dimanche 17 janvier 2010

Adoption en Haïti : le coeur et la raison.

Un article portant ce nom vient de paraître sur Agoravox. Je l'ai écrit là-bas, pour toucher plus de monde, notamment ceux qui ne connaissent rien à l'adoption... Postez plutôt vos commentaires sur Agoravox qu'ici pour faire entendre la voix de l'adoption aux lecteurs "moyens"...

Cet article m'a semblé évident après avoir entendu dimanche matin sur France Info, le dirigeant suisse d'une ONG (Terre des Hommes) qui parlait à tort et à travers de l'adoption. Ce Monsieur est sûrement quelqu'un de très bien, il a raison de vouloir protéger les enfants contre tout trafics. Mais dire n'importe quoi sur l'adoption peut faire du mal, je le cite : "Les enfants poussent mieux sur leur terreau d'origine", il ne s'en rend pas compte mais en dehors d'être une erreur de jardinage, c'est aussi assez proche du racisme comme remarque et qui peut parler de terreau sur un champ de ruines...

34 commentaires:

Brigitte a dit…

comme d'hab, vous vous exprimez tellement bien sur l'adoption....
merci
Brigitte
Ps il y a de l'eau dans le gaz entre Lilou et Hugo Z pfuiiiiiiiiiiit après 2 ans d'amour ....

♪♫ GG ♫♪ a dit…

il me semble bien me souvenir il y a quelques années déjà Terre des Hommes aidée d'une autre association mondialement connue (!) lançaient déjà d'affreux discours semant le doute sur les adoptions en Haïti...
on voit bien où nous en sommes maintenant...et je crains pour l'avenir sous couvert de "l'intérêt supérieur de l'enfant"! il a bon dos cet intérêt!

Géraldine fière et triste maman d'un timoun d'Ayiti arrivé depuis plus de deux ans maintenant...

cléclé a dit…

merci, vous etes surement le meilleur pour prendre la défense des enfants.
Claire
éternellement reconnaissante du regard que vous avez porté sur notre petite chérie de Raiatea...

z e n c h a dit…

Les enfants d Haiti : entre l’angoisse des adoptants et le risque du trafic.

Haïti est le premier pays d’adoption en France. Des familles françaises ont créé un collectif pour demander le rapatriement d’urgence des enfants haïtiens sur le point d’être adoptés. Mais Terre des Hommes s’inquiètent de la possible relance du trafic d’enfants.

France Info du 17.01.10.

Terre des Hommes alerte sur le risque de trafic d’enfants

Dès à présent, les pièges à éviter. Analyse de Terre des Hommes, aide à l’enfance, Suisse

Reconstruction humaine, dès maintenant. L’expertise des ONG installées sur place depuis plusieurs années est évidemment la plus précieuse.

C’est le cas de "Terre des hommes, aide à l’enfance" qui a son siège à Lausanne. Elle va célébrer en 2010 ses 50 ans d’opérations, aujourd’hui dans plus de 30 pays. Directement ou pas elle permet chaque année de veiller au sort d’un million et demi d’enfants.

Pour Défi Futur son porte-parole Pierre Zwahlen, fait le point. Sans tarder explique t-il, on peut déjà évoquer la reconstruction. Sujet particulièrement sensible : l’adoption.


France Info du 17.01.10.

Bernard a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Jean-Vital de Monléon a dit…

Qu'une association se consacre à l'urgence et à aider les haïtiens, oui mille fois oui, qu'elle cherche à combattre els trafics d'enfants que je condamne aussi dans mon artcile qui ne devrait plus tarder encore mille fois oui...

Mais qu'elle en profite pour jeter le doute et le discrédit sur l'adoption internationale, là je ne suis plus d'accord.

Pas d'accord avec vous Bernard, penser que les enfants poussent mieux sur le terreau d'origine c'est nier tout simplement l'adoption, c'est ce dont se serve les théoriciens d'extreme droite pour empecher l'adoption internationale qui est pour eux une immigration. C'est du même ordre que les profs qqui engueulent les petits noirs qui sont nuls en sport, et les petits asiatiques qui chahutent en classe.
Chacun chez soi et les poules ne seront plus volés, on ne peut pas imposer sa culture à son pays d'accueil, il faut respecter le pays d'origine de nos enfants et ne pas avoir peur de leur en parler, mais parler de déracinement de terreau d'origine qui serait meilleur c'e'st leur refuser le droit d'être français !

Bernard a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Moushette a dit…

Bernard, une petite révision sur les bases de l'AI s'impose ! ;-)

l'Inde comme tout les pays CDLH (c'est à dire une bonne moitié) privilégient les voies nationales avant l'AI. par ex en Inde, 3 refus nationaux, et ensuite seulement l'enfant peut être proposé à l'AI. D'ailleurs personnellement et je l'imagine la majorité des d'acteurs dans l'AI, je ne pourrais oeuvrer dans l'AI si le peuple indien n'était pas prioritaires sur les adoptions des orphelins de leur propre pays. Pas dans l'intérêt des parents mais dans l'intérêt des enfants.

Je répondrais à cette histoire de terreau d'origine par une autre métaphore botanique : bcp arbres fruitiers tel que les cerisiers de mon jardin, pour s'épanouir doivent être greffés. Et ils n'auraient pas autant donné s'ils étaient restés dans leur terreau d'origine !!!

Plus sérieusement, il serait bien de restituer la phrase du gars de tdh dans son contexte car on peut l'interpréter comme on veut. Ce qui m'étonne c'est qu'il me semble que tdh est un des plus grands OAA suisse en matière d'adoption alors pourquoi serait il contre l'AI ?

Alors oui Bernard, un enfant serait sans doute mieux s'il était adopté dans son pays d'origine car les procédures sont ultra courtes et il ne souffrirait pas de sa différence ethnique. Seulement dans son pays d'origine peuvent surgir d'autres problème : parents qui n'assument pas ou ne disent pas la vérité à l'enfant, racisme et discriminations sociales qu'ils soient enfants ou adultes et qu'on n'a pas du tout chez nous. Je vois le tout en Inde régulièrement, et cela m'attriste pour les enfants et leurs parents. Alors bon dans ces cas là, le terreau d'origine ressemble plus à du purrain sans les bienfaits mais juste avec l'odeur... Je ferai bientot un post sur mon blog dans ce sens ("libertés").

Je compatie avec tout ces adoptés adultes qui auraient préféré rester dans leur pays d'origine. Mais ce n'est pas toujours l'Eldorado qu'ils croient. Et les traumas de l'abandon seront quand même là s'ils sont adoptés en Corée, malheureusement.

Pour les jugements : soit un jugement d'adoption plénière est directement prononcé dans le pays (comme en colombie par ex), soit c'est un jugement de tutelle ou d'adoption simple qui est prononcé dans le pays d'origine en attente de l'adoption plénière qui sera prononcée dans le pays d'adoption une fois l'enfant rentré (c'est le cas pour l'Inde).Un enfant "apparenté" cela veut dire qu'on est à l'étape 1 de l'adoption : les parents ont reçu le dossier de l'enfant et l'ont accepté.Ensuite il y a envoi des dossiers des parents puis jugement dans le pays d'origine.

Framboise a dit…

J'ai cliqué au pif sur une partie du message de Jocky, espérant une traduction de son opinion (on peut rêver ?)
je suis tombée sur un site avec beaucoup de jeunes filles asiatiques, un peu dénudées, et visiblement très jeunes...
Docteur, faut censurer tout de suite

Framboise, maman de Marilou (2ans1/2, Chine) et Achille (4mois1/2 toulaba en haîti...dans quel état ?.?.?)

Framboise a dit…

Pardon, c'est dans les comm' du post d'après !

Bruno Turquet de la Boisserie a dit…

On peut supposer effectivement que la position exprimée ce matin est dans le prolongement de l'étude réalisée par Terre des Hommes Suisse et l'Unicef en 2005.
Elle est disponible ici (rubrique adoption) : http://www.tdh.ch/website/tdhch.nsf/pages/infosdocumentationsF

L'un des auteurs de cette étude, Marlène Hoftstetter, dirige l'OAA interne à Terre des Hommes Suisse (habilitée pour l'Inde et le Nigéria). Elle préside également la Conférence Suisse des OAA. Voir cette page :
http://www.tdh.ch/website/tdhch.nsf/pages/adoptionF

C'est une opposante résolue à l'adoption "en individuel" (qu'elle nomme "privée"). Elle a je crois aidé à rédiger le nouveau projet de loi sur l'adoption en Haïti, présenté fin 2007 mais pas encore passé au parlement depuis.

Il me semble que Mr Zwhalen a largement simplifié la position de son organisation qui est tout de même plus fine, et bien résumée par le titre de son rapport de 2009 : "L'adoption, à quel prix ?"

Ce qui me gène c'est qu'il y a mélange de cette question (réforme de la législation haïtienne) avec la situation actuelle.

Oui, la protection de l'enfant nécessite que l'on explore toutes les solutions possibles sur place.

Non, il n'y a pas toujours possibilité pour les enfants d'être pris en charge correctement.
Je rappelle que l'Unicef estime à 300000 le nombre d'enfants utilisés comme domestiques dans ce pays :
http://www.amnesty.fr/index.php/amnesty/s_informer/la_chronique/fevrier_2009/la_souffrance_invisible_des_restavecs

Dans un monde idéal, l'adoption internationale n'existerait pas. Mais nous ne vivons pas dans un monde idéal.

Duchesse a dit…

Ce qui me gène dans les commentaires sur Agoravox, c'est l'amalgame entre les adoptions en cours et les rapatriements demandés, et un soit-disant déferlement "d'adoptions sauvages" à la manière de l'Arche de Zoé. Il faudra veiller à ce que l'amalgame ne soit pas fait dans la presse généraliste, ce qu'il m'a semblé quand même lire ce WE dans le JDD :-(

Jean-Vital de Monléon a dit…

Framboise : merci des infos , j'ai supprimé le message en chinois de Jocky dans l'autre post

Jean-Vital de Monléon a dit…

Bernard, le principe selon lequel un pays doit tout faire en sorte d'essayer de faciliter l'adoption nationale avant l'adoption internationale est accepté par tous.

Ce qui m'irrite c'est d'en faire une obligation idiote sans réfléchir.

Certains pensent qu'il vaut mieux croupir dans un orphelinat inhumain maltraité dans son pays que d'être aimé par une famille aimante, même si cela provoque un voyage de qqs milleirs de kilométres.

Ce n'est pas ce que vous pensez, pas ce que pense les gens de Terre des Hommes, et je l'exprime plus en détails sur Agoravox, mais la petire phrase sur le terreau même enlevée du contexte est scandaleuse.

Sur le point de vue du jardinier, je rajoute à l'argument de Moushette que les meilleurs légumes sont ceux qui sont repiqués.

Mais surtout parler de bon terreau sur un champ de ruines ???

Jean-Vital de Monléon a dit…

Chers amis lecteurs, mais aussi chers lecteurs qui n'aiment pas mes positions, n'hésitez pas à aller vous exprimer sur Agoravox c'est lu apr des gens qui ne connaissent rien à l'adoption, et il y a de quoi alimenter les débats.

123orange est manifestement trés proche de l'Arche de Zoé.

et Georges traduit une position effrayante que bcp doivent penser... il m'a un peu fait sortir de mes gongs, et j'ai failli lui envoyer Zorro le météque !

Véronique a dit…

Mais c'est que nous aurions bien besoin de ZorroS dans cette affaire!
àmicalement.
Véronique alias DocVéro qui a bien lu votre article et qui en a diffusé le lien!

tigresses a dit…

Désolée de ne pas envie d'aller poster un commentaire sur Agoravox... je viens d'aller lire les commentaires... et plus que la colère, c'est la nausée qui me vient...
Et comme j'ai la colère et la nausée en même temps... pas top !!
Le "pire"... c'est que des commentaires comme ceux-là... ça arrive même dans les cours d'école... et que je dois cocooner mon aînée qui déguste !! En plus, quand elle a entendu à la radio l'histoire du "terreau"... elle a hurlé !! (bon, elle a plutôt juré... comme sa mère !!) et de dire "ah bon... c'était mieux de grandir dans un orphelinat" ?
je n'ai pas envie d'essayer de convaincre les "indécrottables" (et encore, je suis polie) mais plutôt envie d'essayer de modestement apprendre des trucs aux gens qui ont envie de comprendre... ce qu'est la parentalité adoptive.

Véronique a dit…

Ben moi je viens de poster sur Agoravox, y'a pas de raison d ene laisser la parole qu'aux c..s! Et je pèse mes mots.
DocVéro dont le plus grand vient de rentrer de l'école dépité de s'être encore disputé avec un qui lui affirmait que je n'étais pas sa "vraie" maman

Anonyme a dit…

c'est dans un courrier de lecteurs que j'ai lu cette citation, ce n'était pas le propos du lecteur mais elle me parle et elle parle du "terreau" : l'identité, ce ne sont pas les racines qui l'expriment.car l'identité c'est un fruit.et les humains ne sont pas des arbres : ils savent renaître après les déracinements

Bernard a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Jean-Vital de Monléon a dit…

Bernard, Bernard, Bernard, ne vous méprenez pas, vous êtes vraiment le bienvenu dans ce blog et vous y seriez malvenu que vous aurez aussi le droit de vous y exprimer.

Vous êtes d'autant plus bienvenu, que je sens à la lecture de vos commentaires et de votre blog, une générosité qui me plait.
Mais sachez que je fonce tel le taureau dés qu'on agite un chiffon rouge, et .... le jardinage est mon violon d'Ingres, quand je dédicace mon livre, j'écris souvent que c'est un guide de jardinage. Il y a un chapitre, où je parle de ces termes de jardinage qu'on utilise dans l'adoption : déracinement, le bon terreau et je dis préferer greffe et repiquage, j'aime beaucoup le commentaire du dernier anonyme, juste avant votre message...

Ce n'est pas vous et vos emportements parfois à l'emporte pièce que je combats mais plus les idées qui circulent sur l'adoption. Surtout quand un spécialiste de l'enfance et de l'adoption (le responsable de Terre les Hommes) les exprime aussi maladroitement, je sais que c'est sorti du contexte, mais le "bon terreau" il l'a dit et le dire c'est nier toute l'adoption, et la place dans notre société des enfants adoptés à l'international, que de le dire. Il m'est arrivé de voir en consultations des jeunes adultes coréens qui se lamentaient de ne pas être restés dans leur pays d'origine quand ils voyaient que tout allait mal dans leur vie en France. Ce qui m'étonnait c'est de voir combien ils manquaient d'info sur la Corée au moment de leur naissance, sur les causes de leur adoption (le plus souvent naissance hors mariage) et je tentais de leur expliquer (avec beaucoup d'attention, de sollicitude, je vous le promets) que leur avenir dans la société coréenne de l'époque était quasi inexistant.

L'adoption est hétérogène, et ce que je vous reprocherai en toute amitié, c'est parfois de tout voir aux yeux de votre expérience.
Un petit exemple quand vous avez adopté en Corée, ce pays refusait (c'est d'ailleurs le seul à continuer cette politique) que les parents adoptifs viennent par crainte de malversations. Vous reprenez cela en supposant qu'aller chercher un enfant dans le pays c'est le marchander, entrer déjà dans des trafics, cela peut être le cas, mais beaucoup dont je suis, croient que c'est aussi une grande chance pour les parents adoptifs de connaitre le pays d'origine de leur enfant, et même (si cela se fait sans malversations bien sûr) de connaître les parents biologiques.

Votre expérience est grande, elle est utile, je l'espère encore dans ce blog, mais c'est une histoire individuelle ou familiale. Je vais bientôt passer le cap des 1700 enfants suivis, et plus j'en vois plus je me méfie des raisonnements trop tranchés, trop catégoriques... à part quelques uns sur lesquels je suis intransigeant comme le fait que tout enfant a sa place pour grandir dans notre société.

Bien amicalement à vous.

Olivier a dit…

Peut-on parler d'adoption en interne dans un pays qui comptait 100 000 enfants esclaves (restavek)
dans des pseudo familles d'accueil, attention je ne généralise pas à l'ensemble du pays. Haïti n'était pas organisé pour contrôler de l'adoption en interne, et aujourd'hui ne l'est plus.
L'arche de zoé fait encore des ravages dans les esprits...

Misou a dit…

Félicitations pour votre article sur Agoravox, le texte le plus intelligent que j'ai lu sur le sujet depuis cette terrible tragédie.
Enfin un article mesuré, alors qu'on entend beaucoup de positions extrêmes, soit de parents adoptants qui pensent que ceux qui ne sont pas pour une évacuation immédiate de tous les enfants apparentés sont forcément anti-adoption, soit de ceux qui considèrent que l'adoption n'est faite que de trafics et confondent les enfants devenus orphelins suite au séisme avec ceux qui étaient adoptables avant et ont trouvé une famille en France. Bien sûr les parents adoptants, même s'ils n'ont vu qu'une photo, considèrent que c'est leur enfant, ont peur pour lui et souhaitent qu'ils soit au plus vite auprès d'eux (des personnes ne connaissant rien à l'adoption ne le comprennent pas, pourtant les futurs parents biologiques qui n'ont vu qu'une échographie pensent à leur bébé, pas à un embryon). Mais on ne peut pas oublier non plus les risques quand il n'y a aucun papier et avec une situation aussi confuse, et on peut comprendre que les autorités prennent des précautions et fassent des vérifications. Même si le temps parait long aux parents.

Pour Terre des Hommes, il me semble que cette association a fait beaucoup d'adoptions dans le passé et a été impliquée (involontairement) dans des adoptions douteuses (mais je ne sais plus où je l'ai lu). Ceci explique peut-être cela, qu'ils soient prudents, voire méfiants.

z e n c h a dit…

"Adoption is a last resort"

L'adoption est le dernier recours. La priorité, sur place, est donnée au regroupement familial, retrouver un oncle, une tante, des cousins.

Flying planeloads of newly orphaned children out of Haiti is “reprehensible”, an adoption expert tells swissinfo.ch.

Olivier a dit…

Je suis allé sur AgoraVox.
Très bon article.
J'ai lu les commentaires de certains (sur d'autres articles aussi, c'est à vomir...
Comment peut-on être aussi bête méchant et inculte et faire autant d'amalgames.
Je ne pense pas y retourner trop mauvais pour mes nerfs

Brigitte a dit…

C'est vrai qu'il est difficile de ne pas penser qu'au travers du filtre de son expérience personnelle (de l'adoption), et c'est bien de pouvoir élargir sa réflexion grâce entre autres à votre point de vue de généraliste/spécialiste de l'adoption.
Brigitte

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je suis directement concernée par l'adoption en Haiti.

Aujourd'hui, le gouvernement Français, par la voie de Mme Morano, annonce la création d'un centre d'accueil en Guadeloupe pour les enfants en cours d'adoption par les Français. L'objectif de ce centre serait de faciliter, accompagner la phase de transition et d'accueil.
J'aimerais savoir quelle est votre opinion de spécialiste sur une telle annonce.

Merci d'avance :-)
Hélèn ( eyssavel.helen@neuf.fr ou heyssave@gmail.com )

Brigitte a dit…

bloquée par un lumbago j'ai eu le temps de me pencher sur les interventions à la suite de votre article.. pfuiiit bravo à tous ces défenseurs masqués ... qui ont eu le mérite de me faire sourire (quel style !!!) alors que tout ça est à pleurer... ces propos me blessent tellement que je n'arrive pas à répondre, mais un peu de travail sur moi-même pour prendre un peu de distance et je vais veiller au grain moi-aussi !
brigitte

bibifricotin a dit…

Honnêtement, peut-on réellement parler d'adoption en Haïti ?
Pourquoi les Français ne respectent-ils pas les Haïtiens en faisant une requête en adoption plénière alors que les enfants sont confiés en adoption simple ???
Quant à semer le doute sur l'adoption en Haïti, c'est indispensable car elle donne lieu à un véritable business, n'en doutez pas un seul instant. Combien de mères sont en attente de revoir leur enfant à l'âge de 18 ans ????
Qui s'est soucié de savoir si les parents biologiques des enfants rapatriés sont encore en vie après le tremblement de terre. Va-t-on les rassurer sur le sort de leur enfant qu'ils ont confié parce qu'ils n'ont pas les moyens de les élever ???

Jean-Vital de Monléon a dit…

bibifricotin, par pitié ne partez pas dans tous les sens, ne faites pas de la généralisation à 4 sous, ne rentrez pas dans les clichés sur adoption simple et plénière, j'ai écrit un article il y a qqs semaines que vous trouverez sur ce blog où j'explique quelles sont les différences entre adoption simple et plénière ne tombez pas dans ces discussions d'arrière garde à même pas trois sous.

Que des trafics, des choses pas claires puissent exister en Haiti ou ailleurs oui mille fois oui mais cherchons à les éliminer concrétement plutot qu'à généraliser quand la majorité des gens adoptent en toute honneteté !

Les mères qui espèrent revoir leurs enfnats à 18 ans, de qui parlez vous ? des mères bio ? si tel est le cas, c'est effectivement grave car on ne leur a rien expliqué sur l'adoption, c'est un de vos fantasmes, que la mère ne sache pas où va son enfant et pense qu'il lui reviendra, cela peut être le cas parfois, mais manque de pot pour vos infos Haiti est sans doute un des pays où il y a le plus de rencontre entre parents bio et adoptants, donc les intervenants sont au courant du projet.

Oui ce qui poussent les parents bio à confier leur enfnats vers l'adoption c'est la misère, c'est dégueulasse qu'ils ne puissent les garder on est d'accord, mais c'est leur choix, ils preferent cela aux restavecs !

Quant à votre dernière question depuis le seisme j'ai vu une vingtaine d'enfants haitiens et dans la plupart des cas, les familles adoptives s'insquietent du devenir des parents bio, de la créche, des autres enfants qui y sont encore.

Alors par pitié, j'en ai un peu ras le bol et c'est vous "qui prenez" mais arrêtons un peu de dire n'importe quoi et de jeter l'opprobre sur tous les enfants et les familles adoptives...

bibifricotin a dit…

Je vous invite à lire l'article sur le lien suivant

http://www.lematinhaiti.com/Article.asp?ID=20839

z e n c h a dit…

Haïti : des voix mettent en garde contre les adoptions en urgence

PARIS - Des pédopsychiatres et des associations impliqués dans le processus d’adoption mettent à nouveau en garde contre "les déplacements en urgence" des orphelins haïtiens et le risque de traumatisme potentiel que cela engendre pour eux et leurs familles adoptantes.

Cette mise en garde intervient à deux jours du déplacement à Haïti mercredi du président Nicolas Sarkozy, qui doit faire le point sur les efforts engagés pour la reconstruction du pays, après le séisme du 12 janvier qui a fait 217.000 morts.

A ce jour, 371 enfants haïtiens dont les parents ont obtenu un jugement d’adoption sont arrivés en France depuis le séisme, selon le ministère des Affaires étrangères.

Alors que certaines associations demandent la mise en place rapide d’une commission franco-haïtienne pour faciliter ou accélérer les procédures, trois médecins spécialistes ont écrit à l’ambassadeur français des droits de l’Homme François Zimeray pour souligner au contraire que les adoptions d’urgence "ont des effets traumatiques sur les enfants et sur les familles".

"Elles compromettent le processus adoptif, mais aussi l’avenir psychologique des enfants, et au pire, peuvent conduire à une maltraitance physique et psychique de l’enfant", écrivent Pierre Lévy-Soussan, psychiatre, psychanalyste, Sophie Marinopoulos, psychologue, psychanalyste et Maurice Berger, chef de service associé en pédopsychiatrie dans une lettre dont l’AFP a obtenu copie.

"Du côté des 326 enfants (haïtiens) arrivés à ce jour, une désorganisation psychologique chez plus de 85% a été observée par les cellules d’urgence médico-psychiatriques", écrivent-ils dans leur lettre datée du 6 février.

"La chronologie des troubles, qui n’existaient pas avant le départ d’Haïti, permet d’évoquer une cause traumatique aigue, précoce, liée au déplacement dans l’urgence des enfants, sans aucune préparation psychique", ajoutent les signataires.

"Ces états traumatiques ne sont pas liés directement aux conséquences du séisme ni aux conditions de vie après. De tels états ne sont presque jamais observés avec une telle intensité ou sur un aussi grand nombre d’enfants dans les suites d’une catastrophe naturelle", concluent-ils.

"Il aurait fallu ralentir à l’extrême les procédures d’adoption au lieu de les accélérer" , a précisé lundi à l’AFP le docteur Lévy-Soussan, qui a assisté la semaine dernière à l’arrivée d’un nouveau groupe d’orphelins haïtiens à l’aéroport d’Orly et qui rappelle que seuls 15% des parents adoptifs avaient vu leur enfant auparavant.

Un autre pédopsychiatre, Bernard Golse, tout en se réjouissant "que ces adoptions aient pu être menées à bien", a mis lui aussi en garde le 10 février dans Libération.

"Quitter Haïti en catastrophe pour être accueilli par sa future famille d’adoption à l’autre bout du monde pose encore davantage de problèmes et ce même en cas de +dossiers finalisés+", a-t-il écrit.

Enfin la section française de Défense des enfants international (Dei), qui avait déjà appelé le 19 janvier "tous les acteurs à ne pas se laisser guider par la seule émotion", demande de nouveau "une très très grande vigilance", notamment "vis-à-vis de la pression croissante des familles adoptantes", et rappelle le respect nécessaire des règles internationales.

(©AFP / 15 février 2010 18h06) Romandie.com

Lilou a dit…

Je ne suis pas certaine que la raison soit tant la santé des enfants que les possibles traffics. A l'heure actuelle IBESR travaille, soit, mais sous des arbres et des moyens encore plus limités qu'avant... Alors qui va vérifier la validité des documents? Les juges et officiels sous les décombres avec les actes? Voici un exemple de ce qui peut se produire quand on est adoptant et "le coeur débordant d'amour", l'amour rendant aveugle: http://ouvrez-les-yeux.over-blog.com Alors dans une situation de crise si extrême, il ne peut y avoir de garanties.

juliette/simon a dit…

nous avons été cherché 2 enfants en haiti et nous venons de nous refuser notre plenière tout cela a cause du séisme.

ils pensent que cela concerne un trafic d'enfant

je suis dans une colère noire et je ne sais plus quoi faire, nous avons donné à nos enfants de nouveau prenom et garder en 2ème leur prénom d'origine
nous ne pouvons maintenant que accepter l'adoption simple mais ils nous ont deja dit qu'ils refuserait le changement de prénom

la justice française ah ah