lundi 21 juin 2010

Le cas général et le cas particulier....

Quand on est un spécialiste de quelque chose, plus encore lorsque l'on est médecin, et que la santé de nos petits (ou grands) patients est en jeu, nous devons tenter de donner le meilleur de nous même. Un des meilleurs moyens reconnus de donner le meilleur est de nous fier à l'expérience. Notre propre expérience, si elle est grande dans un domaine, celles des autres, si la notre est insuffisante... ce qui arrive souvent. C'est pourquoi la médecine du XXI° siècle est basée sur les études. C'est à dire que par exemple un nouveau médicament ne pourrait, ne devrait être utilisé que si on est sûr de son efficacité (en le comparant à un placebo) et que ses avantages sont largement supérieurs à ses inconvénients. C'est pourquoi, on ne doit dire que tel ou tel comportement est un véritable facteur de risque, que parce que des études montrent de "manière statistiquement significative" qu'il est plus à risque qu'un autre comportement.

Cependant, il faut toujours garder à l'esprit avec beaucoup de modestie que face à nous, nous n'avons pas une généralité, un "cas clinique lambda" mais un être humain, dans toutes ses particularités.
Je vais vous en raconter un exemple concret, souvenir douloureux, car il est à l'origine d'une brouille certaine avec une association de parents adoptifs qui était rentré dans ce jeu de manière beaucoup trop excessive. C'était il y a quelques années, et suite à des publications norzaméricaines, qui si elles souvent très rigoureuses et sérieuses, sont parfois trop tranchées, il est apparu qu'un petit périmètre crânien était un facteur de risque pour le développement neurologique de l'enfant adopté. C'est vrai, totalement vrai, cela peut être le témoin de graves carences, de certaines malformations, souvent causes de soucis ultérieurs. Mais, ou je ne suis pas du tout d'accord, c'est quand on conseillait aux futurs parents, qui ne sont pas des professionnels, qui sont particulièrement fragiles lors de cette rencontre avec leur enfant de partir avec des mètres rubans et une courbe de Périmètre Crânien à l'autre bout du monde. En plus du caractère choquant que cela pouvait avoir pour les personnel dans les orphelinats : ça fait un peu foire aux bestiaux que de prendre des mesures un peu le style "je lui regarde les dents, et je lui palpe la croupe !", c'était faire croire aux parents qu'un critère qui semblait objectif était la panacée !
Certains parents ne s'apercevaient pas que l'enfant en face d'eux était parfait avec une petite tête ou lourdement handicapé avec une grosse tête. Ce n'est pas de leur compétence, c'est dangereux de leur faire croire qu'un marqueur aussi anodin pouvait tout faire à lui seul.

Je pense à une petite fille malgache qui lors de son arrivée en France avait un retard de périmètre crânien monstrueux, 12 ans après elle a toujours un retard de "tour de tête ridicule", mais elle suit une scolarité tout à fait normale et elle a même un très bon niveau scolaire ! Et ce qui ne gâche rien, elle s'entend merveilleusement avec ses parents qui ne lui ont jamais mesurer le tour de tête.

Je pense surtout à toutes les familles que j'ai vu en pleurs dans ma consultation, car je leur annonçait (avec beaucoup de précautions) un diagnostic difficile comme un SAF, et que leur réponse était : "mais pourtant son périmètre crânien est excellent"... comme si un seul critère suffisait à prédire l'avenir d'un enfant.

A propos de ces facteurs de risque, on peut parler aussi des enfants du séisme, tout le monde est persuadé que ces enfants ont des risques particuliers, mais dire que tous vont mal, et le dire dans des médias grand public, de manière systématique, comme certains l'ont proclamés pour leur petites revendications, cela m'a mis dans une rage folle.

Toujours dans les facteurs de risque, je sais et l'expérience nous le montre que l'adoption en solo et l'adoption individuelle sont des facteurs de risque, mais je connais des "wagons" d'adoption en solo par démarche individuelle qui sont de pleines réussites. Aussi il est trop facile à mon avis d'interdire purement et simplement cela plutôt que de proposer des accompagnements pour que les choses se préparent et se passent mieux, accompagnement d'ailleurs tout aussi utile pour les familles non à risque qui ne sont pas épargnées par les problèmes !

Enfin parlons un peu du sommeil, et plus particulièrement du cosleeping : faire dormir son enfant dans le même lit que soi. J'avoue avoir été quelque peu surpris des réactions après le billet sur le sujet du sommeil que l'on me demandait depuis longtemps. Je précise bien que ce billet était quelques généralités, quelques conseils de base et de logique, et que pour les cas particuliers rien ne remplace une bonne consultation. j'ai donc été surpris de voir tant de promotion et de militantisme pour le cosleeping.
A titre général mon avis reste le même. Une chose sur laquelle je suis formel, c'est que c'est quelque chose de dangereux pour les nourrissons, une des causes principales de la Mort Inopinée du Nourrisson, et pour avoir reçu des familles victimes de cela, je serai intransigeant à qui prétendra le contraire. Sinon, je sais et je l'ai dit dès mon billet que si cela se pratiquait dans beaucoup d'autres sociétés, cela ne se pratique plus en France depuis un moment. C'est le cas général de dire de ne pas faire quelque chose qui n'est pas dans notre culture, afin de ne pas trop différencier nos enfants, mais dans le cas particulier, il peut y avoir sans doute de bonnes raisons. Je ne me prononcerai pas sur des cas particuliers en public, et je ne tiens pas à que chacun exprime sa propre petite histoire au su et au vu de tous, sur ce blog, question de pudeur, de vie privée. Si des familles, lors d'une consultation me demandent mon avis sur le cosleeping qu'ils pratiquent avec leur enfant, de manière régulière (pas dans les quelques jours qui suivent l'arrivée de l'enfant "du séisme" ou la fois où on l'a pris dans le lit car il était malade), je leur poserai quelques questions.
Je ne les interrogerai pas trop à la recherche de "vices". Je suis persuadé que la plupart (la totalité) des familles qui pratiquent le cosleeping n'ont pas d'idées pédophiles en faisant cette pratique, ne me faites pas dire, ce que je ne pense pas.
Pour un couple, les questions que je poserai sera pour être sûr que leur vie de couple continue bien, tout ne se passe pas qu'au lit dans un couple, mais si les enfants sont souvent le plus beau fruit d'un couple, le couple, en tant que tel doit continuer à exister.
Pour tout le monde (et c'est là la grande question) : "Le cosleeping, le faites vous pour vous ou pour votre enfant ?" et son annexe : "A quel moment, lors de quel évènement songez vous arrêter ?".
Cela ouvre des voies à la discussion, il y a sans doute des réponses tout à fait satisfaisantes... posez les vous à la maison, parlez à qui vous voulez, en qui vous avez confiance... mais cela ne regarde que vous, ne cherchez pas à vous justifiez sur ce blog.

34 commentaires:

Anonyme a dit…

On peut aussi poser la question inverse : "le cosleepeing le refusez-vous pour vous, ou pour votre enfant?"

La duree? Tant que maman (c'est souvent maman) et/ou enfant en ont besoin, je dirais quelques mois.

Nenette

Christelle Ritter a dit…

Concernant le périmètre crânien : ma fille a un périmètre crânien très petit, elle était également prématurée.
Je savais que ce n'était pas bon signe, mais rien ne laissait penser qu'il y avait un souci et la pouponnière avait attendu un moment avant de la proposer à l'attribution afin d'être sûr justement qu'il n'y avait pas problème majeur.
J'ai donc rencontré une petite fille très vive et très malicieuse. Notre pédiatre (et vous plus tard) n'avez rien trouvé de particulier non plus.
Et puis j'ai eu la visite de contrôle de la puéricultrice envoyée par le CG. Elle a fait une fixation sur son petit périmètre crânien; elle a pris un air très soucieux lorsqu'elle s'en est rendu compte, elle a elle-même remesuré, m'a fait revenir à sa permanence qq semaines après pour mesurer encore etc...
Heureusement que j'étais "détendue" et pas une maman angoissée !

Christelle

Duchesse a dit…

Cher Docteur, je ne doute pas de votre expérience ; permettez-moi de douter de vos références quand vous n'avez pas l'expérience directe... la piste du co-sleeping est abandonnée depuis belle lurette pour la MSN, la piste la plus crédible actuellement étant la piste infectieuse
http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_1596_mort_subite.htm

Et sinon... si vous aviez l'expérience directe du co-sleeping, vous sauriez que la plupart des enfants abandonnent le co-sleeping naturellement entre 2 et 3 ans... parfois en l'aidant un peu ! Aider son enfant à grandir lorsqu'il est prêt, c'est peut-être aussi bon pour lui que le laisser faire le plein de sécurité tant qu'il n'est pas prêt, non ?

Vive la France, pays de l'autonomie et de la sociabilité à 2.5 mois, l'âge de la fin du congé maternité ! Il y a peut-être des domaines où on est très très loin d'être champions du monde^^

Je connais personnellement bien plus de parents français fiers de ne "pas céder" et de laisser pleurer des heures leur nourrisson (attitude incroyable pour les 9/10° de la planète) que des co-sleepers malsains qui obligeraient leur enfant de plus de 3 ans à dormir avec eux (ben... si je réfléchis je n'en connais pas ! cf ci-dessus...)

Brigitte a dit…

et le pipi la nuit dans tout ça doc ?
bon visiblement de dormir ou pas avec son enfant déclenche des réactions fortes... je suis le doc concernant les bébés, règles de sécurité de base... pour le reste mon bon sens me dit que dormir un peu à l'arrivée ou en cas de stress pourquoi pas, sinon je n'en vois pas l'intérêt... mais ce n'est que mon ressenti..
Brigitte

Anonyme a dit…

Le psy du Cmpp qui a suivi ma fille quelques temps justement pour des troubles du sommeil , à qui je racontais que lorsque à 23h 30, ma petite puce de 3 ans ne dormait toujours pas et je la prenais alors avec moi m'avait fait une réponse qui m'avait bien plu: " Il ne faut pas être trop dogmatique, vous savez qu'à terme, ce n'est pas le mieux pour elle comme pour vous, mais si vous sentez qu'elle en a besoin en ce moment, il ne faut pas hésiter non plus..."
Ce que j'ai fait,
Et ça fait bien longtemps qu'elle ne dort plus avec moi!

Anonyme a dit…

Je fais partie du groupe dit "à risques" c'est à dire que je suis solo, et Maman d'une fratrie de trois enfants adoptés (j'aggrave les risques ?!!), de deux garçons et une fille.
Le plus jeune de mes garçons m'a souvent demandé de dormir avec moi, et j'ai refusé en lui expliquant que les mamans ne dormaient pas avec les enfants,et qu'il n'était pas mon "fiancé" ; il a toujours bien dormi malgré quelques cauchemars pour lesquels je me levais le rassurer.
La psychologue que je consulte pour m'aider dans l'adoption (avant et depuis) me le déconseillait.
Mes enfants dorment tous très bien aujourd'hui !!
Quelque chose me laisse perplexe : pourquoi suit- on l'avis d'un médecin, et surtout celui du Dr de Monléon, en matière d'alimentation, de santé, etc ... et pourquoi met on aussi facilement sa parole d'expert en doute quand il s'agit du cosleeping?
Caro du 34, Maman d'une tribu du Mexique

Stéphane a dit…

Ma chère duchesse, laisser un enfant pleurer pendant des heures n'est pas une solution et dormir avec eux non plus, il faut trouver le juste milieu et de plus chaque histoire est personnelle, en aucun cas on ne peut avoir un avis tranché "c'est comme ça et pas autrement ..."

Vous dites que vous connaissez personnellement bien plus de parents français fiers de ne "pas céder" et de laisser pleurer des heures leur nourrisson (attitude incroyable pour les 9/10° de la planète) que des co-sleepers malsains qui obligeraient leur enfant de plus de 3 ans à dormir avec eux ...

Si j'adopte un avis tranché en me basant sur mon unique expérience professionnel, je vous dirais que "les hurlements" des enfants sont des symptômes de maltraitance, torture ou d'abus sexuel autrement dit de pédophilie alors siouplait, ne parlez pas de "fierté", vous pourriez avoir des surprises sur le comportement humain et tomber de très haut.

Pour faire plus simple, le sommeil, ça s'apprend, et c'est aux parents de l'apprendre à leurs enfants et chaque enfant est unique et réagit en tant que tel, je ne connais pas de méthode efficace ou unique, mais que des règles de bases issue principalement du bon sens (coucher les enfants à heure fixe, pas d'activité intense avant d'aller dormir, ne pas céder aux caprices etc ...)

Je dirais qu'il faut suivre sont instinct, le faire au feeling et point barre, mais surtout avoir la même attitude, car j'ai l'impression que tout le monde oublie que les enfants test les parents et essaient un nouveau "truc" pour connaitre les limites et après passent à autre chose.

Jean-Vital de Monléon a dit…

J'ai dit ce que j'avais à dire sur le cosleeping, le cas général et le cas particulier, cela ne m'intéresse plus que certains en rajoutent encore encore et encore pour se justifier, amis ils peuvent continuer !

Par contre, je ne peux absolument pas laisser passer le commentaire de Duchesse.
Il me fout en rogne, la même rogne que quand les deux pingouins ont fait arrêter le rappatriement. cela m'horripile vraiment que pour se justifier ou par appétit médiatique (pour les deux pingouins) on joue sur la vie d'enfant.
La vie d'enfant c'est ce qu'il y a de plus précieux.
La Mort Subite du Nourrisson est une pathologie que je connais, elle est bien plus compliquée que ce que vous avez lu dans Voici.
Depuis les campagnes pour le couchage des enfants sur le dos, elle a diminué quasiment par 10 dans le monde occidental, il y a encore trop. Et les causes sont étudiées par de multiples études.
La MSN est compliquée, multifactorielle.
Les causes principalement retrouvées dans les données de la littérature médicale mondiale sont les malformations (cardiaques ou autres), les infections, le tabagisme pendant la grossesse, la position sur le ventre (encore malheureusement) et le cosleeping, retrouvé 1/4 dans une étude récente du Bristish Medical Journal qui est une des trois plus grandes revues médicales mondiales.
Donc continuez à dormir avec vos grands si vous pensez que c'est bien pour leur développement, si ça vous fait plaisir, mais arrêtez vos enfantillages et ne venez pas conseiller le cosleeping pour les moins de deux ans. Les petites polémiques, les gueguerres c'est rigolo, j'aime bien, quand c'est les footeux qui se couvrent de ridicule, quand c'est sur le devenir de tout petits là je ne joue plus !
Je suis en colère !

Aurèle a dit…

Wahou ça chauffe et voilà une nouvelle amie pour votre blog Docteur, Duchesse qu'elle beau pseudo dommage que la gentillesse de la minette des aristochats soit absente :-)

Merci pour ses infos sur le cododo moi je ne suis pas pour mais c'est simplement mon avis perso et mon fiston a toujours fait des gros dodos de 12h sans réveil.
Par contre je suis vraiment prenante sur le gros pipi au dodo car j'ai usé toutes mes stratégies et mon petit mec va bientôt avoir 5 ans (début juillet) ben voui il est vrai qu'ici aussi on cumule les pathologies il a été adopté par une maman solo, il a toujours dormi dans son lit sauf pendant mes séjours en haïti (et aïe il avait moins de 24 mois si j'avais été informée je ne l'aurais pas fait et c'est sincère) et au bout de bientôt 20 mois à la maison j'ai pas réussi à lui faire comprendre que c'était pas amusant de faire pipi dans une couche gloups !
Merci pour les pistes si vous pouvez m'en donner.
Aurèle

Anonyme a dit…

Unicef UK et la Fondation pour la Recherche contre la mort subite du nourrisson ont produit ensemble ce depliant dans l'intention de donner aux parents des informations precises, a la fois sur les bienfaits du partage du lit et les situations dans lesquelles partager le lit serait dangereux.

http://www.babyfriendly.org.uk/pdfs/french/sharingbedleaflet_french.pdf

C'est en francais.

Franchement on est plus dans un debat ideologique que scientifique non? L'emotion l'emporte meme chez le docteur, sujet sensible que le co-sleeping comme l'allaitement, la tetine, le mode de garde etc...

Certaines etudes scientiques valident le co-sleeping comme facteur de prevention de la mort subite, bebe calquant sa respiration sur celle de ses parents...

Le co-sleeping en toute securite pour le bebe c'est aussi tout simplement de placer son petit lit dans la chambre parentale. Il existe egalement des petits lits speciaux qui se calent sur le grand lit des parents... en toute securite!

Cas particulier : ma fille a bien failli s'aphyxier dans son vomi, celui-ci lui bouchant le nez et la bouche. Elle etait couchee sur le dos, dans son lit...

Nenette

Brigitte a dit…

je comprends votre colère.... et dans les messages tout se mélange et on joue sur les mots.. si co-sleepping veut dire coller le lit à barreaux de son enfant contre le sien, je ne vois pas le problème et ce n'est pas la même chose que de dormir avec son bébé dans le même lit et les risques que cela engendre... d'ailleurs Duchesse ne l'a fait qu'avec ses enfants grands .. + de deux ans
je pense qu'il faut effectivement rappeler les règles de sécurité de base et s'y tenir...
Pour rassurer les petits il faut peut être parfois mettre le berceau près du lit parental, et ça cela fait des lustres que les parents en France font ça sans appeler ça "co-sleeping"
Brigitte

Duchesse a dit…

Eh oui, tout cela est bien passionnel, hélas... ce qui ne m'empêche pas d'apprécier votre blog et vos conseils par ailleurs, cher Docteur...

Duchesse pas énervée ni rancunière ;-)

Jean-Vital de Monléon a dit…

Oui l'émotion l'emporte parce que moi la MSN je n'en parle pas de mon salon, j'en parle en ayant reçu des dizaines de familles brisées pcq ils l'avaient vécue, dont un certain nombre en cosleeping.
Le bébé qui dort dans la chambre de ses parents ce n'est pas ça le cosleeping, d'ailleurs c'est surtout cela que conseille le dépliant. Alors ne confondons pas.
Et votre cas particulier, il n'a aucun intérêt pour un sujet aussi grave.
Il m'en rappelle un autre : il y a 12 ans, une maman amène son enfant, en visite chez son médecin, elle entend à la radio la campagne de prévention "Couchez les sur le dos" comme elle couche son bébé sur le ventre, elle s'en inquiète et demande son avis à son médeicn, celui ci répond : "j'ai eu 3 enfants, tous couchés sur le ventre aucun n'est mort !" une semaine plus tard cette maman me racontait cela quand je la recevais avec son bébé mort. Oui l'émotion, alors dormez avec vos grands si ça vous fait plaisir et pensez que c'est bien pour eux, mais ne faites pas la promotion du cosleeping pour les petits pour la dernière fois.
Les prochains messages je les supprime, mon blog ne sera pas complice de prise de risques aussi graves !

Jean-Vital de Monléon a dit…

Pour info le document de référence français réactualisé très fréquemment tout le monde peut voir ce qu'il conseille pour le cosleeping : http://www.naitre-et-vivre.org/gestion/pdf//conseils_de_prevention.pdf

en le recherchant j'ai trouvé l'article sur doctissimo, celui dont parle duchesse probablement mais son lien ne marchait pas.
http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_1596_mort_subite.htm
Cet article comme me l'envoie Duchesse est à la pointe du progrès ... ses derniers chiffres datent de 1998, et il consielle un médicament Prepulsid très vivement déconseillé depuis près de 15 ans !

Moi aussi je doute de vos références Duchesse !

Brigitte a dit…

faut pas prendre ça à la légère c'est clair...
brigitte

Moushette a dit…

quelle ambiance ici ! ce débat est fort intéressant.

Le co sleeping, je le trouve archi logique dans des cas ponctuels : maladies, angoisses de ré-abandon à l'arrivée dans la famille, et perte progressive de l'habitude du co-sleeping entre enfants de l'orphelinat. Mais lorsque cela se prolonge, j'avoue que je me pose la question du pourquoi et aussi du pour qui ?

Par contre, je comprends le coup de gueule du dr jvm, si le cosleeping peut tuer les nourrissons, effectivement y a de quoi être en colère et s'y opposer pour les nourrissons.

ainsi nenette, je ne pense pas qu'on peut comparer ca aux débats sur l'allaitement et modes de garde ??!!!! les enjeux sont sensiblement différents !!

bon bref, moi j'ai une autre question qui me trotte dans la tete : lorsque vous parlez de co sleeping, vous parlez de passer la nuit entiere avec votre enfant de facon quasi systematique toute la semaine pdt de longs mois, années si je comprends bien ?

(si c'était le cas chez moi, avec une fillette tres fusionnelle le jour, je pense que j'opterais pour la camisole à St Anne pour ne pas péter le cable si cela devait continuer aussi la nuit...)

autre question pour les co sleepeurs réguliers : est ce que ce co sleeping est un "frein" pour empecher les enfants de dormir sans le/les parent(s) ? Genre dormir chez les grands-parents ou chez les copains ? Car finalement si je comprends bien le/les parent(s) se subtituent au doudou ?

Bref le sujet m'intrigue... :-)

Jean-Vital de Monléon a dit…

Duchesse, je dois vous dire que j'apprécie souvent vos interventions, je suis allé une ou deux fois sur votre blog iconoclaste qui ne me déplait pas.

Mais sur certains sujets je suis intransigeant, avoir été pendant près de 10 ans, le responsable du service qui s'occupe de la MSN, avoir vu tant de détresses familiales me rend intransigeant face à des conduites dangereuses.
Si je n'approuve pas, si je suis surpris par le cosleeping chez les grands, je pense que des cas particuliers cela peut avoir de bonnes justifications, celui chez les petits ne peut être conseillé en aucune façon.

Isabelle a dit…

co-sleeping, pas co-sleeping, "de la mesure avant toute chose" semble la seule réponse possible. Un enfant qui ne pourrait pas dormir ailleurs qu'entre ses parents, des parents qui ne sauraient pas faire autre chose que lui céder, voilà qui poserait question et mériterait l'avis d'un professionnel. Une fusion tardive avec la mère est un frein incontestable à la construction psychique de l'enfant.
Mais un enfant, ponctuellement malade, anxieux, arrivant de l'orphelinat, peut avoir besoin de se rassurer quelques temps.
Encore une fois, de la mesure avant toute chose, ou plutôt notre simple bon sens...

Romi a dit…

débat intéressant mais je n'étalerai pas mon avis là-dessus ... :-o)

Michèle,

Romi a dit…

Doc,

J'ai une p'tite question qui n'a rien à voir avec le sujet du jour :

Avez vous vu des enfants, arrivés à plus de 4 ans en France, ayant des troubles de l'audition ?

merci

Michèle

caliningrad a dit…

Bonjour Docteur,
Un collegue m'a dit aujourdhui qu il etait embete, car sa fille de 16 mois a un gros probleme aux amygdales mais est trop jeune pour l'operation et leur docteur leur a conseille de dormir avec elle afin de surveiller sa respiration lors du sommeil, et pour eux co-sleeper est impensable (la fameuse culture francaise...).

A part ca, bien que je co-sleepe, je comprends votre argument selon lequel il vaut mieux vivre en phase avec sa culture. Dans mon cas, j ai eu a subir pas mal de pression apres ma procedure en Suede et a mon arrivee en France a ce propos. Je n aurais jamais imagine la pression si forte sur ce theme alors que je croyais en toute bonne conscience faire ce qu il fallait!!! Mais il y a beaucoup d autres choses qui etaient differentes a mon arrivee. Steriliser les biberons, cela fait belle lurette que ca ne se fait plus en Suede, seulement 2 bains par semaine maximum pour les bebes... bref j ai subi beaucoup de critiques a mon arrivee... En Suede il y a en revanche une pression ridicule sur l allaitement, qui fait qu en tant que mere adoptive on peut avoir du mal a se sentir reellement mere. Voila, aucun pays n est parfait, chacun cherche a tout prix a imposer sa culture!

caliningrad a dit…

Pour Moushette a qui ce sujet intrigue.
Ma fille de presque 3 ans est tres fusionnelle, beaucoup trop selon mon gout... J ai souhaité arrêter le cododo, mais ca l a enormement angoissée - le psy de sa creche m' a dit: ce n est pas parce que vous etes prete a ne plus dormir avec elle qu elle l est. J ai considere l argument recevable. Etant donné qu elle se developpe intellectuellement, affectivement de maniere plus que satisfaisante, je n ai aucune raison de considerer que le cododo est un probleme. Quand je ne suis pas la, elle cododote sans probleme avec sa mamie. Elle me dit qu a 3 ans elle dormira toute seule. Je ne sais pas si elle a realise qu elle aura 3 ans dans 6 jours... on verra.. Je pense que le cododo nous a permis de beaucoup voyager. Elle a ete dans une vingtaine de pays et bien dormi quel que soit l environnement car dans une certaine mesure je suis son lit... Et j envisage notre demenagement en Thailande dans 2 semaines tres sereinement car mon lit sera toujours disponible pour elle si elle en a besoin.
Mais encore une fois je ne milite pour rien. Mais je refuse d avoir honte de co-sleeper, comme je le lis parfois ici et la, alors que ma fille est tres loin d etre une tyranne, et que selon tous les avis, y compris professionnels, elle va tres bien sur tous les plans.

Duchesse a dit…

C'est bizarre, ça ne me viendrait pas à l'idée de co-dormir avec mon enfant grand... tout simplement parce qu'aucun d'entre eux, une fois le "plein" d'assurance fait, n'en éprouve le besoin. Je rassure donc Moushette, le cododo est inversement proportionnel avec le gigotage, lui-même bizarrement corrélé avec le fait d'être prêt à dormir seul...

Docteur, je comprend votre colère car la douleur des parents qui ont perdu un enfant est impossible à consoler, elle est à hurler.

Je ne parlerai plus ici du vécu lié au cododo puisqu'il est "inaudible"... je constate simplement que les chiffres de la MSN sont heureusement en baisse malgré l'augmentation du cododo en France, mais peut-être est-ce un cododo mieux informé (pas de tabagisme ni d'alcoolisme, pas de couverture ni oreillers, etc), peut-être est-il dangereux d'en parler parce qu'une telle information serait trop délicate, subtile à délivrer, et que les campagnes de masse préfèrent délivrer une info claire et tranchée. Je comprendrais donc que vous éditiez cette partie de mon message...

Après, si vous admettez qu'on puisse dormir dans la même pièce que son bébé, le fait d'entendre son bébé commencer à s'étouffer, ou d'entendre un "silence suspect" (absence de respiration) a réveillé plus d'une fois une maman, heureusement... mais tus es cas ne sont pas décomptés par les stats, me trompais-je ?

PierreR a dit…

Simple petite remarque à propos du couché dorsal : faire attention au « syndrome positionnel », c.à.d. le fait que l'enfant pause sa tête systématiquement du même côté.

Conséquences : risques de :
- plagiocéphalie (aplatissement du côté d’appui de sa tête et déformation crânienne) ;
- cas plus extrême : fermeture du tronc (torse) du côté du positionnement de la tête ; d’où risque de scoliose.

Les hôpitaux universitaires, et les kinés pédiatriques, sont, en principe…, familiers de ces situations.

Conseil aux parents : alterner le positionnement de la tête lors du coucher dorsal.

Si le côté préférentiel persiste : au coucher dorsal, stimulation de la rotation de la tête vers le côté opposé par l’attirance de l’attention de l’enfant : boite à musique, jouets de couleurs très vives et contrastées.

Lorsque l’enfant est éveillé, ne pas hésiter à mettre l’enfant sur le ventre, mais sous surveillance, afin de tonifier la chaine musculaire postérieure du cou et du tronc.

En effet, il soulèvera la tête, puis plus tard le tronc et dirigera sa tête d’un côté à l’autre vers ses jouets.

Ceci facilitera de plus le passage aux étapes du ramper et du « marcher à quatre pattes ».
PierreR
www.cliniquedeladoption.eu

PierreR a dit…

Complément : Si le cou est «coincé» ou la plagiocéphalie est confirmée, seules l'ostéopathie plus la kiné peuvent améliorer la situation. La scoliose est le risque extrême de la non prise en charge précoce de ce syndrome positionnel.

PiR
http://cliniquedel'adoption.eu

kakaille a dit…

Bonjour ...
Quel débat dites donc !!!!

Je lis tout vos messages, mais interviens peu ... je comprends tout à fait votre avis Dr, surtout concerant la MSN ... rien que d'y penser, j'en ai "froid dans le dos" .....

Mais, je tiens à préciser aussi, sans rentrer dans les détails ou raconter ma vie ... que je pense qu'effectivement, il n'y a pas de généralités, que l'on fait en fonction de ce que l'on peut faire (le besoin d'être rassurer de l'enfant, notre capacité à dire oui ou à céder, notre besoin de sommeil, etc ...) ... j'ai deux loulous, un avec qui nous avons co-sleeper (pas par "choix" ..), et pas avec l'autre .. nous avons fait en fonction de leur besoin, en fonction de notre besoin de sommeil à nous aussi (quand on ne dort pas, pas facile de tenir le ryhtme la journée ...) ... cela n'a pas tjrs évident, j'ai souvent culpabilisé, me suis posée beaucoup de question ... aujourd'hui, mes enfants grandissent (un peu, mais déjà trop vite), ils dorment seuls et bien, tout les deux ... je déculpabilise, je me dit donc que la réponse, elle est peut être là : faire ce qui semble être le mieux, pour tel enfant, et à tel moment (tout en gardant le côté sécuritaire, bien entendu !!).. en fait, faire comme pour tout le reste ... de notre mieux, en tant que parents !!


Merci à vous de nous prodiguer tous vos conseils !!!
Erika

Muriel a dit…

Ma fille de 5 ans t demi dort avec moi pas toutes les nuits mais ça arrive souvnt depuis le depart de son papa Elle est suivi par un pedopsy ainsi que mon fils de 4 ans mais elle a des angoisses le soir et fais enorméments de cauchemars .
Mon fils commence a venir me rejoindre aussi depuis quelques temps Quand mon mari etait encore lales enfants ne venaient pas dans notre lit sauf le matin pour le gros calins
je pense que certaines situation peuvent rassurer nos enfants quand ils sont tres angoissés mais la c est ce que je pense et le pedopsy ne me dit pas d les remettre danns leur lit mais qu il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps
D ailleurs si vous pouviez parler du divorce pour les parents adoptifs ça m aiderait beaucoup
merci pour ce blog

Anonyme a dit…

Je ne peux pas repondre a Moushette pour le co-sleeping des grands, mes enfants dorment tres bien dans leur lit dans leur chambre depuis belle lurette. Le co-sleeping est devenu tres occasionnel, apres un gros cauchemar par exemple. Ma fille commence a aller dormir chez ses copines comme toutes les petites filles de son age. Mes enfants ont chacun eu leur doudou, mais j'espere bien avoir ete leur source de consolation numero un. Je ne comprends pas la question sur le doudou...
Je crois qu'il ne faut pas tout melanger et tomber dans la caricature, le co-sleeping (dont la definition va bien du lit partage au dodo dans la meme chambre que ses parents, dans un lit a cote du leur) n'a pas vocation a durer, c'est une etape vers une separation sereine, qui s'est faite en douceur chez nous, puisque chacun y etait pret.
On parle des besoins de regression des enfants adoptes, je trouve qu'il serait dommage de se priver de celle-ci si l'enfant en exprime le besoin par un sommeil tres perturbe. Enfin reduire le co-sleeping aux risques de la MSN, alors que les enfants qui nous interessent sur ce blog de l'adoption ont souvent plus d'un an, je crois que c'est un peu hors sujet.
On peut aisement imaginer que le co-sleeping est une sorte de continuite de l'epoque ou bebe etait dans le ventre de sa mere et entendait son coeur battre.
Partager son sommeil avec quelqu'un est une des choses les plus intimes et tendres qui soit, mari ou enfant. Docteur vous avez raison de le souligner, rien de sexuel la-dedans.
J'etais contre le co-sleeping sous toutes ses formes... avant d'etre maman et d'avoir, grace a cette methode, retrouve le sommeil (j'avais la hantise de la MSN).
Docteur, le choix educatif de dormir un temps avec ses enfants est un choix responsable d'adultes et de parents, merci de le respecter en tant que tel et de ne pas nous taxer "d'enfantillages". Merci de ne pas denigrer les uns ou les autres dans leurs choix parentaux et de laisser la parole libre.
Nenette

Anonyme a dit…

Bonsoir,
je suis abonnée au journal "Marianne" et cette semaine il y a un article sur l'adoption et ses tabous. Un pédo psy y est cité énormément le Dr Pierre Lévy-Soussan. Le connaissez-vou? Est-il un spécialiste de l'adoption? L'article m'a laissé un sentiment étrange comme une volonté politique d'arrêter l'adoption. l'avez-vous lu? Et si oui, qu'en pensez-vous? Je vous ai rencontré à Brest et votre intervention était d'une autre teneur et beaucoup plus positive que cet article. J'ai une petite fille de 5 ans qui se porte très bien, qui vient d'Haïti, et qui est suivie par le dr Munck au CHU de Brest. Cet article laisse penser que l'adoption entraine forcément des problèmes à l'adolescence et à l'âge adulte!!!
Merci de votre réponse.

Anonyme a dit…

Je rebondi sur le post d'Anonyme. Le type de gros article publié dans Marianne a-t-il un base de vérité ?
Il y a tellement de discours en ce sens en ce moment (30% d'échec de l'adoption à l'adolescence) qu'on fini, même avec les meilleurs "nerfs" du monde, par se poser des questions sur l'avenir. Je suis très mal à l'aise après cette lecture (j'ai d'ailleurs mis un post sur le précédent billet)
Merci. Niouk.

Stéphane a dit…

Ce brave Pierre à l'age de Pierre LEVY-SOUSSAN, ça faisait un petit moment qu'on ne l'entendait plus dire de conne ...

Ce "truc" est capable de faire une séance de psychanalise en 10 minutes dans un couloir d'aéroport, sans parler, sans poser de question, sans dialogue avec les parents adoptifs, les enfants, ou même le personnel impliqué dans le "convoyage" des enfants après un vol militaire d'une dizaine d'heures.

C'est le "madame IRMA" de la psychanalise à distance. Capable de justifier une étude inéxistante sur les problèmes liés à l'adoption en un rapport de 10 minutes et une spécialisation de l'adoption d'un mois, car les spécialiste de l'adoption internationale se compte sur les doigts de la mains et Pierre LEVY-SOUSSAN n'en fait pas parti, il est sortie de terre le jour du séisme.

Le point commun entre Mme IRMA ; voyance à distance et Pierre à l'age de Pierre LEVY-SOUSSAN et qu'ils accepent aussi bien les cartes bleus que les mandats postaux.

Bien que j'ai plus confiance en Mme IRMA ...

Toujous est il que à ce jour, il est impliqué en tant que complice dans le décé de 4 enfants adopté, mort de maladies bénine en haïti, facilement soignables en France sous le prétexte que c'est mieux pour eux.

Me concernant, je le considère également comme complice de tentative d'enlévement d'une quanrantaine d'enfants dont ma fille.

Le seul moment ou je consentirait à entendre les explications de Pierre LEVY-SOUSSAN, ce seras devant une cours de justice, européenne si il le faut !

Jean-Vital de Monléon a dit…

Pour clore le débat car c'est le blog de l'adoption ce n'est pas le blog du cosleeping...

Dans tout ce que j'ai dit, pour moi cosleeping c'est dormir dans le même lit que le sparents, dormir dans la même chambre ce n'est pas pareil.

La preuve je recommande que les premiers jours l'enfnat aodpté ne soit pas seul dans sa chambre, à 23 ans toujours dans la chambre de papa et maman ou de grand frère c'et plus ennuyeux.
Et puis pour la Mort Subite, si dormir dans la même lit est un facteur de risque, dormir dans la même chambre que ses parents est au contraire un facteur de protection !

z e n c h a dit…

« A dormir debout » toutes ces histoires ;-) :-)

Stéphane a dit…

Heureusement qu'on ne parle pas de bains avec ses histoires à dormir debout.