mercredi 24 novembre 2010

Je suis pour l'adoption individuelle !

Ce n'est pas un poisson d'avril, ni une schizophrénie de ma part, mais bien une volonté de vous montrer et de montrer à d'éventuelles autorités que la vérité n'est pas si simple.

J'ai balancé un pavé dans la mare avec mon titre provocateur il y a quelques jours. Et mon but est largement atteint puisque le débat est bien lancé.

Tous vos commentaires directs, amusés, en colère m'ont bien intéressés.

Certains ont compris surtout en allant au bout de mon message, que je voulais surtout montrer qu'interdire est toujours plus facile que d'aider, personnellement j'ai choisi de ne pas choisir la facilité puisque ma mission autoproclamée depuis quelques années et avant tout d'aider à l'accueil des enfants. Et je ne crois pas qu'interdire l'adoption individuelle aidera à cela. Beaucoup commencent à me connaître et savent savent que quand je veux pousser un cri de rage car le rapatriement des petits haïtiens est stoppé, j'appelle mon billet : Merci.

D'autres n'ont vus que le titre et ont dû être profondément déçus. Prenant un peu tout au premier degré en oubliant mes dernières phrases, pourtant explicites.

L'avis le plus juste est peut-être, celui de Moushette où elle me dit qu'elle est contre la pauvreté dans le monde. C'est bien dans cet état d'esprit qu'il fallait lire mon premier billet. Ce qui m'amuse et sachez-le Madame Moushette, en l'écrivant j'ai moi aussi (les grands esprits se rencontrent et ont les mêmes références) pensé à la parodie des inconnus que vous mettez en lien : je suis contre mais finalement pas tant que celà !

Et mon vieux Bernardo.... au lieu de me seller Tornardo, comme d'habitude, il m'a mis du poil à gratter sous la selle ! Mais si tu as raison sur bien des points, relis mon texte et tu verras que je décris l'adoption individuelle comme un facteur de risque, rien de plus. Tes réflexions (comme toujours) me sont fort utiles et me donnent à penser que certains vieux briscards comme toi (mais pas aussi bien iontentionnés) ont pu rester à l'aspect, non pas binaire, mais faussement primaire de mon billet... et se contenteront du titre provoc, c'est pourquoi j'ai choisi ce titre pour ce deuxième billet, prévu de longue date !

Ceux qui n'auraient toujours pas compris, tant pis pour eux, ils n'auront pas le troisième titre, qui correspond à ma complète pensée : "Je suis pour un meilleur accompagnement de l'adoption et un meilleur soutien bienveillant pour les familles adoptives".

Pour pousser le raisonnement, encore plus loin, de temps en temps, dans "mon" service de nourrissons, qui reçoit.... peu de petits adoptés, j'ai des enfants qui ont de grosses pathologies et pour lesquels quelques parents nous font des scandales en nous disant qu'ils veulent que leur enfant sorte à tout prix. Parfois ils me disent "J'aime pas l'hôpital !"... je leur réponds : "Moi aussi !". Effectivement, c'est un scandale que des hôpitaux existent, que des médecins existent, surtout ceux pour les enfants, le scandale c'est que la maladie, la détresse sociale existe... pour parler de ce qui nous occupe le plus dans nos services (sans parler des pyromanes qui nous ont bien occupés à Dijon, ces dernières semaines, eux non plus ils ne devraient pas exister). Mais l'hôpital est utile, comme l'adoption, comme la démarche individuelle... ces trois choses qui ne devraient pas exister, et bien je les aime bien.

Mais, entre interdire l'adoption individuelle, et un statu quo immobile, il y a beaucoup de place. Je suis souvent pris à partie pour m'exprimer sur ce sujet... et pour simplifier si vous ne me verrez pas signer des pétitions pour l'adoption individuelle, vous pouvez être sûr que je serai là pour m'opposer à son interdiction, dans l'état actuel des choses.

Parce que je crois que sans adoption individuelle des familles resteront sur le pavé, et plus encore des enfants adoptables aussi ! Mais aussi parce que je sais qu'adopter par une OAA ou l'AFA n'amènent pas forcément toutes les garanties (le risque est moindre, mais le risque existe). Mais encore parce que la plupart des parents qui adoptent en individuel sont responsables et qu'ils savent les dangers auxquels ils s'exposent en faisant n'importe quoi ! Pas tous, mais l'homme reste l'homme.
Encore une raison, l'adoption individuelle permet parfois de réaliser des histoires magnifiques, des relations, des rencontres qui ne seraient pas possibles dans d'autres cas.

J'ai été amusé par les petites remarques, me rappelant que moi aussi, j'avais adopté en individuel. Vous n'avez pas tort, de le faire, car certains oublient facilement de telles choses, sachez que je n'ai pas oublié mes trois adoptions individuelles et que j'en suis fier.

Mon histoire personnelle est un détail et je n'écris pas ce nouveau billet pour me justifier, mais pour faire évoluer le schmil-blick. Parlons de la Polynésie, mon deuxième pays, mon terrain de recherche. J'ai vu là-bas, les plus belles adoptions du monde avec des relations de confiance privilégiées, autour d'un berceau avec 4 parents (parfois seulement deux mamans) unis et d'accord pour le bonheur d'un enfant. J'y ai vu aussi les plus moches, beaucoup beaucoup beaucoup plus rares, mais je n'ai pas envie de fermer les yeux, j'ai vu de jeunes mères à qui on forçait la main pour se séparer de leur enfant, j'ai vu un bébé vendu aux enchères. A cause de ces histoires doit on condamner toutes les autres... ai-je besoin de donner ma réponse ?

Interdire l'adoption individuelle NON.
Ne pas laisser faire n'importe quoi OUI. Pour 99% des clients, les détecteurs de vols à la FNAC seraient inutiles, mais pour le budget de la FNAC c'est utile.
Accompagner les familles et ne pas les abandonner face à leurs questionnements OUI.




PS: rien que pour Bernardo, ta définition de BK est excellente, est elle de toi ?

10 commentaires:

Brigitte a dit…

moi aussi je suis pour ;-) et je suis pour l'accompagnement des parents, et pour répondre à votre dernier post je suis aussi pour donner des moyens aux OAA et à l'AFA.. et respecter leur travail
Tout est complémentaire..
Ah ! si j'avais la belle énergie de Moushette, j'aimerais assez me lancer dans l'aventure d'une OAA...
la question que je continue de me poser, c'est pourquoi la France ne donne pas les moyens à l'adoption et ses acteurs en France ? Est ce culturel ? je ne me l'explique pas ?
brigitte

Véronique a dit…

Si j'écris Docteur JVM je vous M ça va être mal interprété? Oui? Alors je ne l'écris pas , en tous cas j'aime ce billet, le précedent aussi avec ses riches commentaires, et votre blog où certaines vérités sont dites, avec humour, générosité et colère (parfois les 3)!
Dans mon ministère de la Famille vous auriez plus qu'un strapontin.
Je ne suis pas premier ministre? Non, pourquoi?

Misou a dit…

Et bien moi, je vais être entre vos deux billets : je ne suis PAS CONTRE l'adoption individuelle !

Car comme vous je pense qu'il faudrait un meilleur accompagnement des familles (et aussi un peu plus de contrôles dans certains pays). Au début de notre projet d'adoption, je pensais qu'il y avait plus de garantie d'être bien accompagné et d'une adoption éthique avec un OAA. Après en avoir appris davantage, j'ai réalisé que ce n'est pas si simple et que les choses dépendent aussi beaucoup du système d'adoption des pays d'origine (par ex en Russie les adoptants qui passent par OAA n’ont pas plus d’infos préalables sur le dossier de l’enfant que ceux qui sont en individuel, en Ethiopie il y a des questions sur l’adoptabilité des enfants alors que toutes les adoptions se font pas OAA, par contre au Mali le passage maintenant obligé par l’AFA n’a pas changé grand-chose par rapport à l’AI puisque les postulants étaient déjà choisis par une commission dans les mêmes conditions que maintenant). Et comme l’ont dit certains, pour l’accompagnement certains groupes d’adoptants et les forums peuvent aider autant qu’un OAA. Mais quand l’OAA se charge de toute la partie administrative et que les parents peuvent se consacrer pleinement à leur rencontre avec l’enfant sans se préoccuper du reste, c’est quand même l’idéal.
Pour l’éthique aussi, les risques me semblaient plus liés à l’organisation de l’adoption dans le pays (choix des adoptants par des les instances du pays ou recherche directe d’enfants adoptables par exemple) qu’à l’adoption individuelle ou par OAA. Mais j’ai nuancé cette opinion récemment, suite à des procédures dont j’ai eu connaissance. Car le gros avantage de l’OAA, c’est de ne pas être impliqué directement et émotionnellement, donc il n’a pas de raison de franchir la « ligne jaune », comme vous dites. D'ailleurs, cette ligne jaune, tout le monde ne la place pas au même endroit. Par exemple, pour les bakchichs certains considèrent que c’est inacceptable, mais j’ai aussi entendu des adoptants dire que dans un pays où la corruption règne et où il y a des bakchichs pour tout, ça n’est pas plus gênant pour une adoption s’ils pensent qu’il n’y a pas de problème pour l’adoptabilité de l’enfant. Et je m’interroge quand même sur les pays où il y a très peu d’adoptions, pas de système organisé et où il faut trouver un enfant à adopter, quand tout d’un coup il y a une dizaine de procédures en cours. Est-ce que ce sont vraiment les familles biologiques qui souhaitent l’adoption pour l’avenir de leurs enfants, ou est-ce que c’est parce que des intermédiaires locaux les sollicitent dans ce sens ?

Misou a dit…

Et bien moi, je vais être entre vos deux billets : je ne suis PAS CONTRE l'adoption individuelle !

Car comme vous je pense qu'il faudrait un meilleur accompagnement des familles (et aussi un peu plus de contrôles dans certains pays). Au début de notre projet d'adoption, je pensais qu'il y avait plus de garantie d'être bien accompagné et d'une adoption éthique avec un OAA. Après en avoir appris davantage, j'ai réalisé que ce n'est pas si simple et que les choses dépendent aussi beaucoup du système d'adoption des pays d'origine (par ex en Russie les adoptants qui passent par OAA n’ont pas plus d’infos préalables sur le dossier de l’enfant que ceux qui sont en individuel, en Ethiopie il y a des questions sur l’adoptabilité des enfants alors que toutes les adoptions se font pas OAA, par contre au Mali le passage maintenant obligé par l’AFA n’a pas changé grand-chose par rapport à l’AI puisque les postulants étaient déjà choisis par une commission dans les mêmes conditions que maintenant). Et comme l’ont dit certains, pour l’accompagnement certains groupes d’adoptants et les forums peuvent aider autant qu’un OAA. Mais quand l’OAA se charge de toute la partie administrative et que les parents peuvent se consacrer pleinement à leur rencontre avec l’enfant sans se préoccuper du reste, c’est quand même l’idéal.
Pour l’éthique aussi, les risques me semblaient plus liés à l’organisation de l’adoption dans le pays (choix des adoptants par des les instances du pays ou recherche directe d’enfants adoptables par exemple) qu’à l’adoption individuelle ou par OAA. Mais j’ai nuancé cette opinion récemment, suite à des procédures dont j’ai eu connaissance. Car le gros avantage de l’OAA, c’est de ne pas être impliqué directement et émotionnellement, donc il n’a pas de raison de franchir la « ligne jaune », comme vous dites. D'ailleurs, cette ligne jaune, tout le monde ne la place pas au même endroit. Par exemple, pour les bakchichs certains considèrent que c’est inacceptable, mais j’ai aussi entendu des adoptants dire que dans un pays où la corruption règne et où il y a des bakchichs pour tout, ça n’est pas plus gênant pour une adoption s’ils pensent qu’il n’y a pas de problème pour l’adoptabilité de l’enfant. Et je m’interroge quand même sur les pays où il y a très peu d’adoptions, pas de système organisé et où il faut trouver un enfant à adopter, quand tout d’un coup il y a une dizaine de procédures en cours. Est-ce que ce sont vraiment les familles biologiques qui souhaitent l’adoption pour l’avenir de leurs enfants, ou est-ce que c’est parce que des intermédiaires locaux les sollicitent dans ce sens ?

Misou a dit…

Et bien moi, je vais être entre vos deux billets : je ne suis PAS CONTRE l'adoption individuelle !

Car comme vous je pense qu'il faudrait un meilleur accompagnement des familles (et aussi un peu plus de contrôles dans certains pays). Au début de notre projet d'adoption, je pensais qu'il y avait plus de garantie d'être bien accompagné et d'une adoption éthique avec un OAA. Après en avoir appris davantage, j'ai réalisé que ce n'est pas si simple et que les choses dépendent aussi beaucoup du système d'adoption des pays d'origine (par ex en Russie les adoptants qui passent par OAA n’ont pas plus d’infos préalables sur le dossier de l’enfant que ceux qui sont en individuel, en Ethiopie il y a des questions sur l’adoptabilité des enfants alors que toutes les adoptions se font pas OAA, par contre au Mali le passage maintenant obligé par l’AFA n’a pas changé grand-chose par rapport à l’AI puisque les postulants étaient déjà choisis par une commission dans les mêmes conditions que maintenant). Et comme l’ont dit certains, pour l’accompagnement certains groupes d’adoptants et les forums peuvent aider autant qu’un OAA. Mais quand l’OAA se charge de toute la partie administrative et que les parents peuvent se consacrer pleinement à leur rencontre avec l’enfant sans se préoccuper du reste, c’est quand même l’idéal.
Pour l’éthique aussi, les risques me semblaient plus liés à l’organisation de l’adoption dans le pays (choix des adoptants par des les instances du pays ou recherche directe d’enfants adoptables par exemple) qu’à l’adoption individuelle ou par OAA. Mais j’ai nuancé cette opinion récemment, suite à des procédures dont j’ai eu connaissance. Car le gros avantage de l’OAA, c’est de ne pas être impliqué directement et émotionnellement, donc il n’a pas de raison de franchir la « ligne jaune », comme vous dites. D'ailleurs, cette ligne jaune, tout le monde ne la place pas au même endroit. Par exemple, pour les bakchichs certains considèrent que c’est inacceptable, mais j’ai aussi entendu des adoptants dire que dans un pays où la corruption règne et où il y a des bakchichs pour tout, ça n’est pas plus gênant pour une adoption s’ils pensent qu’il n’y a pas de problème pour l’adoptabilité de l’enfant. Et je m’interroge quand même sur les pays où il y a très peu d’adoptions, pas de système organisé et où il faut trouver un enfant à adopter, quand tout d’un coup il y a une dizaine de procédures en cours. Est-ce que ce sont vraiment les familles biologiques qui souhaitent l’adoption pour l’avenir de leurs enfants, ou est-ce que c’est parce que des intermédiaires locaux les sollicitent dans ce sens ?

Misou a dit…

Désolée pour le message en triple, problème d'ordi qui me disait que le message n'était pas enregistré !

Stéphane a dit…

Nan, bernardo n'est l'auteur originel, c'est une très vielle "blague", je la connais depuis 1987 (je crois que je commence à étre une vieille rombière mois aussi ... 45 ans quelques mois avant).

Je peut vous en faire une autre au sujet de BKasse si vous voulez.

Figurez vous que c'est la seul personne au monde a avoir prouvé que la réincarnation existe, en effet on ne peut pas être aussi con en une seule vie !

Je sais, mais rien à faire, je ne l'aime pas (depuis 1987).

Bernardo a dit…

Ouaaaah, Stephane elle a cafté !
Bien sûr que ce n'est pas de moi, mais je sais quand appliquer les bons mots, même quand je n'en suis pas l'auteur. L'auteur, je ne sais plus, ça date du sac de riz (et peut-être même d'avant, quien sabé ?). C'est un peu comme le célèbre "l'immortalité c'est très long, surtout vers la fin", attribué à plein de gens actuels, alors que c'est très vieux !

Quant à l'aspect faussement primaire de ton billet, Doc, désolé, camarade, je ne suis pas habitué à voir des secondes lignes taper des drops....

Tenez vous forts

♪♫ GG ♫♪ a dit…

naïvment, je dirais, c'est sûr qu'en passant par OAA, s'il y a franchissement de ligne jaune, c'est pas nous hihi!!! facile d'avoir la conscience tranquille...
quant à penser que ce franchissement n'est lié qu'à l'émotion et donc nécessairement rattachable qu'à l'adoption individuelle, bof...

sur Haïti par exemple, je n'aurais jamais voulu être acceptée par certains OAA, compte tenu des orphelinats avec qui certains "fonctionnent"! oups! la démarche administrative étant la même, je n'y aurais vu qu'un intermédiaire supplémentaire (et donc des frais! des déplacements à l'autre bout de la France en plus des entretiens de l'agrément; n'avoir aucune nouvelle des moments clés du cheminement du dossier et plus tard, des interdictions de recevoir des "nouvelles" par des familles, des interdictions d'aller visiter l'orphelinat une fois sur place, sauf certaines pièces sous surveillance suspecte etc etc...).

Maintenant, un super OAA, accompagnant le porjet d'adoption, avant/pendant et après ouahhhhh! qui en plus de faire le mieux du mieux pour l'enfant, respecterait aussi mes limites (trop célibataire, trop jeune, age de l'enfant, particularité...), qui accepterait d'accompagner vraiment mon projet, pourquoi pas?

mais la réalité est toute autre, dommage.

Géraldine

TamaitiJulien a dit…

Je suis contre ceux qui ne sont pas pour, et pas pour ceux qui ne sont pas contre ceux qui sont contre...
Et vice et versa (Repeat Ad lib.)[clin d'oeil aux mêmes humoristes auxquels Moushette et Jean ont pensé].
Et merci de permettre à la réflexion de se hisser dans des hautes sphères insoupçonnées, et à l'humour d'avoir une place dans les débats.