vendredi 22 avril 2011
Des conférences encore mieux que les miennes !
Du 20 au 29 mai 2011, le Père Pedro, à l'occasion d'un voyage en France, donnera une série de conférences et d’interviews :
Vendredi 20 mai 2011 :
o 12H00 : Interview en direct sur RCF (Radios Chrétiennes Francophones) dans l’émission « l’invité du jour », CLERMONT FERRAND
o 18H00/19H00 : Interview télévisée en direct de FR3 Auvergne / Interview télévisée en direct de Clermont 1ère, CLERMONT FERRAND
Samedi 21 mai 2011 :
o 17H00 : Participation à la messe paroissiale de Saint Hilaire la Croix (63 440)
o 20 h00 : Conférence au CDP (Centre Diocésain de Pastorale), 133 avenue de la république à CLERMONT FERRAND
Dimanche 22 mai 2011:
o 10H00 : Messe à la cathédrale de CLERMONT FERRAND
o 12H00 : Repas partagé au CDP (Centre Diocésain de Pastorale) et ouvert à tous, 133 avenue de la république à CLERMONT FERRAND
Lundi 23 mai 2011 :
o 20H30 : Conférence à l’Espace Rencontre complexe socio sportif, allée de la Grange Magnien, 01960 Péronnas
Mardi 24 mai 2011 :
o 16H00 : RDV Interview sur RCF
o 19H30 : Conférence à l’Amphithéâtre UNIVERSITE CATHOLIQUE, 23 Place Carnot LYON (sous le parrainage du Cardinal Philippe BARBARIN)
Jeudi 26 mai 2011 :
o 20H30 : Conférence dans l’Eglise STE ELISABETH, 89 rue Hénon LYON CROIX ROUSSE
Vendredi 27 mai 2011 :
o 20H30 : Conférence à la salle des Sports (parking assuré), 69 770 MONTROTTIER
Samedi 28 mai 2011 :
o 18h30-19h30 : messe à la paroisse de St Marc, 6 avenue Malherbe, 38100 GRENOBLE
o 19h30-20h30 : pique-nique partagé
o 20h30 : soirée d’échanges avec le Père Pedro
Dimanche 29 mai 2011 :
o 10H30 : Messe du dimanche en l'église St Laurent de La Bouilladisse
o 17H00 : Conférence à la salle des fêtes de la mairie de La Bouilladisse
(Après la messe et après la conférence, moment de partage et d'échange autour
d'un apéritif)
jeudi 21 avril 2011
Mai à Marseille !
Du 11 au 14 mai, Marseille va être la capitale de la pédiatrie, mais aussi le dernier lieu où l’on cause d'adoption.
À ces dates-là va se dérouler le congrès de la Société Française de Pédiatrie, qui est le grand congrès des pédiatres français. C'est là que nous réunissons tous, et que nous nous tenons courants les uns des autres les avancées de notre belle spécialité.
Un congrès particulièrement intéressant auquel j'aime bien assister.
Cette année, il a lieu dans la ville qui a bercé mon enfance et mon adolescence, et qui reste un petit peu MA ville.
Je tiens à remercier très fortement, les deux organisateurs du congrès, déjà de l'investissement qu'ils ont mis pour organiser ce gros congrès, mais aussi d'avoir permis à l'adoption de tenir une large place dans cette réunion aussi prestigieuse. Il s'agit du professeur Jacques Sarles, MON patron lorsque j'étais chef de clinique, il fut aussi mon directeur de thèse, c'est lui qui m'a appris à écrire des articles scientifiques…… mais il m'a appris aussi beaucoup d'autres choses. L'autre co-organisateur et la non moins sympathique professeur de neuro-pédiatrie, Mme Brigitte Chabrol, qui depuis plusieurs années s'investit avec beaucoup de volonté et d'énergie dans la pédiatrie sociale. L'enfance délaissée, l'adoption sont donc des sujets qui la touchent tout à fait.
Ils m'ont tous deux chargés d'organiser une session sur l'adoption, où je parlerai des raisons de l'abandon des raisons de l'adoption, où Aubeline Vinay nous parlera de l'attachement à l'adolescence, et où ma grande joie, j'ai pu faire inviter l'association Racines Coréennes pour nous parler de ce que les adoptés souhaitent entendre de leur entourage (et de leurs pédiatres en particulier) !
Lors de ce grand rassemblement, il y a aussi une session d'endocrinologie pédiatrique, où je suis encore invité à m'exprimer, sur les particularités endocrinologiques des enfants adoptés, je parlerai surtout la puberté précoce bien entendu.
Ce n'est pas tout : j'aurai une troisième communication sur l’adoption puisque mon projet de communication libre sur les particularités de l'adoption d'enfants des enfants malgaches a été acceptée. Je parlerai surtout les raisons de l'adoption dans la grande île, les différences entre les pathologies annoncées avant l'adoption et celles constatées après.
J'espère que ce n'est pas encore tout, et qu'il y aura d'autres communications libres sur l'adoption.
Cette réunion étant une réunion médicale, elle est surtout intéressante pour vos médecins.
Mais comme je ne voulais pas oublier les familles, profitant de ma venue dans MA ville, EFA 13 (et ses tous sympathiques présidents : l’ancien et le nouveau) m'ont proposé de faire une conférence destinée aux parents adoptifs des Bouches-du-Rhône et de Provence. Cette conférence ne sera pas la moindre et croyez que je suis heureux de la faire.
Son titre sera : « L'adoption peut-elle résister à l'adolescence ? ». En plus d’EFA 13, les autres organisateurs seront le conseil général des Bouches-du-Rhône et les Orphelins Apprentis d'Auteuil. Cette conférence se déroulera le mercredi 11 mai (cocktail à partir de 19h conférence à partir de 20h………… si l'état du conférencier, après le cocktail, le permet).
Le lieu : les archives départementales, bibliothèque Gaston Defferre, 20 rue Mirès, 13003 Marseille, terminus tramway ligne 2 Arenc.
Pour toute info : contact.efa13@laposte.net
Il y a quelques années, j'avais fait EFA retour au pays (dans l'Ain, la terre de mes ancêtres maternels), là c'est EFA retour en enfance et adolescence.
Deuxième remarque : j'ai beau dire que j'ai horreur du foot, je suis systématiquement invité dans des villes de clubs prestigieux : il n'y pas si longtemps le RC Lens (ma conférence avait même lieu dans les locaux du célèbre club), la semaine dernière En Avant Guingamp, et maintenant l'OM, à quand une conférence à Saint Etienne (je l'ai déjà fait en 2005) !
Allez l’OM, on craint degun !
L’Elisabeth Rousseau de la Journée Elisabeth Rousseau
Il peut faire très chaud en Bourgogne, c'était le cas en juillet de cette année 1634, vingt-quatrième année du règne roi Louis XIII et de son terrible ministre, le cardinal de Richelieu.
Tous deux viennent de décider de participer à la guerre de 30 ans qui sévit déjà en Europe centrale depuis plus de 10 ans. L'occasion est trop belle de mater la Lorraine et son duc Charles IV. La bataille la plus importante se jouera au siège de la Mothe, où se concentrent déjà toutes les troupes des belligérants. Le grand cardinal a fait recruter des soldats en Suisse, ces fameux mercenaires que l'on se dispute.
Parmi les troupes helvètes, un fort sergent : Nicolas Chauderon, dirige ses troupes dans des plaines du sud de la Bourgogne. C'est donc le 1er juillet 1634, qu’il arrive à Beaune.
La chaleur est écrasante encore plus pour les montagnards suisses. Parmi ceux et celles, qui suivent le corps d'armée, la propre femme de Nicolas : Anne Royer, et leur petite fille âgée de quelques mois à peine, Élisabeth.
Anne s'inquiète pour son enfant, la route est encore longue, la bataille risque d'être dure. Elle convainc Nicolas de laisser leur enfant dans cette belle ville, ils la récupéreront au retour. On leur conseille alors la famille Rousseau. Antoine Rousseau est le contrôleur des recettes générales de Bourgogne, greffier du bailliage de Beaune avec sa femme Barbe Deslandes, ils n’ont pas encore fondé l'hospice de la charité de cette ville, mais ils sont déjà connus pour les bienfaits qu'ils amènent aux nombreux orphelins. Ce couple n'a pas d'enfants et c'est avec joie qu'ils acceptent de s'occuper de cette charmante petite fille.
Nicolas et Anne ne reviendront jamais du siège de la Mothe. Le vaillant mercenaire suisse est mort au combat, mort logique pour un soldat. Quant à Anne Royer, la petite histoire veut qu'elle soit morte de chagrin après le décès de son mari, les femmes savaient se tenir à cette époque !
À Beaune, les Rousseau apprennent cette triste nouvelle et ils continuent à s'occuper de la petite Élisabeth. On peut voir un tableau que cette famille a commandé, représentant l'Assomption de la vierge Marie, tableau où figurent Antoine Rousseau et Barbe Deslandes accompagnés de leur saints patrons mais aussi de leur petite Élisabeth. Celle-ci est encore enfant, mais on voit qu'elle fait déjà partie de la famille. En avril 1653, peu de temps avant son mariage, Élisabeth est adoptée par contrat notarié. Elle reçoit même un changement de nom et une naturalisation française par lettres patentes royales en juin 1653. Cette procédure est exceptionnelle, l’adoption n'existant quasiment pas dans le droit français. D'autant plus qu'il est précisé qu'Élisabeth est née en « légitime mariage » et « baptisé en l'église apostolique et romaine ».
Il s'agit d'un des tout premiers cas d'adoption reconnue en France par la plus haute autorité, c’était alors le Roi-Soleil. Il s'agit aussi sans hésitation, de la première adoption internationale en France.
Celle-ci s'est passée en Bourgogne. Et pour cette première journée de conférences sur l'adoption, où nous avons tenu à donner une grande part de temps d'échange aux adoptés adultes, il était normal que nous donnions le nom de cette journée à la petite Élisabeth.
Merci à tous nos orateurs que je me réjouis de vous présenter.
Merci à M. Sauvadet, qui nous fait un grand honneur de nous accueillir, et de nous rappeler, que la famille et donc l’adoption, c’est une des grandes tâches du Conseil Général.
Merci à tous nos sponsors, qui nous ont permis d’obtenir la gratuité pour cette réunion !
Merci à toutes les associations qui nous ont suivies depuis des années pour l’organisation de cette journée : EFA 21, la Voix des Adoptés, Racines Coréennes, le MASF, l’APAEC, etc…
Merci à ce public si sympathique, merci à M. le directeur général du CHU à M. le chef du pôle pédiatrique du CHU à M. le responsable du tribunal pour enfants à… de nous faire l'honneur et amitié de leur présence.
Et un grand merci à la jeune chambre économique de Dijon et la très dynamique Marianne, d'avoir permis à la journée Élisabeth Rousseau d'exister.
JER : Michèle
Il y a quelqu’un dont j’avais tout de même bien envie de vous parler depuis longtemps, et que je brulais d’envie de vous faire connaitre et de faire entrer en bonne place dans « mes » grands prénoms de l’adoption (même si comme d'autres de « mes » grands prénoms de l'adoption : Jean-François, Jean-Paul c'est quelqu'un que je n'appelle bien entendu jamais par son prénom) , il s’agit de notre présidente du CSA, deputé-maire du Cannet.
Comme je vous l’ai dit dans le billet récent sur les cantonales, si je sais que certains politiques vendraient leurs convictions, leur mère, leur père, et même leur chien pour être réélus, je ne suis pas du tout un anti-politique primaire, même si certains peuvent se laisser griser par le pouvoir, d’autres restent avant tout motivés par un altruisme, et une certaine idée de servir leur pays et leurs concitoyens.
C’est pour moi, le cas de notre présidente du CSA, une très grande dame, qui pense avant tout aux enfants, et qui n’a pas hésité à plusieurs reprises à mouiller sa chemise et à prendre position en ce sens, faisant passer ses convictions morales avant sa prudence politique, cela pour le bien des enfants.
Je ne lui en veux même pas de n’avoir pu venir, au dernier moment à la JER, je connais les emplois du temps de nos élus, même si j’ai été déçu de ne pouvoir l’accueillir à Dijon, le message qu’elle nous a transmis et que je vous joins a permis de très bien « ouvrir » cette journée et de lancer les débats.
dimanche 17 avril 2011
JER : la Jeune Chambre Economique
Journée Elisabeth Rousseau enfin !
samedi 16 avril 2011
Merci les Bretons
Avez vous bien voté pour les cantonales ?
mercredi 13 avril 2011
132 contre 265000
Non il ne s'agit pas d'une nouvelle bataille, telle Camerone ou les Thermopyles, où les vaincus en ressortent comme de grands vainqueurs pour avoir su résister le plus longtemps possible contre une armée bien supérieure en nombre. Il ne s'agit pas non plus du score, dont je rêve donnant la victoire aux Irlandais du Connacht contre les Londoniens des Wasps. Il ne s'agit pas non plus de différence de revenus mensuels entre le Père Pedro (qui doit gagner beaucoup moins) et Mme Bettencourt (qui doit gagner beaucoup plus). Il ne s'agit pas non plus de la côte chez les bookmakers, pour que large aurait obtient le prix Nobel de la paix… voir même celui de chimie.
Il s'agit de deux nombres bien réels et bien mis en avant par le récent rapport de l'Académie de médecine sur l'enfance délaissée et maltraitée.
265 000, c'est le nombre d'enfants français bénéficiant d'une mesure judiciaire : placement ou aide éducative.
132, c'est parmi ces enfants, ceux qui ont été adoptés.
La différence est de taille, non ?
J'ai pu bénéficier d'une présentation plus détaillée de ce rapport. Je conviens de sa maladresse, à commencer par son titre : « Faciliter l'adoption ». Mais ce rapport a le mérite d'exister, tout comme d'autres auparavant comme le rapport de l'IGAS, datant de quelques années.
C'est pourquoi, je suis loin d'être complètement d'accord avec l'appréciation de mon ancien padawan et néanmoins grand ami sur son blog, quand il approuve entièrement l'avis du juge Rosenczveig sur ce sujet. Je vous avoue, que même si ce juge spécialisé dans l'enfance maltraitée a une grande expérience, une grande intelligence et qu'il dit souvent des vérités pas faciles à dire, sa position continuellement opposée à l'adoption en général me rend plus méfiant. C'est, si je ne me trompe, un grand opposant à l'adoption plénière.
Je suis bien d'accord avec lui que les enfants de l'aide sociale à l'enfance ne sont pas un réservoir pour les familles adoptives, que pour l'immense majorité des enfants bénéficiant d'une mesure de justice, l'adoption ne sera pas la solution. Mais pour certains d'entre eux, 1 % (petit pourcentage mais qui correspondrait à 20 fois plus que le chiffre actuel), 2 %… l'adoption serait peut-être la meilleure solution pour leur avenir, ne serait-ce qu'en leur donnant un..... d'avenir.
Aussi, je suis assez énervé, quand des rapports qui doivent nous mettre en alerte, sont vite enterrés, par le discours bien-pensant (du droit du sang avant tout), par la pensée unique et par un petit article de loi…… qui dit que tout doit être mis en oeuvre pour que l'enfant en carence soit maintenu dans son milieu naturel. Je connais un autre article de loi, qui devrait être (surtout pour les enfants) un des tous premiers à régir notre société : celui de punir la non-assistance à personne en danger.
Rappelons-nous que la Colombie à « copié » notre modèle de protection de l'enfance mais à la différence de la France, ce pays (plus courageux que nous, Bernardo vous le confirmera) n'hésite à appliquer cette loi, à s'en donner les moyens, à s'ouvrir les yeux, et à voir que, pour une petite partie de sa population infantile, l'adoption est la meilleure solution, la garantie d'un meilleur avenir. Les surcharges de travail des différents spécialistes de l'enfance (médecins, éducateurs, juges, enseignants, etc.…) ne doit pas être une excuse quand il y a des enfants qui attendent de l'autre côté.
Dernière petite remarque, très politiquement incorrecte : je me demande si certains magistrats ne sont pas tous bonnement vexés que des médecins dans un rapport mettent en cause l'inertie et un petit peu le manque d'efficacité de leur administration. Les juges, ne manquent pas (c'est leur métier et le plus souvent, ils le font avec justice) de punir, de critiquer des médecins, coupables de toutes sortes de fautes, une petite réciproque est-elle si douloureuse ?
mardi 12 avril 2011
Rendez-vous vendredi soir 15 avril, au coeur de la Bretagne
mardi 5 avril 2011
Poisson
Mieux vaut être père adoptif que cocu !
vendredi 1 avril 2011
Hépatite B : la maladie de l'adoption
C'est Jean-Jacques Choulot, mon ami, mon modèle, mon grand frère, qui dans plusieurs articles a décrit l'hépatite B comme LA maladie de l'adoption. Plus récemment, je l'ai entendu parler de ce sujet, et de cette affirmation qui est pour lui, de moins en moins exacte car il me dit voir de moins en moins d'hépatites B. Pour ma part, même si je trouve qu'il y en a moins de cas chez les petits adoptés de l'Asie du Sud-Est, elle reste toutefois fréquente dans cette région mais plus encore en Afrique subsaharienne. Il est donc nécessaire pour les familles adoptives et pour les postulants de connaître cette maladie.
L'hépatite B se transmet comme le sida, par le sang, les sécrétions génitales, et de la mère à l'enfant pendant la grossesse ou lors de l'accouchement MAIS le mode de transmission le plus fréquent reste encore méconnu. Il s'agit de contacts proches, peut-être par la salive peut-être par de toutes petites hémorragies ? Malheureusement, on voit encore écrit dans certains magazines féminins que l'hépatite B est une maladie sexuellement transmissible et que sa prévention ne doit commencer que lorsque le printemps et les adolescents bourgeonnent. Encore plus malheureusement, certains médecins ont, eux aussi, oublié ce mode de transmission, pourtant le plus répandu, et sont beaucoup trop laxistes pour la prévention de cette terrible pathologie. Ce mode de transmission par contact proche explique la fréquence de l'hépatite B chez les enfants adoptés, et tout particulièrement chez ceux qui ont passé du temps en orphelinat. Ainsi on peut supposer, que si un enfant arrive dans un orphelinat avec une hépatite B, en quelques jours il peut la transmettre à son compagnon de lit, en quelques semaines à toute sa chambre et en quelques mois à tout l'orphelinat. C'est par exemple ce que j'ai pu constater lors de l'année 2005, où presque tous les enfants originaires du Toukoul le grand orphelinat d'Addis-Abeba étaient tous porteurs de cette maladie. De plus cette maladie est extrêmement fréquente dans certains pays d'origine, certains pays africains, mais plus encore les pays du Sud-Est asiatique, où l'on estime qu'entre un cinquième et la moitié de la population est touché par ce virus. L'hépatite B est une maladie sournoise, silencieuse. La plupart du temps on ne sait pas qu'on est infecté. La plupart de ces formes guérissent de manière spontanée, mais un certain nombre peuvent donner une forme chronique, et parmi ces formes chroniques 10 à 25 % des cas peuvent avoir une évolution très défavorable : une cirrhose du foie ou un cancer de cet organe. Contrairement à ce qui se passe pour l'hépatite C, plus cette maladie survient précocement dans la vie, plus son évolution sera défavorable. Ainsi un grand nombre de cas d'hépatites B transmises de la mère à l'enfant donneront des formes chroniques. Alors, que les formes acquises à un âge plus avancé ont souvent une évolution favorable. Cela d'ailleurs été le cas de mon épidémie de 2005 au Toukoul, où tous les enfants contaminés ont fini par guérir.
Contrairement au sida, où les sérologies sont fiables, et où le risque de contamination en orphelinat est extrêmement faible, il peut y avoir de mauvaises surprises dans le cas de l'hépatite B. Les enfants ont souvent des sérologies négatives à leur entrée à l'orphelinat, , ils se contaminent dans l'orphelinat, et la sérologie devient donc positive. Les sérologies de l'hépatite B, lors du bilan d'arrivée apportent donc parfois de mauvaises surprises, mais il y a aussi parfois des sérologies qui inquiètent et qui sont finalement de bonnes surprises.
Voici quelques précisions :
AgHBs : signifie la présence de virus
Ac Anti-HBs : signifie la protection contre le virus
Ac Anti-HBc : signifie que l'on a ou que l'on a eu cette maladie
AgHBe : signifie une maladie active
Ac Anti-HBe : signifie si le virus est encore présent, qu'il ne devrait plus embêter
Voici donc quelques exemples :
AgHBs + AcHBc + AcHBs - = Maladie
AgHBs - AcHBc + Ac HBs + = Malade guéri protégé à vie
AgHBs- AcHBc - AcHBs + = Sujet vacciné
en cas de forme chronique, qui dure plus de six mois, il faut aussi contrôler HBe
AgHBs + AcHBc + AcHBs - AgHBe + AcHBe - = forme chronique active
AgHBs + AcHBc + AcHBs - AgHBe - AcHBe + = forme chronique
passive Dans ces deux derniers cas le statu quo peut durer longtemps mais dans la forme passive le risque d'évolution néfaste est extrêmement rare.
Il est aussi nécessaire de contrôler certains marqueurs de l'état hépatique, des enzymes de cet organe : ASAT et ALAT, mais aussi l'alpha-foeto-protéine, dont l'élévation signifiera la souffrance du foie et la nécessité de mettre en route un traitement, ceux-ci, prescrits par les pédiatres spécialisés dans les maladies du foie ne sont malheureusement pas toujours efficaces à 100 %. En cas de forme chronique, une échographie du foie une fois par an est aussi nécessaire.
Il est difficile d'en dire plus sur le pronostic, d'autant que de nombreuses recherches existent pour traiter cette maladie et on peut espérer pour les enfants qui en souffrent ce jour l'arrivée peut-être prochaine d'une thérapeutique efficace.
Un petit mot sur la contamination, l'hépatite B est donc une maladie contagieuse, les enfants qui en sont atteints, peuvent aller bien entendu à l'école, avec quelques précautions, en cas de saignement, mais aussi de se méfier des échanges de couverts, de gourdes, de chewing-gum (!), et de tétines (!). Pour les proches de l'enfant malade, la vaccination est essentielle. Parmi mes petits patients, certains ont bien involontairement contaminé l'un de leurs parents ou l'un de leurs frères et soeurs. En plus de la maladie en elle-même, je vous laisse deviner, toute la problématique psychologique de cette transmission. Il est donc plus que nécessaire de parler de prévention. La prévention de l'hépatite B existe, elle est efficace, largement diffusée dans les pays qui en ont les moyens financiers……… à l'exception d'un seul : la France ! La polémique imbécile sur le rapport entre le vaccin contre l'hépatite B et la sclérose en plaques n'a existé qu'en France. Ceci en grande partie, grâce au zèle un ancien ministre de la santé, qui fut aussi ministre des affaires étrangères, qui fut aussi porteur de sac de riz et qui n'en est plus une ânerie près ! De nombreuses études à l'échelle de la planète montrent qu'il n'y a pas plus de sclérose en plaques dans la population vaccinée contre l'hépatite B que dans la population non-vaccinée. Je pourrais vous parler longuement de l'intérêt de cette vaccination. Pour faire bref, je vais tout simplement vous dire que tous les enfants sont vaccinés contre cette maladie et si je l'ai fait c'est que je tiens particulièrement à eux. Je vous cite aussi la phrase, de l'un de mes amis, « vieux » pédiatre valentinois (Jean Benoît Cotton) : « Si vous ne voulez pas du vaccin, essayez la maladie ! ».
Un petit coup de griffe bien placé dans le dernier numéro d'Accueil
L'adoption enfin parmi les nominés du prix Nobel !
Depuis plusieurs années, des bruits courrent que ce prix prestigieux pourrait être attribué à une association ou une personnalité qui a beaucoup fait pour le sort des enfants adoptés, et contribuait à rendre l'adoption la plus propre possible et dans le seul intérêt supérieur des enfants.
On ne sait encore, qui sera le lauréat cette année, mais parmi les 10 nominés de 2011, figure une association française qui a beaucoup fait pour le sort de l'adoption, pour le sort des enfants sans famille et surtout pour contribuer à ce que l'adoption soit reconnue à sa juste valeur.
Il s'agit de : l'Arche de Zoé.
Croisons les doigts et espérons que ce prix prestigieux sera obtenu par la France et une de ses glorieuses organisations qui a tant fait pour l'image de l'adoption et le bien-être des enfants adoptés.