vendredi 21 janvier 2011

Total hors sujet adoption....

.... Quoique que je n'ai pas pu m'empêcher d'allumer un ancien ministre que beaucoup d'entre vous aiment bien !

Vous connaissez la vieille rombière que je suis, je ne peux manquer de m'indigner, et quand dans notre journal local, un médecin de campagne se vante d'avoir zigouillé 50 patients (aidé à mourir qu'il dit), cela m'horripile !

Pour deux raisons,la première est qu'il existe une loi sur la fin de vie, très bien faite (dite Loi Léonetti), où il est clairement expliqué que tout doit être mis en place contre la douleur, et que les soins doivent être raisonnables, sans acharnement thérapeutique.
La seconde c'est que des centres de soins palliatifs de très grande qualité, tout comme des centres de lutte contre la douleur existent dans notre région, comme dans beaucoup d'autres régions....

Mais lui, il ne connait pas la loi, manifestement ne cherche pas à la connaître et plutôt que de passer la main et confier ses patients en souffrance, il joue dans son coin au docteur tout puissant. L'ère du médecin-je sais-tout-je-suis-le-bon-dieu-écoutez-moi-ne-discutez-pas ne doit plus exister.

Nous avons chacun nos compétences et chacun nos lacunes, sachons les reconnaitre !

Ce qu'il a fait est répréhensible par la loi, mais plus encore, c'est son comportement de toute puissance qui est grave.... mais pour la presse, c'est encore un bon client !




Voici la réponse proposée au journal :

Qu'il est facile, d'autant plus sous le couvert de l'anonymat de se vanter d'être plus fort que la mort, d'abuser de ses connaissances pour décider de la vie et de la mort.

Qu'il est facile de ne pas véritablement accompagner nos patients dans la souffrance, de ne pas se donner les moyens de les soulager, mais d'aller au plus "direct" (au moins après on ne sera plus dérangé !), de ne pas leur prescrire des antalgiques forts, dont la loi Léonetti nous autorise à dépasser les doses usuelles dans le seul but de soulager les patients. Cette même loi qui nous autorise à refuser un acharnement thérapeutique, qui n'apporterait rien au patient.

Qu'il est facile de rester tout puissant dans son coin, et de ne pas accepter quand on ne peut plus soulager nos patients de passer la main, à des services compétents dans l'accompagnement, le soin paliatif, et la douleur.

Il y a quelques années, une infirmière avait avoué avoir "aidé" des dizaines de patients à mourir. Immédiatement de nombreux journalistes, le ministre de la santé de l'époque (récent ministre des affaires étrangères qui n'en est pas à une contracdiction près) avaient pris sa défense, déclarant qu'il ne fallait pas en faire un bouc émissaire, avant de s'apercevoir que sa mégalomanie était la principale cause de ses gestes, et que les patients qu'elle avait éliminés n'étaient pas tous à ce qu'on appelle la dernière extrémité.

Ne nous trompons pas de débat.
La science, la pharmacologie, la loi, nous permettent de soulager la quasi totalité des douleurs, les unités de soins paliatifs font un travail formidable.
La vie et la mort n'appartiennent pas aux médecins. Notre devoir, notre mission est avant tout : aider, guérir, soulager, accompagner, pas de jouer au Bon Dieu.

Pourquoi n'interroge-t-on jamais des patients des centres de soins palliatifs, et heureux de ce qu'ils ont pu vivre dans de tels endroits ?

Pourquoi les patients tetraplégiques, lourdement handicapés, mais tout heureux de vivre, ne sont jamais interviewés dans les médias. Ils sont pourtant nombreux, mais ils nous gênent, ils ne sont pas parfaits, ils nous coûtent chers ? Autant les éliminer...

Billet écrit en tant que citoyen par un pédiatre : Jean-Vital de Monléon,

15 commentaires:

Anonyme a dit…

bon, j'approuve le contenu mais pas les fautes d'orthographe...
notre cher docteur a un problème avec le participe passé en é et pas er
zigouiller = é
aidé
on ne sera plus déranger ??? = é
qu'elle avait éliminéS
heureux de ceux = CE
sans rancune ?
une vieille rombière qui aime le beau français...

Jean-Vital de Monléon a dit…

Ouh la honte, merci veille rombière qui aime bien le français, écrit trop vite pas assez relu .... et puis il faudra que je vous parle par un post de la dyslexie !!!!


je suis vite allé corriger l'air de rien, sans rancune bien au contraire, si c en'est que j'ai un peu honte !

Brigitte a dit…

50 personnes ! encore un paranoïaque qui se croit investi d'une mission....
ou qui en rêve (si il est anonyme, ne l'a peut être pas fait)...
d'accord avec votre post
Brigitte

Bernard a dit…

J'approuve. A fond. Même contre beaucoup d'autres, il faudra persister à dire que l'euthanasie - "aider à mourir", sous alibi de "droit de mourir dans la dignité" - reste le crime absolu.
Mon ex-épouse était infirmière. Au chevet de sa mère condamnée par un cancer qui se généralisait, elle a enjoint discrètement le médecin de "faire ce qu'il faut". Je n'ai pas compris tout de suite ce que ça signifiait. J'ai su plus tard, j'en suis toujours horrifié.
Le fait que cette pratique se soit répandue sans vergogne, partout, à grande échelle, ne justifie en rien l'immoralité, c'est-à-dire le non-sens absolu du geste.

Anonyme a dit…

"La vie et la mort n'appartiennent pas aux médecins. Notre devoir, notre mission est avant tout : aider, guérir, soulager, accompagner, pas de jouer au Bon Dieu"
J'aime particulièrement cette phrase.. Je pense que les médecins ou autres qui veulent "zigouiller vite", zigouillent souvent symboliquement leur propre angoisse devant la souffrance et l'apparente (je dis bien apparente) inutilité de l'autre ou leur propre impuissance ....cela pose la question du sens ou non sens...Ne faudrait-il pas aussi accompagner ces personnes proches de mourants (soignants ou familles )?
Frédérique

Anne a dit…

Il existe un documentaire récent (que je n’ai malheureusement pas vu, mais dont je guetterai la sortie éventuelle en DVD)

http://www.lesyeuxouverts-lefilm.com/

Sinon, bien d’accord avec vous pour tout !
Un passage du dernier Houellebecq (La carte et le territoire) et qui va dans le sens de cette révolte d’un fils par rapport à la mort « choisie » de son père, m’a d’ailleurs bien plu !

HS aussi : Merci pour votre réponse HYPER RAPIDE concernant ma puce

Romi a dit…

Ce qui me fait peur ce sont les avis tranchés. Pour / contre ; oui / non ;

Pour ma part, le sujet est bien trop grave pour émettre un tel avis !!!

Et si c'était moi, qui était malade au point de ne plus vouloir souffrir ? au point de ne plus vouloir voir mes proches souffrir ?

Si les médecins refusaient de me laisser partir sous ma propre volonté ?

Si c'était un de mes enfants qui souffraient trop, qui me suppliaient de le laisser mourir ?

En écrivant ça, je pense à Marie Noëlle Humbert !

non décidément, je ne peux pas d'avoir un avis aussi tranché !!! notre vie, notre mort est vraiment trop personnelle ...

Effectivement qu'un médecin aide une cinquantaine de patients à mourir, ça me choque et ça m'indigne autant que vous. ça sent le criminel à plein nez !!!

La souffrance physique est peut-être plus facile à combattre que la souffrance psychologique !!!

Michèle, qui apparemment ne va pas dans le sens du poils où qui s'est trompé de sujet :-o)

Stéphane a dit…

Oui/non, avis tranché impossible.

Il existe effectivement des centres de soins palliatifs, mais trop peu.

Pour avoir vu et eu un membre de ma famille souffrir au point de ne plus supporter la moindre caresse d'un souffle, léger même avec les anti-douleurs les plus puissants (là nous sommes dans le cas d'un acharnement thérapeutique), je peut garantir que pour les malades en souffrance dont la fin est inéluctable comme pour les "vivants" ça fait beaucoup de dégâts, surtout face à l'incompréhensions des "médecins" responsable du patient qui vous prennent pour un irresponsable ou un ignare.
Jouer à dieu va dans les deux sens, hélas.

Une infirmière à fait une "faute" ce soir là, je la connais, je ne la balance pas, elle à été très éprouvée par son geste, elle s'est juste montrée humaine au lieu de professionnelle.

Pour mon cousin, unité des très grand brûlé (87% du corps) qui à vécu un deuxième enfer pendant 8 semaines.

A cette époque, la loi léonetti n'était pas là !

Pour ou contre, je ne peut donner mon avis que pour moi même.

Récupérer tout ce que vous pouvez et jetez le reste !

Bernard a dit…

A Stéphane :
C'est le contraire : L'infirmière qui a commis une "faute" s'est montrée "professionnelle" mais pas "humaine". Il n'y a que de l'inhumanité à utiliser ses moyens techniques pour supprimer son semblable.
A Michèle dite "Romi" : la mère dont vous parlez qui a cherché à abréger la vie de son fils n'a pas accompli en ceci un "geste d'amour"... Si elle a ameuté les foules après son geste et après la clémence judiciaire, c'est seulement pour tenter de soulager sa mauvaise conscience en s'environnant de personnes qui veulent changer la Loi dans le sens de compromission avec les lobbies mortifères.

Anonyme a dit…

Bonjour docteur, je ne trouve pas d'adresse mail pour vous écrire directement. j'ai une question àposer et ne sais coment le faire. merci d'avance.

mon adresse : pressoir@numeo.fr

Stéphane a dit…

Par se montre humaine et non professionnelle, je veut parler d'une certaine froideur ou de manque de tact dans l'attitude du monde médical.

Elle à été professionnelle (et s'est montrée humaine) mais à été contre l'avis du médecin, et à due se passer de ses services avec la peur au ventre de se faire prendre.

Pour avoir surpris le "discours" du médecin dans le couloir de l’hôpital, sans aucune discrétion, préciser que ce n'est pas au malade de choisir sa mort et qu'il le maintiendras en vie coûte que coûte ... déclarer également que le souffrance (de eon cousin) est simulée, que c'est du cinéma ... sermonner, limite engueuler le personnel soignant car trop à l'écoute des malades grands brûles ...

C'est dans ce sens que je dis qu'elle s'est montrée humaine et non professionnelle.

Il y à 20 ans, ça se passait autrement, et il faut dire aussi que les médecins ne sont pas toujours au top niveau comportement ou dialogue à sens unique.

Nous avons 2 exemple des réminiscence du passé dans le cadre de l'adoption : Sophie MARINOPOULOS (cruella) et Pierre LEVY-SOUSSAN (gargamel).

Ces 2 là aurrais accepter le dialogue (qui est la base de leur profession), ça se serait passer autrement.

J'ai coutume de dire que je ne me prend pas pour dieu, car dieu pardonne mais pas moi.

kathy a dit…

Tant qu'il y a de la vie...il y a de la vie ...
Il me semble justement que les avis tranchés permettent d'avancer, de se positionner (et dire je n'aime pas les avis tranchés, c'est se positionner) de réfléchir, de nuancer peut-être.
Merci pour ce post qui entretient la libre pensée, l'esprit critique, et le moral des militant pour les soins paliatifs.
Kathy du gard

Anonyme a dit…

la vie à tout prix alors ?

Bernard a dit…

"La vie à tout prix" ? Non, ce n'est pas ça. "A tout prix" ça serait de l'acharnement thérapeutique, celui qui vise la gloriole du médecin... qui se fout du patient.
Il faut viser à faire le maximum pour soulager les souffrances, même si certaines thérapies comportent des risques ; mais il ne faut pas volontairement décider la fin du patient.
C'est ça les soins palliatifs.

Anonyme a dit…

Même si on ne décide pas la fin du patient directement, on décide tout de même à moment donné la fin du traitement et ne faire que soulager le patient ... ce qui est indirectement la fin du patient. Et si c'est le patient qui réclame sa propre fin car il n'a pas les moyens de le faire lui-même ?
Nath