mercredi 25 novembre 2009

Où va-t-on ?

Dans La Croix daté du 24 novembre, un terrible petit reportage sous le titre de :
Au Ghana, les orphelins donnent lieu à des trafics lucratifs.

Je n'arrive pas à vous trouver le lien car il serait important que vous puissiez lire ce papier. Si un "fortiche" en informatique et en recherche d'article y arrive qu'il en soit remercié !

En bref, il est décrit des conditions désastreuses où des nourrissons passent leurs journées sur des nattes qui regorgent d'excréments et de vomi, où tous sont livrés à eux-mêmes : personne ne les berce, les câline, ni les soignent ou même les nomment !

"Les enfants tombent régulièrement de leur lit et sont laissés sur le sol, gisant et pleurant sans que personne n'y prête attention".

Pourquoi ?
"C'est le nouveau business lucratif à la mode" puisque ces orphelinats font la course à la subvention... mais "seuls 30% des subventions versées sont effectivement consacrés à la garde des enfants".

Où va-t-on ?
Après la lecture de cet article, discret, en pages intérieures, mais qui a le mérite d’être là. J’en profite pour m’en faire l’écho (au sens propre du terme) et le répercuter dans le microcosme français de l’adoption français. Son titre accrocheur m’a un peu inquiété, je m’attendais encore à une dénonciation de trafics d’enfant au profit d’adoptants, choses qui existent qui doivent être dénoncés, et sur lesquels les journalistes sont souvent assez friands. Là c’est aussi grave, une forme de nouveau trafic qui m’effraie : de l’orphelinat pour l’orphelinat… ou plutôt pour ses subventions ! Ce qui est décrit égale ou dépasse ce qui a été vécu dans les orphelinats roumains de l’ère Ceaucescu. Et cela se passe en Afrique.

Où va-t-on ?
Si un continent très défavorisé économiquement mais jusqu’alors connu pour sa chaleur humaine, se comporte ainsi.

Où va-t-on ?
Si un continent où la richesse n’est pas l’argent, mais le nombre d’enfant traite ainsi ses plus petits. Je sais que la corruption existe, qu’elle fait un peu tourner la tête. Je sais aussi que certains enfants ont pu être maltraités ou tout au moins négligés "à la roumaine" dans des orphelinats africains, mais il s’agissait de cas isolés, d’enfants qui n’appartenaient pas à la bonne ethnie !

Où va-t-on ?
A la lecture de ces lignes, je me demande quel avenir pour ses enfants ? N’est-ce pas la conséquence de phrases dangereuses, du style "Mieux vaut rester dans son pays sans parents que d’être déraciné" ? Il semble en effet évident que dans les orphelinats du Ghana, les racines sont profondes : Naître et Vivre au Pays, devient là : Naître et Mourir aux pays, car nul n’est besoin d’être spécialiste pour estimer l’espérance de vie dans un tel endroit !
N’est-ce pas la conséquence de ce que nous imposons (lourdeur administrative, etc) à des pays bien moins favorisés que le nôtre, sans les aider. Sans les aider que par des subventions non contrôlées et qui sont, comme cela est dit dans l’article détournées à 70%. Sans les aider par des simplifications administratives qui seraient aussi utiles qu’un aide alimentaire et bien moins coûteuses.

Où va-t-on ?
Quel est ce but insidieux anti-Adoption Internationale, où se rejoignent toute sorte d’idéologies : racistes refusant toute arrivée d’étranger, obsédés du droit du sang, assez proches des précédents, Tiers-Mondistes se trompant de combat et refusant ainsi à certains enfants, la seule chance d’avoir des parents.

Où va-t-on ?

10 commentaires:

Paulo dos Santos a dit…

bonsoir Jean-Vital,

je l'ai bien trouvé en allant dans les archives. Mais il faut payer pour lire le journal de la veille... :-(

z e n c h a dit…

@JVM.

Trouvé ceci sur IRIN (qui est un site internet sérieux) :
AFRIQUE DE L'OUEST: Protéger les enfants des marchands d’orphelins

Laetitia a dit…

Oh,j'en ai mal au ventre de lire votre article ainsi que celui donné par zench...
C'est terrible de laisser ces enfants dans de telles conditions...l'argent est vraiment ce qui fait tourner notre pauvre monde.
Laetitia,maman d'un petit bonhomme né en Ethiopie,et qui heureusement a été choyé et câliné au mieux pendant les premiers mois de sa vie.

Brigitte a dit…

votre post me touche, car ceux qui défendent à tout prix le maintient des enfants dans leur pays me dérangent et pour Haïti je pense à un organisme international qui me fout les nerfs en boules.... ils font, d'après moi, tout ce qui est possible pour arrêter l'adoption internationale et du coup interviennent dans la procédure d'adoption et ralentissent cette procédure ! super !
moi aussi je suis dans l'absolu pour que les enfant restent dans leur pays, mais en attendant on fait quoi de ces enfants dans les orphelinats dont personne ne veut ? Ily a l'urgence et le long terme, il faut travailler sur les 2 tableaux en même temps.
grrrrrrrrrr
brigitte qui s'énerve toute seule

Véronique a dit…

Effectivement la lecture de ces articles fait mal au coeur, mal au ventre, mal à l'humanité... Savoir que de spetits bouts, frères des nôtres, sont ainsi maltraités, me révolte : mais QUE pourvons-nous faire, nous, petites fourmis?

ChouchouPoussin a dit…

C'est grave Docteur,
C'est même honteux ce que l'argent laisse faire.
Là c'est en Afrique, mais je pense qu'ailleurs c'est pareil; on garde les enfants en institution pour justifier du fonctionnement de celle-ci et des subventions qui en découlent.
Et on nous parle d'interêt de l'enfant de rester dans son pays !?

z e n c h a dit…

Simple suggestion : d'abord faire le ménage dans son foyer.

Et ne plus autoriser chez nous en France des enfants en centre de rétention.

Lire : Les enfants victimes de la politique migratoire.

Cécile a dit…

Bonne question...
Ma stupeur est telle que je n'ai pas de mot...

Jean-Vital de Monléon a dit…

A Zench premier commentaire : oui ce long article est assez proche de celui dont je parle, ou d'ailleurs dans l'un comme l'autre il n'est pas parlé d'adoption.
L'orphelinat pour l'orphelinat !

La seule chose qui me gêne est le "dans des orphelinats alors qu'ils ne sont pas orphelins" cela semble logique, mais c'est en dehors d'une réalité, seuls 5 % des enfnats adoptés le sont parce que au moisn de leurs deux parents sont décédés. Etre orphelin n'est qu'une petite cause de la "séparation". Dans le cas de cet article j'auri préféré "dans des orphelinats alors qu'ils n'ont pas de raison d'y être" !

Jean-Vital de Monléon a dit…

Pour Victoire et Zench (deuxième message) :

J'ai bien conscience que tout n'est pas rose en France, que nous n'avosn pas à jouer les indignés. Mais, si j'insiste autant pour dire cela se passe en Afrique, ce n'est vraiment pas par mépris pour ce continent, mais bien au contraire, l'affection que j'ai pour l'Afrique, le respect que j'ai pour la solidarité africaine et la place qu'ils donnent à la valeur des enfants ont fait que j'ai été encore plus choqué que cela se passe là bas. Et que cela laisse beaucoup de choses à penser sur la détresse que vit cette région.