samedi 20 octobre 2012

Les enfants d'abord... deuxième partie

Là, je peux vous dire, que sur beaucoup de mes derniers billets (sur l'adoption homosexuelle, mais aussi sur la grande loterie) beaucoup de vos commentaires m'ont mis en rogne, ou plus encore attristés. Relisez ces commentaires et voyez la place faite à l'enfant.
On lit notamment qu'il ne faut pas prendre sa parole trop au sérieux.... bien sûr, ils n'ont pas la même expérience de la vie que les adultes, leur capacité de raisonnement est moindre... mais eux aussi, ils souffrent et ils sont oubliés dans tellement de lois et de débats.

Je le répète qui a pensé aux enfants dans les débats sur le rythme scolaire.... quand on sait que le mieux serait de les laisser se reposer le mercredi et de les envoyer à l'école le samedi matin. Mais non ! On sait qu'un grand week-end est bien mieux pour les parents (moi aussi, j'avoue, je l'apprécie ce week-end de deux jours en famille), les enseignants et les professionnels du tourisme.

Qui a pensé aux enfants pour la garde alternée ? Qui pense aux enfants dans des familles explosées ?
On n'y peut souvent rien, et il vaut mieux que les parents se séparent plutôt que se déchirent, mais parler de nouvelles familles (tout nouveau = tout beau), c'est aussi nier la détresse des enfants.

La publicité Renault m'énerve, cette image que l'on nous donne des nouvelles familles idéales, séparées, recomposées, réinventées, vantées par beaucoup de politique et de journalistes m'horripilent. Oui, l'enfant sans père de telle vedette de la chansonnette est peut-être très heureux (tout au moins je l'espère)., oui les enfants de tels et tels politiques qui déménagent chaque semaine entre papa et maman, le vivent sans doute très bien (tout au moins je l'espère).
Mais qui entend la douleur de l'enfant ?

Vous pouvez ne pas être d'accord avec moi, mais ce que vous ne pouvez pas me reprocher c'est de ne pas passer de temps avec les enfants, de ne pas les écouter, de ne pas leur parler.
Je ne compte plus les enfants qui m'ont dit : "je veux que Papa revienne", "je veux que mes parents soient encore ensembles", "je ne veux pas aller chez Papa, car je n'ai pas de chambre chez lui", "chez Maman, maintenant, je dois partager ma chambre avec Lucie... et on ne s'entend pas"....
Je le répète la séparation était peur être la bien meilleure (la moins mauvaise) solution, mais à banaliser de telles situations familiales, on ne dit plus aux enfants " Papa et Maman ne s'aiment plus, ils n'arrivent plus à s'aimer, mais toi, ils t'aiment encore, tu comptes beaucoup pour eux"... et parfois on ne leur montre même plus combien ils comptent encore ! Ils sont petits, ils sont fragiles, ils ont besoin de mots, de gestes de preuves.
Sur la souffrance de l'enfant, je vous conseille le livre autobiographique de Frédéric Beigbeder : Un roman français, j'ai trouvé très juste le livre plein d'émotions de ce mec, que je considérais un peu comme foldingo.


Autre exemple du mépris de notre société pour les enfants.
Les deux dernières années, j'ai suivi un cours de santé publique de l'enfant, j'ai eu la chance d'écouter quelques grands noms.
Deux descriptions de faits m'ont profondément touché... le grand spécialiste (dont j'ai mangé le nom) de l'enfant et des nouvelles technologies nous a dit que s'il ne fallait pas avoir peur des média, de l'internet, un contrôle était nécessaire, et qu'il était dramatique de laisser l'enfant (ou l'adolescent) seul face à un écran. Sans le fliquer, contrôler tous les sites sur lesquels il va.... il faut laisser les télés et les ordis dans des lieux ouverts (salon, salles de jeux, etc...).
Quant à Maurice Berger, il nous a dit que si les parents passaient chaque jour au moins 20 minutes à jouer avec leur enfant à un jeu non excitant, les enfants .... et la société iraient beaucoup mieux.

On est fatigué quand on rentre du boulot, quand on s'est tapé le ménage, la cuisine, mais gardons le courage et un peu d'énergie pour vider les chambres de nos enfants des télés, des wii, et prenons sur nous de prendre quelques instants pour jouer au playmobil, au lego, ou faire un tour de vélo ou une partie de badminton.... et plus encore écoutons nos enfants et parlons leur !


Le doc JVM en colère, vieille rombière assumée.

9 commentaires:

GCG a dit…

C'est drôle, je fais aussi partie de ceux qui pensent que l'école le samedi matin c'est mieux pour les enfants (pas pour moi, je préfère me reposer ce jour là). Je me souviens enfant avoir eu école le samedi matin (de la maternelle à la 3ieme) c'était mon jour préféré de la semaine !!!

Miss Terre a dit…

Sur la garde alternée, il est de bon ton, au moins dans certains milieux, d’affirmer qu’elle devrait être la règle en cas de divorce. Rappeler qu’elle n’a guère de sens si les tâches parentales n’ont pas été partagées avant la séparation, émettre certaines réserves sur cette éventuelle systématisation peut vous faire facilement taxer de réac, ou … de féministe ( !). Des enfants ne vivent pas bien la GA ? Il y a des témoignages ? « Mais c’est qu’ils sont peut-être manipulés »…
(Je précise que je ne suis ni pour ni contre la GA, il faut voir au cas par cas.).

Garde alternée et adoption par des couples de même sexe sont des sujets différents, puisque l’adoption ne porte pas seulement sur l’éducation mais aussi sur la filiation. Mais il me semble constater dans les médias actuellement, voire dans les commentaires de ce (très beau) blog, des raisonnements, des réactions, des rationalisations qui découlent d’un même processus…

Des couples homosexuels n’auraient-ils pas le fantasme à concevoir un enfant à deux, même s’ils s’en défendent ? (J’ai écrit « des », pas « les »).
Deux hommes ou deux femmes peuvent constituer la famille d’un enfant sans représenter ses « deux » parents.

Il y a des pays où seule l’adoption des enfants du conjoint est légale, comme la Finlande, l’Allemagne (si je ne m’abuse). C’et peut-être une piste à creuser, un milieu entre le tout ou rien (d’autant plus que, étant donné le contexte actuel, les autres adoptions par des couples homosexuels seront très rares.)

Véro, Franck et Princesse Grumeau a dit…

Je ne suis pas persuadée que la majorité des enseignants soit favorable au mercredi.
Moi, j'ai toujours regretté la perte du samedi matin. Car durant cette demi-journée, l'attention des enfants était de très grande qualité.
Si j'étais très enthousiaste des futures réformes sur le rythme des enfants et bien là, pour ce que l'on nous propose, je dis "Copie à revoir."

Une enseignante qui perd ses illusions.

Anonyme a dit…

Chez Maman, maintenant, je dois partager ma chambre avec Lucie et on ne s'entend pas". Combien de frères et soeurs de familles non recomposées, ne s'entendent pas?
"Papa et Maman ne s'aiment plus, mais toi, ils t'aiment ENCORE". Non, ils t'aiment et t'aimeront TOUJOURS. Parce que "ils t'aiment encore", ça peut laisser penser que ce n'est pas éternel...
Quant à Frédéric Beigbeder, a-t-il seulement pensé une seconde à ce que ressentira sa fille quand elle lira l'autobiographie de son père, livrée au grand public? Le livre est peut-être très juste, mais sa gamine n'a pas mérité ça...
Rombièrement vôtre.

Mamaucy a dit…

Cher docteur rombier,

Les coups de gueule ça fait forcément du bien. Je vous le dis d'autant plus que mon commentaire fait partie de ceux qui vous ont probablement énervé puisque je bondis encore (voire "je rombis" ?) en voyant le poids que vous accordez au propos d'une ado sur le fait de ne pas avoir eu de parents homo. Je n'ai pas commenté tous vos autres arguments contre ce projet, arguments intelligents, originaux et fouillés que j'entends parfaitement meme si je ne les rejoins pas. En revanche, je persiste et signe : celui-là (la parole d'UNE ado) est de trop.

Du coup, je lis sous votre plume d'autres raccourcis sur le fait que ces commentaires sur votre précédent billet témoigneraient d'un mépris général de la parole de l'enfant. Là encore je m'insurge : primo, ce n'est pas parce que la presse glorifie le divorce facile, la garde alternée pour tous, etc, que, dans leur vie privée, au plan individuel, les parents négligent la parole de leurs enfants. Des enfants souffrent, vous les voyez dans vos consultations, et quand on multiplie par tous les pédiatres et psys de France ça atteint sans doute un degré inoui de souffrance : OUI. Mais combien de gardes alternées ont elles été revues en silence au fil des ans, de couples recomposés n'ont pas marché pour incompatibilité avec les enfants du premier lit", de situations professionnelles rediscutées pour s'adapter aux besoins des enfants ?

Bref ce qui me gene c'est le lien direct que vous faites entre des témoignages individuels bien réels, contraires au monde idéal (ou pas) décrit par les médias, et la généralité des familles, celles qui ne consultent personne, qui essaient de faire de leur mieux, qui savent bien que leur vie n'est pas celle d'angelina jolie ni de johnny hallyday ni de la rubrique société du magazine Elle. Je trouve un peu raide de condamner "la société" composée de tout un tas de gens que vous ne connaissez pas et qui ne sont pas des monstres idiots et sourds à la parole de LEUR enfant.

Certes les adultes ont ce tort de ne pas orienter toute leur vie en fonction de leur enfant et de ne pas/plus se sacrifier pour que leur cher enfant roi vive dans un cocon douiller et nucléaire toute leur vie, mais qui prouve que le contraire serait meilleur ??? "Ferme les yeux et pense à l'Angleterre", c'est ce que devraient se dire ceux qui ne vont plus bien et dont les choix ou les contraintes de vie (rompre un couple qui n'en est plus un, aller travailler loin...) sont en directe contradiction avec le bonheur de leur enfant ? Ne réalisent ils pas quotidiennement, ces adultes, que leur intéret est que leurs enfants s'adaptent aussi heureusement que possible aux changements qu'ils estiment nécessaires pour mieux mener leur vie, sortir d'une situation conjugale épouvantable ; qu'est ce qui prouve que ceux qui ont entendu la souffrance de leurs enfants et les aider à la surmonter ne sont pas plus nombreux que ceux qui y sont aveugles et sourds ?

Le "vrai débat" ne serait il pas celui de la politique, et de sa capacité à prendre intelligemment en compte les intéret de ceux qui ne peuvent pas parler, en essayant de s'abstraire de la tyrannie des médias, de trier la parole des experts (forcément pas du meme avis), d'organiser une remontée intelligente des terrains, et de pondérer les trains qui arrivent à l'heure et ceux qui déraillent ?


Merci de m'avoir lue si vous etes jusque là déjà !
Mamaucy
PS : privilégier le mercredi au samedi, ce n'est pas QUE pour la grasse matinée de papa-maman mais aussi pour que les familles séparées autres que celles en garde alternée disposent d'un vrai week-end ensemble. ça concerne des millions de pères, en particulier. Pourquoi ne pas trouver d'autres solutions de repos pour les enfants, par exemple commencer 30 minutes ou une heure plus tard ?

Anonyme a dit…

1° garde alternée : que dirait un adulte si on lui demandait de se dichotomiser 3,5 jours sur 7 ? Changer de chambre, de lit, de mode de vie, d'habitudes alimentaires, de regles la moitié de la semaine? Je trouve le principe de la garde alternée extremement egoiste de la part des parents.Sauf si les enfants restent dans la maison familiale et que ce soit à tour de rôle le pere et la mère qui demenage chaque demi semaine. Mais ça, ...
2°si les enfants vont si bien que ça, pourquoi les consultations de pedopsychiatrie sont elles debordées ?
je pense, comme JVDM, que les nouvelles technologies sont l'engrais pour de futurs nevrosés (et le mot est faible): des heures devant la WII,les pS, les tablettes numeriques... Quand les enfants, qui n'etaient pas le centre du monde, travaillaient avec leurs parents, à la ferme, à l'atelier, au magasin, ils étaient dans le concret, avec leurs parents/grands parents, et non isolés dans un monde virtuel gorgé de violence et de stess.Maintenant, il est plus facile de noyer nos cherubins d'activités extrascolaires, de manettes , de touches que de préparer la soupe avec eux en se racontant notre journée.
C'est mon coté réac passéiste, mais j'assume!

PLOUC

Anonyme a dit…

Que la GA soit une mauvaise solution certes, mais que dire des autres, dans lesquelles l'un des parents n'élève plus ses gosses... Quant aux rythmes scolaires! Qui pense aux gosses qui rejoignent un bus scolaire après une longue marche et ont des horaires qu'aucun adulte n'accepte à notre époque? Peu importe qu'on soit mercredi ou samedi, tout est à repenser.
Pour le sujet qui nous occupe, le problème c'est le droit à l'enfant, indéfendable. En revanche le fait que dans certains cas des enfants gagneraient à être élevés par des parents qui ne soient pas un couple standard, ça me paraît être l'évidence même. Le vécu des enfants adoptés est complexe - j'enfonce des portes ouvertes, non? Certaines blessures sont telles qu'il faut des années pour pouvoir faire face au fantôme de l'agresseur, ce qui veut dire que confier certains types d'enfants à un couple hétéro, c'est aller dans le mur. Ca s'est vu et ça se voit encore. Dommage.
Bien évidemment ce n'est pas un enfant qui va vous dire ça.

Jean-Vital de Monléon a dit…

Pour tous : je ne vais pas rentrer dans le débat de la garde alternée ou de l'école samedi ou mercredi. Ce sont des débats sans fin, où la vérité est différente pour chaque enfant... je voulais juste signaler, car j'en suis persuadé que les adultes (qui font les lois) oublient trop souvent les enfants... et ne prennent pas la peine de les écouter.

Miss Terre : je vous entends bien, la famille c'est plus "acceptable si j'ose dire que deux parents.

Anonyme de 05h45 : bien d'accord avec le TOUJOURS plutot qu'ENCORE, mais déjà dire ENCORE c'est pas assez dit.
Pour Beigberger.... no comment, je ne connais pas son histoire, je ne me souviens plus ce qu'il dit sur sa fille.... mais malheureusement des people qui en balance sur leurs enfants on en a tous les jours.

Pour Mamaucy : d'abord merci pour ce long commentaire j'ai tout lu.
La petite ado n'était que la 1°, il y en a eu d'autres... et des plus grands Racines Coréennes qui m'ont fait "sortir du bois"... et des encore plus grands si vous entendiez ce que pense l'association des pupilles, ils sont bien plus grand mais se rappelle de leur enfance...
Ce qui m'a vraiment entrer dans le débat, c'est que plutôt que d'évoquer des conversations bien pensantes (unique, la bonne pensée) que nous servent pas mal de médias, c'est que sur ce débat, ceux qui se révoltent le plus ce sont ceux qui s'identifient facilement à ceux qui pourront être adopté par des homosexuels, et que cela les effraient d'avoir l'impression de servir de cobayes.
Si vous avez compris dans mon dscours que je reproche aux familles, à la société, de ne pas assez s'occuper de leurs enfants, c'est que je me suis mal exprimé. Je reproche plutôt aux média de mépriser els enfants et je me permets de donner des conseils entendus de la part de sages.... que j'essaie d'appliquer chez moi aussi... pas toujours le temps que je voudrai !
Je suis bien d'accord avec vous sur le "vrai débat"

Mamaucy a dit…

Merci pour votre réponse circonstanciée sur les différents commentaires.