Pour finir mes reportages et réflexions suite à ma mission à Madagascar, je voulais vous faire part de quelques réflexions anthropologiques. Il s’agit quand même d’anthropologie à quat’sous, mais ces petites concordances entre deux régions bien aimées méritent d’être signalées.
Il y a plusieurs siècles, pour des raisons difficiles à préciser de manière certaine : famine, guerre… il y a eu de grandes vagues d’émigration dans l’archipel indonésien. Ceux qui ont choisis de partir étaient de formidables marins, ils ne se sont pas contentés d’une petite traversée à la Christophe Colomb, puisque au moins milles ans avant ce grand découvreur, ils partaient à l’assaut de deux gigantesques océans. Des marins formaidables !
Cela s’est passé en plusieurs vagues et certains partant vers le Sud-Ouest sont arrivés à Madagascar, alors que d’autres prenaient la route Est et se disséminaient dans toutes les îles du gigantesque Pacifique.
Les Malgaches et les Polynésiens sont donc des cousins, cousins éloignés mais cousins.
Je le savais mais sur place de nombreuses similitudes m’ont sauté aux yeux :
- Une ressemblance physique : en dehors d’une différence de gabarit, c’est assez frappant, une jeune collègue pédiatre malgache m’a d’ailleurs signalé que pendant sa formation en France tout le monde la prenait pour une tahitienne. Plus que la Polynésie, Madagascar est très métissé, après les indonésiens (la génétique nous a même permis de découvrir que leur origine serait l’île de Bornéo) sont arrivés des africains, des arabes, etc….. Mais la ressemble entre les Malgaches de Hautes Terres (de la région d’Antananarivo) et les Polynésiens est frappante.
- Similitude de langue : baragouinant un peu le tahitien, je ne comprenais pas un mot de malgache, mais ces deux langues appartiennent au groupe des langues malayo-polynésienne, et les similitudes, comme la construction des phrases sont évidentes. Pour mémoire, en Polynésie comme à Madagascar, Maeva est un prénom féminin très courant, mais s’il signifie « jolie » ans la grande île, il veut dire "bienvenue" dans la multitude d’archipels du Pacifique.
- Beaucoup moins drôle, la mise en retrait des pères : ces deux régions ont cette même « réaction » face aux mutations de la mondialisation. A Madagascar, l’homme a pour mission de faire vivre sa famille, et face à la misère de plus en plus de pères, de maris n’arrivent à faire face et abandonnent leur famille. En Polynésie aussi, de plus en plus, malgré une certaine domination masculine, les femmes, les mères apparaissent comme l’élément le plus solide pour maintenir la famille et s’occuper des enfants, mais c’est sans doute le cas dans beaucoup d’autres pays en transition.
- La situation politique instable : depuis quelques années, ces deux pays depuis quelques années changent trop souvent de gouvernements sans jamais trouver le bon ! Ce qui est désastreux, et me fait penser que si les polynésiens veulent leur indépendance, le choix leur appartient, mais l’aide économique de la métropole et parfois (comme très récemment) l’aide juridique évite de trop gros dégâts.
Pas le plus joli des points communs...
2 commentaires:
Merci pour tous vos articles sur Mada. Maman de deux trésors nés sur la Grande Ile, j'ai retouvé toute l'émotion de nos rencontres avec nos garçons.
Votre"anthropologie à quatre sous" m'a bien fait rire car notre 1er fils est né sur les hauts plateaux à Antsirabé et tout le monde le prend pour un thaïlandais;notre 2ème fils est né à Tana et les gens le prenne pour un haïtien. Mais tout le monde se rattrappe avec la petite dernière née dans le sud de l'Ethiopie et à laquelle on dit:"comme tu ressemble à tes frères!"
Dans le genre migrations lointaines, un de mes amis sénégalais, linguiste, faisait sa thèse sur les similitudes linguistigues entre les îles "malabar" et le wolof...
il semble que les rapports soient suffisamment proches pour qu'il comprenne le dialecte local.
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