jeudi 20 mai 2010

Et des spés à 4 sous, Un, deux et d'autres à la pelle !

Attention ça va allumer, Zorro dégaîne, le dragon va cracher les flammes !


On commence par une brève, non pas de comptoir, ni de cosultation, mais de garde, comme je vous l'ai déjà dit pendant mon repas vite avalé (ah le plat de coquillettes réchauffé au micro-ondes et la tranche de jambon) lors de mes gardes, je lis attentivement la grande presse philosophiuqe qui traîne dans nos services et que de généreuses mamans oublient dans les chambres.

Là c'était un numéro de Voici, on n'est jamais déçu, il y a toujours quelques lignes sur l'adoption. Cette fois ci c'était un reportage de plusieurs pages qui racontait que Manon des Sources revenait d'Ethiopie avec son petit bout adopté, ce qui est tout à fait son droit en espérant que sa famille bénéficiera de l'intimité nécessaire pour se construire (c'est quel cercle les papparazzi ?). D'autant plus que j'avais lu dans d'autres blogs que Manon contrairement à d'autres stars avait adopté tout à fait régulièrement par une OAA, en respectant les régles et son tour. Si telle est la réalité, et qu'elle en soit félicitée.

Ce qui m'a foutu en rogne, c'est le commentaire du psy de Voici (un tire ça ! j'espère qu'il en est fier !) qui explique que l'adoption est un geste généreux et que ce beau geste de la fille de Jean de Florette est en NaRmonie avec ses actions humanitaires.
Pov'Mickey, quand on ne sait pas on la ferme !
Cela me fait me poser une question, que je poserai peut-être comme une lettre ouverte aux responsables de l'Unicef. Que cette association privilégie le maintien et l'aide aux familles dans leur intégrité plutôt que l'adoption internationale je le comprend tout à fait (ce que le Père Pedro exprime en disant "nous préférons adopter les familles"), mais leur discours sur l'adoption est souvent à... vomir.... pourquoi alors, recrutent-ils (comme me l'ont fait remarquer des commentaires pleins de sagacité) toutes les mamans stars qui adoptent ?

D'autres aussi ont fait fort et on sait les conséquences que cela a pris : ils l'écrivent clairement dans un autre magazine que j'ai découvert par hasard suite à son titre en première page qui annonçait une enquête sur l'adoption en Haiti après le séisme (ça s'appelle Causette et ça fait beaucoup moins People). Les responsables des CUMP d'Orly et de Guadeloupe disent qu'ils n'avaient jamais vus des familles (parents et enfants) dans un état de stress comme lors de ces rencontres !
Mis à part le fait qu'ils généralisent car si je ne nie pas que certaines de ces rencontres ont été baignées d'émotion, de stress et de tout ce qu'on veut, c'est tout de même un bel aveu : on n'avait jamais vu ça. Mais comme ils sont malins, plutôt que de faire part de leur inexpérience (les CUMP ça a été créé pour aider en urgence les victimes d'attentat, l'adoption c'était pas leur rayon !) ils ont préféré faire le scandale et appeler "les deux compères" à la rescousse (vrais spés de l'adoption, un peu hors sujet ce jour là et dont je n'ai toujours pas compris la démarche).... pendant ce temps d'autres psys ouvraient leur consultations très grandes : il y a des familles en détresse, mettons nous en 4 pour les aider !

Je tire encore une fois mon chapeau à ceux (et notamment le SAI) qui ont organisés le rapatriement dans de bonnes conditions, la grosse erreur a été de ne pas faire appel à des gens qui connaissaient l'adoption, certains n'ont pas pu être professionnels et ont été submergés par l'émotion, quand ils n'ont pas interprétés de travers !

La même erreur a aussi été faite au SAS de la Gaudeloupe, c'est en dehors de la presse, mais j'ai eu de sacrés témoignages : les premières familles qui se sont retrouvées dans le sas. Ils me décrivent un personnel adorable, gentil prévenant, à part les psys.... qui étaient.... (roulement de tambour).... ceux des CUMP, et qui n'ont pas eu peur de leur déclarer, on est content de voir des parents parce que cela nous permettra de comprendre certaines choses. Est-ce nécessaire d'aller plus loin.... ç'm'énerve, ç'm'énerve.... La seule chose qui me rassure c'est d'imaginer leur tête quand certains parents qui n'avaient pas froid aux yeux, n'ont pas eu peur de leur dire que la principal cause de leur stress, ce sont les psys qui encfaisant arrêter les raptriements ont mis leurs enfants en danger !

Ce n'est pas contre les psys, je vous dis quelques noms de la majorité qui à défaut d'avoir été silencieuse n'en a pas moins été moins médiatique : je cite (en étant sûr d'en oublier Mesdames Cohen-Herlme, Pérouse de Montclos, Scarpa et Rosset par exemple) qui ont tenu un discours plein de modération et qui ont surtout ouvert en très grand les portes de leurs consultations aux petits haitiens et leur familles.

Plus encore que les psys, je l'ai déjà dit, mais certains discours pédiatriques (ma profession, ma famille) m'ont encore plus déçu. Je vise celui que j'ai comparé à Dick Rivers, le pigiste de France Soir qui sans avoir vu d'enfants adoptés à affirmer que toux ceux qui arrivaient de Haiti allaient très mal, infiniment mal, il nous a même sorti une équation (à mourrir de rire) sur la relation entre le mauvais état psychologique et la distance de l'épicentre !
Cela m'amène à une brève de consultation : "Je vous l'amène parce qu'elle va trop bien, quand est ce que ça va sortir ?". La maman qui m'a dit cela avait traversé une grande partie de la France, elle venait d'une des deux capitales bretonnes, où elle avait une de mes jeunes confrères qui quoique toute jeune dans l'adoption avait réalisé une consultation d'adoption de bonne qualité avec dans le bilan tout ce qui était nécessaire (c'est à dire que par exemple la plombémie et la sérologie de la syphillis n'avaient pas été oubliées) sans rien d'inutile (c'est à dire que le taux de choléstérol ou d'autres inepties n'avaient pas été demandés), mais cette maman avait besoin de l'avis du doc-qu'on-voit-à-la-télé (à défaut de Voici mais je ne désepère pas) car il a été tellement dit qu'aucun enfant n'allait pas, Merci Dick !

Je rappelle chaque jour à mes étudiants que le premier service que l'on doit à ses patients c'est que quand on ne sait pas, on doit leur dire. Je l'avoue humblmeent et honteusement quand des familles viennent me voir par exemple pour des problèmes d'épilepsie et d'orthopédie qui me dépassent complètement, je ne suis pa ssûre qu'elle m'en veulent.

12 commentaires:

arasoeht a dit…

bien d'accord, des psys à deux balles, il y en a partout. D'autre part, je serai bien curieuse de connaître la teneur de la conférence que L-S compte donner pour EFA 75 en région parisienne en juin... si qq'un y va, faites nous un compte rendu ! que EFA cautionne encore cet affreux jojo, ça me dépasse !
Patricia

Anonyme a dit…

Ah lala, les psy! Ca me rappelle la psy qu'EFA avait fait venir juste après le séisme en Haïti pour les familles ( qui avaient toutes déjà été en Haîti voir leurs enfants)! Elle avait dit: "Vous y pouvez quelque chose à ce séisme? Non, alors ça ne sert à rien de stresser et d'être mal!". Ca nous a tellement mis en colère qu'à la fin, elle ne parlait plus!

Isabelle

Brigitte a dit…

hihi d'accord avec tout Zorro et un bravo à votre question ouverte à l'Unicef ! Car ça me dépasse aussi...
Brigitte

OlivierM a dit…

Encore des spés en Haïti mais celui là ne sort pas de chez Voici!
OUF!!!!
Dans la presse (figaro,alsace.fr...) ces jours ci.
Un rapport qui sera remis mardi matin (18/05/2010) à Nadine Morano souligne les conditions de vie très précaires des enfants dans les orphelinats.

La mission sur les adoptions en Haïti, mandatée par le gouvernement français après le séisme du 12 janvier, recommande d'«accélérer» les procédures, en soulignant la précarité des conditions de vie pour les enfants, dans un rapport dont l'AFP a obtenu copie mardi.

Dirigée par la pédopsychiatre Dominique Rosset, chargée de mission auprès du directeur de l'Aide sociale à l'enfance de Paris, cette équipe d'experts, qui a rencontré en mars une centaine d'enfants dans des crèches et des orphelinats, estime que ces derniers «sont en danger».

«Les adultes qui les entourent, affectés par le séisme, peu entourés, peu formés, ne seront sans doute pas en mesure d'assurer des soins adaptés avant longtemps. En conséquence, le devenir de ces enfants fragiles et vulnérables nous soucie énormément», signale le rapport.

Depuis le séisme, 522 enfants ont été adoptés en France et 22 attendent leur passeport, avait indiqué le 6 mai le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, en invoquant les «conditions de survie» de l'administration haïtienne pour expliquer les lenteurs ressenties par les familles.

Pour les adoptions, la mission prône «la poursuite des négociations avec les autorités haïtiennes pour que les procédures soient accélérées dans le respect de la légalité».

«Si les procédures reprennent leur cours normal, le fonctionnement des administrations étant perturbé, les enfants risquent d'attendre 6 mois voire un ou deux ans. Il est vraisemblable que leur état physique et psychique continue de se dégrader», s'alarme le Dr Rosset.

Le rapport recommande le maintien d'un «dispositif exceptionnel pour la délivrance des passeports», ainsi que des «mesures d'aide et de soutien aux crèches, notamment au personnel».

Il exhorte aussi les autorités françaises à conserver l'unité d'accueil mise en place en Guadeloupe, où se retrouvent dans un premier temps les parents adoptifs français et les enfants, afin «de tenir compte de (leur) traumatisme»

En espérant que cela va faire bouger les choses.

Olivier (http://olivier.maury2.free.fr/haitiadoption)

Anonyme a dit…

Tout a fait d'accord!! Je ne vous ai pas vu pour l'arrivée de ma deuxieme car j'ai la chance d'avoir désormais une coca dans ma ville mais ayant inaugurer le SAS de Guadeloupe, j'en aurai bcp à dire... en résumé, je me suis sentie mis a mal dans ma parentalité... un comble. Je devais me justifier de tout et faire mes preuves!!! J'ai du passer devant un "jury" de 4 psy pour obtenir l'autorisation execptionnelle de sortir du centre le premier soir avec ma fille...(j'indique que ma fille m'avait reconnu, sa santé était jugée très bonne par la pédiatre de la PMI qui elle non plus n'avait aucune experience de l'adoption!!!, notre journée s'était très bien passée à jouer et à faire des calins!!!)
Catherine

cerisette a dit…

Je propose ma fille comme "objet d'expérimentation" pour établir l'équation entre gravité du traumatisme et proximité de l'épicentre. Elle a le sourire-banane si cher à mon coeur sur les dernières photos et a eu pour première idée de chatouiller la maman photographe. C'est grave, docteur ? Début de réponse dans 4 jours.
Sabine, en attente de Salomé, amatrice d'humour déplacé

Stéphane a dit…

En dehors de S/M et de Pierre (à l'age de pierre), alias Sado/Maso et le madame IRMA de la psychanalyse à distance (PLS).

L'unicef à "adopté" la position suivante vis à vis de l'adoption, via un rapport du 12 mars de la directrice du siège sociale qui indique clairement que vu l'état du pays, l'adoption est une solution ...
Ce qui est le contraire de l'unicef France, qui estime que "les enfants doivent évoluer dans leur milieu naturel" dixit Jacques HINTZY, président de l'unicef France (non, ce n'est pas un représentant de la SPA ...).

D'un autre coté, vous avez aussi le kouchemard ambulant, ministre de son état mais aussi dirigeant de BK consultant (ce qui aux yeux de la lois est anticonstitutionnel), qui emploie soit des psy à deux balles, soit des professionnel qui partagent ses intérêt personnel (a moins qu'ils ait négocié le tarif de la préstation de "MAdame K" à moins de 18 000 euros la demi-journée.
Sans cesse, ce ministère amer qui tisse son fond de commerce sur la corruption me semble de plus en plus parler par expérience personnelle. Au début, je le disait aussi mais par dérision, maintenant, la réalité est beaucoup moins drole ...

http://www.acrimed.org/article1243.html

http://www.acrimed.org/article1500.html

http://www.acrimed.org/article1013.html

Édifiant, n'est il pas !

Delphine a dit…

Je ne sais pas si Manon des souces a adopté régulièrement, mais il me semble bien que l'Ethiopie impose plus de 40 ans entre la maman adoptante et l'enfant adopté. Or l'enfant me semble bien bébé, et la maman me semble au delà de la quarantaine. Me trompe-je ?
M'enfin bon, si les 2 ont trouvé le bonheur, alors ma foi, je pense qu'il est de bon aloi de dire que c'est l'essentiel !
A bientôt,
Delphine, une fidèle lectrice

Anonyme a dit…

L'Ethiopie n'impose pas cette différence d'âge de 40 ans. J'avais 41 ans quand j'ai adopté mon petit garçon qui en avait 4 et 1/2.

Misou a dit…

Suite à ces articles sur l'adoption par Manon des Sources, il y avait eu des commentaires sur les forum d'adoption, et une personne avait expliqué que ce n'était pas Manon qui avait adopté, mais une amie qu'elle accompagnait et les journalistes l'avaient photographiée avec l'enfant dans les bras ! La personne qui expliquait ça connaissait des personnes ayant adopté en même temps par le même OAA.

Delphine a dit…

@ anonyme du 26 mai : c'est pourtant l'information que l'on trouve sur les exigences relatives aux adoptants sur la fiche pays du wiki de l'adoption.
Maintenant il y a sans doute des exceptions - nous sommes nous même un exemple puisque nous avons adopté en Haïti sans les 10 ans de mariage théoriquement requis.
A bientôt,
Delphine

Stéphane a dit…

Bon nombres d'entre nous voulaient une solution pacifique, il s'en fout, ben maintenant un peu moins, en plus Marianne ne l'a pas gâté.

SOS HAITI ENFANTS ADOPTES : Le Ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, mis en demeure
Hier, notre avocat Me David Koubbi a adressé une sommation interpellative au Quai d’Orsay pour demander, sous quinze jours, le rapatriement des enfants adoptés par des familles françaises toujours bloqués en Haïti (43 aujourd’hui) et que soient mises en place des négociations pour accélérer le traitement des dossiers des 430 enfants apparentés à des familles françaises à diverses étapes de la procédure.
Trois enfants en cours d’adoption sont morts en Haïti depuis le séisme du 12 janvier, la saison cyclonique, annoncée comme terrible, et son lot de risques sanitaires a débuté, le rapport Rosset préconise, devant les conditions de survie des enfants, une accélération des procédures. Et pourtant, l’Etat français reste toujours sourd aux dangers encourus par ces enfants.
Confrontés à l’inertie des autorités françaises, nous les plaçons, encore une fois, de manière solennelle, devant leurs responsabilités. Nous exigeons, qu’à l’image de ce qui a été fait dans les autres pays, une décision politique forte tienne enfin compte du sort de ces 500 enfants.