Dans mes grandes manoeuvres actuelles pour prendre position sur l'adoption dans une famille homoparentale, et plus particulièrement dans mes grands efforts pour me rendre impopulaire. J'ai l'impression que j'ai surtout fait fort en parlant de l'adoption par des célibataires comme d'un facteur de risque.
Il semblerait qu'à mon tour je sois passé du côté obscur de la force. Alors que jusqu'à maintenant, je défendais les familles, j'étais le gentil, voilà que je serais devenu vilain !
J'étais considéré comme Solo-friendly pour inventer un thème à la mode, tant et si bien qu'une chaîne de télé avait pour projet lors d'un reportage télévisé sur les adoptions par des célibataires, de m'interviewer "parce que vous vous êtes celui qui est pour" et interviewer mon grand copain JJ Choulot " car lui, il est contre".... ma réponse franche avait dû la décevoir car je n'en ai jamais eu de nouvelles ! Tellement simple de dichotomiser.
Pourquoi ne serai-je plus gentil avec les adoptions célibataires :
Aurai-je un livre à paraître ? Que nenni dans l'immédiat (au grand dam de mon éditeur).
Ma consultation serait-elle en train de péricliter, et ce serait une vengeance vis à vis des vilains adopteurs qui me snoberaient ? Non point, elle périclite pas franchement, beaucoup moins que l'adoption internationale (sic), et je suis presque étonné de mes chiffres qui restent bons face à cette peau de chagrin... et de toutes façons quand plus personne aura besoin de moi, je ferai autre chose.
La solution c'est que .... je n'ai pas changé....
Vous pouvez trouver dans mon livre, dans pas mal de mes articles, dans presque toutes mes conférences, à de nombreuses reprises dans ce blog.... que je décris un certain nombre de situations familiales, de comportement parentaux comme à risque.
Les moments, où je l'ai le plus exprimé, c'est comme toujours en réaction, quand d'autres (qui avaient sans doute des livres à vendre) mettaient tous les torts sur le dos des enfants ! Le "vous êtes parfaits, c'est la faute à vos gniards qui ont des troubles de l'attachement" m'a toujours profondément irrité !
Face aux facteurs de risque : je vois trois comportements (cochez la bonne réponse de votre choix) :
1° solution : C'est à risque on interdit !
2° solution :
3° solution : on l'identifie, on en parle, on s'en occupe et on fait tout pour le diminuer.... c'est déjà ce que j'avais dit dans ce vieux billet : relire en particulier ce paragraphe :
"Toujours dans les facteurs de risque, je sais et l'expérience nous le montre que l'adoption en solo et l'adoption individuelle sont des facteurs de risque, mais je connais des "wagons" d'adoption en solo par démarche individuelle qui sont de pleines réussites. Aussi il est trop facile à mon avis d'interdire purement et simplement cela plutôt que de proposer des accompagnements pour que les choses se préparent et se passent mieux, accompagnement d'ailleurs tout aussi utile pour les familles non à risque qui ne sont pas épargnées par les problèmes ! "
PS 1 : Même si je suis très inquiet par l'adoption homoparentale, car là le facteur de risque me semble énorme.... je sais (et j'en ai rencontrées) des familles homo heureuses et qui semblaient tenir la route. Le gouvernement fera bien ce qu'il veut, mais nier le risque serait la pire chose à faire.
PS 2 : Une des adoptions les plus réussies que je connaisse accumule un maximum de facteur de risque (parents âgés, adoption humanitaire, enfant âgée, ayant beaucoup souffert, etc), l'accumulation des risques, l'excellente préparation de cette famille et de cette enfant font c'est sans doute pourquoi cette adoption est si réussie !
PS 3 : un truc qui m'énerve encore à propos des adoptions solo, dans les médias (comme celui qui m'a interviewé récemment par exemple), on a l'impression qu'il ne s'agit que d'adoptions homosexuelles dissimulées... m'énerve... une femme seule c'est pas possible, ça nous cache quéqu'chose M'dame Michu, n'est ce pas ?
Petit rajout secondaire car c'est vrai que de parler de ma grosse inquiétude du gros facteur qu'est à mon avis l'adoption homo, j'ai expliqué à nouveau ce qu'était des facteurs de risque et l'exemple des célibataires commence à être un peu stigmatisant.... Dieu (et les mamans célibataires dont je suis les enfants) savent pourtant quel est mon accueil vis à vis d'elles !
Allez pour me faire de nouveaux ennemis (mais non, je plaisante), parlons d'un autre facteur de risque très souvent mis en avant : l'âge avancé de certains adoptants.
Si on me demande l'adoption par des gens âgés est elle un facteur de risque, je réponds sans hésiter OUI, on pourra dire que je généralise, ou que je dis la vérité, les deux sont exacts.
Mais dans ma consultation quand je suis face à un couple âgé, je leur pose pas mal de questions pour moins généraliser et mieux cerner le problème :
1 - De quand date votre vie de couple ?
2 - De quand date votre désir d'enfant (dans le couple) ?
3 - Si celui-ci est long, j'essaie de savoir pourquoi, parfois il y a de "bonnes raisons" (familiales, professionnelles, etc...)
Si les réponses aux deux premières questions donnent des longues durées, et s'il n'y pas de "bonne raison" à la question 3, le facteur de risque est très élevé, mais même dans ce cas, je garde l'espoir... et surtout l'envie d'aider cette famille....