jeudi 14 février 2013

Ils l'ont voté, de quoi va-t-on parler maintenant ?




Voilà cette loi qui a fait couler beaucoup d'encre, de salive, d'indignation de part et d'autre a été votée... cela va jouer les prolongations avec son passage devant le sénat, le conseil constitutionnel, d'autres manifs.

Ma grande crainte que j'ai exprimé à de nombreuses reprises, avant même la présidentielle est qu'on s'en tienne là !

Il y a pas mal d'autres soucis pour l'adoption, et il ne serait pas bon les oublier, une fois que cette loi qui ne change rien pour l'immense majorité des familles adoptives et des postulants à l'adoption sera appliquée.


Quels sont les problèmes demande Madame Michut (que chacun connaît comme la concierge du fameux Bernardo) ?

Et bien par exemple : la chute du nombre des enfants adoptables, l'éternel frilosité pour s'occuper en France de l'enfance délaissée, l'accompagnement avant, pendant et après l'adoption des familles, accepter qu'une adoption internationale soit une adoption plénière, l'augmentation des "particularités" pour les enfants proposés....

Je vous laisse en suggérer d'autres.

J'attends que cela bouge, qu'on n'en reste pas là, j'ai beaucoup d'espoir pour cela avec Madame Chapdelaine pour vite convoquer le CSA.

mercredi 13 février 2013

D'actualité et pas du tout hors-sujet celui-ci




Oui, oui, je sais, j'abuse, mais en voyant celui-ci je ne pouvais pas le laisser passer !

mardi 12 février 2013

D'actualité mais hors sujet d'adoption



Ai-je honte de vous exposer cet humour bête ?









Oui

Arche de Zoé... fin, enfin !

Quatrième billet du jour, mais pour ce dernier c'est l'actualité qui l'impose.

Hier, quand j'ai reçu sur ma boîte mail une alerte du Journal La Croix annonçant la démission du pape... je me suis dit ils sont forts, ils sont arrivés à pirater le site de La Croix !

Là, c'est la dépêche de Moushette (que je remercie) qui me fait reprendre le clavier, son commentaire sur mon billet sur mes chers amis m'informe de leur condamnation, avec le lien ci-joint.

Comme le dit encore super-bloggeuse, ils auront été minables jusqu'au bout en applaudissant et riant à l'écoute du verdict. Je crois que cela témoigne surtout de leur état psychique, tout comme leur présence pour le verdict... qui m'étonne... après avoir fui en Afrique du Sud... je pensais qu'on ne les reverrait plus.... ils sont revenus.... ils attendaient quoi des fleurs ?

Le doc a lu (et vu) pour vous.


Je continue de vous faire part de mes lectures récentes, si elles ont un rapport plus ou moins important avec l'adoption. Car la littérature, il n'y a que ça de vrai et l'adoption on baigne dedans sans le savoir...








De quoi ça parle : Honte à moi, je n'avais encore jamais lu ce grand classique, pour les américains, c'est (après la Bible) le livre qui les a fait le plus changer. L'auteur est aussi mythique, elle n'a écrit que ce livre, à moins que certains des livres de son ami d'enfance aient été écrit par elle... ou à moins que ce fameux livre unique ait été écrit par le-dit ami d'enfance ?
En grande partie autobiographique, l'héroïne, surnommée Scout, accompagnée de son grand frère Jem et de son grand ami Dill (qui n'est autre que Truman Capote) décrit avec une écriture enfantine la vie de sa petite ville de l'Alabama, en pleine crise économique. L'action tourne principalement autour du procès d'un noir accusé du viol d'une blanche, et défendu par le père des enfants.




Pourquoi j'ai aimé : souvent dans les bouquins que je lis, il y a eu un fil rouge, j'ai eu ma période Polynésie, ma période New York, ma période Polynésie, ma période Croisades, ma période Polynésie et en ce moment avant une nouvelle période Polynésie, c'est pas mal période Amérique ségrégationniste (qui a commencé avec l'excellente "Couleur des sentiments"). C'est d'ailleurs dans la Couleur des sentiments où l'on parle beaucoup de l'oiseau moqueur que j'ai eu envie de lire ce bouquin. Je ne l'ai pas regretté, c'est vraiment un chef d'oeuvre, un livre magnifique. Pendant plusieurs soirées je débordais d'affection pour la petite Scout et d'admiration pour son papa.  


Et l'adoption dans tout ça : quand il n'y a pas d'adoption, il y a au moins des orphelins (de mère pour Scout et Jem)... heureusement il reste un père, homme ordinaire, père qui se sent trop vieux, trop seul trop débordé, et qui n'en est pas moins magnifique. Sans être orphelin, quoique on ne sait pas trop tellement il affabule, Dill est un enfant ballotté, confié à droite et à gauche, personnage là encore intéressant.            



Cerise sur le gâteau, j'ai regardé dans la foulée, le film tiré du livre et sorti à peine quelques années après la parution de ce dernier    


Je l'ai regardé en famille et verdict suprême, mes enfants à l'unanimité m'ont avoué que pour un film en "gris" (ils ont horreur du noir et blanc), il était pas mal... et pour eux, pour un film sans effets spéciaux, ça vaut tous les compliments... ce qu'ils ont préféré c'est quand même le "jambon" à la fin !

Pour ma part, j'étais heureux de faire la connaissance du N°1 des gentils du siècle de la liste établie par Hollywood. Je cite très souvent dans mes conférences historiques le N° 20 (faiseur d'orphelin), le N°3 (en quête de sa mère perdue) et parfois le N°1 (orphelin survivant) de la liste des méchants.
 

Ceux qui restent au bord du chemin.




J'ai toujours orienté ma manière de vivre mon activité de pédiatre, et plus encore celle de pédiatre spécialiste de l'adoption, mais aussi mon éthique, en mettant toujours l'enfant au centre de mes préoccupations.

Cela ne m'a pas fait que des amis, valu que des compliments (sic) mais je n'en dérogerai pas !

J'ai toujours pensé en priorité aux enfants, et par exemple, je suis toujours bien bien embarrassé quand je vois un couple qui (à mon avis) n'aurait jamais dû adopter.... fort heureusement, ces situations sont rares, et moins de 5% des familles rencontrées dans ma consultation sont, pour moi ,véritablement à risques majeurs.... ce qui est finalement bien faiblard si on le compare aux familles bios qui présentent les mêmes "capacités".

Vos témoignages (direct ou sur ce blog) me rapportent cependant que je suis considéré comme quelqu'un d'accueillant, de solidaire vis à vis des familles, des parents.
Il est vrai que je n'ai jamais considéré (c'est le tort de certains pédiatres) les parents (et tout particulièrement la mère) comme l'ennemi, l'obstacle qui empêche de bien s'occuper de l'enfant.
Il est vrai que je suis passé, tout comme un grand nombre d'entre vous, par le cruel manque d'enfant, par l'inquiétude de ne pas devenir père un jour, et cela me donne une certaine solidarité .... mais aussi une plus grande sévérité par rapport à ceux qui se laissent aveugler par ce manque pour faire n'importe quoi.

Mais, quand je combats pour le rapatriement des "enfants du séisme", quand je combats pour que les enfants puissent avoir la "considération" d'une adoption plénière, quand je regrette que les chiffres de l'adoption s'effondre, au risque de vous décevoir, c'est avant tout aux enfants que je pense.
Pour preuve, j'ai toujours combattu l'enfant à tout prix, qu'il soit adopté, qu'il soit "fabriqué"... et très souvent en consultation pré-adoption, ou en conférence, j'insiste sur l'importance de pouvoir dire NON, quand dans certaines régions "moins sécurisées" (le bel euphémisme) on nous explique des choses pas très "claires" sur le magnifique enfant que l'on tient dans ses bras.

Mais, je dois vous avouer que si l'enfant est au centre de mes pensées, je ne crache pas sur les "avantages collatéraux". Je me suis quand même réellement senti très solidaire de ceux que j'ai appelé très très affectueusement (si je n'avais pas eu d'affection pour eux, je les auraient baptisés les connards- sic) les "couillons" : les "parents du séisme", qui en plus du stress, vivaient le mépris.




Mais là pour une fois, j'ai envie de dire à certains toute mon empathie (c'est le terme qui correspond le mieux à mon avis) à certains adultes : ceux qui vont rester au bord de la route.
Ce billet est en réaction à un message anonyme sur mon annonce pour ma prochaine conférence versaillaise.

C'est délicat pour le père de famille nombreuse que je suis de conseiller, de dire : "oh ben finalement vous avez bien fait de vous arrêter", "tout le monde ne peut pas y arriver", "au moins vous n'avez pas fait n'importe quoi", voir les "finalement ça vous fera moins de soucis".... le plus irritant étant à mon avis les petites phrases qui tuent de ceux qui n'ont eu aucun souci pour fabriquer leurs progéniture sous la couette, mais qui n'hésitent pas une seconde avant de se mettre à votre (notre) place : "moi aussi, j'aurai bien voulu adopter... mais finalement ça c'est pas fait" ou "oui mais vous savez quand on ne peut pas en avoir, faut passer à autre chose... regardez N (tel personnage historique) c'est sans doute parce qu'il n' a pas pu avoir d'enfants qu'il a fait ces si belles choses".....quand on a des enfants, ça m'énerve déjà bien, mais quand on en n'a pas... j'ose imaginer.... passons...

Je ne vous dirai donc rien, chers gens du bout de la route, juste je le répète, le témoignage de mon empathie, au sens propre du terme : ma compréhension de vos sentiments. Car quand les douleurs sont grandes, parfois ce qu'on préfère, c'est ceux qui ferment leur gueule, mais montrent qu'il sont là et posent une main  sur une épaule affaissée.


Je me dis juste que 7000 à 9000 agréments par an, pour un peu plus de 2000 adoptions par an... ça fait du monde qu'on laisse au bord de la route.... et il faut qu'on y pense, nous les "pros qui gravitent autour de l'adoption" : Conseils Généraux bien sûr, mais les Associations de parents, les médecins, etc...



Le doc a lu pour vous !

Je continue de vous faire part de mes lectures récentes, si elles ont un rapport plus ou moins important avec l'adoption. Car la littérature, il n'y a que ça de vrai et l'adoption on baigne dedans sans le savoir...






De quoi ça parle : une famille française du début des années 1960. Encore un peu paysanne, pas complètement ouvrière, campagnarde très ancrée dans la terre  (et inquiète par le remembrement) d'un côté, rêvant de ville, téléviseurs et meubles en formica de l'autre.
La grand-mère a perdu la tête. Les parents ne s'aiment plus, se sont-ils jamais aimés ? L'aîné est en Algérie pour la guerre, sa mère ne pense qu'à lui, le cadet est étonnament "littéraire" et son père veut  le protéger.
L'action ne se déroule que sur 24 heures.



Pourquoi j'ai aimé : pas franchement joyeux, mais bien écrit, un très beau livre. J'ai été touché par l'image de ce père qui se saigne, comme il le dit, volontairement, avec abnégation. L'acceptation de tous les sacrifices et tout particulièrement de l'ultime à la fin du livre n'en fait pas un modèle, mais appelle à la réflexion, et plus encore à l'émotion.




Et l'adoption dans tout ça : la place du phénomène qui nous touche est limitée, la mère de cette famille est née de parents inconnus... elle l'évoque surtout pour regretter parfois son anonymat perdu... et d'être devenu Madame Chassaing.... elle n'a pas honte de son mari, bien au contraire, mais gênée, d'être devenu quelqu'un.

vendredi 8 février 2013

Jeudi 14 février à Versailles




Jeudi prochain, je vais sur les terres de ma grande grande amie Anne, et petite soeur dans le domaine de l'adoption, qui dirige d'une main de maître et pour le bien de ses petits patients la Consultation d'Adoption de l'hôpital de Versailles.

Je n'ai accepté de parler pour EFA 78, que si c'était sur un autre sujet que la santé, car pour la santé, Anne le fait au moins aussi bien que moi, pourquoi aller chercher ailleurs ce qu'on a de très bien chez soi ?

C'est donc sur un sujet plus anthropologique que j'interviendrai, je vous en ai déjà dit un mot, dans le précédent mail, ce sera :

Le social et le biologique

Je vous parlerai de l'attachement ancien de notre société aux liens du sang, qui fait que nous passons encore comme des familles de deuxième catégorie.
Je vous parlerai de la génétique mais plus encore de sa petite soeur l'épigénétique.
Je parlerai d'un sujet qui fâche, non pas le mariage et l'adoption homo, mais la "simple" et la "plénière".
Je vous parlerai aussi du choix du prénom, des enfants qui ont LEUR pays dans le sang et du non moins fameux conflit de loyauté.
J'essaierai aussi surtout de ne pas être trop long et de laisser du temps pour que nous puissions discuter.


Les renseignements pratiques :

Les versaillais sont compliqués, j'avais pourtant demandé la salle photographiée ci-dessus, et il parait qu'elle n'est pas libre.

Ce sera :


 Salle Richard MIQUE


7 bis Rue Pierre Lescot

78000 Versailles



20H 15 : Point sur les activités d’EFA 78

20H 30 : Conférence


Possibilité de se garer Gare Rive Droite et dans les rues autour




En post scriptum :

Voici quelques autres conférences prévues, vous aurez plus de précisions "à l'approche"

- Le 5 avril EFA 26 + 07, ça fait pas 33, ce ne sera pas à Bordeaux, mais à Valence, le sujet n'est pas encore complètement certain, mais cela tournera peut être autour de l'adolescence des adoptés.

- Le 2 mai EFA 73, à Chambéry, le thème sera "Vivre sous le regard"

- Le 7 juin, j'irai très loin pour EFA 21 dans la banlieue de Dijon, le thème sera "Adopter en 2013" pour parler notamment de l'enfant à particularités.

- Le 10 octobre à Bourges, pour l'APEC ( mais ce sera aussi ouvert aux non-colombiens) sur "L'adoption en fonction de l'histoire et de la culture"

J'avoue être réjoui car 5 conférences, 5 thèmes différents !

Il y a aussi des pourparlers très avancés pour des conférences dans ces villes : Evreux, Lausanne, Genève, Le Havre, Aurillac et à Paris avec l'OAA La Providence. Les pourparlers avancent mais comem ils ne veulent pas tenir compte de mes revendications (que je sais excessives, notamment sur le plan financier), je menace de ne plus communiquer et d'abattre les otages.

Je ne vous parle pas des conférences pour les pros.