vendredi 30 octobre 2009

Le jour où j'ai rencontré le Père Pedro



Je vais vous parler de la première rencontre qui m'a bouleversé pendant mon voyage à Madagascar, cela faisait seulement quelques heures que j'avais débarqué et j'ai eu l'immense immense honneur de rencontrer un homme exceptionnel.

Essayez d'imaginer que vous pouvez passer quelques instants avec quelqu'un que vous admirez, quelqu'un qui est pour vous un modèle, quelqu'un qui réalise des choses inimaginables, et vous comprendrez ce que j'ai ressenti.
Pour moi cela aurait pu être Thierry Dusautoir, David Lodge, JMG Le Clézio ou Bono, un excellent rugbyman, un écrivain débordant de talent, ou une rockstar humaniste et talentueuse. J'ai vécu bien mieux que cela, j'ai pu rencontrer : le Père Pedro. J'ai pu parler quelques dizaines de minutes avec lui, j'ai même quelques photos avec lui et des enfants. Ces enfants malgaches qui comptent tant pour lui pour lesquels il a déplacé des montagnes, au sens figuré mais aussi au sens propre. Certaines collines autour d'Antananarivo sont marquées par le Père Pedro, parce qu'il y a fait creuser des carrières pour subsister ou parce qu'il y a construit des villages.

Le Père Pedro n'est pas encore très connu en France, et pourtant, et pourtant.... Vous savez, ou vous vous doutez que je suis un catho, un catho qui aime plutôt le concret, l'action plus que l'oraison (je disais auparavant que je comprenais mieux Mère Térésa que Sainte Thérèse de Lisieux, mais je ne connaissais pas assez la petite Thérèse). Dans la religion, dans l'action, Père Pedro c'est du concret de chez concret ! Mon admiration pour lui n'est pas due à une concordance religieuse mais parce que je suis tout simplement époustouflé par ce qu'a pu réaliser ce bonhomme. Cet homme est chaque année un des favoris pour le Nobel de la Paix, je crois qu'il s'en fiche, sauf que la somme remise au lauréat lui permettrait d'acheter quelques tonnes de riz ou de ciment et que la notoriété supplémentaire permettrait de récolter plus de fonds. Si vous voulez en savoir plus sur ce personnage exceptionnel allez là.
Ou encore mieux lisez ces livres : "Pere Pedro - Combattant de l'espérance - autobiographie d'un insurgé" éditions J.C. Lattès, 2005, et "Pere Pedro - Journal de combat" éditions J.C. Lattès, 2008. Attention vous ne sortirez pas indemne d'une telle lecture.
Il aide des gens à vivre mais surtout à vivre debout avec un travail, avec dignité, sa grande fierté c'est le nombre d'enfants scolarisés, le nombre de bacheliers. Comme ce sont les plus fragiles qui sont accueillis beaucoup de femmes, encore plus d'enfants, sans les hommes (qui ont baissé les bras, abandonnant leurs famille) Akamasoa a besoin de votre aide et pour cela, il faut aller là.

J'avais pu récolter du matériel médical, des appareils à tension, un appareil à faire des Electro Cardio Gramme, grace à l'intelligence de la responsable de l'Etablissement Français du Sang qui plutôt que jeter ce matériel réformé mais en bon état se doutait qu'il pourrait servir à d'autres ! Ma petite famille avait aussi vider les placards de nombreux petits jouets. J'étais donc chargé comme un âne, à la limite du maximum autorisé par Air Mada... J'avais prévenu de mon arrivée avec ce matériel et j'ai débarqué à Akamasoa le lundi après-midi. J'ai pu enfin vider ma valise, dont le contenu a été bien accueilli, des permanentes et volontaires du village me l'ont fait visiter. On est frappé par la sérénité de ce lieu, sa dignité (encore une fois ce mot qui colle tant à l'endroit). J'ai pu visiter l'école maternelle, l'atelier de broderie, le stade, le magasin.

Et puis, au bout d'un moment, j'ai vu arriver le Père Pedro. Un physique de force de la Nature, une voix rocailleuse avec un accent slovéno-argentin inimitable, des formules qui font mouche : "450 élèves de maternelle en trois classes qu'est ce que vous en dites docteur, en France, je serai en prison pour cela !" "C'est l'Esprit-Saint qui me guide, l'Esprit-Saint depuis 20 siècles on aimerait le formater, mais on n'y arrive pas, il est sans arrêt en mouvement, on aimerait lui dire : ééééh arrête un peu, mais on n'y arrive pas, il bouge sans arrêt".

Nous sommes sortis pendant la récréation des petits de la maternelle, et avons été entouré par une nuée de petits sourires et la passion est réciproque, ils étaient tous à se précipiter autour de Père Pedro à l'appeler "Monpera, Monpera" (mon père) et lui était rayonnant, son discours sur les enfants et sa motivation qui tient grace à eux sont sources d'espoir. J'ai eu quelques miettes : des sourires, des "Monpera" aussi pour moi, ce qui a beaucoup fait rire le vrai père. Et un petit malin qui m'a tendu ses bras en courant avec un si beau sourire, j'ai craqué et il s'est retrouvé dans mes bras d'où il pouvait toiser les copains.

Nous avons aussi parlé un peu d'adoption, la position de la communauté d'Akamasoa ne m'a pas surpris, et elle est logique avec tout ce qui se fait là-bas. On préfére "adopter des familles entières" et confier l'enfant qui n'a plus ses parents à la famille élargie, la communauté, ce qui dans cette structure est la meilleure solution. Nous avons aussi pas mal parlé de l'Arche de Zoé, son indignation m'a fait plaisir.

Et puis j'ai dû partir, je ne vous dis pas à quels points ses encouragements à continuer mon boulot m'ont ému.

Il y a des jours comme cela, des jours que l'on oubliera jamais.

Premières odeurs, Premières visions, Premières impressions



Le voyage à Madagascar commence dès la gigantesque queue à Roissy, avant de se faire enregistrer sur le vol d'Air Pingouin, on attend avec le sourire, patiemment en discutant du pays avec les voisins. cela permet de passer plus vite.
On ne va pas dire que les 10-12h de vol (plus les deux bonnes heures de retard au départ... et à l'arrivée) sont une partie de plaisir, mais j'ai rarement vu des stewards aussi gentils.

Aéroport-Taxi-Passage rapide à l'hôtel pour douche- rasage- lavage de dents et habits propres. Puis enfin on arrive au colloque après avoir connu pendant de longues heures les bouchons d'Antananarivo.

La surprise, entre les bouchons à la sortie de l'aéroport, et les bouchons à l'entrée (et à l'intérieur de Tana, il y a des rizières, oui, oui des rizières des vraies à deux pas du centre ville !

Et dès l'aprés-midi départ discret du congrès pour mieux y revenir, mais une rencontre incroyable m'attendait..... à suivre

jeudi 29 octobre 2009

Quel est le métier de cette petite fille ?



Ceux qui sont déjà allés à Madagascar n'ont pas le droit d'en parler.
La réponse arrivera d'ici quelques jours, je vous laisse méditer.

Trois jours qui comptent pour cent



Me voila de retour de mon voyage express de Antananarivo, la grande, belle et troublante capitale malgache.

Express mais pas bref, j'en ai pris plein les yeux, plein le nez, plein les oreilles, plein les tripes et surtout plein le coeur.

Je vais vous parler de deux rencontres qui m'ont bouleversées, d'un nouveau grand prénom de l'adoption à qui je veux rendre hommage, des attentes des autorités malgaches et d'un tout petit peu de tourisme.

Un peu de patience, il va me falloir quelques jours pour "décanter" !

vendredi 23 octobre 2009

MST et Adoption

Je vais vous parler d'un sujet qui est pour moi d'actualité, et qui me rappelle que je ne vous ai encore jamais parlé d'un certain type de pathologies, pourtant souvent évoquées dans l'adoption. Ce sujet c'est le tourisme sexuel. Il va vous évoquer une autre actualité, mais ce n'est pas de cela que j'ai envie de parler.
L'actualité c'est mon prochain départ à Madagascar, je n'aime pas partir bredouille, je lis beaucoup de choses sur ce très beau pays, je me renseigne un peu partout. Et je découvre que ce pays est aussi victime de tourisme sexuel : on me déconseille tel hôtel qui sert surtout à cela, des amis qui connaissent bien ce pays me disent qu'en se promenant seul les propositions sont fréquentes, il y a de très gros articles sur le sujet dans les guides touristiques, etc, etc...

Je savais que certains pays d'origine des enfants adoptés souffrent de ce mal (bien plus que Madagascar), et une des conséquences en est la fréquence élevée des Maladies Sexuellement Transmissibles pour les enfants arrivant de ces régions. Je n'écrirai pas le nom de ces pays, car je suis irrité par le sentiment bien nationaliste de jeter l'oppobre sur le voisin, au "dans ces pays là, ça nous ramènent que des saloperies" j'aime bien répondre "ouais mais si le gros occidental plein de fric n'y était pas allé faire son marché à bon prix, cela serait bien plus propre!".
J'aime bien aussi me servir de l'Histoire et de rappeler qu'au tout début de la Renaissance quand la France a essayé d'envahir l'Italie, c'est à ce même moment que la syphillis s'est répandue dans notre continent. Maladie que nos ancêtres français appelaient "le mal de Naples" tandis pour les italiens c'était "il mal di francese". Bien pratique la saloperie qui vient de chez le voisin !

Tout cela pour dire que personne n'a le droit, sans savoir de jeter l'ananthème sur la mère qui a transmis une MST à son enfant.

Donc si j'éxécre le tourisme sexuel, en dehors du fait que c'est encore le plus gros, le plus riche qui écrase toujours le plus petit, c'est que cela reste (à mon avis) la cause principale de certaines maladies chez nos petits adoptés.

Après mon indignation de vieille rombière (que je deviens sur de tels sujets), un petit mot sur les-dites MST.

Quatre seront évoquées (parfois assez brièvement) pour rassurer les parents au moins pour trois d'entre elles.

Le SIDA : il y a un espèce de mythe de l'enfant adopté sidéen. Beaucoup sont encore persuadés que, si ce n'est la majorité, un grand nombre d'enfants adoptés sont porteur du VIH. Et bien non pas du tout ! Sur les 1600 et quelques petits que je suis, il n'y en a qu'un et un seul qui est seropositif, ses parents le savaient dès leur retour en France. Et c'est cette même proportion que l'on voit dans toutes les études. Pourquoi ? Parce que cette maladie fait peur, honte (parfois aussi aux pays d'origine qui n'autoriseront pas l'adoption d'enfants HIV+), que la sérologie est assez facile à faire et peu coûteuse. Donc s'il y a parmi les petits adoptés de nombreux orphelins du SIDA, il y a peu d'enfants malades de cette maladie.

La syphillis : le mal de Naples donc (mais non je plaisante), là aussi pas trop d'inquiètude, j'ai vu pas mal d'enfants qui avaient des "cicatrices sérologiques" de syphillis, c'est à dire qu'ils avaient été aussi contaminés sans doute pendant la grossesse, mais dépistés et bien traités à la naissance. Là aussi la sérologie est facile et peu coûteuse, et autre avantage (par rapport au SIDA) le traitement ne coûte que trois fois rien.... et surtout il permet de guérir ! Donc la plupart ont été traités et bien traités dans leur pays de naissance.


L'hépatite virale C : la sérologie est plus compliquée, elle est rarement faite, mais elle est moins utile. Les spécialistes de cette maladie (dont je ne fais pas partie) disent et écrivent que la transmission de la mère à l'enfant de cette maladie est exceptionnellement grave et que dans l'immense majorité des cas, les bébés vont en guérir tous seuls !

Enfin l'hépatite B : c'est LA maladie de l'adoption, car elle n'est pas seulement une maladie sexuellement transmissible.... mais cela mérite un post rien que pour cela... à suivre très bientôt... j'espère...

En plus de l'hépatite B, ce post en appelle un autre, sur une autre chose que j'éxécre profondément, et qui est malheureusement souvent corrélé avec le tourisme sexuel la pédophilie et les sévices sexuels sur mineurs. Ce que j'ai vu lors de récentes consultations montre que malheureusement ce n'est pas un sujet dont on peut faire l'impasse avant l'adoption ! Vous me reverrez bientôt en tenue de vieille rombière.

Retour à Rurutu

Ma vie est souvent une course contre la montre : le service les consultations, la famille, le voyage à Madagascar (donnée récente très chronophage), un livre à écrire, des monceaux d'articles à rédiger, etc, etc, etc. Il est rare que je m'endorme satisfait du devoir accompli car même si j'en fais pas mal il en reste toujours à faire !
Il y a donc pas mal de demandes pour lesquelles je suis mis à contribution, et là en tant qu'ancien rugbyman : soit je botte en touche, soit je ne sors pas le ballon assez vite, et cela passe à autre chose.
Parfois je suis content de ne pas avoir donné suite quand je découvre le résultat : émission "caca boudin", méchant article, etc, etc...
Parfois j'ai bien plus honte de n'avoir pas pu m'investir. Ce fut le cas pour le très beau reportage "Adopte moi" pour lequel le metteur en scène m'avait contacté et avec lequel nous n'étions pas arrivé à nous rencontrer "pour de vrai".

C'est aussi le cas pour le plus que magnifique reportage que je viens de voir hier : "Terre Natale, Retour à Rurutu".
Le metteur en scène Jean-Michel Corrillon vient de m'envoyer le DVD, tout en me remerciant pour mon aide. Nous avons passé un peu de temps au téléphone, je lui ai fait passer quelques uns de mes écrits sur mon expérience d'anthropologue spécialiste de l'adoption en Polynésie. Mais c'est moi qui ai envie de le remercier.

Merci infiniment à Jean-Michel pour ce documentaire, il a fait le reportage dont je rêvais depuis longtemps. Plutôt que remontrer encore une fois la quête de l'enfant, la première rencontre, choses très émouvantes et bien filmée dans "Adopte moi", il a montré le retour de jeunes adultes dans l'île où ils sont nés et qu'ils ont quittés 20 ans plus tôt.

Je n'ai pas envie de vous résumer le voyage de ces deux "grands", frères et soeurs biologiques et adoptifs, tant je ne veux déflorer le film de JMC avant qu'il soit largement diffusé.
Mais je ne peux m'empêcher d'exprimer quelques impressions sur l'approche tout à fait différente de ces deux "presque-encore-adolescents".

Maeva, la fille, l'ainée reviendra avec beaucoup de réponses, malgré la barrière de la langue, pleins de choses se passent avec sa maman de naissance, elle ne prononce plus le mot abandon très rapidement, elle passe allégrement dans des discours paradoxaux : " de mes vraies racines, ma vraie mère" à " du mal avec ce choc culturel". C'est paradoxal, mais c'est comme cela (thèse, antithèse synthèse), que nous remettons nos idées en place.
Il me semble évident que ce voyage à Rurutu lui permettra d'aimer encore mieux sa maman adoptive, d'être encore plus à l'aise chez elle dans la région Marseillaise, mais les souvenirs qu'elle ramène des Australes (pas les chapeaux tréssés : les souvenirs du coeur) elles ne les oubliera jamais, et elle reviendra avec bonheur et tendresse sur sa Terre Natale.

Pour Eteroa, le fils, le petit garçon encore aux yeux de sa grande soeur, plus que la découverte d'un lieu c'est la découverte d'un grand frère (mais aussi d'un oncle) qui est belle à voir. L'absence de son père adoptif semble de plus en plus évidente sous la caméra de JMC, il avait besoin des apprentissages de ces deux référents et même si la cueillette du taro ou le lever de pierre ne lui serviront pas tous les jours, c'est l'apprentissage pour l'apprentissage qui l'ont apaisés.
Son histoire me fait penser à celle d'une grande Caroline, que j'aime bien, adoptée elle aussi en Polynésie qui disait que ses parents c'était sa mère adoptive et son père biologique. Une telle phrase peut effrayer un docteur Freud, ou un juge angevin mais elle témoigne d'une réalité : les parents c'est ceux qui sont là !
Une petite mention spéciale sur le fameux grand frère : un ma'ohi (polynésien) comme je les aime, cela semble un peu brut de décoffrage mais dans le regard on sent une tendresse, un coeur, une attention pour les autres qui me touche profondément.

Bon je demande vite à Jean-Michel Corillon comment faire pour acheter son DVD, ou s'il faut attendre un passage au cinéma ou à la TV pour le voir, mais c'est impératif il faut que vous le voyiez. Si après ça, vous pensez encore que tous les enfants adoptés sont abandonnés, vous n'êtes plus des copains !

L'objectivité n'est pas mon fort, et je dois quand même vous avouer que :
- d'abord, je suis polynésien, tout comme les joueurs de rugby polynésiens sont les seuls capables d'avancer avec une mêlée adverse sur le dos, les chromosomes polynésiens sont les seuls capable de remonter une génération entière : quand on est parents d'enfants polynésiens on le devient vite soi même !
- en plus, cela a été tourné dans l'archipel des Australes. Archipel méconnu au sud de la Polynésie, au climat peut-être plus austère, mais où se construisent les plus beaux gabarits de la planéte, même les autres polynésiens disent que les habitants des Australes sont costauds.... c'est dire. Bon, et puis mon grand garçon de 7 ans a pas mal d'origines dans l'île de Raivavavae, voisine de Rurutu...

Mais en restant subjectif ce documentaire est plus que magnifique ! J'espère que vous bavez d'impatience de le découvrir !

lundi 19 octobre 2009

Madagascar la semaine prochaine

Voilà j'ai le droit de vous en parler.

Dimanche après-midi, je décolle sur Air Madagascar pour atterrir lundi au petit matin à l'aéroport d'Antananarivo. Je suis invité pour faire deux petites conférences-discussions à certaines autorités malgaches.
L'une pour expliquer mon travail et montrer comment sont accompagnés les enfants et leurs familles. L'autre pour parler du devenir des petits malgaches adoptés en France, à partir de la série de 100 enfants que je suis amené à suivre.

Je suis très enthousiaste par ce voyage (very exciting comme diraient les ricains).

1- Je n'arrête pas de dire qu'il faut des collaborations directes de pays à pays, plutot que de se cacher derrière de grands principes et attendre que tout se fasse tout seul ! Là je vais participer concrétement à faire en sorte que les malgaches sachent ce que deviennent leurs enfants qui partent en France. Si cela peut contribuer à une meilleure confiance entre la France et Madagascar et à ce que des enfants soient adoptés dans de meilleures conditions, c'est déjà une grande victoire !
Je crois qu'on ne se rend pas assez compte combien les pays d'origine veulent savoir ce qu'il advient de leurs enfants. Je suis heureux d'être le messager de ces nouvelles essentielles.

2- C'est une reconnaissance pour mon travail et cela fait du bien. Petit plaisir égoïste.

3- Gros plaisir égoïste. Depuis mon enfance Madagascar est LE pays qui me fait rêvé. Quand j'ai été interne à la Réunion il y a 15 ans environ, je n'ai fait que survoler la grande île rouge en ramenant à Mayotte une petite fille qui s'était fait opérer dans mon hôpital. Parce qu'avec ma femme, nous fantasmions trop ce pays pour y passer de manière trop rapide et le "rater". Résultat des courses, nous n'y sommes toujours pas allés. Et des années après je ne vais y passer que 3 jours et deux nuits plus deux nuits dans l'avion (ce qu'une agence de voyage vous vendrez 2 nuits et 7 jours à Madagascar).

Voila, dans une semaine j'y serai et l'impatience me ronge depuis un mois....


PS : depuis un mois mes enfants me font remarquer que je suis le même trajet que les héros du film Madagascar : New York, puis Madagascar, et comme ils me disent la prochaine étape c'est de prendre Air Pingouin et au dessus du Ngorogoro : l'annonce "Il y a deux nouvelles, la bonne on va atterrir, la mauvaise c'est qu'on va se crasher !"

Je ne sais pas s'il y a du wifi dans le Ngorongoro... pour un prochain post !

samedi 10 octobre 2009

Message classé X

Cela me soule (vulgaire le docteur ce jour de bon matin) de sans arrêt devoir remettre le couvert pour l'accouchement sous X.

Une fois encore Bernardo était aux fraises et c'est encore miss HK qui a sellé Tornardo. Zorro le météque s'est empressé d'aller inonder le site du Figaro de messages en pensant qu'il y aura plus de lecteur que sur cet humble blog.

Voila l'adresse du journal avec les commentaires qui sont en train de passer à la censure, habituellement assez laxiste du journal, en plus ce coup-ci Zorro a été assez sobre, plus éducatif que pourfendeur.

Damien de Molokai

Un post qui ne parle pas d'adoption, qui ne se se veut pas du prosélytisme, mais plus une façon de rendre hommage à une de mes idoles (un grand homme de la Polynésie) qui était aussi la grande idole (et compatriote) de soeur Emmanuelle, et je pense que tous croyants ou incroyants ne peuvent qu'être admiratifs devant ce personnage.

Aujourd'hui, deux grands personnages de l'Eglise, des êtres tous simples qui ont accepté d'être pauvres parmi les plus pauvres, et de s'occuper des plus oubliés parmi les plus oubliés, vont être canonnisés :

Jeanne Jugan, petite bretonne orpheline de père (marin pêcheur breton) qui a révolutionné les esprits en s'ccupant non pas d'enfants mais d'autres personnes très fragiles : les personnes âgées démunies en créant les petites soeurs des pauvres.
Pour plus de détails sur sa vie cliquez ici.

Mais surtout (surtout pour moi excusez moi les bretons j'aime beaucoup la Bretagne mais encore plus la Polynésie) la canonnisation de Damien de Molokai, ce prêtre belge, missionnaire à Hawaii au XIX° est allé volontairement sur l'île de Molokai. Molokai était alors l'enfer sur Terre, cette île servait de camp de concentration aux lépreux, c'est à dire que dés que quelqu'un commençait à avoir des signes de cette maladie sur l'archipel, l'administration américaine le déposait sur cette île, il n'y avait ni médecins, ni administration, que des malades plus ou moins bien portants et en plus de la maladie, c'était une loi de la jungle terrible...
Il faut savoir que la lépre est la maladie des maladies, aux souffrance physiques se mêlent les souffrances psychiques de voir son corps partir en miettes, de terroriser la population et d'être complétement exclu.
Damien s'y est fait déposé volontairement, il a été la seule personne non atteinte de lépre sur cette île, et il est arrivé à humaniser cet enfer... Il a bien entendu fini par contracter la lépre et en mourrir.


Pour plus de détails pour sa vie cliquez ici

lundi 5 octobre 2009

Actualité de haut vol

Samedi, j'étais de garde.
Quand je suis de garde, j'essaie de me vider la tête (comme disent les jeunes) pour être disponible, prêt à agir. D'abord, je me déguise en chirurgien (l'habit faisant le moine, je deviens tout de suite bien plus primaire) et quand j'arrive à aller grignoter quelque chose (samedi c'était vers 22h), tout en mangeant mon sandwich, je lis LA grande presse... j'entends par là, les journaux très intéressants qui trainent dans les services hospitaliers : Voici, Closer, Oups, de LA grande presse de haute qualité...
Ce qui m'ennuie, c'est que je ne connais pas le quart des soi-disants Popaul que l'on trouve dans ces journaux, d'après ce que j'ai compris, ils font beaucoup de recyclage : un ahuri à peine sorti de l'adolescence a fait 3 semaines dans une téléréalité ou a chanté une fois dans un boys band, il est assuré pour 10 ans d'apparition épisodique dans la grande presse. Quand j'étais petit, c'était Tintin au Congo, Tintin en Amérique ou bien Astérix chez les Belges et Astérix en Hispanie qui nous tenaient en haleine. Maintenant c'est : Kevin-Pierre ancien du Loft 22, maintenant chanteur du groupe Five Crétinos serait avec Louise-Kimberley de la 17° saison de A La Découverte de Le Nouveau Chanteur Vachement Bien. Jean-Dylan de l'ante-penultième émission de Mon Incroyable Epicier, qui a eu récemment un petit rôle dans le sous-titrage en berrichon de Rambo 27, et ex compagnon de Louise-Kimberley de la 17° saison de A La Découverte de Le Nouveau Chanteur Vachement Bien aurait d'aileurs déclaré "M'en fous, j'la kif plus, sa conversation l'était pas téressante, ah greuh NTM", on sait d'ailleurs que Jean-Dylan de l'ante-penultième émission, de Mon Incroyable Epicier, qui a eu récemment un petit rôle dans le sous-titrage en berrichon de Rambo 27 serait maintenant en couple soit avec le berger allemand de Anna-Lyse Durine, la pétillante bimbo de la saison 1953 de "Attention mon string est coincé dans mon larynx", soit avec le concierge de Bruno-Raymond Esposito-Kayserberg, ephémère ministre de la culture sur M6, et maintenant à l'affiche de "Mon curé chez les nudistes 24".
Il me suffit après qu'en me couchant à 3 h du mat', dans la petite chambre de garde, la télé passe un film de Van Damme pour que je passe une bonne nuit le cerveau bien propre, vidé de tous mes soucis et de toutes les stresses de la garde ! Mieux que Mao et Staline réunis, la garde à l'hôpital d'enfants de Dijon !

Tout ce long préambule pour vous dire que l'adoption était largement évoqué dans la grande presse qui a accompagné samedi le sandwich au jambon.
Je passe sur les nombreux articles sur la famille Jolie Pitt et les remarques sur l'habillement de leur nombreuse progéniture de toutes origines.
Je traine un peu plus sur la présentation du livre d'une jeune femme, ancienne "héroïne" d'une télé réalité qui raconte son adoption par la directrice du foyer de l'enfance, où elle était placée, alors qu'elle n'était pas adoptable, que cette femme l'a longtemps maltraitée, etc, etc.... sans plus de commentaires du fait de l'absence de la moindre vérification sur cette histoire, si le quart de la moitié de ce qu'elle raconte est vrai, il y a de quoi faire effectivement un gros scandale, sinon.... Le problème c'est que pour le brave lecteur une telle histoire va sembler presque banale,les parents adoptifs sont rien que des vilains, et les VRAIS parents des héros, pour lesquels la recherche de leur enfant (et réciproque) sont inéluctables et merveilleuses !
J'attends avec impatience,le livre : " Je suis adopté, bien dans ma peau, la preuve : je n'ai pas fait de téléréalité. Mes parents adoptifs sont des gens formidables, mes parents bio sans doute aussi", mais cela n'interessera pas les éditeurs et encore moins LA grande presse.

Et enfin, un article sur un chanteur trop syrupeux à mon goût, qui n'a pas pu adopter sur un claquement de doigt le petit ukrainien qu'il a trouvé trop chou sur les genoux de son mari et qui lui a donné brutalement l'envie d'adopter.
LE grand journal de LA grande presse insiste sur le côté méchant des autorités ukrainiennes qui n'en voudraient pas car il est homo, alors que la cause première (l'âge avancé du Popaul) est à peine évoqué. Et que le côté scandaleux : "Tiens, ce petit bout, habillé en rose, il serait bien assorti à mon living !" qui semble motiver le chanteur dégoulinant, semble naturel pour ne pas dire banal dans l'adoption.

Et oui ma brav'dame, c'est cela que lisent nos compatriotes, essayez d'imaginer par la suite ce qu'ils pensent de l'adoption !


Un petit post scriptum : à propos de la famille de Brad et Angelina, pas mal de points communs avec la mienne de famille : des enfants adoptés et bio, la même charette derrière le vélo du Papa, et chez nous aussi les plus jeunes récupèrent les habits des ainés, mais physiquement, ma femme et moi on est quand même vachement mieux !