoise magique, mon cahier à grands carreaux et en route pour le ministère pour l'installation du Conseil Supérieur de l'Adoption.

Je ne vous raconterai rien sur le fond, car nous sommes tenus au devoir de réserve.... promis dans 30 ans, à la retraite, avec la prescription, je vous dirai tout et là ça va rigoler....

Juste un peu vous parler de la forme.

Et surtout mon grand choc... de découvrir.... que du haut de mes 47 ans, j'étais (avec Monsieur Muller, le représentant des pupilles) le plus ancien... ça me rajeunit pas ma bonne dame. Il y a aussi des gens que je connais et j'apprécie de plus en plus, comme Fanny Cohen-Herlem, Monsieur le Procureur Fichot, les responsables de l'adoption du Val d'Oise, de la Somme, du 77, du 78, etc.... les Racines Coréennes, j'en parle même pas.

Cette fois, en particulier, pleins de petits nouveaux.... les 4 politiques.... on y reviendra....

Mais aussi, une nouvelle présidente d'EFA "ma" 3°, Madame Parent qui m'avait fait parlé dans son département ( Haut Rhin) il y a quelques années.

Mais aussi, une nouvelle présidente du MACSF, "ma" 3°, et non cette fois la présidente est un président, et quoique parigot, son accent qui sent le rugby me fait penser qu'on va bien s'entendre !

Mais aussi, Monsieur Denechere, professeur d'histoire moderne à l'Université d'Angers.... vous connaissez ma passion de l'histoire, je suis content de voir arriver ce monsieur, dont j'avais bien aimé le bouquin.

Mais aussi des représentants des OAA, que je n'ai pas encore trop vu...

Dans les politiques, une nouvelle présidente : Madame Chapdelaine, députée, fraîchement élue de Rennes. Je ne la connaissais pas, j'avais imaginé qu'avec le changement de majorité ce serait l'expérimentée Madame Adam (encore une bretonne) qui hériterait de ce poste.... et bien non.... mais j'ai trouvé cette Madame Chapdelaine très sympa, avec un vrai désir de faire avancer les choses, et une vraie pensée pour les enfants d'abord.

Bien content le docteur c'est le 3° président que je croise dans cette institution que j'aime bien, j'espère avoir des liens amicaux avec elle comme pour les précédents. Il y a de vrais, bons politiques, qui pensent avant tout au bien commun, des plus faibles en particulier.... en dehors des appartenances politiques et des idéologies.







Allez, je ne peux pas m'en empêcher, pour Julien c'est aussi la rentrée, il m'a montré son film de vacances... au programme bronzette, boite de nuit, ascenceur, mais surtout équitation... désolé fiston, mais il te ressemble vraiment trop le mec de la danse du cheval.

Adoption homo, le psy qui dérange

C'est un article du Point du 18 octobre. Je n'arrivais pas à trouver un lien, et grand merci et bravo à Mulatu qui l'a trouvé, voici le lien.

C'est une longue interview de Pierre Lévy-Soussan.  Vous savez que depuis "Haïti", mes relations avec lui, se sont "quelque peu distendues".
Avant Haïti, nous nous entendions bien, étions très souvent d'accord. Certains amis-connaissant-bien-l'adoption qui ont lu son livre m'ont dit qu'il y avait dedans plein de choses vraies... mais je ne l'ai pas lu, et je crois que je ferai toujours un blocage dessus.

Je suis presque persuadé qu'avec PLS, la brouille sera éternelle. Je ne suis pas prêt d'oublier le risque qu'il a fait prendre aux enfants en faisant interrompre le rapatriement des petits haïtiens, pour une raison qui me reste incompréhensible. Et, si je ne lui ai plus parlé depuis, je me doute qu'il n'est pas prêt d'oublier la façon dont je l'ai éreinté, avec colère et parfois cruelle ironie.

Mais, voilà que je tombe sur cet article du Point.... et je ne peux que dire que je suis d'accord avec ses arguments.

Deux nuances tout de même :
- d'autres psys qui connaissent aussi bien l'adoption que lui, qui mettent bien les maisn dans le cambouis, en passant beaucoup de temps avec les enfants et lerus familles, disent la même chose... et on ne les entend pas (il faudra qu'il me dise comment il fait pour attirer les journalistes)... je pense à Fanny Cohen-Herlem, et cela enferme encore PLS dans son rôle de seul contre tous.
- dans l'article il est dit qu'il a fait stopper les procédures d'adoption que MAM avaient précipitées... ce n'est pas MAM, mais Kouchner.... quant à "précipitées" toujours pas d'accord mais on ne va pas relancer le débat d'il y a deux-trois ans.

samedi 20 octobre 2012

A lire ensemble

Trois billets d'un coup, sur le blog, sur le même sujet la place à laisser aux enfants (en particulier aux enfants adoptés)..... mais trois billets bien sectorisés pour faire la part des choses.

Le premier directement sur le sujet actuel de polémique.

Le deuxième sur la colère que j'éprouve devant le mépris de notre société par rapport à ses enfants.

Le troisième plus joyeux sur une grande nouvelle, avec un dernier lien, un peu farceur, mais c'est bon de rire.

Les adoptés y a qu'ça de vrai ! (les enfants d'abord 3° partie)





A mon avis, c'est une grande nouvelle dont on n'a pas assez parlé.... cela dérange toujours.

Pourtant, il y a quelques jours le Centre National des Adoptés a été créé. Vous trouverez en cliquant ici un article sur ce sujet du Huffington Post. Ils ont aussi un site tout neuf.

Et en cliquant ici, ici et , les sites des associations qui se sont regroupées pour créer le CONSEIL NATIONAL DES ADOPTES, mais c'est encore sur ce FAMEUX site qu'on en parle le mieux !

Ils en ont marre qu'on ne les entende pas, qu'on se serve du fameux intérêt supérieur de l'enfant pour faire avaler n'importe quoi.
Ils en ont marre, que (c'était il y a quelques années, j'espère que c'est du passé) les associations de parents les voient de haut, comme des enfants bien sympathiques, mais qui ne sont pas assez sérieux, voir comme des petits jeunes qui font se réunissent pour faire la fête....

Ce ne sont plus des enfants, mais ils ne sont pas si loin de leur enfance et cette enfance, ils ne l'ont pas oubliée.

Il est plus que temps de leur donner la parole aux adoptés, de les écouter avec respect et non condescendance, car comme je leur dis toujours, dans une formule un peu humoristique : "L'adoption, c'est vous qui la vivez, c'est nous qui en vivons !".

Les premiers que j'ai rencontré ce sont "les" Racines coréennes, à mes débuts au CSA, il y a 8-9 ans, c'étaient les seuls plus jeunes que moi, et j'ai des relations amicales avec tous leurs présidents : Hervé, Kim, David et maintenant Hélène, j'ai aussi rencontré Yolaine la "fondatrice", et pleins d'autres chevilles ouvrières : Anne-Lyse et beaucoup d'autres. Les seuls reproches que je leur faisait, c'est quand ils manquaient les réunions du CSA et que d'autres parlaient à leur place !
Ils ont été bien présents dans la Journée Elisabeth Rousseau, je les ai fait entendre au Congrès de la Société Française de Pédiatrie, Hélène m'a demandé ma collaboration pour la lettre ouverte-tribune dans Libé.
Je ne serai jamais leur porte-parole, ils n'en ont pas besoin, mais je suis heureux d'avoir été par moment leur mégaphone.

Pour mémoire, il y avait en ces temps ancestraux, comme représentant des adoptés : Racines coréennes et une mamie, qui avait été adoptée pendant la guerre de 39-40, qui avait écrit il y a de longues années son histoire dans un livre.... elle était complètement larguée, ne pigeait rien à rien, et surtout son histoire qu'elle généralisait sans excès était la sienne point à la ligne.

Les associations c'est des centaines, des milliers d'histoire, c'est aussi ce qui les rend fortes.

Ensuite, il y a eu, "les" Voix des Adoptés, que j'ai vu naître, grandir, ils ont "envahis" mon Attestation Universitaire" et cette invasion a été de celles que l'on souhaite, tant leur franchise, leur vérités et plus encore leurs expériences ont été riches pour les débats.

Ces deux associations se sont alliées (avec une 3° que je ne connaissais pas), attention, ne cherchons pas à les faire taire !

Et puis... il y a Julien.... mon fils, mon petit frère plutôt, au moins petit frère d'esprit, un peu mon fils aussi puisque son adorable 2° fille m'appelle "pépé". Il est membre de ces deux assoc, et un membre important.
J'ai été son directeur de thèse, mais l'élève dépasse largement le maître (normal, il avait quand même pris de l'avance lui l'adoption, il y baigne depuis les années 70). Son blog est un puits d'érudition.
L'autre jour, désespéré de ne pas trouver grand chose sur l'histoire de l'adoption en Russie, je lui envoie un mail, deux heures après : il me fournissait 4 références d'article. Ce mec est impressionnant !

On le demande de plus en plus pour parler et on fait bien !
Pour admirer sa performance lors de sa dernière conférence à l'AFA, cliquez ici, et vous comprendrez pourquoi les enquêtrices des services sociaux ne jurent plus que par lui.... et son jeu de jambe.

Les enfants d'abord... deuxième partie

Là, je peux vous dire, que sur beaucoup de mes derniers billets (sur l'adoption homosexuelle, mais aussi sur la grande loterie) beaucoup de vos commentaires m'ont mis en rogne, ou plus encore attristés. Relisez ces commentaires et voyez la place faite à l'enfant.
On lit notamment qu'il ne faut pas prendre sa parole trop au sérieux.... bien sûr, ils n'ont pas la même expérience de la vie que les adultes, leur capacité de raisonnement est moindre... mais eux aussi, ils souffrent et ils sont oubliés dans tellement de lois et de débats.

Je le répète qui a pensé aux enfants dans les débats sur le rythme scolaire.... quand on sait que le mieux serait de les laisser se reposer le mercredi et de les envoyer à l'école le samedi matin. Mais non ! On sait qu'un grand week-end est bien mieux pour les parents (moi aussi, j'avoue, je l'apprécie ce week-end de deux jours en famille), les enseignants et les professionnels du tourisme.

Qui a pensé aux enfants pour la garde alternée ? Qui pense aux enfants dans des familles explosées ?
On n'y peut souvent rien, et il vaut mieux que les parents se séparent plutôt que se déchirent, mais parler de nouvelles familles (tout nouveau = tout beau), c'est aussi nier la détresse des enfants.

La publicité Renault m'énerve, cette image que l'on nous donne des nouvelles familles idéales, séparées, recomposées, réinventées, vantées par beaucoup de politique et de journalistes m'horripilent. Oui, l'enfant sans père de telle vedette de la chansonnette est peut-être très heureux (tout au moins je l'espère)., oui les enfants de tels et tels politiques qui déménagent chaque semaine entre papa et maman, le vivent sans doute très bien (tout au moins je l'espère).
Mais qui entend la douleur de l'enfant ?

Vous pouvez ne pas être d'accord avec moi, mais ce que vous ne pouvez pas me reprocher c'est de ne pas passer de temps avec les enfants, de ne pas les écouter, de ne pas leur parler.
Je ne compte plus les enfants qui m'ont dit : "je veux que Papa revienne", "je veux que mes parents soient encore ensembles", "je ne veux pas aller chez Papa, car je n'ai pas de chambre chez lui", "chez Maman, maintenant, je dois partager ma chambre avec Lucie... et on ne s'entend pas"....
Je le répète la séparation était peur être la bien meilleure (la moins mauvaise) solution, mais à banaliser de telles situations familiales, on ne dit plus aux enfants " Papa et Maman ne s'aiment plus, ils n'arrivent plus à s'aimer, mais toi, ils t'aiment encore, tu comptes beaucoup pour eux"... et parfois on ne leur montre même plus combien ils comptent encore ! Ils sont petits, ils sont fragiles, ils ont besoin de mots, de gestes de preuves.
Sur la souffrance de l'enfant, je vous conseille le livre autobiographique de Frédéric Beigbeder : Un roman français, j'ai trouvé très juste le livre plein d'émotions de ce mec, que je considérais un peu comme foldingo.


Autre exemple du mépris de notre société pour les enfants.
Les deux dernières années, j'ai suivi un cours de santé publique de l'enfant, j'ai eu la chance d'écouter quelques grands noms.
Deux descriptions de faits m'ont profondément touché... le grand spécialiste (dont j'ai mangé le nom) de l'enfant et des nouvelles technologies nous a dit que s'il ne fallait pas avoir peur des média, de l'internet, un contrôle était nécessaire, et qu'il était dramatique de laisser l'enfant (ou l'adolescent) seul face à un écran. Sans le fliquer, contrôler tous les sites sur lesquels il va.... il faut laisser les télés et les ordis dans des lieux ouverts (salon, salles de jeux, etc...).
Quant à Maurice Berger, il nous a dit que si les parents passaient chaque jour au moins 20 minutes à jouer avec leur enfant à un jeu non excitant, les enfants .... et la société iraient beaucoup mieux.

On est fatigué quand on rentre du boulot, quand on s'est tapé le ménage, la cuisine, mais gardons le courage et un peu d'énergie pour vider les chambres de nos enfants des télés, des wii, et prenons sur nous de prendre quelques instants pour jouer au playmobil, au lego, ou faire un tour de vélo ou une partie de badminton.... et plus encore écoutons nos enfants et parlons leur !


Le doc JVM en colère, vieille rombière assumée.

Les enfants d'abord.... première partie

Le célèbre dessin de Caran d'Ache, que j'avais mis en illustration révèle que je n'avais que peu d'illusions sur la sérenité du débat. On essaie quand même !

Avant tout, je précise à nouveau et de manière très claire, que je ne nie en rien la souffrance, des homosexuels dans une société qui n'est pas bienveillante pour eux.

Des adolescents qui s'interrogent sur leur sexualité, j'en vois dans ma consultation d'endocrinologie pédiatrique... en dehors de quelques cas, le bilan hormonal ne sert à rien... mais il est toujours bon de passer du temps avec eux et de les soutenir, face à l'ostracisme dont ils souffrent.

Des homosexuels qui ont un mal d'enfant, et qui ont la capacité de rendre heureux des enfants, je sais qu'ils existent.... j'en ai même rencontré... mais je le demande si les revendications actuelles ont finalement un rapport avec cela.

Des adultes homosexuels, j'en reçois aussi, dans ma consultation (avant ou après adoption), et je comprends leur désir d'enfant. Je les rencontre soit parce qu'ils ont déjà adoptés, soit parce qu'ils envisagent de le faire... aucun d'entre eux ne peut dire que je les ai mal reçu.
Et, souvent, j'ai trouvé dans ces familles particulières, un désir de dialogue, un besoin d'informations, de conseils, une lucidité face aux risques que représentent cette filiation particulière qui m'ont rassurés....loin des débats où comme l'autre jour à la télé, quand je parlais de filiation à risque, on m'a taxé d'avoir de "vieux relents d'homophobie viscérale".... bien comme remarque pour alimenter un débat... on a les manipulations que l'on peut.... dans les années 1980, Moscou avait tenté de faire croire que Lech Walesa était homosexuel pour le discréditer.... j'ai aussi rencontré des familles catastrophiques.... mais dans des familles "standards"" aussi...

Dans beaucoup de familles homosexuelles que j'ai rencontrée, j'ai vu un désir d'enfant fort, et un respect de l'enfant, peu de militantisme...  par rapport aux débats, auxquels je participe et que j'entends.... je me demande de plus en plus si les "leaders" que l'on entend ont vraiment un désir d'enfant ?

Le désir idéologue entendu dans les débats m'effraie, l'égalité pour l'égalité nie finalement la différence et ne fait pas vraiment avancer le respect (je parle bien de respect et non de tolérance) que l'on doit aux familles homosexuelles. Une phrase très à la mode : "une fois cette loi votée, je serai heureux d'avoir le droit de ne pas me marier !", excusez-moi, mais dans le style ringard, il est interdit d'interdire, on fait pas mieux... et dans le style mépris pour cette institution que l'on réclame... difficile de faire mieux... "ce machin (le mariage) ne m'intérese pas.... mais je ne vois pas pourquoi on me l'interdit".

Un autre argument est RIDICULE (il n'est là que pour rassurer le bourgeois : ne vous inquiétez pas, on va leur faire un jolie loi qui ne servira à rien) et montre encore combien tout est fait pour que le fond de cette réforme ne soit pas discuté (et le fond de la réforme c'est l'enfant).
Cet argument mis en avant, vous l'avez compris : c'est le fait que très peu d'homosexuels pourront adopter. C'est vrai ! Quand on voit, combien il est dur au jour d'aujourd'hui d'adopter, on sait que les homos auront encore plus de mal que les autres. Aujourd'hui c'est vrai, mais demain ? Qui le sait de manière certaine ? Dire "de toutes façons, ils ne pourront pas adopter, laissons cette loi, sans discuter, de toutes façons, elle ne servira à rien", c'est non seulement ne pas voir plus loin que le bout de son nez, mais c'est aussi pour moi signe d'un grand mépris les homosexuels.... en acceptant de leur donner un jouet cassé.... sans réfléchir si à un moment ou un autre cet objet (une fois réparé) pourrait être dangereux.


Le plus grave de tout, dans ce débat reste peu de place de l'enfant, et des choses m'effraient. Par exemple, la banalisation de ce qu'on appelle la coparentalité, au risque de me faire traiter d'homophobe, il s'agit d'une instrumentalisation de l'enfant. Cette démarche est pourtant facile de "bricoler" un enfant entre un couple gay et un couple lesbien.... la plupart des familles homosexuelles ne le font pas par respect pour le futur enfant dont ils rêvent, cela est tout à fait respectable : un enfant, oui, mais pas à tout prix !
Alors quelles solutions ?

Il y a encore de vraies discussions à lancer, plutôt que de la précipitation.

Par exemple, il y a quelque chose que j'approuve complètement, c'est que des "adultes qui comptent" pour un enfant puissent recevoir de manière tout à fait officielle, un statut leur donnant des droits mais plus encore des devoirs vis à vis d'un enfant auprès duquel ils ont un attachement fort, mais pas de lien de filiation. Je pense beaucoup au beau-parent dans les familles homosexuelles, mais aussi dans les familles standards. Ce statut de "l'adulte qui compte" est à inventer, et les enfants, comme les familles hétéro ou homosexuelles, méritent un véritable débat, plutôt qu'une loi vite pondue, où la discussion est refusée, au nom du principe de l'égalité pour tous.... pour tous... mais pas forcément pour les enfants.

Personnellement je pense que la famille mérite mieux qu'une loi révolutionnaire et vite écrite.
Personnellement je pense que les homosexuels méritent mieux qu'une égalité de tolérance (la tolérance il y a des maisons pour cela disait Paul Claudel), mais un véritable respect de leur différence, sans forcément un égalitarisme béat (dont ils n'ont peut être pas envie).
Personnellement je pense surtout que les enfants méritent mieux que cela.

Attendez la 2° partie, elle parlera plus des enfants, de leur parole et de pourquoi vous m'avez mis en rogne.

jeudi 18 octobre 2012

Un petit tour par Iekaterinbourg, Irkoutsk, Perm et Saratov




Vous m'avez manqué.... je suis un peu show-man, et j'aime le contact avec une salle. J'aime bien faire rire, indigner, émouvoir, j'aime bien sentir les vibrations d'un public lors d'une conférence.... mardi soir, j'ai été gâté....pourtant je m'inquiétais un peu, pas très en forme, une après-midi déjà remplie de palabres, du mal à trouver la salle de la conférence (l'AGECA, rue de Charonne à Paris 11)... j'avais peur d'endormir le public.

Ajoutez à cela, un début retardé, car la conférence était retransmise à l'autre bout de la France, et la liaison avait du mal à se faire.... l'organisatrice (merci Bénédicte pour votre gentillesse, votre dynamisme et votre accueil) perturbée par ces retards, qui bafouille un peu ma présentation... ce qui m'a fait rire et a achevé de complètement me détendre.

Malgré cela, ou à cause de celà.... ou tout simplement parce que vous m'avez manqué, j'ai beaucoup aimé cette conférence.

Deux heures pour parler de l'histoire de l'adoption (sans oublier la Russie et ses besprinzorniki sur la photo), de la façon dont elle est vécue dans les différentes cultures et des conséquences de tout cela sur notre société actuelle.... et sa malveillance pour les adoptés.

Une heure de débat, par la suite, sur le sujet de la conférence, mais aussi sur la santé, les facteurs de risque... tiens le débat a été serein.... plus facile de se faire comprendre par la parole que  par les écrits...

Un public très agréable.... merci à vous les adhérents de l'APAER.... même si c'est épuisant... j'attends goulûment les prochaines conférences débats à Saint Etienne, dans le 78 (vers Dammarie les Lys, je crois), avant un retour dans la salle de l'AGECA pour l'APAERK..... ouais vous m'avez manqué !

jeudi 11 octobre 2012

Pourquoi, j'en ai parlé !




Je m'étais dit que je n'en parlerai pas .... surtout parce qu'il m'arrive de suivre des familles homoparentales, de les voir en consultations, avant ou après l'adoption, de les conseiller, de parler avec eux librement, d'évoquer en toute confiance les facteurs de risque. J'ai, sans doute, dû voir aussi d'autres familles homoparentales, mais qui n'ont osé m'en parler... c'est dommage, car j'ai toujours fait la distinction entre le cas individuel et le cas collectif, et aussi j'ai toujours essayé d'aider lors des situations installées.

Si je suis très (trop penseront certains) préoccupé, par certaines pratiques, conduites, et que je n'hésite pas à le dire, j'essaie d'être toujours accueillant avec chaque famille (le cas particulier), et de croire que même en accumulant de nombreux facteurs de risque, cela va quand même marcher.
Et puis, quand les enfants sont là, il faut bien s'en occuper, et penser à eux, à leur avenir, encore et toujours.

Un exemple : l'adoption sans agrément. Dans le cas collectif, je condamne cette pratique, je comprends la sévérité des autorités, ne serait-ce que pour défendre les familles, car en se lançant dans la recherche d'un enfant sans agrément, on est une vraie bonne cible pour toutes les sources d'adoption mafieuse. Quand je rencontre avant l'adoption des familles, dans cette situation (et qui peuvent être de bonne foi, et avoir été mal jugées), qui me demandent conseil, je leur recommandent tous les moyens légaux, et en particulier les recours gracieux. Je leur déconseille plus que fortement de se lancer dans l'aventure sans le fameux sésame. Mais, il m'est aussi arrivé de suivre des enfants qui ont été adoptés sans agrément. Dans ce cas, j'oublie tout jugement, et j'essaie d'aider au mieux cette famille dans son histoire, pour son avenir.
Fin de la parenthèse, voilà pourquoi "je ne voulais pas en parler", afin de ne pas laisser à penser que je fermais la porte de ma consultation aux familles homos.

Si j'en ai parlé c'est à cause de deux "petites adoptées". L'enfant d'abord et toujours, et si je ne veux pas prendre la place des adoptés, je veux bien être leur mégaphone.

Ces deux petites adoptées :
- c'est d'abord cette petite pré-ado, l'histoire est dans l'article du Parisien Libéré, et je vous en ai déjà parlé ici.. Cette petite fille m'a donné une bonne leçon d'humilité. On croit toujours qu'ils n'écoutent pas les infos, que cela leur passe au-dessus, qu'ils s'en fichant.... et bien non. Depuis, d'autres enfants et adolescents adoptés m'ont aussi exprimé leur "chance" de ne pas avoir des parents homosexuels.
- j'étais encore sous le coup de ces apostrophes, quand j'ai été contacté par une autre petite adoptée (quand même beaucoup plus grande), Hélène Charbonnier, qui me faisait part de son désarroi par rapport à l'oubli des adoptés, et l'oubli du CSA.
Nous avons donc pondu notre lettre ouverte, et quand on ouvre le débat, on tombe dedans.

On n'a pas le droit d'oublier de donner la parole aux adoptés. Et face à l'adoption, ce sont nous, les non-adoptés, qui sommes tous petits.

On n'a pas le droit non plus d'oublier que jusqu'à ce jour, l'adoption (par l'agrément et d'autres textes législatifs) est une des rares lois qui donnent la priorité à l'enfant par rapport à l'adulte.
Parce que vous m'excuserez, mais dans une loi qui institutionnalise la garde alternée, je me demande où il est passé le fameux intérêt supérieur de l'enfant. Et dans les discussions sur le rythme scolaire, là on n'en parle même pas.... l'essentiel étant de ne pas toucher au week-end, si utile pour les parents, les enseignants et les professionnels du tourisme !

A venir un article sur la création du CNA.... voilà une initiative qu'elle est belle !

mardi 9 octobre 2012

Lettre ouverte à Madame la Garde des Sceaux et à Madame la Ministre déléguée à la Famille,


Mesdames,

Présidente de l’association Racines coréennes, et Pédiatre, responsable de la principale consultation d’accueil des enfants adoptés de France, nous nous permettons de vous interpeller respectueusement pour manifester notre souhait que, dans le débat actuel sur l’adoption par les couples de même sexe, l’enfant soit replacé au centre des débats. En théorie, et dans les paroles de chacun, il est proclamé que l’adoption a pour but de trouver une famille à un enfant et non le contraire. Nous nous demandons quelle est la place donnée à l’enfant adopté dans les débats actuels. Entre un désir d’égalité entre les couples, quelle que soit leur composition, et les réactions émises par des mouvements philosophiques, politiques, ou religieux, que fait-on de l’adopté ? Qui s’interroge sur la « famille » ou la parentalité se doit de cheminer pour mieux connaître ou comprendre la personne adoptée.

Représentant les adoptés adultes, ou suivant chaque jour en consultation des enfants et adolescents adoptés, nous savons qu’il n’est pas toujours facile en France, dans une école ou dans la rue, d’être le seul à avoir « cette » couleur de peau, d’être le seul à avoir « cette » histoire précédant l’arrivée en France, faite de séparations et de chamboulements. La loi peut-elle rajouter une nouvelle différence sans concertation aucune des experts de l’adoption, sans évoquer l’avenir des adoptés en recueillant leurs ressentis ?

A ce jour, trop peu d’études fiables renseignent sur le devenir des enfants adoptés en France et sur le devenir des enfants élevés dans des familles homosexuelles. Nous savons déjà que les adoptions internationales réalisées par des célibataires, des couples âgés, des couples plus fragiles ou plus exaltés sont autant de facteurs de risque. Nous pensons que l’adoption par des couples de même sexe est un facteur de risque. Nous aimerions pouvoir en parler, sans polémique, en toute objectivité, et nourrir l’échange d’un diagnostic à jour sur l’adoption nationale et internationale.

Le fort désir d’enfant, s’il est essentiel pour dépasser les obstacles de l’adoption et donner amour et protection à son enfant, ne suffit pas toujours.


Nous avons aussi été surpris de voir combien l’adoption et ses problèmes sont actuellement occultés. Pour être très polémique, pour interroger sur les fondements de la famille, ce débat n’a finalement qu’une faible importance dans le quotidien des familles adoptives, des personnes adoptées, et de la plupart des postulants à l’adoption internationale. La diminution de l’adoption internationale a pour conséquence de voir arriver des enfants plus âgés, ayant vécu plus de situations difficiles, en moins bonne santé, en fratrie, ce qui, plus que jamais, nécessite une meilleure préparation des professionnels, des futures familles adoptives, et un accueil adapté à leur arrivée.

Le principe d’accompagnement post-adoption ne parvient pas à s’imposer. Les consultations d’adoption qui sont, pour les pays d’origine, le gage d’une qualité de l’adoption en France, ne bénéficient toujours d’aucune aide, d’aucune reconnaissance officielle alors que, malgré la chute du nombre d’adoptions, de plus en plus de familles et d’adoptés veulent faire appel à leurs compétences avant ou après l’adoption.


Enfin, nous sommes tous deux membres du Conseil Supérieur de l’Adoption (CSA). Cette instance, constituée d’experts, des différents intervenants et acteurs de l’adoption, et représentant le peuple par le biais de ses élus, semble en sommeil. Malgré les nombreux soucis et débats évoqués par l’adoption, cela fait trop longtemps qu’il n’a pas été réuni. Alors que le rapport Colombani déclarait la nécessité de lui donner une meilleure écoute, il a été constamment oublié ces dernières années.

En 2007, la condamnation de l’Arche de Zoé, unanime et sans ambiguïté par le CSA n’a pas été diffusée.

Fin 2009, lors d’une réunion consacrée aux différences entre les modes d’adoption plénière et simple, le CSA concluait que l’adoption plénière était la forme la mieux adaptée à l’adoption internationale, en terme d’obtention de la nationalité et de sécurité pour l’enfant qui arrive. Depuis, les tribunaux n’ont jamais autant délivré d’adoptions simples.

En outre, d’autres débats, comme l’adoption individuelle, son évolution, son encadrement, restent toujours en chantier.

En janvier 2010 a eu lieu le tremblement de terre en Haïti, qui fut un séisme pour ce pays mais aussi pour le monde de l’adoption. Des mesures allant à l’encontre de l’intérêt supérieur de l’adopté ont été prises alors que le CSA n’était pas convoqué.

Au Conseil Supérieur de l’Adoption, il y a des adoptés, des familles adoptives, des psychologues et travailleurs sociaux des Départements, ainsi que des soignants. Tous connaissent l’adoption, et plus encore, les enfants qui ont été adoptés et qui sont aujourd’hui vos concitoyens.

Il serait dommage de l’oublier encore dans les débats actuels.

Il serait dommage également de mettre le CSA au travail trop tardivement ou pour le principe.

Recevez Mesdames, l’expression de nos salutations les plus respectueuses.




Hélène Charbonnier, Présidente de Racines coréennes, Membre du Conseil Supérieur

de l’Adoption

Jean-Vital de Monléon, Pédiatre, Anthropologue, Membre du Conseil Supérieur de

l’Adoption

vendredi 5 octobre 2012

Qui se préoccupe de l'enfant adopté ?

On l'a attendu longtemps, le voilà, dans sa version article, je vous le communiquerai bientôt dans sa forme initiale qui est une lettre ouverte, masi j'attends que les destinataires l'aient reçue.

Cliquez vite ici..

Je suis très fier de ce pavé dans la mare, encore plus de l'avoir écrit avec une association d'adoptés.... Racines Coréennes et la Voix des Adoptés resteront toujours mes associations favorites

jeudi 4 octobre 2012

Le doc en tournée




Toute cette année, j'ai un peu manqué de temps, nous n'avions pas de chef de clinique, et j'ai dû mettre la main à la pâte pour m'occuper des "petits bourguignons" dans notre service de nourrissons !

J'ai eu beaucoup de demande de conférences, et j'ai donc demandé de la patience... et j'ai pris des rendez-vous pour cette fin d'année, quand la chef de clinique toute neuve sera là.... j'en ai peut être pris un peu trop des rendez-vous, donc si vous voulez m'écouter, voici la liste :

Le 17 octobre à Paris, une conférence pour l'APAER, et sa sympathique présidente Katia (elle n'était que vice-présidente lors de notre première rencontre, elle a grandit) mais sur un thème qui intéresse tout le monde : L'histoire de l'adoption et le regard de la société sur l'adoption. Pour plus de renseignements c'est là.

Le 25 novembre au matin, là aussi c'est chez des vieux amis (Clarisse et toute son équipe.... et Monique, la plus expérimentée des expérimentés), les formidables d'EFA 77. Pour plus de renseignements c'est là.

Le 30 novembre, c'est encore en terrain amical que je me rends pour retrouver les stéphanois d'EFA 42. Je n'arrive pas à ouvrir leur site, mais on parle de moi ici, dans la rubrique Sorties-Spectacles. Le thème sera la santé et le bine-être.

Enfin le 13 décembre, c'est vers une association, que je n'ai jusqu'alors que croisée, que je vais : l'Apaerk, là encore à Paris et sur le thème de la santé. Pour les renseignements,il faut leur écrire ici : contact@apaerk.org. Comme la conférence de l'APAER, celle de l'APAERK aura lieu dans les locaux de l'AGECA, rue Charonne.


Rajoutez à cela autant de conférences pour les professionnels.

Et à venir en 2013, de tous nouveaux EFA pour moi : 26+07, 73, 78, etc, etc

mercredi 3 octobre 2012

L'adoption, la roue de la fortune : même combat ?




Ce qu'il y a de bien dans la Consultation Adoption Outremer, c'est que je n'ai jamais fini d'apprendre des choses, et ces dernières semaines, deux exemples m'ont mis face à une pensée, un ressenti, une inquiètude que peuvent avoir certains enfants adoptés. Chose que mes petits patients et mes grands amis adoptés ne m'avaient jamais évoquée.


La première histoire est celle d'une grande fille, une ado un peu (beaucoup) rebelle, je la vois seule, le courant passe bien, elle se confie pas mal... je la titille sur les plus ou moins "grands" sujets que je vérifie toujours :
- La quête des origines : pas son problème
- Son pays d'origine : pareil
- Le racisme : elle n'en souffre pas
- Le regard sur l'adoption, la façon dont elle en parle avec ses copines : sereinement
- Ses relations, son attachement à sa maman : "je l'aime bien, c'est ma mère, mais une minute après, c'était à une autre qu'on me proposait"


Le deuxième exemple m'a été exprimé par plusieurs enfants entre 12 et 16 ans, l'âge où on découvre pleins de choses, où on entend (parfois même, on écoute) les infos. Et le débat sur l'adoption par les homosexuels, ils l'écoutent aussi. Contrairement à ce que croient toutes les Madames Michu qui vous apostrophent dans la rue, pour savoir "c'est quel race ?" "combien il vous a coûté ? " "et sa VRAIE mère l'était pas trop triste", la plupart des enfant adopté ne sont pas sourds !
Donc des enfants (des pré-ados plutôt) m'ont récemment demandé si "c'est vrai qu'un enfant il pourra être adopté par un couple avec deux monsieurs ou deux madames ?". Et quand je leur ai répondu par l'affirmative, plusieurs m'ont répondu : "oh, ben j'ai eu de la chance, moi alors !"

Cela fait réfléchir !
On aura l'occasion de débattre sur l'adoption homosexuelle quand le journal qui a promis de faire paraître notre lettre ouverte va enfin la sortir...

On se limite pour l'instant au ressenti des enfants par rapport à ce côté loterie qu'a pu être leur adoption.

Aucun enfant ne me l'avait clairement exprimé auparavant, même si pour certains ados, leurs parents étaient des "vieux cons", "qu'ils sont chiants" et autres gentillesses, voir même qu'on aimerait bien s'en débarrasser, ils ne m'ont jamais exprimé ce côté loterie qui pouvait nous faire tomber selon la chance du moment sur Madona ou la belle-soeur-de-la-concierge-à-Madame-Michu (je dis bien à-Madame-Michu et non pas de-Madame-Michu)... quoique dans ces deux cas, c'est peut être pas ce dont on rêve le plus !

Jusqu'à ces quelques cas, les enfants me parlant de leur famille adoptive ne trouvait pas de caractère hasardeux dans celle-ci. Même, quand je diagnostiquais ce que j'appelle une erreur de cigogne, les enfants se voyaient dans leur famille comme un signe du destin.... ce n'est malheureusement pas toujours le cas de certains parents, j'ai entendu des "si c'était pour c'lui-là, on n'aurait pas dû adopter !" exprimé clairement ou de manière sub-liminale.

Dans le premier exemple, si cela m'a un peu stupéfait, j'ai vu une réflexion de la part d'une "gamine" particulièrement intelligente, ... et une certaine vérité, car elle a été adoptée dans un pays et à une époque, où les adoptions étaient particulièrement fréquentes... elle avait trouvé ça peut-être pour ennuyer sa mère, à qui elle était très attachée malgré tout.. et je n'ai pas trop d'inquiétudes qu'après les soubresauts de l'adolescence, ces deux-là se retrouvent vite et bien.

Le deuxième exemple m'a encore plus surpris, car ce sont plusieurs enfants qui me l'ont exprimé. Et, ce débat actuel, dans lequel les enfants n'ont pas la parole.... où d'un côté comme de l'autre des gens se déchirent sans trop penser à eux.... certains enfants le ressentent comme étant un peu des cobayes.... comme s'ils n'étaient pas de vrais enfants....

Pourtant on nous martèle sans arrêt des grandes théories à propos de l'intérêt supérieur de l'enfant, et comme quoi, l'adoption serait faite pour donner une famille à un enfant et non le contraire .... ah bon ?

Quelle est la capitale de l'Ethiopie ?

Parfois je relis mes courriers dictés, un peu trop vite, et il peut m'arriver de laisser passer des coquilles.

Là j'en ai évité une particulièrement belle !

C'est pas la faute de la secrétaire, elle est toute nouvelle, et je n'articule pas, de plus elle m'a mis de bonne humeur pour la fin de journée !

Dans un courrier, j'avais (cru) dicté : "ces deux enfants sont arrivés d'Ethiopie.... ils ont passés environ un an, dans un petit orphelinat que je connais bien de réputation ( bonne) situé dans la capitale de ce pays, ....."

Et après la virgule le nom de cette capitale, vous attendiez quoi, vous ?



Parce que ce qui était écrit, c'était : Luxeuil les Bains !!!



Bon c'est vrai quand on voit les photos on peut confondre !


dimanche 30 septembre 2012

Allaiter son enfant adopté



Encore un sujet, qui ne va peut-être pas faire que des heureux(ses), mais parler des choses est mieux que les ignorer.

Cela fait longtemps que des mamans ou futures mamans me demandent d'écrire un billet sur ce sujet, et en particulier d'avoir des conseils pour savoir comment faire. Je serai une des personnes pourtant indiquées, pour disseerter sur cela. Avant de m'occuper de l'adoption, mon terrain de recherche anthropologique était le choix du mode d'allaitement en fonction de la culture. j'avais écrit dans les Archives de Pédiatrie, un article qui avait fait parler de lui : Allaitement maternel et Culture, que je pourrai d'ailleurs mettre dans le blog, s'il vous intéresse. Je n'ai jamais donné de conseils pour allaiter son enfant adopté, et voilà pourquoi.

Comme au moins 99% des pédiatres, je suis un farouche partisan de l'aillaitement maternel. Tout d'abord, pour des raisons que l'on pourrait qualifier de biochimiques. Comme me l'expliquait un des mes patrons lorsque j'étais interne, quand on voit la composition du lait de femme et du lait artificiel : il y a pas photo. Même si le lait artificiel est de très bonne qualité, même s'il s'améliore sans cesse, il lui manque encore beaucoup de composants pour valoir le lait des mamans.

Se posent cependant quelques questions :
1- Le jeu en vaut-il la chandelle sur le plan nutritionnel ?
2- Le jeu en vaut-il la chandelle sur le plan affectif ?
3- La question subsidiaire que je vous laisse trouver, qui est l'enfant adopté qui se fait allaiter sur e tableau ci-dessus ?

1- Le jeu en vaut-il la chandelle sur le plan nutritionnel ?
Comme beaucoup, je trouve que pas mal de familles manquent de préparation avant l'arrivée, de soutien après. Les mamans toutes neuves avec leur petit adopté risquent déjà d'être un peu submergées... faut il rajouter des injections (des piqûres dans les fesses) pour produire du lait.... des longues séances pour stimuler la lactation devant un tire-lait.... affamer son bébé en le faisant lui aussi tirer sur le sein.
De plus, peu d'enfants adoptés arrivent avant 6 mois, période où le lait des mamans est le plus utile, et dans nos pays riches, l'allaitement dit artificiel reste une alternative tout à fait correcte.
Donc pour moi, et c'est mon avis personnel, en pesant le pour et le contre, il est inapproprié, de se lancer dans une telle aventure.

2- Le jeu en vaut-il la chandelle sur le plan affectif ?
Au cas, où vous ne l'auriez pas remarqué, je suis un homme, un bête sujet de sexe masculin... et tout ceux qui me connaissent savent que même de nuit, de loin, sous le brouillard, on en peut pas me confondre avec une dame... et on ne me répond jamais "madame" au téléphone. Donc, je ne sais pas ce qu'on ressent quand on donne le sein. Mais des biberons, j'en ai donné beaucoup, dès mon plus jeune âge, à des petits cousins, des neveux, dans mon boulot cela a pu m'arriver aussi.... et surtout j'ai donné le biberon à mes enfants .... et je peux vous dire que même, complètement "cassé" à 4h du mat', pour le 3° biberon de la nuit, même s'il y a le biberon, qui ferait une barrière entre le papa et le bébé, c'est un instant toujours magique, riche en regards, en communication, et dès qu'ils sont un peu plus grands, que les petites mains sont (un peu) plus agiles, et qu'ils vous arrachent le nez, on vous griffent les lèvres, tout en tétouillant leur lait 2° âge.... c'est aussi un échange magique !

samedi 29 septembre 2012

Adoption, bénévolat, éthique, etc.... 4° partie

Merci à Carole et Murielle de m'avoir fait parvenir leur point de vue, je suis heureux de l'avoir publié, pour que le débat soit complet, mais j'aimerai vraiment si on parle encore de ce sujet, qu'on l'élargisse car cela ne sert à rien de tourner en rond !
Je les remercie aussi d'avoir clarifié leur page de présentation, elle me chagrine beaucoup moins maintenant.

J'ai donné mon avis de pro (ou de faux bénévole comme dit Bernardo) disant que ce que j'ai appelé "retour d'ascenceur" ne me choque pas de la part de bénévoles. Bernard a donné son avis de bénévole, Carole et Murielle le leur... je pense que nous sommes tous d'accord que la réponse sur leur utilité nous sera donné dans le futur....

On peut ne pas être d'accord avec leur projet, être simple observateur ou être demandeur de leurs services, mais les lynchages je n'en veux pas ici.... à la rigueur pour l'Arche de Zoé, mais ce serait leur faire trop d'honneur !

Tiens, si je voulais relire en détail le billet de Bernardo, je serai très fâché avec lui car il parle deux fois de "mes copains" : les "pour de vrai" de RC et la VdA, et les "pour de rire" de l'AdZ. Sacré amalgame !

Donc à partir de maintenant, je ne souhaite que des discussions de réflexions d'ordre général sur le bénévolat, ce qui le motive (sujet intéressant mais aussi glissant), et on peut éventuellement parler des pros qui en profitent (en France, ou ailleurs ou dans les pays d'origine).

Pour mon opinion de vrai-faux bénévole, je suis complètement d'accord avec Bernardo pour dire que le sourire d'un enfant, c'est quand même un sacré salaire. Personnellement c'est ça qui me fait continuer, bien plus que de voir mon nom sur des livres ou des articles, ou de recevoir mon poids en tomme de Savoie  à la fin de mes conférences (là les dirigeants d'EFA 73, qui m'invitent à venir parler au printemps sont en train de verdir, ils n'avaient pas prévu ce petit détail ;-)  ).

Et, il y a encore mieux comme rétribution. Quelques uns de mes anciens patients, devenus de jeunes adultes, m'ont parfois dit ou écrit des petites phrases, pour me remercier de l'aide que j'ai pu leur apporter à passer un cap pendant la "guerre", pendant des périodes difficiles à l'adolescence ou à d'autres moments. Et, là, je peux vous dire qu'après ça et bien vous êtes SEREIN, et toutes les bassesses de ce monde, vous les oubliez bien vite. Et, si on n'oublie pas tous ceux que malgré vos efforts, vous n'avez pu aider, cela vous sauve du découragement.

Adoption, bénévolat, éthique, etc.... 3° partie, la position d’Adoption Conseil

Nous avons lu avec intérêt le billet de Bernard.

Si nous sommes 100% d’accord avec la première partie de sa réflexion et son analyse, vous ne serez pas surpris que nous soyons consternés par son analyse nous concernant.

En premier lieu si nous avons décidé de créer Adoption Conseil c’est que nous étions sans doute un peu lasses de voir la situation se dégrader au fil des ans et que personne chez les intervenants de l’adoption ne se remette en question. Quelques exemples : les CG qui poussent encore les adoptants à demander des agréments pour des bébés roses en bonne santé de moins d’un an sans tenir compte des réalités de l’adoption internationale qui est en pleine mutation (oui, oui ça existe encore), le gouvernement qui traîne les pieds à agréer d’autres OAA pour les pays qui ferment à l’adoption individuelle, l’AFA qui a des résultats médiocres, etc, etc….

A cela s’ajoute la difficulté à trouver de la relève dans certaines APPO, le fait qu’elles soient peu ou pas entendues par nos gouvernants et tout un tas de choses structurelles qui au bout de 10 ans de bénévolat commence à peser.

Ceci étant posé nous allons essayer de répondre point par point à l’analyse de Bernard.

Concernant le mailing publicitaire, vous avez la bonne explication que nous avons donnée à tous nous l’ayant demandé. Il ne s’agissait pas de démarchage pur et dur mais d’une newsletter annonçant notre naissance ; dans notre domaine nous ne l’acceptons pas mais venant de Darty ou Carrefour on ne trouve rien à redire…. Nous nous en sommes expliqués en date du 11 août dans un post sur notre page Facebook qui a été vu par 321 personnes. Et nous avons constamment l’impression qu’au lieu de parler de vrais sujets, nous traînerons ce boulet pour mal de temps. Nous assumons pleinement cette erreur, avons fait nos excuses publiquement et en privé et ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est le reste de votre billet.

Revenons donc à l’explication de texte :

- « Faire payer des activités que d’autres délivrent gratuitement » : nous répondrons simplement : mes amies me conseillent gratuitement sur mon look pourtant les coachs en relooking existent ; je suis inscrite à une association sportive pourtant les coachs sportifs existent ; pour maigrir internet foisonne de conseils pourtant je vais payer un diététicien…. Alors n’est-ce pas seulement le domaine de l’adoption qui vous titille ?

- Pour ce qui est « d’utiliser ce que nous avons glané dans nos activités associatives » : oui et c’est ce qu’on appelle dans le domaine professionnel et dans un CV, l’expérience (est-ce un gros mot ?). Quant à la récupération d’infos, en général c’est dans le sens inverse que ça se produit : tant pour les APPO que pour nous, ce sont les infos que nous avons (par les pays, l’Etat, l’expérience…) que nous transmettons auprès des gens et non l’inverse.



- Parlons de « l’exploitation de la fragilité des postulants ». Ou avez-vous lu qu’avec Adoption Conseil « ça irait plus vite » ?

Nous ne promettrons jamais ce que nous ne pouvons tenir parce que nous sommes parents adoptants nous-même et nous ne savons que trop les dégâts psychologiques que cela peut provoquer. Par contre, nous éviterons peut-être que des adoptants se retrouvent avec des agréments qui ne leur serviront à rien, ou des adoptants qui une fois l’agrément en poche ne seront pas plus avancés.

- Sur le sujet de se tenir au courant des procédures et des changements, cela s’appelle de la veille et nous y passons beaucoup de temps. Et comme personne ne peut tout savoir sur tout, s’il nous arrive de ne pas avoir la réponse, nous irons à l’information pour apporter une réponse fiable.

- Passons au sujet sensible de la rémunération et de l’obligation de résultat. Vous trouvez que notre site est un peu pauvre (rassurez-vous il va s’étoffer nous y travaillons) et pourtant vous n’avez pas lu toutes nos pages dont une à laquelle nous tenons particulièrement et qui s’appelle « Charte » ??!! Nous sommes déçues ! Là nous risquons d’être un peu plus critiques avec vous surtout quand des mots comme « fabriquer des enfants adoptables » ou « Arche de Zoé » font leur apparition dans un texte qui somme toute pouvait amener à un dialogue constructif. Nous nous sentons heurtées même si vous osez espérer que Adoption Conseil n’est pas comparable à ces officines et nous pensons que vous auriez pu vous abstenir de ces comparaisons peu flatteuses. Alors SVP, lisez vite notre charte pour voir sur l’obligation de résultat…. Et le sujet sera définitivement clos pour nous.

Mais ne vous inquiétez pas, nous avons aussi été attaqués parce que justement nous ne nousdonnions pas d’obligation de résultat. Comment ! Une société qui vend ses conseils ne peut-elle s’engager à un résultat ! C’est scandaleux et de l’arnaque !

Pourtant nous ne vendons pas des cacahuètes, donc n’en déplaise à Moushette, non nous ne nous sommes pas fixé de CA à rentrer coûte que coûte, de marge, de résultat, ou de business plan (nous avons fait le choix de garder nos emplois, d’avoir peu de charges afin de ne pas être absorbées par l’obligation de résultat). Et les yachts à St Trop, pas vraiment notre truc……peut-être toutes ces années de bénévolat qui reviennent à la surface.

- Oui nous nous entourons d’un réseau de professionnels parce que nous connaissons nos limites. Hors de questions pour nous de faire de la médecine, de la psychiatrie ou du droit. Alors oui nous avons une liste de noms connus mais notre valeur ajoutée est aussi de proposer des contacts de personnes spécialisées dans leur domaine comme des avocats (pas celle à laquelle vous pensez JVM), une personne spécialiste des troubles du sommeil ou des psychologues par exemple en dehors des COCA.

Pour conclure, nous nous interrogeons sur le fait de devoir mettre dos à dos bénévolat et professionnel. Nous pensons que nous pouvons être plutôt complémentaires. En France, c’est un sport national que d’opposer les gens : droite/gauche, privé/public, etc…

Si le système français à propos de l’adoption avait fait ses preuves, la société Adoption Conseil n’aurait sans doute jamais vu le jour.



Donc continuons à constater que les choses vont mal en France et continuons à constater que l’Italie et l’Espagne ont réussi à prendre le tournant de l’adoption internationale et ne faisons rien.

N’essayons et ne tentons rien et attendons de la part de nos gouvernants des solutions qui ne viendront pas. Est-ce cela qu’on appelle de l’assistanat ?

Nous n’avons nullement la prétention de changer le cours des choses mais si seulement nous pouvons aider alors ce sera pour nous suffisant. Car nous aurons tenté autre chose.

Carole Montanini et Murielle Mauduet

Société Adoption Conseil



vendredi 28 septembre 2012

Adoption, bénévolat, éthique, etc.... 2° partie, l'avis du bénévole

Ouche, que voila un long message qui appelle beaucoup de commentaires, car très riche en questionnements.


Puisque tu m’impliques, je vais t’expliquer ce qui me démange. Peut-être trouverais-je auprès de toi ou des autres internautes des techniques appropriées de grattage.



Tout d’abord, revenons sur le nombre des adoptions internationales. Sur un strict plan quantitatif, ce n’est pas en 5-6 ans qu’il s'est effondré de plus de moitié, c’est au cours des 2 dernières années. Néanmoins, les années précédentes, le nombre considérable des adoptions au Vietnam et en Haïti a constitué l’arbre cachant la forêt.

J’ajoute que les Espagnols et les Italiens qui n’adoptaient quasiment pas il y a seulement 10 ans nous ont clairement dépassés. C’est là le point fondamental. Plutôt que de se calfeutrer dans leurs certitudes, il serait peut-être grand temps que nos décideurs politiques et administratifs se penchent sur ce qui se fait ailleurs, et analysent pourquoi nos cousins latins réussissent là où nous échouons.

Peut-être sommes-nous arrivés à un moment où il faudrait, comme nos voisins, renforcer nos OAA, en les rendant totalement professionnels, avec un vrai cahier des charges, un vrai financement et des exigences plus strictes en matière de critères de sélection (notamment en ce qui concerne les discriminations sur des bases sociales, religieuses, etc.).



La nouvelle donne "qualitative" que tu décris (sur les plans de l’âge, de la santé, des histoires difficiles des enfants, etc.) est tout à fait évidente. Il ne faut pas se voiler la face. C’est précisément parce qu’ils ont compris cette évolution que les Italiens et les Espagnols adoptent plus que nous. Ce serait bien de faire entrer cela dans le crâne de tous les CG français qui continuent à refuser d’instruire des demandes d’agréments pour des enfants grands ou des fratries. A côté de cela, beaucoup de nos interlocuteurs colombiens nous disent que les parents français qui adoptent de tels enfants sont mal préparés. Au lieu de se draper dans une dignité effarouchée, il serait sans doute opportun que nos autorités essaient d’étudier ce phénomène. Il y a manifestement un vrai problème de formation, qui ne peut être résolu que lorsque toutes les parties prenantes auront pris conscience collectivement de ces bouleversements.



A tous ces problèmes nouveaux (allongement des délais – une situation qui ne semble malheureusement pas devoir s’améliorer dans le futur, « dictature de l’immédiateté », accroissement de l’individualisme au détriment de la solidarité créant une diminution catastrophique du militantisme, etc.), certaines APPO réagissent de façon parfois « étrange », signe peut-être de la mutation sociétale que nous vivons aujourd’hui.



Bon, la Société Adoption Conseil et le bénévolat maintenant

Plusieurs adhérents de l’APAEC, plusieurs amis d’autres associations (EFA comme APPO) m’ont demandé si je connaissais cette société. Je suis allé voir ce qu’il en était sur Internet. Comme beaucoup, j’ai été gêné par le manque de transparence de la page de présentation.



Je t’ai appelé agacé (la nuit était trop douce ce soir-là sur le golfe du Morbihan pour que je sois en colère) car, comme tu le signales toi-même, la présentation de cette société paraissait t’instrumentaliser, en utilisant la participation à ton AU (de même que le statut d’administrateur d’APPO et modérateur de fora adoption) comme un argument de vente. L’anonymat entourant le reste laissait penser que tu n’avais pas été informé ou que tu étais partie prenante. Qu’on ait été pilier, talon ou 3ème ligne comme moi ou seconde latte ou number eight comme toi (le coup du « recul », je te le ressortirai, tu peux compter sur moi ! Recul, mon œil !), on ne supporte pas ces gazelles de trois-quarts qui viennent quand ça commence à castagner, balancent une vieille godasse puis foutent le camp en laissant les gros s’arranger entre eux (quoique les trois-quarts d’aujourd’hui… bon, passons !). D’où mon courroux (coucou !) Tu m’as alors expliqué ce que tu expliques dans ton post. Dont acte. Je note également la réponse de Carole, s’engageant à corriger cette présentation. C’est d’ailleurs déjà fait !

« Leur faire la peau »… euh je n’ai pas vu la texture des peaux en question et je ne tape habituellement pas sur les dames, donc je ne puis valider tes termes.



Pour ce qui est de leur mailing publicitaire, j’ai entendu, comme toi, qu’elles avaient utilisé, – de façon tout à fait irrégulière -, les adresses électroniques des signataires d’une pétition qu’elles avaient initiée pour des raisons totalement étrangères à leur société. Je ne sais pas si cela est vrai, je n’ai aucune preuve absolue. Je note seulement que Carole et Murielle ont œuvré associativement sur la Russie. Or des postulants ayant des dossiers dans des pays très variés et très différents de la Russie (cf notamment ton blog) ont été contactés, bien souvent à leur grand étonnement (un peu comme ces sociétés de télé-marketing qui t’appellent à toute heure du jour pour te proposer des cuisines, des double-fenêtres ou des plans de retraite). En revanche, ceux avec lesquels j’en ai parlé et qui n’avaient pas signé la pétition n’ont rien reçu. Coïncidence peut-être.



Y a-t-il une place pour une telle société ? Ses services peuvent-ils être rémunérés ?



Je te cite « Je suis plein d'admiration devant tout le bénévolat dans l'adoption, les dirigeants d'EFA, des APPO, du MASF, des OAA, de mes copains de Racines Coréennes et de la Voix des Adoptés qui passent du temps, de l'énergie, qui se remplissent de stress juste par altruisme et méritent de grands coups de chapeau » Nous ne faisons pas cela pour recevoir des coups de chapeau (ni d’autres types de coups d’ailleurs). Nous le faisons parce que nous le voulons, nous aimons cela, cela nous motive et parce que c’est notre façon de remercier ceux qui nous ont aidés quand nous sommes entrés dans le cheminement vers nos enfants. La notion de chaîne de l’amitié. Pas toujours remerciés ? Certes. Mais le sourire d’un enfant vaut bien plus que tous les remerciements non reçus ! Et quoique tu en dises, tu en fais de même, grand couillon. C’est quoi ce blog ? C’est quoi ces conférences où tu viens bénévolement ? D’ailleurs, dans ton post, tu passes 5 paragraphes à nous expliquer que tu es bénévole. Jean-Vital, arrête de te faire passer pour une marchande de melons !



Ce qui me gêne dans la Société Adoption Conseil, c’est qu’ils vont faire payer des activités que d’autres délivrent gratuitement (ne nous trompons pas : l’adhésion à une association couvre essentiellement les frais administratifs, l’organisation des réunions, des pique-niques, etc., les excédents allant dans l’aide auprès des enfants défavorisés).



Ce qui me gêne dans la Société Adoption Conseil, c’est qu’ils vont utiliser à titre rétribué ce qu’ils ont obtenu gracieusement lors de leur participation aux APPO, dans les fora qu’ils ont animés, etc.

Certes, tout métier s’apprend et avant d’exercer une activité rémunérée quelconque, on étudie dans des écoles, des universités, des entreprises formatrices, etc. Mais les choses sont claires dès le départ. Tu entres en fac de médecine pour devenir médecin. Tu rames pendant 10 à 12 ans pour, à l’âge de 30-35 ans, commencer à connaître un retour sur cet investissement. Ceux qui enseignent (et sont payés pour cela) savent que toutes les données qu’ils t’apportent seront à terme utilisées dans un but lucratif.

Dans le cas de l’associatif, les membres actifs s’engagent à aider les autres sans espoir de rémunération (sinon peut-être un sourire, une poignée de mains, un bisou d’enfant, un engagement à leur tour des personnes qu’ils ont aidées). Ce qui me gêne dans la Société Adoption Conseil, c’est qu’ils vont utiliser ce qu’ils ont glané dans leurs activités associatives pour en faire une entreprise. Tu appelles ça un « renvoi d’ascenseur ». Pour moi, c’est une récupération intellectuellement discutable d’informations obtenues auprès de gens qui ne savaient pas que leur participation serait utilisée commercialement. Ce n’est donc pas loyal.



Ce qui me gêne dans la Société Adoption Conseil, c’est une certaine forme d’exploitation de la fragilité des postulants, prêts à écouter tout un chacun qui leur fera miroiter l’espoir souvent vain qu’ « avec nous, ça ira plus vite »



Ce qui me gêne dans la Société Adoption Conseil, c’est comment vont-ils se tenir au courant des changements de procédures ou de tendances dans tous les pays du monde. Comment donner du conseil sur du moyen ou du long terme, alors que parfois même le court terme est difficile à maîtriser.



Ce qui me fait peur dans la Société Adoption Conseil, c’est que la rémunération de leurs prestations soit associée à un risque d’obligation de résultat. Nous connaissons tous des officines qui se sont créées dans des pays d’origine pour « aider » les postulants à trouver des enfants ou pour « aider » des enfants à retrouver leurs origines. Quitte à « fabriquer » des enfants non adoptables (l’exemple le plus extrême étant tes copains de l’Arche de Zoé, mais il y a eu d’autres cas d’intermédiaires véreux) ou de fausses mères. Même si la Société Adoption Conseil n’est, je l’espère, pas comparable à ces officines, le risque de devoir obtenir des résultats existe. Et là, si ça ne marche pas comme prévu (ou comme les postulants l’ont entendu ou espéré), ce ne sera pas « ni merci, ni merde », mais les tribunaux…. Avec encore une fois des retombées sur les dysfonctionnements de l’adoption internationale.



Ce qui me gêne dans la Société Adoption Conseil, c’est qu’après l’adoption elle « s’entoure d’un réseau de professionnels spécialisés ». Ca veut dire quoi ? Qu’ils vont dresser une liste de professionnels de chaque région (Choulot, De Monléon, Cocas, Cohen Herlem, Lévy-Soussan, etc.) et la vendront à leurs clients ? Quelle valeur ajoutée par rapport aux APPO ou aux OAA ?



Que des professionnels se fassent grassement payer pour faire des conférences me gêne moins (ils ont trouvé une bonne martingale pour exploiter leur savoir – et c’est sans doute aux organisateurs desdites conférences de veiller au niveau convenable de rétribution) que des bénévoles qui profitent de tout ce qu’ils ont appris pour en tirer des bénéfices.



Voila. C’est en cela que cette entreprise à but lucratif me gêne. Je n’empêcherais toutefois personne de faire appel à elle. Je pense seulement qu’on peut encore obtenir (quasiment) gratuitement les mêmes informations.



Et juste pour te taquiner pour finir :

Que dirais-tu si un jour une ancienne directrice de l’AFA, un administratif du SAI, un pédopsychiatre … créait un cabinet de conseil en adoption ?



PS : alors que je viens de finir cette (longue) réponse, je lis les messages de la Moush. Comme souvent, je suis tout à fait d’accord avec ses termes.


Bernard Tomianka