samedi 29 septembre 2012

Adoption, bénévolat, éthique, etc.... 4° partie

Merci à Carole et Murielle de m'avoir fait parvenir leur point de vue, je suis heureux de l'avoir publié, pour que le débat soit complet, mais j'aimerai vraiment si on parle encore de ce sujet, qu'on l'élargisse car cela ne sert à rien de tourner en rond !
Je les remercie aussi d'avoir clarifié leur page de présentation, elle me chagrine beaucoup moins maintenant.

J'ai donné mon avis de pro (ou de faux bénévole comme dit Bernardo) disant que ce que j'ai appelé "retour d'ascenceur" ne me choque pas de la part de bénévoles. Bernard a donné son avis de bénévole, Carole et Murielle le leur... je pense que nous sommes tous d'accord que la réponse sur leur utilité nous sera donné dans le futur....

On peut ne pas être d'accord avec leur projet, être simple observateur ou être demandeur de leurs services, mais les lynchages je n'en veux pas ici.... à la rigueur pour l'Arche de Zoé, mais ce serait leur faire trop d'honneur !

Tiens, si je voulais relire en détail le billet de Bernardo, je serai très fâché avec lui car il parle deux fois de "mes copains" : les "pour de vrai" de RC et la VdA, et les "pour de rire" de l'AdZ. Sacré amalgame !

Donc à partir de maintenant, je ne souhaite que des discussions de réflexions d'ordre général sur le bénévolat, ce qui le motive (sujet intéressant mais aussi glissant), et on peut éventuellement parler des pros qui en profitent (en France, ou ailleurs ou dans les pays d'origine).

Pour mon opinion de vrai-faux bénévole, je suis complètement d'accord avec Bernardo pour dire que le sourire d'un enfant, c'est quand même un sacré salaire. Personnellement c'est ça qui me fait continuer, bien plus que de voir mon nom sur des livres ou des articles, ou de recevoir mon poids en tomme de Savoie  à la fin de mes conférences (là les dirigeants d'EFA 73, qui m'invitent à venir parler au printemps sont en train de verdir, ils n'avaient pas prévu ce petit détail ;-)  ).

Et, il y a encore mieux comme rétribution. Quelques uns de mes anciens patients, devenus de jeunes adultes, m'ont parfois dit ou écrit des petites phrases, pour me remercier de l'aide que j'ai pu leur apporter à passer un cap pendant la "guerre", pendant des périodes difficiles à l'adolescence ou à d'autres moments. Et, là, je peux vous dire qu'après ça et bien vous êtes SEREIN, et toutes les bassesses de ce monde, vous les oubliez bien vite. Et, si on n'oublie pas tous ceux que malgré vos efforts, vous n'avez pu aider, cela vous sauve du découragement.

2 commentaires:

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Cette opposition entre bénévolat et travail rémunéré me gêne : soyons honnêtes mais ce principe-là existe dans la parentalité biologique, et en faisons-nous tout un fromage ? Combien de « thérapeutes », « coaches » et autres intervenants, qui sont loin d’avoir tous un bac+5 en psychologie, annoncent officiellement faire du « soutien à la parentalité » de « l’accompagnement », etc.

Mais regardons aussi la vérité en face, cet état de fait existe déjà depuis longtemps dans l’adoption aussi, et il est confortable de fermer les yeux là-dessus : nombreux sont, par exemple, les psychologues travaillant dans des OAA, parfois rémunérés, parfois bénévoles, les médecins référents, les traducteurs assermentés qui remplissent leur agenda avec les parents ou les enfants qu’ils ont, quelques mois ou années avant, évalués ou rencontrés en entretien pour une adoption. Et là-dessus, personne ne trouve à redire ?

Ceux qui sont choqués parce que des bénévoles monnayent des compétences acquises dans le cadre de leur activité bénévole se demandent-ils comment a été acquise ladite compétence ?

Parlons de ce que je connais le mieux, mon cas personnel : bénévole dans un OAA depuis de nombreuses années, j’ai acquis une compétence, aujourd’hui reconnue. Oui, mon plus beau cadeau est le bonheur des enfants (et des parents). Et si je suis touchée par un faire-part, une carte de vœux, un bouquet de fleur ou une boîte de chocolat reçus à un anniversaire d’arrivée, une lettre ou parfois un signe beaucoup plus fort, je suis aussi déçue par ces parents qui, une fois accueilli leur enfant, ne donnent plus signe de vie à l’association, oublient que c’est parce que d’autres parents ont agi autrement qu’ils ont pu devenir parents. Pas de respect de l’engagement d’envoyer des nouvelles au pays d’origine, pas de participation au pique-nique ou à l’assemblée générale, pas de cotisation, pas de mail. Parce que « c’est une adoption plénière, maintenant c’est notre enfant, nous n’avons de compte à rendre à personne ». Ces mêmes parents d’ailleurs, n’hésiteront pas à revenir quelques années plus tard, la bouche en cœur pour un autre projet. Et comme nous sommes « trop bons trop cons » (comme disait ma grand-mère) si nous les pensons suffisamment ouverts pour accompagner un autre enfant sur le chemin de la vie, nous les ré-accompagnons parfois. Parce que l’enfant doit rester au centre de notre préoccupation.

Compétence acquise « grâce au bénévolat »… Qui a payé les centaines d’heures passées à me former, prises sur les congés que j’aurais pu passer avec mes enfants (n’oublions pas qu’en France, nous avons 5 semaines de congés payés, si nous en passons 2 à nous former, il n’y en a plus que 3 pour notre famille) ? Qui a payé le temps passé à lire des dizaines de milliers de pages de livres de psychologie, de témoignages, etc. ? Qui a payé ces mêmes livres (quelques milliers d’euros, au bout du compte, posés sur l’étagère de ma bibliothèque) ? Qui a payé le billet d’avion, le taxi, les billets de train, l’hébergement pour aller me former en Belgique ? Qui a payé les formations au COPES, à l’université de Lyon, ou à Dijon  (et encore une fois le transport pour y aller) ? Il me semble que tous ces milliers d’euros, parce que oui, au bout du compte, on finit par arriver à de telles sommes, sont sortis de ma poche, au détriment de sorties ou de week-ends, de vacances que j’aurais pu offrir à mes enfants.

Alors oui, je suis étonnée qu’on puisse prendre des airs de vierge effarouchée en « osant parler d’argent » pour accompagner ces familles.
L’investissement pour se former est fort, coûteux en temps et en argent, et je ne trouve pas choquant qu’une fois une compétence acquise, on puisse à un moment se dire « et si au lieu de me lever le matin pour aller pointer au bureau, à faire quelque chose qui ne m’intéresse pas, j’utilisais cette compétence acquise pour gagner ma vie ? »

Tout en continuant à être bénévole à côté. Ce culte du bénévolat est franco-français, dans d’autres pays, on trouve normal que les gens gagnent leur vie avec leurs compétences.