vendredi 31 décembre 2010

Ia ora na ite matahiti api 2011

Parce que ce sont les polynésiens qui souhaitent le mieux l'année nouvelle, recevez mes chers lecteurs mes voeux en tahitien, et une chanson du gentle giant pleine de beauté.... lui qui est depuis 1997 au delà de l'Arc en Ciel.

En NOUS souhaitant plein de bonnes choses !

jeudi 23 décembre 2010

Inscription à La Journée Elisabeth Rousseau c'est parti !


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Top c'est parti...

Si vous voulez assister à cette petite journée que je peaufine depuis deux ans, et que la Jeune Chambre Economique a réanimé, c'est le moment, nous sommes limités à 200 places... et il y a quelques places réservées pour des pros de l'adoption, mais nous avons tenu à ce que cela soit gratuit (mission accomplie, merci à nos sponsors dont Seb, une des fiertés de la Bourgogne) et que tous puissent y assister (c'est l'objet de ce message).

Ce sera le 28 janvier à partir de 9h, dans la salle d'honneur du CG de Côte d'Or, le programme est là, et pour vous inscrire, envoyez vite un message à jer28janvier@gmail.com


En attendant le plaisir d'en voir certains d'entre vous pour de vrai le 28 janvier à Dijon... chez les ploucs !

D'ici là Joyeux Noël !
PS : le joli dessin est le logo de la Journée Elisabeth Rousseau, offert par une artiste dijonnaise.

Quels conseils pour les petits haïtiens qui arrivent ces jours-ci ?

C'est la question que n'ont pas arrêté de me poser les journalistes aujourd'hui.

J'ai déjà pas dit pas mal de choses :
- Beaucoup de coocooning, de câlins, de moments passés ensemble, de rassurance de dialogues (avec les yeux on se parle aussi).
- Une alimentation assez libre et abondante mais en évitant les cochonneries.
- Un sommeil dans la chambre des parents... mais toujours pas dans le même lit si possible.
- Et surtout, faire gaffe à Noël... c'est une grande fête familiale, mais là, on oublie un peu la famille, les proches. Surtout ne traversez pas la France pour aller fêter Noël chez les grands-parents, ou Tonton Marcel (même si ce dernier a la barbe de Saint Nicolas). N'allez pas non plus dans des stations de ski pour voir les beaux sapins blancs, restez bien tranquillou chez vous et profitez de vous, ce sera le plus beau cadeau pour votre petiot, mais aussi pour vous. Limitez quelques visites (ce sont plutôt eux qui doivent venir chez vous) à quelques très proches (grands parents par exemple).

Ils auront tout le loisir de découvrir la fameuse barbe de Tonton Marcel dans quelques mois.

Et puis d'ici un à deux mois, un petit bilan d'arrivée, si possible auprès de quelqu'un qui a de l'expérience !

Voilà, moi aussi je suis passé du côté rose de la force !

Incroyable, je vais faire de la pub pour une émission à mon avis trop kitch, trop fleur bleue... mais je craque, excusez-moi on est à deux jours de Noël, et puis cette petite journaliste d'une société de prod a tellement envie de donner une belle image de l'adoption, et nos ménagères de moins de 50 ans, abreuvées de coca y seront tellement sensibles que..... je me suis dit pourquoi pas ?

Cette journaliste cherche pour une future émission destinée à rendre hommage "aux gens méritants" des jeunes adultes ou des ados adoptés qui feraient ainsi une surprise télévisée à leurs parents, en les invitant à la TV en même temps qu'une de leurs idoles, pour les remercier...

C'est tout concon, tout gnangnan sans doute, mais ça plaît et on est peut-être obligé de passer par là pour que les Bidochon s'aperçoivent que les familles adoptives sont de vraies familles où on s'aime !

Si ça vous intéresse, écrivez-moi cao@chu-dijon.fr... je ferai suivre le message....

Pourquoi ?




Suite à vos réactions à mon message Welcome Home, j'ai deux questions...

Le première ce n'est pas la première fois que je me la pose, pourquoi PLS, dont il y a encore un an, je me félicitais de la bonne connaissance de l'adoption, de l'humanité, a-t-il pu basculer ainsi du côté obscur de la force ?
Car qu'il s'inquiète de la précipitation, de l'accélération des procédures en Haïti soit ! Du fait que certaines crèches haïtiennes ne soient pas des modèles de vertu et de préparation pour l'adoption, resoit ! Du fait que certains agréments puissent être surprenants reresoit !
Mais il ne peut ignorer le danger bien plus grand que vivait ces enfants.
Il ne peut ignorer que les parents qui accueillent ces petits étaient déjà "leurs" parents bien avant le séisme, et qu'ils ne sont pas allés faire leur marché sur les décombres de Port au Prince.
Il ne peut ignorer la différence entre adoption simple et plénière... c'est sa sortie sur ce sujet qui me surprend le plus, elle est digne de l'étudiante en deuxième année de psycho qui veut faire sa maline et montrer qu'elle connaît plein de choses sur l'adoption, alors qu'elle n'en sait rien, mais pas du spécialiste de l'adoption qu'il est. Je préférerai quand il était Anakin Lévy.
La promo d'un livre ne justifie pas toutes les compromissions.

Ma deuxième question est pourquoi, alors que de nombreuses voix (y compris parmi les collègues pédopsy de Dark Soussan) se sont élevées pour les rapatriements, les médias se battent pour entendre sa pensée unique ?

J'ai eu quelques avis à donner depuis hier matin, où j'ai donné entre mes consultations 6 interviews (pour mémoire, je n'ai eu le temps de n'en voir ni entendre aucune, si vous les trouvez sur internet, merci pour les liens, il y a eu entre autres France 3, Radio Bleue, Sud Ouest et l'Agence France Presse, et un société parigote dont je n'ai pas retenu le nom).

L'interview de l'AFP m'a apporté quelques réponses, la journaliste était très sympa, mais d'une part son interview était très orientée (elle m'a avoué avoir une ligne de conduite) et il fallait que je dise que ces enfants iraient très mal de toutes façons, ce que j'ai refusé, mais qu'est ce qui a bien pu être retranscrit ?
Et puis, au début, elle me dit, vous avez la plus grande consultation de France, mais pourquoi Dijon, ce n'est pas le centre du monde ?
Je ne suis pas bourguignon, mais sache grognasse que Paris à l'époque de Jean Sans Peur venait manger dans la main de Dijon, qu'à l'époque de Philippe le Bon, la Bourgogne avait mis à genoux l'île de France, et que rien ne se faisait en Europe contre le grand duc d'Occident.
Sache aussi que j'ai passé mon enfance et mon adolescence à Marseille, et que à Marseille, ville de 2600 ans, déjà pleine de culture quand vous autres parigots vous viviez dans vos cavernes, et que si tu crois que ton Paris est le centre du Monde, faudrait un peu bouger et découvrir qu'il y a une vie après le périphérique. Le plouc te salue bien, et fait chauffer le goudron et les plumes si tu veux venir boire notre vin !

Trêve de plaisanterie c'est quand même significatif du centrisme de notre pays, qui parle de Province avec du mépris dans la voix.... parfois on a l'impression que de la merde faite dans la capitale vaut mieux que de la soie tissée dans les régions !

Je ne parle même pas de ma chère Polynésie et de tous ce que les sauvages qui y habitent (ils n'ont même pas droit au terme de ploucs) a à nous apprendre sur l'adoption !

mardi 21 décembre 2010

Pour Noël : le blog de l'adoption vous offre une recette : Le Coca Poire !

Cette recette vient de m'être envoyé par le Pr Michel Roussey et je la fais totalement mienne, et la publie avec sa permission.
Monsieur Roussey est professeur de pédiatrie à Rennes, au risque de troubler sa modestie (bien réelle) j'ose dire que c'est un grand nom de la pédiatrie française, un grand nom comme je les aime, s'occupant plus de pathologies pour lesquelles il a inventé le nom de pédiatrie environnementale (il a publié des ouvrages sur ce sujet). Plutôt que de faire des recherches "passionnantes" sur la membrane cytoplasmiques du cloporte il a mené de grands combats pour des grandes causes de société où l'enfance était impliquée, et pour lesquelles il continue à se battre : la maltraitance à enfants, la mort inattendue du nourrisson, le dépistage, les maladies chroniques et les handicaps.... mais aussi l'adoption, puisqu'il continue à se battre pour qu'une consultation adoption (parfois appelée Coca) existe dans sa belle ville de Rennes.

Voici sa recette, bon appétit :


La recette du 14ème dessert de Noël

En cette période de fêtes on vient d'inventer un nouveau dessert : le COCA-poire.

1. Répondez aux parents adoptifs en organisant des COCA car la demande est importante et les besoins énormes, tout cela bien sûr à moyens constants en personnel et en coûts déficitaires pour l'hôpital (consultations longues, répétitives si nécessaire, absolument pas rentables sur le plan financier)...mais faites votre boulot de médecin face à une famille qui a besoin de votre aide, en complémentarité ce que font les Conseils Généraux et non en concurrence

2. Recevez les encouragements de certaines autorités qui reconnaissent l'utilité de ces COCA

3. Faites miroiter à votre direction une reconnaissance officielle du gouvernement avec des aides matérielles dans les faits et non avec des mots et projetez de pérenniser ces COCA

4. Répondez aux urgences lorsqu'arrive un séisme et augmentez les plages horaires de consultation au détriment d'autres activités de votre service et donc en vous pénalisant vis-à-vis de votre direction

5. Recevez les remerciements des autorités diplomatiques/non hospitalières qui se félicitent de la réponse des COCA face à une catastrophe

6. Faites toujours miroiter une reconnaissance officielle
...et vous avez des COCA prises pour des poires quand on leur demande de prendre en charge en urgence des centaines d'enfants qui arrivent d'un coup.
Qu'on ne vienne pas nous dire que nous sommes insensibles au drame haïtien, et maintenant au choléra.
La plupart d'entre nous n'ont plus rien à prouver dans leur exercice professionnel et leur engagement.
Une fois de plus on vient demander notre aide, à une période où l'hôpital impose des fermetures de jours de consultations afin de permettre à son personnel soignant de prendre ses congés, où les urgences débordent de bronchiolites et autres gastro, où les médecins aussi peuvent légitimement s’occuper de leur famille si on ne veut pas que la boutique explose et où ceux qui restent sont largement occupés.
Les urgences seront assurées bien évidemment mais pas forcément dans le cadre d'une COCA. Or ce n'est pas de cette manière que nous concevons un accueil digne de ce nom dans une COCA , tel que nous essayons de le faire en prenant le temps qu'il faut. Pourquoi une telle précipitation alors que ceci pouvait être anticipé depuis des semaines et programmé avec sérénité pour un accueil correct ?
Qu'on arrête de nous dire qu'on pourrait éventuellement être aidé si ce n'est pas le cas. Pourquoi maintenir ces consultations spécialisées ? Les Conseils Généraux ne veulent pas aider non plus. Revenons alors à ce qui se faisait avant et régressons.
Bref sommes-nous réellement utiles ? Il nous semble pourtant qu'on fait appel à nous.
Bonnes fêtes de fin d'année néanmoins et essayons de faire pour le mieux comme on en a l’habitude (alors pourquoi changer puisque ce sera fait !!!) car ce sont des enfants et des parents qui en ont besoin.
Mais il faut que les autorités responsables des adoptions internationales comprennent que toujours compter sur le dévouement et l'empathie des équipes hospitalières ne suffit plus, et qu'elles doivent se rapprocher du ministère de la santé pour faire attribuer aux COCA les moyens nécessaires.

Pr Michel ROUSSEY
Pôle de Pédiatrie médico-chirurgicale et de génétique clinique. Responsable de la COCA. Hôpital Sud. CHU Rennes

Welcome Home !

Chers lecteurs, je suis actuellement dans une période de sur-boulot, avec peu de temps à consacrer à mon petit blog, mais je ne pouvais rester silencieux sur l'arrivée annoncée, et pas mal médiatisée des 300 petits haïtiens.

A cause des grèves puis des intempéries, j'ai raté quelques réunions parigotes où a été évoqué ce sujet, et j'avoue être assez ignorant sur la "catégorie" des enfants qui vont bientôt arriver en France, et où ils se situent dans le cheminement administratif de leur adoption. Mais même si je sais que certaines crèches haïtiennes ne sont pas "exemplaires" en terme d'éthique, j'ai confiance dans les services du SAI, et je ne les imagine pas faire arriver en France, des enfants dont les dossiers seraient trop obscurs. Et d'après ce que nous dit la presse, il ne s'agit que d'enfants déjà apparentés AVANT le séisme.

Je ne me voile pas la face et je sais que ces enfants auront besoin de soins médicaux, de câlins, d'yeux expérimentés pour les aider à supporter tous les chamboulements qu'ils ont subis. Malgré un programme de janvier très chargé, ils seront ma priorité et j'ai ouvert plusieurs consultations supplémentaires. Et connaissant mes amis, autres responsables de consultations d'adoption, je suis certain qu'ils ont fait de même, même si nous sommes en mode râleur, avec toutes les promesses que l'on nous a fait, et que l'on ne nous tient toujours pas, nous n'arrivons pas à nous venger sur les familles et surtout les enfants. Il n'y aura pas de boycott

Je prends assez mal, une fois encore de nombreux commentaires déplacés et théoriques sur l'état de ces enfants.
J'en ai marre que certains parlent encore et toujours de cela comme d'une action humanitaire ... A l'inverse, je pourrai comprendre, que certains reprochent à la France de s'être occupée de ces mille enfants et de laisser Haïti dans une misère noire... mais c'est ce que font tous les pays riches quand il y a une catastrophe ou des risques dans un pays .... cf actuellement en Côte d'Ivoire.... où tous les pays occidentaux demandent l'évacuation de leurs ressortissants. Ne faisons pas payer notre mauvaise conscience de nantis à quelques familles. Pour moi, ces petits Timouns, seront dès leur arrivée des petits français, et il est maladroit de dire que la précipitation de ce rapatriement, ne permettra peut être pas l'obtention de leur reconnaissance par les autorités... certains juges n'ont pas besoin de ces conseils.... les familles auront du temps à passer pour se connaître avec leurs enfants, si on peut leur empêcher des tracasseries administratives.

Je suis aussi d'accord qu'il aurait mieux valu que ces enfants soient rapatriés et adoptés, après une bonne préparation à l'adoption.... mais existait elle auparavant en Haïti ? Oui dans certaines et trop rares crèches.... faut il alors l'imposer dans un pays à terre, avec du personnel d'orphelinat que la mission du mois de mars nous a décrit à bout de souffle ?
Je rappelle que même s'il peuvent remplir nos écrans en cette période de Noël, le monde des Bisounours n'existe pas !
Pendant ce temps, le choléra, la malnutrition, les autres épidémies gagnent du terrain... entre deux maux mon choix est fait depuis longtemps..... Vous pouvez consulter et , mes "vieux" articles, dont je ne changerai pas une ligne.


Je suis prêt à discourir avec certains sur le devenir des "enfants du séisme". Par exemple, avec ceux qui viennent de sortir un livre, et qui ont un très bon éditeur, qui fait que l'on peut les entendre partout sur les ondes et dans la presse.... mais non je ne vise personne.... mais quand même, quand Pierre Lévy-Soussan, nous annonce dans Le Point, qu'il suit des enfants du séisme dans son cabinet et qu'ils vont tous mal, je ris, je m'esclaffe, je me gausse, tout d'abord parce que ne vont voir une pédosy que les enfants qui vont mal, et d'autre part, j'aimerai bien savoir combien il en a vu ? Et ma grande question est de savoir quelle est la motivation des parents ayant adopté un enfant en Haïti après le séisme, d'aller voir celui qui est considéré comme une des étincelles ayant fait arrêté le dit rapatriement... soit ce sont des parents qui ne sont au courant de pas grand chose dans le domaine de l'adoption, donc très isolés (... donc bon facteur de risque !)... soit ce sont des parents qui sont d'accord, avec PLS et que l'on n'aurait pas dû rapatrier ces enfants (les leurs donc)... et en ce cas le facteur de risque, pas besoin d'avoir fait Saint-Cyr pour voir son énormité !

En 2010, parmi les enfants que j'ai vu pour une première fois, j'ai vu à ce jour 87 enfants haïtiens, les 9/10° d'entre eux sont des enfants qui ont vécus le séisme, parmi ceux-ci, il y en a beaucoup que j'ai revu de manière systématique quelques mois après.... et bien la différence sur leur état psychologique, leur attachement, leur adaptation dans leur nouvelle famille, leur nouveau milieu est quasiment la même que d'habitude ! Pas bien différent, que les 400 petits haïtiens, que je suis déjà... c'est à dire, qu'il y en a toujours qui ont soufferts de leurs séparations (le pluriel est volontaire), qui ont pu être maltraités ( dans tous les sens du terme en Haïti), qui ont des parents adoptifs catastrophiques ( et oui cela existe, mais plutôt que de condamner, quand les enfants sont là, je préfère accompagner). Ils étaient juste quand même un peu plus sidérés à l'arrivée, un peu plus de cauchemars, de difficultés à se décoller des bras des parents... et cela était plus dû à l'accélération des procédures (un mal que je suis prêt à assumer car moins grave que ceux qui rodent en Haïti)... que le tremblement de terre lui-même. C'est mon humble avis, un avis de vieux con, si vous voulez, mais les vieux cons ont parfois de l'expérience, le syndrome post traumatique, que d'aucuns ont voulus nous vendre à tort et à travers, après le tremblement de terre, même si nous ne l'appelions pas ainsi, il s'agit d'état de stress, de dépression, que nous voyons souvent après des adoptions, après des histoires difficiles... et les enfants, on s'en occupait déjà où on tâchait de le faire... Oui certains enfants ont pu avoir des craintes en rapport direct avec le tremblement de terre, mais ne faisons pas de ce "joli" syndrome l'arbre qui cache la forêt.

Par contre, ce que j'ai vu bien augmenté entre les enfants arrivés avant ou après le séisme, ce sont la gale, la teigne, les diarrhées traînantes et la tuberculose.... et cela pourquoi personne n'en parle ? Pourquoi n'interroge-t-on pas ceux qui suivent les enfants, ceux qui ont les mains dans la cambouis (enfin pour Haïti, c'est plutôt les mains dans l'Himenelopis nana en ce moment), et préfére-t-on interroger des grands théoriciens qui n'aperçoivent les Timouns que de loin ?


En conclusion, je reprends le titre de mon billet : "Bienvenue à la Maison les Enfants". Je n'ai rien fait pour voir si vos parents sont aptes à nous à vous accueillir, je n'ai aucun pouvoir pour savoir si l'orphelinat où vous avez été est éthique ou non. A mon niveau, et alors que vous êtes dans l'avion, je ne me vois comme rôle que celui d'aider à vous accueillir, et à vous faire en sorte que vous vous sentiez chez vous ici.

mardi 30 novembre 2010

Programme de la Journée Elisabeth Rousseau

Le vendredi 28 janvier 2011

Journée Elisabeth Rousseau, organisée conjointement par le Conseil Général de Côte d'Or, la Consultation d'Adoption Outremer du CHU de Dijon et la Jeune Chambre Economique de Côte d'Or.

Lieu : Conseil Général de Côte d'Or

Programme :

Accueil : Marianne Tarragon-Béarez (JCE) : Et si on parlait vraiment de l'adoption ?

Introduction :
Monsieur François Sauvadet (Député - Président du CG de Côte d'Or)
Madame Michèle Tabarot (Député- Maire du Cannet - Présidente du Conseil Supérieur de l'Adoption)
Sous reserve .... Madame la Ministre des Solidarités (Madame Morano m'avait promis sa présence... avant de changer de fonction)

Elisabeth Rousseau, parce que la première adoption internationale française a eu lieu en Côte d'Or : Dr Jean-Vital de Monléon

Qui est adopté ? Qui adopte ? : Dr Julien Pierron

Débat : L'adoption est elle une maladie ? Les consultations d'adoption sont elles utiles ? : Madame Céline Giraud (fondatrice d ela Voix des Adoptés), Docteur Christine Roullière Le Lidec (Secrétariat de l'Adoption Internationale) , Monsieur Bernard Tomianka (Ancien Président de l'Association des Parents Adoptifs d'Enfants Colombiens), Professeur Frédéric Huet (Doyen de la faculté de médecine de Dijon) et sous reserve Madame la directrice de l'Agence Régionale de Santé de Bourgogne.

Panorama de l'adoption internationale : Son Excellence Jean-Paul Monchau, ambassadeur de l'Adoption Internationale.

Les Bourguignons parlent d'adoption :
L’attachement : mythe ou réalité : Madame Aubeline Vinay (Enseignant-Chercheur en Psychopathologie de l'Enfant)
La philosophie de l’adoption : Jean-Philippe Pierron
L’adoption : une affaire départementale (représentant du CG 21)
L’adoption : une affaire familiale : Madame Gisèle Pajot (Présidente EFA 21)
Je suis adopté et je vais bien : Monsieur Chang Delaunay

Bilan de dix ans de Consultation d'Adoption Outremer, perspectives et espoirs sur les dix prochaines années : Jean-Vital de Monléon

Annonce de la Journée Elisabeth Rousseau

En 2009, je préparais les 10 ans de la Consultation d'Adoption Outremer, et je vous avais annoncé trois grands projets, deux ont vus le jour..... pour le troisième qui était sans doute la meilleure façon de souffler les bougies, cela a pris plus de temps..... mais ça y est on y arrive c'est dans deux mois : le 28 janvier 2011, une date à retenir, à marquer d'une pierre blanche, en particulier si vous êtes des spécialistes de l'adoption, je serai heureux de vous accueillir.

Cela fait des années que je voulais faire une réunion multidisciplinaire sur l'adoption, avec des spécialistes de différents horizons, sans que chacun soit plongé et enfermé dans sa spécialité, c'est aussi une journée où je voulais laisser une large place aux adoptés, et trois d'entre eux figurent parmi les invités.

Pourquoi, cela a mis autant de temps, parce que je me suis retrouvé un peu seul à organiser cela... fort heureusement pour aider à sortir ce beau projet des limbes, sont arrivés de joyeux compagnons de Zorro... une association dont je ne savais pas du tout comment elle fonctionnait et à quoi elle servait : La Jeune Chambre Economique. Grâce à leur motivation et leur sens de l'organisation, le projet a pu à nouveau repartir. Ils n'ont pas leur pareil pour combattre toutes les inerties. Merci à eux.


Je vous promets le programme dans les 24 heures, ainsi que des précisions prochainement sur les modalités d'inscription. Etant limités par le nombre de places... ce sera probablement sur invitation... mais si vous êtes un pro de l'adoption, n'hésitez pas à me réclamer votre invitation....

Vous verrez sur le programme, je me suis fait plaisir que des gens que j'aime bien, et quelques uns de mes grands prénoms de l'adoption.

Un édito du SSI sur les enfants volés et adoptés.

Voici en lien, un récent éditorial du journal du SSI, la grosse ONG helvète de mon ami Hervé, qui est lui aussi helvète mais pas gros.

J'avais évoqué ce lien dans le billet consacré à Céline. Ou tout au moins dans les discussions, quand on me demandait "quid du devenir des enfants victimes de trafic ?". Cet article précise d'ailleurs que pour les enfants adoptés de manière frauduleuse, il ne s'agit d'ailleurs pas de trafics, car la définition de ce mot ne correspond pas, en principe, il n'y a pas d'exploitation envers les enfants dans l'adoption !

Cela peut sembler rasoir de parler de cela, mais, même si elles sont rares, il est capital de toujours tout faire pour lutter contre les adoptions malhonnêtes, qui ne sont pas basées sur du costaud.... moi je le dis non pas comme ONG, mais comme soignant, quand on construit sur du fragile, tout s'effondre au premier coup de vent.... et comme l'adolescence n'est pas toujours une petite brise.....

mercredi 24 novembre 2010

Plaidoyer pour les OAA

Dans les commentaires du billet où je faisais semblant de faire croire que j'étais contre l'adoption individuelle, une chose m'a attristé : la façon dont les OAA étaient traitées.

Avant que toute allusion personnelle me soit lancée... et pour élever le débat :
- Je n'ai aucune dette envers les OAA, et oui j'ai adopté en individuel
- Mes premières relations avec certaines d'entre elles étaient parfois difficiles, je crois qu'elles ne comprenaient pas bien à quoi servait la Consultation d'Adoption Outremer
- Je sais que certaines ont pu dire des horreurs et je ne me suis pas gêné pour leur dire, du style... "c'est le choc de l'adoption", bien culpabilisant pour expliquer l'autisme d'orphelinat d'un p'tit bout qu'ils ont fait adopter !
- Je sais que certaines ont pu dire de grosses bêtises sur la santé
- Je sais que certaines peuvent être considérées comme trop "dans leurs valeurs", ce que beaucoup d'entre vous traduiront par "sectaires" : trop humanitaire, trop catho, trop grenouille de bénitier, etc, etc.... et parfois je pense un peu cela....

Et bien malgré tout j'en ai marre, que les OAA soient actuellement les boucs émissaires de l'adoption !
En ce moment tout le monde leur tape dessus, c'est du dernier chic, et bien je ne serai pas à la mode.

Les OAA ne sont pas parfaites, mais qui l'est ?
Elles ont leurs défauts mais qui n'en a pas ?
Elles n'acceptent pas tout le monde, mais malgré le contexte "d'entonnoir" de l'adoption internationale, elles ont augmentées leur nombre d'adoptions ces dernières années !
Elles choisissent des critères qui leur sont propres, mais elles pourraient aussi ne rien faire. Tant de monde se fout de tout !
Elles refusent pour la plupart (mais pas toutes) , les célibataires, et les plus de 40 ans, c'est facile c'est simple, c'est sans doute dommage, mais ont-elles d'autres moyens ? Je préférerai moi aussi qu'elles aient le temps d'éplucher chaque dossier sans tenir compte de ces classifications faciles, mais en ont elles le temps ?

Et surtout, le gros reproche : elles manquent de professionnalisme, mais ont elles des moyens de professionnels ?
Ce sont des bénévoles, pour une immense majorité, qui prennent sur le boulot, sur leur vie de famille pour faire cela, que ceux qui en font autant leur jette la première pierre.

Un autre, des grands jeux actuels est de reprocher aux médecins des OAA de ne pas avoir assez d'expérience dans le domaine de la pathologie des enfants adoptés. Toujours agréable de taper sur les petits. On demande aux OAA, d'avoir un médecin, mais on n'a toujours pas donné la moindre reconnaissance aux consultations d'adoption, qui se sont formés tout seul par des efforts de volonté qui ressemblent à du dévouement. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais !
Je ne vais pas jeter l'opprobre sur le brave papa ou la gentille maman, docteur généraliste ou gériatre qui vient d'adopter avec telle OAA, et à qui on demande de faire se rôle de docteur de l'OAA car on a PERSONNE d'autres. Cette année pour mon Diplôme Universitaire, des médecins d'OAA ont voulus s'inscrire, ils n'ont pu le faire car les OAA n'avaient pas le budget, pourtant ce diplôme est peu cher... Est-ce leur faute ? Savez quelle est leur subvention ?
De plus en plus, les OAA demandent des avis aux médecins spés dans l'adoption, ce qu'on essaie de faire avec plaisir (retard aussi...). Le premier devoir d'un médecin c'est quand il ne sait pas de le dire !

Moi les OAA, je leur tire mon chapeau, même si je vois leurs défauts, et même si ça énerve je redis comme un récent commentaire de Véro (ma confrère Doc Véro ?), qui est la motivation de beaucoup des OAA : L'adoption est avant tout fait pour donner une famille à un enfant et non le contraire.... même si cet argument irrite quand on est dans l'attente, dans la souffrance... on s'aperçoit vite après l'adoption, que l'adoption qui réussit c'est celle où l'enfant a adopté ses parents !

Je suis pour l'adoption individuelle !

Ce n'est pas un poisson d'avril, ni une schizophrénie de ma part, mais bien une volonté de vous montrer et de montrer à d'éventuelles autorités que la vérité n'est pas si simple.

J'ai balancé un pavé dans la mare avec mon titre provocateur il y a quelques jours. Et mon but est largement atteint puisque le débat est bien lancé.

Tous vos commentaires directs, amusés, en colère m'ont bien intéressés.

Certains ont compris surtout en allant au bout de mon message, que je voulais surtout montrer qu'interdire est toujours plus facile que d'aider, personnellement j'ai choisi de ne pas choisir la facilité puisque ma mission autoproclamée depuis quelques années et avant tout d'aider à l'accueil des enfants. Et je ne crois pas qu'interdire l'adoption individuelle aidera à cela. Beaucoup commencent à me connaître et savent savent que quand je veux pousser un cri de rage car le rapatriement des petits haïtiens est stoppé, j'appelle mon billet : Merci.

D'autres n'ont vus que le titre et ont dû être profondément déçus. Prenant un peu tout au premier degré en oubliant mes dernières phrases, pourtant explicites.

L'avis le plus juste est peut-être, celui de Moushette où elle me dit qu'elle est contre la pauvreté dans le monde. C'est bien dans cet état d'esprit qu'il fallait lire mon premier billet. Ce qui m'amuse et sachez-le Madame Moushette, en l'écrivant j'ai moi aussi (les grands esprits se rencontrent et ont les mêmes références) pensé à la parodie des inconnus que vous mettez en lien : je suis contre mais finalement pas tant que celà !

Et mon vieux Bernardo.... au lieu de me seller Tornardo, comme d'habitude, il m'a mis du poil à gratter sous la selle ! Mais si tu as raison sur bien des points, relis mon texte et tu verras que je décris l'adoption individuelle comme un facteur de risque, rien de plus. Tes réflexions (comme toujours) me sont fort utiles et me donnent à penser que certains vieux briscards comme toi (mais pas aussi bien iontentionnés) ont pu rester à l'aspect, non pas binaire, mais faussement primaire de mon billet... et se contenteront du titre provoc, c'est pourquoi j'ai choisi ce titre pour ce deuxième billet, prévu de longue date !

Ceux qui n'auraient toujours pas compris, tant pis pour eux, ils n'auront pas le troisième titre, qui correspond à ma complète pensée : "Je suis pour un meilleur accompagnement de l'adoption et un meilleur soutien bienveillant pour les familles adoptives".

Pour pousser le raisonnement, encore plus loin, de temps en temps, dans "mon" service de nourrissons, qui reçoit.... peu de petits adoptés, j'ai des enfants qui ont de grosses pathologies et pour lesquels quelques parents nous font des scandales en nous disant qu'ils veulent que leur enfant sorte à tout prix. Parfois ils me disent "J'aime pas l'hôpital !"... je leur réponds : "Moi aussi !". Effectivement, c'est un scandale que des hôpitaux existent, que des médecins existent, surtout ceux pour les enfants, le scandale c'est que la maladie, la détresse sociale existe... pour parler de ce qui nous occupe le plus dans nos services (sans parler des pyromanes qui nous ont bien occupés à Dijon, ces dernières semaines, eux non plus ils ne devraient pas exister). Mais l'hôpital est utile, comme l'adoption, comme la démarche individuelle... ces trois choses qui ne devraient pas exister, et bien je les aime bien.

Mais, entre interdire l'adoption individuelle, et un statu quo immobile, il y a beaucoup de place. Je suis souvent pris à partie pour m'exprimer sur ce sujet... et pour simplifier si vous ne me verrez pas signer des pétitions pour l'adoption individuelle, vous pouvez être sûr que je serai là pour m'opposer à son interdiction, dans l'état actuel des choses.

Parce que je crois que sans adoption individuelle des familles resteront sur le pavé, et plus encore des enfants adoptables aussi ! Mais aussi parce que je sais qu'adopter par une OAA ou l'AFA n'amènent pas forcément toutes les garanties (le risque est moindre, mais le risque existe). Mais encore parce que la plupart des parents qui adoptent en individuel sont responsables et qu'ils savent les dangers auxquels ils s'exposent en faisant n'importe quoi ! Pas tous, mais l'homme reste l'homme.
Encore une raison, l'adoption individuelle permet parfois de réaliser des histoires magnifiques, des relations, des rencontres qui ne seraient pas possibles dans d'autres cas.

J'ai été amusé par les petites remarques, me rappelant que moi aussi, j'avais adopté en individuel. Vous n'avez pas tort, de le faire, car certains oublient facilement de telles choses, sachez que je n'ai pas oublié mes trois adoptions individuelles et que j'en suis fier.

Mon histoire personnelle est un détail et je n'écris pas ce nouveau billet pour me justifier, mais pour faire évoluer le schmil-blick. Parlons de la Polynésie, mon deuxième pays, mon terrain de recherche. J'ai vu là-bas, les plus belles adoptions du monde avec des relations de confiance privilégiées, autour d'un berceau avec 4 parents (parfois seulement deux mamans) unis et d'accord pour le bonheur d'un enfant. J'y ai vu aussi les plus moches, beaucoup beaucoup beaucoup plus rares, mais je n'ai pas envie de fermer les yeux, j'ai vu de jeunes mères à qui on forçait la main pour se séparer de leur enfant, j'ai vu un bébé vendu aux enchères. A cause de ces histoires doit on condamner toutes les autres... ai-je besoin de donner ma réponse ?

Interdire l'adoption individuelle NON.
Ne pas laisser faire n'importe quoi OUI. Pour 99% des clients, les détecteurs de vols à la FNAC seraient inutiles, mais pour le budget de la FNAC c'est utile.
Accompagner les familles et ne pas les abandonner face à leurs questionnements OUI.




PS: rien que pour Bernardo, ta définition de BK est excellente, est elle de toi ?

mercredi 17 novembre 2010

Je suis contre l'adoption individuelle !

Vaste sujet, depuis plusieurs années, et encore plus fréquemment depuis ces derniers mois, divers intervenants de l'adoption se prononcent sur ce sujet, des interdictions à venir sont évoquées, sans que l'on sache s'il s'agit de rumeurs ou de réalités.



Je vais donc vous expliquer pourquoi, je suis contre l'adoption individuelle.... lisez bien tout le billet avant de pousser de grands cris !



Je suis contre le fait de laisser des parents partir à l'aventure sans soutien.



Je suis contre le fait que certains parents, alors qu'ils se posent des questions quant à un éventuel problème de santé de leur enfant, aient autant de mal à trouver un interlocuteur expérimenté et disponible.



Je suis contre le fait que certains parents, aveuglés par les désir d'enfant puissent fermer les yeux pour franchir la ligne jaune, croyant que tout sera oublié au retour.



Je suis contre le fait du manque de moyens des OAA, qui les empêchent de continuer dans de bonnes conditions de pousuivre leurs activités bénévoles : continuer les liens directs avec les pays d'origine, les orphelinats pour permettre des adoptions en toute confiance et respect mutuels.



Je suis contre le fait que nous n'ayons pas encore en France une agence gouvernementale de l'adoption travaillant en harmonie avec les OAA de manière complémentaire privilégiant plus une qualité et une eficacité dans des pays "difficiles" plutôt que d'aller faire du "chiffre" à tous prix.



Mais avant tout, je suis contre que des enfants soient privés de famille, la famille qui reste pour moi (au risque de paraître ringard) la chose qui est souvent la plus essentielle pour s'épanouir. Enfants privés de cette chance, alors que des familles auraient la compétence, le désir et la volonté de les accueillir et de les rendre heureux.

Je suis contre que trop de familles qui ont ces qualités soient abandonnées. Je souhaite (de manière fort utopique) que l'adoption individuelle ne soit plus qu'un souvenir, pour que chaque adoption soit correctement et intelligement encadrée.

Tant que toutes ses conditions de qualité ne pourront être remplies, je continuerai à défendre l'adoption individuelle.

Chercher à aider, plutôt que vouloir tout interdire.

dimanche 14 novembre 2010

Et la famille comment ça va ?

Petit billet d'humeur de début de semaine, il se veut totalement apolitique mais plus "attristé".

On a encore changé de ministre de la famille... et donc de l'adoption, ce qui veut dire qu'il faut repartir à zéro (ou presque) avec un nouveau cabinet pour tout expliquer les problèmes, dont certains sont particulièrement aigus : Haiti (et les enfants attribués qui y restent), les adoptions simples prononcées par excès et bien entendu les consultations d'adoption qui n'ont toujours pas de reconnaissance, d'aide, etc....

Ce qui m'énerve pas mal en tant que vieille rombière (et les habitués de ce blog savent que je revendique ce titre), c'est que le mot famille n'a pas été prononcé dans l'annonce du gouvernement, cette institution qui me semble essentielle, une des bases primordiales de notre société et de beaucoup d'autres sociétés. A cette heure, j'ignore quel ministre s'occupera de tous ces dossiers familles (pas seulement l'adoption) qui me, qui nous tiennent tant à coeur !

jeudi 11 novembre 2010

PLS sur TF1

Je suis arrivé à retrouver l'interview de Pierre Lévy-Soussan dont me parlait Greg dans un dernier commentaire.

Même s'il est maintenant considéré comme le diable par beaucoup de parents adoptifs, j'ai été agréablement surpris par cette interview et j'ai retrouvé celui avec qui j'aimais discuté avant "Haiti", et avec lequel nous nous retrouvions sur beaucoup de sujets !

Bon, il y a des choses où je ne le suis pas, bien sûr :

- Il force un peu trop sur les facteurs de risques parlant d'interdire plus que d'accompagner.

- Sa description de la Convention de La Haye est trop caricaturale, beaucoup d'adoptions non la Haye sont d'une propreté sans faille.... la réciproque est aussi vraie !

- Son aspect trop psy et sa généralisation des problèmes s'expliquent par son activité, contrairement à moi, il ne voit que des enfants qui ne vont pas bien.... mais il faut se méfier de la généralisation.

- Ce qui me choque vraiment c'est la dernière question où sur les coûts, il ne reprend pas la parole du journaliste qui parle d'achat d'enfant. L'adoption coûte cher mais tout n'est pas de l'argent sale, et qui ne dit mot consent. Dire que les enfants adoptés sont achetés dans une émission grand public est dangereux.

Je ne m'explique toujours pas son comportement pour faire arrêter les évacuations de Haiti. Je n'ai pas parlé avec lui depuis, et je me pose encore des questions sur ses motivations : service commandé ? besoin de pub ? Coup de gueule un peu trop amplifié et qui l'a dépassé (la solution que je préférerai) mais il devait savoir qu'entre deux mots il fallait choisir le moindre !


PS : vous pouvez manifester votre accord ou votre désaccord, avec son interview et mes commentaires, mais pas de lynchage...

Julien

Entre nous, les docteurs de l'adoption, on se surnomme souvent en utilisant des termes familiaux. Ainsi Jean-Jacques est notre "grand frère" à tous, grand frère pour lequel nous sommes remplis d'admiration et de respect.


Je me retrouve un grand nombre de petites soeurs (et oui c'est surtout des filles !), que j'aime bien et pour lesquelles j'ai beaucoup d'amitié, d'affection, ce sont toutes celles qui sont venues se former en me suivant pendant quelques jours à Dijon ou en suivant mon p'tit diplôme.


Je vais maintenant vous dire un mot de "mon fils" dans l'adoption : Julien.


Cela faisait longtemps que je voulais parler de lui dans mon blog et je ne le fais pas pour augmenter la proportion d'adoptés dans mes grands prénoms de l'adoption.

Je l'ai vu débarquer un jour dans mon bureau, ce "membre passif de Racines Coréennes" comme il se décrit lui-même, toujours très calme, très poli, serein comme il l'est toujours. Il était envoyé par un de mes anciens internes qui lui avaient conseillé de s'adresser à moi pour un sujet de thèse.

J'ai osé lui confier la thèse dont je revais celle reprenant toutes les données socio familiales des 800 premiers enfants vus à ma consultation. Le résultat a été au-delà de mes espérances. En dehors de sa thèse, cela n'a été présenté que dans des petites réunions (dont au CSA). Julien la présentera bientôt à la Journée Elisabeth Rousseau (mais qu'est ce donc que cette journée ? vous en aurez bientôt des nouvelles), et je la présenterai quant à moi à la prochaine réunion annuelle de la Société Française de Pédiatrie.

C'est grace à ce travail de romain que nous avons pu bine préciser les causes de la séparation et les causes de l'adoption. Le boulot effectué par Julien a été magnifique et notre collaboration et l'amitié qui en résulte excellente.

Julien est depuis "mon fils" et l'une de ses filles est devenue ma petite-fille (pour une raison que je tiendrai secrète). Lorsqu'il y a quelques années on me faisait miroiter de créer un centre de l'adoption qui pourrait vraiment aider les familles dans des délais raisonnables, et que j'espérai deux médecins pour gérer cela, c'est à lui que je pensais pour m'accompagner. Depuis il s'est installé en ville, il a bien eu raison de ne pas trop attendre de ces promesses et ce sont ses patients de la proche campagne dijonnaise qui ne peuvent que s'en féliciter.

Je terminerai en remerciant Julien, un compliment qu'il m'a fait est sans doute un des plus beaux
encouragement que l'on m'ait fait et celui-ci m'a aidé à poursuivre ma tâche, quand tout n'allait pas toujours bien. C'était quand il suivait mes consultations très régulièrement, à une époque où j'étais son grand maître de thèse et lui mon jeune padawan (il me vouvoyait encore), à l'issue d'une longue journée de consultations, la petite phase qui m'a tuée, d'autant plus qu'elle venait d'un adopté : "Enfant et adolescent, j'aurai voulu avoir quelqu'un qui me parle de l'adoption comme vous le faites à vos patients."

Sortez les mouchoirs !

dimanche 7 novembre 2010

L'adoption peut elle résister à l'adolescence ?

C'est le titre d'un article que j'ai écrit il y a quelques mois et qui vient de paraître dans la revue Pédiatrie Pratique, un petit mensuel, avec un rédacteur en chef bien sympa, et qui est extrêmement lu par mes collègues pédiatres, un bon moyen de briser la généralisation !

Bonne lecture.

Parmi les nombreux lieux communs qui sont répandus sur l’adoption (1), et qui reviennent souvent dès que ce phénomène social est évoqué, celui des difficultés à l’adolescence est un des plus répandus. Pour certains, il semble évident qu’un adolescent adopté ne peut aller bien, ne peut être serein dans son esprit, et que cette période, déjà critique pour le tout venant, le sera encore plus quand on est élevé par des parents adoptifs. Si, effectivement, l’adolescence est une période parfois difficile, les causes des soucis sont très diverses.
On assiste parfois à des phénomènes de mode. Longtemps, ce fut une espèce d’obsession de la recherche des origines, qui fut mise en avant comme un destin auquel, l’adolescent puis l’adulte adopté ne semble pouvoir échapper. Alors que la plupart des adoptés, s’ils avouent être intéressés par ces fameuses origines reconnaissent que cela n’a rien d’un handicap pour continuer à mener leur vie sereinement. Quand les repères sont bien présents dans la famille adoptive, les liens du sang sont moins essentiels, l’important est d’avoir des parents sur qui compter, quelque soit le mode de filiation. Depuis une dizaine d’années ce sont les troubles de l’attachement, la difficulté à établir des liens forts avec leurs parents qui sont brandis comme la cause principale du mal être des adolescents adoptés, diagnostics parfois proclamés alors que ces adolescents semblaient avoir jusqu’alors des attaches solides avec ceux qui les ont élevés, ainsi qu’une affection réciproque.
Bien entendu, il n’y a pas qu’une étiologie unique, mais une multitude de causes qui peuvent expliquer les troubles psychologiques des adolescents adoptés.

Cinq catégories étiologiques peuvent être définies, souvent entremêlées les unes aux autre. Elles permettent d’expliquer les différentes causes des soucis des adolescents adoptés. Il est utile afin de ne pas se fourvoyer d’avoir cette notion d’hétérogénéité :

1- L’avant adoption.
C’est tout ce qui concerne ce qui s’est passé avant l’adoption.
Cela commence par l’inné et si on sait que la génétique joue un rôle, il est parfois dangereux de l’évoquer au moindre comportement suspect, à la moindre déviance. La petite phrase : « On connaît pas les gènes ! » est facile et dangereuse. Cette première étiologie doit rester un diagnostic d’élimination.
En plus de l’inné, il y a tout l’environnement que les enfants ont dû subir avant l’adoption, d’éventuelles maltraitances et carences qui peuvent peser grandement sur l’évolution psychique. Un orphelinat, même chaleureux et humain reste un orphelinat, un temps prolongé dans un tel endroit gêne à l’adaptation pour la vie future.

2 – La séparation et l’adoption
L’adoption est provoquée par une séparation, ce qu’on appelle trop souvent un abandon, sans chercher à voir plus loin pourquoi une famille biologique a fait le choix ou a été contrainte de se séparer de son enfant.
Les causes de séparation sont multiples :
- Problèmes socio-familiales et économiques : de loin les plus fréquentes, la structure familiale et les ressources économiques ne permettent pas de garder l’enfant auprès de ses parents
- Carence de soins ou maltraitance : surtout présentes dans des pays où les services sociaux sont développés (Europe de l’Est, Amérique Latine), elles sont décidées par les autorités administratives.
- De véritables abandons : c’est à dire, des enfants laissés sans plus se réoccuper de leur avenir, que ces abandons soient sécurisés (enfants nés sous le secret) ou non (enfants trouvés dans la rue).
- Décès parental : il s’agit alors des orphelins au sens véritable du terme.
- Causes sanitaires : la séparation est provoquée par un problème de santé, difficilement soignable dans le pays d’origine avec les moyens de la famille biologique, l’adoption est donc vécue comme un moyen pour permettre à l’enfant d’avoir un avenir après ses soins appropriés.
- Causes culturelles : dans certaines ethnies des enfants sont porteurs d’un interdit (gémellité, albinisme, naissance sous de mauvais auspices) qui interdisent sa vie dans cette société.
- Inconnue : quand aucune explication n’est fournie par les autorités du pays d’origine.
Chacune de ses causes peut être source de multiples problèmes spécifiques.

L’adoption proprement dite est bien entendu capitale, la façon dont l’amalgame va se réaliser, dont les liens se mettent en route est capitale, c’est là que peuvent devenir évident les troubles de l’attachement.

3- La famille adoptive - Les parents
Parfois exagérée, parfois niée, la responsabilité propre des parents adoptifs de par leur histoire et leur cheminement peuvent être la source de troubles à long terme
Moins variées que les causes de la séparation, les faits qui poussent des parents à adopter des enfants sont aussi multiples. Les plus fréquentes sont les problèmes de fécondité et le célibat, puis vient l’adoption dite « humanitaire » réalisée par des familles ayant déjà des enfants biologiques.
Chacune de ces causes pourra être source de soucis psychologiques familial. Ainsi quelques familles adoptant du fait de troubles de la fécondité peuvent ne pas avoir fait de deuil de l’enfant biologique et avoir un comportement ambigu avec leurs enfants. Par contre, des parents qui adopteraient de manière véritablement humanitaire sans véritable désir d’enfants peuvent faire naître un sentiment de dette envers leur enfant puis leur adolescent.
Face à l’adoption et à ses éventuels problèmes, certaines familles démunies peuvent avoir des réactions maladroites ou éprouver des remords, voir une culpabilité ou un fatalisme qui ne feront qu’entretenir et prolonger les soucis.
Parfois c’est un autre stress familial (maladie, chômage) qui est la cause des difficultés familiales, pourtant c’est l’adoption qui est mise en avant, stigmate bien visible mais aussi bien pratique.
Enfin, des parents psychorigides ou maltraitants existent dans toutes les familles biologiques ou adoptives, on peut les espérer moins nombreux dans l’adoption, l’agrément ayant permis de les détourner de cette voie. Dans tous les cas, ils contribuent au mal-être de leurs enfants.

4- La société
Cette catégorie étiologique est une des plus importantes, pourtant elle est souvent sous-estimée. Dans d’autres ethnies (2) où l’adoption est plus ancienne, mieux acceptée, enfants et adolescents adoptés ou biologiques sont regardés de la même façon. L’adoption est naturelle, habituelle et les enfants évitent ainsi des réflexions, des mises à l’écart, voir même des maltraitances.
Que cela vienne de l’école, ou parfois de l’inconnu que l’on croise dans la rue, les remarques inappropriées, maladroites : « Combien il vous a coûté ? », « Et sa vraie maman, elle était d’accord ? » sont fréquentes. Alors qu’une telle indiscrétion serait considérée comme très impolie envers des familles biologiques, elle semble naturelle pour certains, comme si l’enfant adopté était l’enfant de tous. C’est deux petites phrases sont (souvent de manière involontaire) très perverses, jetant l’opprobre et le discrédit sur l’adoption pour la première, niant la réalité de la filiation adoptive pour la deuxième.
C’est encore plus difficile lors d’évènements qui font parler à tort et à travers de l’adoption. A cause de l’aventure ubuesque et malhonnête de l’Arche de Zoé, de nombreux enfants ont entendu dans les cours de recré que leurs parents étaient des « voleurs d’enfants ». Depuis le séisme haïtien, des enfants se voient demander s’ils ne sont pas tristes parce que leur maison est détruite et que leur « vraie » maman est morte.
En plus de ce regard sur l’adoption, il y a le regard sur la différence. Le racisme est fréquent, sans être injurieux, c’est quand même du racisme de dire qu’un enfant d’origine africain » a le rythme dans la peau », ou qu’un petit asiatique est forcément sage et travailleur. Il est très difficile d’échapper à de tels clichés dans notre pays.

5 - L’adolescence
Ce n’est pas à des pédiatres que l’on apprend ce qu’est l’adoption, cette période de mutation obligatoire, parfois difficile pour le corps qui se transforme, souvent plus difficile encore pour l’esprit qui subit ces transformations.
On sait tous les troubles qui peuvent survenir lors de cette période, on sait aussi qu’elle semble pus difficile actuellement, avec des adolescents à la recherche de limite, qui les poussent à tous les excès. Beaucoup d’adolescents passent par des états de crise difficiles, ceux qui ont été adoptés n’y échappent pas, et ses crises peuvent être plus difficiles en regard de l’association des autres facteurs de risque.

En conclusion
Il y a donc beaucoup de raisons pour qu’un enfant adopté passe par des états difficiles lors de moments critiques, comme peut l’être l’adolescence.
Comprendre et connaître la diversité de ces causes, permet de traiter les réels soucis et ne pas enfermer les enfants dans certains clichés.
Avoir connaissance du risque de maltraitance sociétale, même si celle-ci est discrète, insidieuse et involontaire permet d’envisager une prévention, prévention qui peut commencer par réfléchir à nos propres comportements et a priori.

1- de Monléon JV : Adoption : ni banalisation, ni stigmatisation. ped pratique, n°202, novembre 2008
2- de Monléon JV. Qui sont mes parents? Filiation adoptive en fonction du temps et de l'endroit. Arch Pediatr 2000 ; 5 : 529-535.

vendredi 5 novembre 2010

Actimel, Nutella, même combat !

J'ai fêté mes 45 ans il y a peu, j'ai vécu "l'expérience du vieux pédiatre" il y a quelques mois (soigner l'enfant d'un de ses anciens patients), tout cela vous annonce qu'en plus d'être une vieille rombière, je suis de plus en plus un vieux con !

J'assume ce rôle de me foutre en rogne quand c'est pour défendre les petits et leurs familles, là ce qui me fout en rogne, c'est la pub pour Actimel.
Vous l'avez vue : la très belle musique, le petit Petirou dans la poche de sa maman, les mamans lionnes qui câlinent leurs petits, la gentille baleine, le gentille maman nonnours blanc qui s'occupent toutes bien de leur gentils nenfants et pour fini, la gentille maman zumaine qui donne le bon Nactimel à sa fillounette pour la protéger.

Parce que vous pensez que le bon Nactimel, ça va les protéger tout à la fois du Sida, des cors aux pieds et de la varicelle, vous y croyez ? Et ben non, le Nactimel n'a aucune efficacité démontrée par des études fiables, ces principes actifs auraient un rôle de prévention contre les gastro entérites à rotavirus, chez les moins de 6 mois POINT.

Je peux vous dire que dès que je vois un visiteur de cette grande multinationale qui vient me vanter ses bons laits (et c'est vrai que les laits pour nourrissons Danone sont de bons produits), je lui reproche vertement cette pub. Danone avait promis de ne plus faire d'allégation à la santé pour ce produit. Comment ils jusitifient leur slogan du style "parce que protéger est naturel", alors ?

Le pire c'est que ça marche, une maman sans le sou que j'ai vu en consultation, il y a peu, voulait mon avis car sa belle-mère (toutes les mêmes !) lui reprochait de ne pas protéger son enfant en ne lui achetant pas d'Actimel. Donc cette maman était prête à se saigner pour acheter ce machin.... je lui ai conseillé de plutôt utiliser ses sous pour des légumes et des fruits..... chers aussi mais bien plus utiles !

Dans le style, je préfère les pubs Coca. Le coca c'est de la merde ( on est en entre amis, on ne vapas chipoter pour une lettre), mais au moins s'ils font des belles pubs, ils jouent sur le côté plaisir pas sur le côté santé.... peut être qu'ils n'en ont pas besoin.... des tonnes de gens (et même des docteurs) croient encore que c'est un bon produit de réhydratation !

Nutella aussi c'est de la merde, ça en a d'ailleurs l'aspect et la couleur, c'est très bon, mais là aussi faire croire que son petit va faire la TERRIBLE hypoglycémie, s'il ne reçoit pas sa dose matinale de sucre, adjuvants et huile de palme ! La preuve par l'image une pub sans le plaisir du goût mais qui cherche à culpabiliser celles qui laisseraient leurs petits mourir de faim !

Ouvrons les yeux, il n'y a pas qu'avec les colliers en plastoque qu'on nous prend pour des crétins !



PS : je préfère presque les pubs pour Kinder Bueno, ça aussi c'est de la merde inutile, mais qu'elles soient faites avec des gosses et une mère débile ou un Tsonga qui fait pitié, elles sont tellement nullissimes que ça fait rire !

jeudi 4 novembre 2010

En espérant que le cyclone passe plus au Nord

Ce soir, on parle à nouveau de Haiti...
Malheureusement dès qu'on parle de ce petit pays martyr, c'est rarement pour de bonnes nouvelles, un cyclone approche et on imagine ce qu'il pourrait donner sur des lieux déjà sinistrés !
Une pensée très forte pour ce peuple d'Ayiti.






Il y en a quand même qui n'oublie pas Haiti et qui en parle pour de bonne nouvelles, c'était le cas hier, du journal auquel est abonné ma N° 2....

Céline




Alors là, j’ai honte, dans ma série des grands prénoms de l’adoption, c’est la première fois que je mets un adopté ! Grave, t’es ballot comme diraient les ados.

Bon, à défaut de quantité, voila au moins la qualité avec Céline !

Pour mémoire, j’avais commencé à écrire ce billet mi janvier 2010, le texte était bien avancé, la photo scannée….. et patatras, vous vous rappelez ce qui s’est passé mi-janvier ?

Céline, la première fois que je l’ai vue c’était à un journal télévisé, j’étais tombé par hasard sur un petit reportage qui annonçait la création de la Voix des Adoptés… j’avais alors envoyé un petit message d’encouragement sur leur site…. Plus les adoptants se feront entendre plus l’adoption se portera mieux, plus on sortira des clichés.

J’en avais entendu ensuite parler lors de la sortie de son livre, je ne vous cache pas, que le titre de l'ouvrage m’avait moyennement plu. Mais quand un titre est un peu racoleur, c'est souvent poussé par l'éditeur, car les journalistes sont avides de cela , des larmes, du dur, du « truc qui bouge les hormones de la ménagère de moins de 50 ans ». Vous écrivez un superbe livre : je suis adopté, heureux, je vais bien à l’aise dans mes baskets personne ne vous lira. Vous écrivez une merdouille « né d’un amour incestueux, et adopté par un pervers qui m’a violé et forcé à manger sa collection de timbres sous les yeux de mon cochon d'Inde" cela se vendra bien !
Mais Céline (car j'ai fini par lire son livre), n'a pas écrit une merdouille, pas du tout, et la lecture de son livre je vous la conseille. Elle a écrit une histoire, la sienne, une adoption heureuse et la découverte des années après, de ses origines, de son histoire... pas des plus sereines, pas des plus claires, mais d'aller à la recherche d'une vérité cachée ne l'a pas éloignée de ses familles, bien au contraire. Elle vit en harmonie avec ses parents de France et elle est heureuse de connaître et d'aimer "ceux" du Pérou.

Cela aurait pu s'arrêter là... mais la grande force de Céline, c'est de ne pas être tombé dans la généralisation. "Je suis adoptée, mon histoire n'est pas des plus simples.... mais je ne la généralise pas !" pourrait être sa profession de foi !

J'en profite pour parler un peu de tous ceux professionnels ou bénévoles qui deviennent des spécialistes de l'adoption, alors qu'ils ont une histoire personnelle avec l'adoption (adopté ou adoptant)... J'en fais partie... Il nous faut être vigilant en devenant psy, médecin, philosophe spécialisé de l'adoption ou président d'une association de parents par exemple, nous devons toujours nous rappeler que notre cas est unique... et même si nous sommes dans la souffrance, dans l'inquiétude, en aucun cas, nous ne devons généraliser notre cas particulier. Des conduites dangereuses seraient par exemple : "Je suis adopté et je suis mal du fait de l'ignorance de mes origines, et je veux que tous les adoptés aient ce même désir", ou "Je suis parent adoptif et mon enfant présente un SAF, une puberté précoce ou des difficultés à créer des liens, et j'aimerai voir ces pathologies dans toutes les familles adoptives que je croise".

Céline n'a pas fait cela, elle sait que son histoire est unique, qu'elle lui appartient, et elle a accueilli dans son association de jeunes adultes, des ados, et même des enfants adoptés, chacun avec sa propre histoire, sa propre expérience à partager sans imposer.

Qu'elle en soit remerciée !

vendredi 22 octobre 2010

Voo TV

C'est en ligne ça y est.

Hier j'étais en direct sur le plateau d'une télé purement dijonnaise.

Petite télé, mais diablement sympathique, et en plus vous pouvez voir facilement toute cette émission grâce à internet. Il vous suffit de cliquer .

Cela commence à 12'20

Je sais, je sais, épargnez-moi vos commentaires sardoniques, ça fait deux émissions TV après celle de Carole Gaessler, où je n'ai pas ma fameuse chemise tahitienne, mais pour le reportage sur la Polynésie ça faisait trop caricatural, et là c'était un lendemain de garde, donc j'étais frileux et le pull breton m'allait mieux.. en plus je sais depuis aujourd'hui que je vais parler dans les Côtes d'Armor dans quelques mois... donc je m'habitue !

Je vous promets que je n'ai pas soudoyé le journaliste pour qu'il dise autant de gentillesses à mon égard.

Un seul regret, j'ai évité le bêtisier de peu. Juste avant mon passage à l'antenne, pendant le journal, j'ai été maquillé, chose dont j'ai horreur, en sortant, un peu dans la lune, je me suis trompé de couloir et sans m'en rendre compte, je suis rentré sur le plateau derrière les journalistes en direct. Manque de pot c'était pendant un reportage et personne ne verra ma tête ahurie et surprise, style "le lapin dans les phares". Les journalistes ne s'en sont pas aperçus, mais avec la Maman de Salomé et les techniciens on a eu du mal à retenir nos fous rires !

jeudi 21 octobre 2010

Attestation Universitaire Accueil et Santé de l'Enfant Adopté

Je me sers du blog pour me faire des économies de réponse mail.

Oui, il reste encore des places, et encore une dizaine de jours pour ceux qui souhaiteraient postuler à cette formation, déjà pas mal de candidats de profils intéressants et différents.

Les courriers officiels de confirmation d'inscription vont bientôt partir.

jeudi 14 octobre 2010

Reportages sur le Pére Pedro

Je ne vous présente plus, une des personnes (LA personne) que j'admire le plus au Monde.

Samedi il fera beau, allez vous promener avec vos petits, mais brancher les magnetoscopes et programmez sur TF1 à partir de 13h30, dans le magazine Reportages de Claire Chazal, un moment à partager avec ce grand homme... et vous comprendrez pourquoi je suis si admiratif.

La teigne porte bien son nom !

La teigne est un champignon qui se développe sur le cuir chevelu, elle a beaucoup de jolis noms, selon la famille à laquelle elle appartient : microsporum canis, mais chez les petits adoptés c'est plus souvent de la grande famille des Trichophyton : Trichopyton rubrum, ou soudanese, la fameuse teigne du Soudan !

A quoi elle ressemble, et bien à pas grand chose : à des croûtes grisâtres, blanchâtres qui adhèrent au cuir chevelu, plutôt sur le sommet, qui grattent à peine ou pas du tout.
Malheureusement, quand on est étudiant en médecine, on nous apprend que la teigne se manifeste en donnant des espaces de la forme d'un cercle parfait où tous les cheveux ont disparus !
Quand on est étudiant en médecine on a plein de choses à apprendre et on ne retient pas tout, surtout si c'est une maladie qui semble médiévale. A peine, un médecin français sur dix doit voir une teigne dans sa carrière... aussi quand il la voit, il ne la voit pas, il ne la reconnaît pas, et si on lui demande " Est-ce une teigne ? ", il va vous dire "Non une teigne donne un espace circulaire sans cheveu !" La chose qui a marqué pendant les cours.

Devant la teigne il fera souvent un diagnostic de croûtes de lait, de psoriasis, d'eczéma. Il ne faut pas en vouloir à votre médecin, ce n'est pas un surhomme, il a plein de choses à savoir, à réviser pour rester performant, et il a le droit de ne pas être au point sur une maladie qu'il ne croisera plus jamais.

C'est pour cela que vous les parents vous devez être vigilants et pensez à cette maladie, surtout si votre petit vient d'Ethiopie (plus d'un enfant sur deux y ont cette maladie) ou d'Haïti (surtout après le séisme où l'hygiène a été plus limite).

Les conséquences d'une teigne... la pire que j'ai vu c'est un sympathique ado de 16 ans, arrivé en France, à l'âge de trois ans et qui traînait son champignon depuis, sans que le diagnostic ait été fait. Donc des cheveux "pourris", un enfant qui n'attirait pas l'amitié du fait de cet aspect, qui se renfermait et était donc devenu très introverti....

Le diagnostic au moindre doute faire faire un prélèvement du cuir chevelu dans un laboratoire, si possible un endroit expérimenté, le mieux c'est un laboratoire de parasitologie d'un CHU, là ils connaissent mieux les bestiaux.

Plus artisanal, et ça reste en famille, comme je le posais en devinette, vous attendez que ça pousse chez vous, non pas dans les cheveux mais à l'endroit où votre bout de chou pose sa tête pour faire son câlin, sur votre joue, dans votre cou, apparaît petit à petit une belle lésion en cocarde, rouge autour, couleur normal au milieu qui va en s'agrandissant, cela s'appelle un herpès circiné. Moi j'appelle ça le bouton du câlin, très mignon !

Le traitement est local avec des lotions, mais surtout un anti champignon (Griséfuline) à prendre par la bouche pendant 6 semaines au moins. Je conseille de ne le commencer que si on un prélèvement positif et si on est sûr que le foie va bien, car ce médicament est un peu agressif pour le foie.

Boite mail nettoyée

on repart à zéro si vous envoyez un message vous allez vous retrouver orientés sur le billet ci dessous.

Vous venez d'envoyer un message sur cao@chu-dijon.fr

Cette boîte mail de la Consultation d’Adoption Outremer existe depuis quelques années.

Son but est de donner des renseignements SUCCINCTS et d'apporter des aides PONCTUELLES à des familles adoptives, en cours d'adoption ou confrontées à certains problèmes après l'adoption.

Plusieurs fois cette boîte a été "bloquée" du fait de l'avalanche de message. A chaque fois, la poursuite de ce service est ménacé.
Très souvent, les délais de réponse sont extrêmement longs, car cette activité bénévole se rajoute à une surcharge de travail déjà bien lourde.

Si vous voulez que cette adresse continue à rendre des services, j'ai besoin de votre aide.

Commencez par regarder attentivement ce blog, il a été créé pour ne pas avoir toujours à répéter les mêmes choses par mail, vous trouverez peut-être la réponse que vous attendez en cherchant un peu, en particulier dans la colonne de droite qui s'intitule : "Messages essentiels sur la santé", mais vos réponses sont peut-être aussi dans d'autres fichiers.

- Certaines demandes ne pourront obtenir de réponses, par exemple, me demander un avis sur des comportements difficiles, chez un enfant que j'ai jamais vu, dont je ne sais rien de l'histoire, est illusoire. je apsse mon temps à me battre contre les généralités dans l'adoption, je ne vais pas m'y mettre.

- Dans tous les cas, une consultation, où on se voit "pour de vrai" vaut toujours mieux qu'un avis plus ou moins hasardeux par mail. Notamment pour les consultations pré-adoption, connaître les parents, essayer de comprendre leurs facultés d'adaptation d'accueil sont aussi des éléments essentiels pour moi.

- Je refuse de répondre à certaines demandes : aide au choix entre plusieurs enfants, s'il y a des remarques racistes, ou aide au choix sur une liste entre plusieurs pathologies (liste thailandaise par exemple), pour ce dernier critère, c'est vraiment quelque chose qui doit se faire en consultation pré-adoption. Une anomalie pourra être insutmontable pour une famille, tandis qu'elle semblera anecdotique pour une autre.

- Certains renseignements peuevent se trouver facilement ailleurs, j'ai parlé de mon blog, il y a aussi mon livre, ceux d'autres spés de l'adoption et les consultations d'adoption....


Si vous n'obtenez pas la réponse que vous cherchez, renvoyez votre courriel sur cao@chu-dijon.fr, en précisant bien que c'est une confirmation de demande.
Inutile d'harceler mes pauvres secrétaires de la consultation si vous n'avez pas de réponse immédiate, inutile de multiplier les mails (le seul résultat est de bloquer la boîte mail), quand je ne réponds c'est que je ne le peux pas matériellement, j'en suis désolé mais chacun a des limites.

Enfin merci de respecter ce travail, il ezt fait pour le bien des enfants et des familles. Quand je découvre (parce que nous nous rencontrons de temps en temps et que nous parlons entre nous), que ce même mail implorant déclaré urgent : "vous êtes notre seul espoir..." a été envoyé à quelques collègues et amis, voir que vous en avez déjà rencontré quelques uns, cela irrite !

Assez souvent, je me "gratte fort la tête", et je "mouille ma chemise" pour vous répondre, et souvent je n'ai plus de nouvelles, merci de me tenir au courant et de me préciser si ma réponse a pu vous aider ou non !



EN RESUME :

- Si vous n’avez pas la possibilité de prendre un rendez vous pour une consultation, avant ou après l’adoption (qui est toujours la meilleure solution) Tel 03 80 29 33 59 ou vers une autre Consultation d'Adoption qui a de la bouteille.
- Si votre demande ne trouve pas de réponse dans mon livre ou un autre ouvrage
- Si votre demande ne trouve pas de réponse sur mon blog
- Confirmez votre demande en me renvoyant ce message et en me précisant dès le titre le caractère d’urgence de la réponse attendue et je ferai ce que je peux

jeudi 7 octobre 2010

Deviner l'enfant teigneux en parlant avec la maman !

Je suis très véxé, dans le billet sur mes exploits Héraultiques (ou plutôt Héraultais) je vous posais trois devinettes (dont les réponses sont interdites à ceux qui ont assistés à ma conférence et qui savent déjà tout), d'habitude vous les aimez bien, et là vous m'avez snobez grave !

Vous ne saurez donc jamais pourquoi je suis un cabotin et un dégonflé, par contre, la solution sera l'objet d'un billet "santé", je vous renouvelle cette devinette : comment deveiner que l'enfant est teigneux rien qu'en discutant avec la maman... ou le papa ?

Je vous laisse mijoter une semaine.

lundi 4 octobre 2010

Quand docteur pas content lui toujours faire comme çà !



quoi faire docteur, lui gueuler très fort, contre quoi, contre ces petits colliers de faux ambre, dont je vois affubler depuis quelques mois presque tous les bébés adoptés ou non !

Je sais, je sais, je suis rationaliste, et en bon anthropologue que je suis je devrais me rappeler que l'homme a besoin de mystérieux.

Mais quand le mystérieux peut être dangereux, j'enrage. Je vous ai largement dit (sur le billet sur le sommeil) que j'avais été plusieurs années le responsable régional pour la Mort Subite, je n'ai pas oublié tous les facteurs de risque et quand je vois ces petits colliers autour des jolis petits cous, des jolis bébés, j'ai toujours peur qu'ils s'étranglent, car la réalité et l'expérience montrent que cela peut arriver.

Et puis sérieusement, sans blague, vous croyez vraiment qu'un collier en plastoque (même s'il était en ambre d'ailleurs) ça va soulager des douleurs dentaires... pour votre prochaine carie vous vous en mettez un ?
Il y a des animateurs TV qui se sont retrouvés en taule pour avoir vendu une bagouse magique, là on laisse planer un danger sur les bébés, et moi j'aime pas çà, pas du tout du tout, et je le dis !

Un sacré joyeux anniversaire pour EFA 34....

Allez on va se faire un message à la Hello Kitty mais ça vaut le coup, et c'est une assoc vraiment sympa avec laquelle, j'ai envie de continuer de célebrer leur fête !

Je viens de "me faire une conférence EFA" toujours un bon moment partagé.
J'en profite pour vous redire combien je suis toujours surpris par la solidarité le dynamisme, la sympathie, le sens de l'accueil de ces associations départementales.
Pour l'Hérault, je n'ai pas été déçu, ils ont tout celà puissance 10.

Je ne suis pas prêt d'oublier Francis l'ancien président, surtout que j'ai ramené de quoi ne pas l'oublier et de me faire une dégustation horizontale de ses produits, je pense qu'ils seront aussi doux au palais que l'accent de Francis était rocailleux : allez une pub pour Francis.

Pas prêt d'oublier l'actuel président : Fred, l'homme au bouc et à l'oreille percée président dévoué et papa gâteau !

Pas prêt d'oublier la bientôt présidente, Anne-Caroline, une de mes "petites" élèves de la première session de l'AU, dont je suis tout fier, parce que grace à mes cours elle sait diagnostiquer des gales rien qu'en regardant les mamans (première enigme).

Pas prêt d'oublier les autres membres du bureau, ni les nombreux fidèles de ce blog que j'ai vu pour de vrai : Nathalie-celle-qui-aime-le-rugby, Véro, Lolote, Souris Bleue and family. Une d'entre elles (je vous dirai pas laquelle) était la maman de la benjamine de la journée... à croquer la benjamine.

Ma conférence se déroulait dans un café-théâtre, je crois que les endroits les plus prestigieux où j'ai parlé sont l'istituto degli innocenti à Florence, le Palais des Papes à Avignon, les plus grands, les grandes salles des palais des congrès de Marseille et Paris. Là, c'était sans doute la plus amusante. Les 208 places étaient occupées, y en avaient même assis sur les marches et le public était attentif, joyeux, tout comme je l'aime !

Et puis après la conférence on a rejoint la centaine d'enfants présents... eh bé comme on dit à Montpellier, je vais vous dire : EFA 34 est une magnifique femme de 25 ans, et en plus elle a vraiment de beaux enfants !

Et avec tout ce petit monde, on a regardé des cow-boys pour de vrai, les gardians qui nous ont fait une ferrade (le marquage au fer rouge des jeunes taurillons après les avoir coursés et attrapés au lasso). Puis ils nous ont montrés un abrivado impressionnant çà m'a rappelé un maul en rugby, en plus gros.

Chose exceptionnelle, pour une fois malgré les kilomètres, j'étais venu en famille. D'habitude mes confs, j'essaie de venir, parler et partir pour ne pas trop manquer du temps partagé en famille, mais là ils avaient râlé très fort, quand ils sont su que j'avais enfreint la règle de ne pas accepter de conférence (donc d'absence) le week end) !
Et puis, la solution trouvée a été de tous y aller et pour un week-end d'oublier le beau temps bourguignon, qui fait le vin si bon.
Samedi cela a donc été journée en Camargue, à se baigner sur l'immense plage de dunes de l'Espiguette (il n'y avait que les bourguigno-tahitiens dans l'eau !) puis ballade à cheval près des flamands roses, puis petit tour dans la magnifique Aigues -Mortes.

Et les yeux de mes petits cavaliers le lendemain face à la ferrade et l'abrivado, cela valait le coup.

En plus le samedi soir on est tous allé au café-théatre, l'endroit où j'ai parlé le lendemain, voir deux petits vieux qui s'engueulaient dans un square public. En l'un des deux acteurs, j'ai reconnu le docteur Cinoque qui avec sa patiente Madame Foldingue faisait rire le bête adolescent (pléonasme) que j'étais ! On a tous rigolé... pas pour la même chose, en gros je vous conseille d'y aller... mais sans vos petiots, si vous voulez éviter les questions gênantes le lendemain. Et une pub pour le grand mélo . Le spectacle m'ayant plu, j'avais exigé qu'on me laisse le décor pour ma conférence, faisant toutefois attention de bien choisir mon banc, car un des deux bancs est célèbre dans la pièce pour s'y faire coincer les coucougnettes. J'étais donc dans mon square sous mon arbre et sur le (bon) banc !

Comme vous aimez bien les devinettes, deux autres énigmes :

Je me suis fait traité de cabotin par le président (c'était mérité).

Je me suis fait traité de dégonflé par une maman, c'était tout aussi mérité, la réponse dans quelques jours avec les photos j'espère !

jeudi 30 septembre 2010

Attestation Universitaire Accueil et Santé de l'Enfant Adopté

C'est officiel, le programme de l'année universitaire 2010 2011 est sorti dans le livret de la faculté de médecine de Dijon.

Vous pouvez m'envoyer des CV et des lettres de motivation pour me donner envie de vous accueillir pour cette formation destinée à aider à la formation de spécialiste de l'adoption.

Qu'est ce qu'un spécialiste de l'adoption, cela peut être un professionnel et spécialiste de l'enfance : personnel de Conseil Généraux, médecin, infirmière, juge, avocat, psychologue, travailleur social, enseignant bien sûr etc... tous ceux à qui par leur métier sont amenés à rencontrer des petits adoptés et désireux de les accueillir au mieux.

C'est aussi (et peut être encore plus) des membres du milieu associatif (association de parents, d'adoptés adultes, d'OAA) ou ceux parmi vous qui ont le désir de s'investir pour améliorer l'adoption et sa perception dans le monde.

Allez... vous avez un gros mois pour vous m'envoyez vos petits courriers !



PS : impossible de retranscrire ici le fichier Pdf, je vous l'envoie si vous le désirez en m'envoyant un message sur jvm@chu-dijon.fr

Pour mémoire les dates des cours se sera deux fois deux jours : 25 et 26 novembre et 10 et 11 mars

Petite surprise, gros évènement fin janvier 2011...

Il y a un an et demi, je fêtais avec vous sur le blog, les 10 ans de laConsultation d'Adoption Outremer, et je vous avais promis quelques surprises.... certaines sont arrivées : l'Attestation Universitaire qui revient avec le vent en poupe !

D'autres faute de temps doivent patienter : l'école des parents et l'école des ados...

D'autres sont en stand-by car la situation haitienne a été trop tragique pour plaisanter : le Prix Sergent Garcia : certains comme ceux qui ont mis l'anathème sur les enfants du séisme en disant qu'ils allaient tous mal, ou qu'ils ne fallaient pas leur changer leur régime alimentaire l'aurait bien mérité pourtant !

Mais un que je voau savais annoncé à demi-mot, aura bien lieufin janvier, grace au soutien aussi inattendu que superbement efficace de la Jeune Chambre Economique de Dijon... il a un rapport avec la fameuse petite fille dont je vous ai pas mal parlé au printemps.

A suivre....

mardi 28 septembre 2010

Les Mamans de là-bas

Quoi de neuf toujours Haïti, même si beaucoup d’enfants « apparentés » ont pu arriver en France, même si le séisme semble loin, et est oublié, je pense encore souvent à ce petit pays meurtri.
J’ai beaucoup apprécié pendant tout cet été lors de la matinale de France Inter, une chronique quotidienne sur ce pays qui se reconstruit dans la souffrance, pays qui n’en a pas fini avec les soubresauts, telluriques ou politiques.
Le séisme a aussi touché l’adoption et c’est un lieu commun de penser qu’il y aura un avant et après « Haïti » dans le monde de l’adoption !

Un des sujets actuels, plutôt un des soucis actuels concerne les jugements d’adoption. Beaucoup de familles m’informent que les magistrats refusent de prononcer des adoptions plénières du fait que la mère biologique aurait été identifiée en Haïti, qu’elle était même présente à l’orphelinat et que de ce fait un lien existerait encore et interdirait une adoption plénière.

Du grand n’importe quoi, j’aimerai bien que des juristes viennent à mon Attestation Universitaire, j’aimerai bien qu’ils se tiennent au courant des discussions à haut niveau dans l’adoption où un consensus ( entre divers représentants de l’état, des assoc d’adoptés et d’adoptants et des spécialistes comme votre serviteur) s’est fait il y a quelques mois, un peu avant le séisme pour dire que la différence entre les deux c’est l’héritage… que l’adoption simple est ce qui se passait à l’époque de Napo et que pour l’adoption internationale la chose qui convient c’est l’adoption plénière.
L’adoption simple n’est cependant pas une adoption au rabais, mais malheureusement c’est ce que pensent les juges ainsi que ceux qui la promeuvent pour l’adoption des enfants du séisme, donc les parents et le fameux homme de la rue, le croient aussi.

Une des raisons qui fait que certains veulent pour les Timouns une adoption simple, c’est la présence des mères bio dans les créches…. Chose constatée par les experts de la mission qui n’étaient pas tous de grands experts, notamment de l’adoption internationale.
« Belle découverte » avons nous pensé (on a même fait plus que le penser, on l’a écrit et crié) avec certains amsi dont Hélène, présidente du MASF.

Il y a 8 ans, pour ma thèse d’anthropo, je les ai rencontrées ces mères, j’ai passé des heures avec des dizaines d'entre elles, pour écouter leur témoignages. Je peux vous dire que pour moi les mamans bio si j'ose m'exprimer ainsi : "j'en ai bouffé".... et le respect que j'ai pour elles n'en est que plus important. C'est depuis ce boulot que je prononce plus le mot abandon qu'à bon escient, car je trouve qu'il manque trop de respect pour ces femmes souvent admirables.

Prenons les choses au début : si elles font le choix de se séparer de leur enfant, ce n'est jamais de gaîté de coeur, mais c'est pour leur donner un avenir, l'image qui me vient est celle du jugement de Salomon : aimer son enfant sans égoïsme au point d'accepter de s'en séparer pour un meilleur avenir.

Il est certain que si toutes les femmes, toutes les mères du monde, pouvaient donner une vie décente, une vie d'enfant avec de l'amour, mais aussi de quoi manger, une éducation, etc... cela serait bien. Beaucoup de mères ne le peuvent pas, certaines font le choix de donner un futur. Sans doute faudrait il mieux partager les biens, sans doute notre monde est injuste, cruel... Mais il est ainsi, et tant qu'il est ainsi nous devons avant tout respecter le choix de ces mères. Certaines mères que j'ai pu rencontrer en Polynésie (et c'est le cas ailleurs aussi) ont pu être forcées de se séparer de leurs petits, et je ne le supporte pas, mais la plupart l'ont fait avec conviction, sans joie mais avec un soulagement certain. Dans un cas comme dans l'autre nous devons les respecter.

A ceux qui vous disent : "moi j'l'aurai laissr là-bas, et j'aurai filé du fric à sa mère pour qu'elle puisse le garder" répondez leur sans hésiter : "et bien faites-le, ceux qui agissent véritablement ne s'en vantent pas !", et des ONG humanitaires savent que l'adoption est un "mal nécessaire" pour l'avenir de enfants.


Oui des mamans bio, sont parfois présentes en Haïti auprès de leurs enfants jusqu'au départ de ceux-ci, oui elles ont aimées leurs enfants, oui pour la plupart d'entre elles (et les trafics doivent être combattus sévèrement) leur décision a été claire : plutôt adopté, confié à une famille aimante que restavec.

Est-ce pour cela qu'il faille prononcer une adoption simple, je ne le crois pas.


PS : le respect, l'amitié, que l'on peut avoir pour les mamans de là-bas, n'empêche pas que quand on est parents adoptifs, on devient complétement parents, de vrais parents, si j'ose dire.