La première colère de l'année de Bernardo

On annonce que l'événement cinématographique de 2015 sera le 7° volet de la saga Starwars, pour le petit monde de l'adoption ce sera peut être tout autre, je vous préparais un billet là dessus, mais mon grand ami Bernardo en a pondu un avant moi !

Avec son autorisation, je vous le communique :

Bonjour les amis,

Par l’entremise d’amis, je découvre la prochaine parution d’un film en 2015, intitulé « Les Chevaliers Blancs ». On a tous en tête cette chanson LuisMarianesque, interprétée au cinéma par Gérard Lanvin : « On m'appelle le Chevalier Blanc, Je vais et vole au secours d'innocents » (https://www.youtube.com/watch?v=DQkGey_-W8c)

Ben, c’est pas ça du tout. Je recopie in extenso le scénario de ce film tel qu’il figure sur le site Premiere.fr (http://www.premiere.fr/film/Les-Chevaliers-Blancs-3970577) :

« Jacques Arnault, président de l’ONG Sud Secours, prépare une opération coup de poing : extraire 300 orphelins victimes de la guerre civile du Tchad pour les ramener auprès de parents français candidats à l'adoption. Françoise Dubois, une journaliste, les accompagne pour couvrir médiatiquement l’opération. Totalement immergés dans la réalité brutale d’un pays en guerre, Jacques et son équipe perdent leurs certitudes et sont confrontés aux limites et aux complexités de l’intervention humanitaire. ».

Ca ne vous rappelle rien ? C’est l’histoire de l’Arche de Zoé, ces « chevaliers blancs » qui ont pourri, pour de nombreuses années encore, les relations franco-africaines en matière d’adoption. Pour vous rafraîchir la mémoire, voir l’Arche de Zoé sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Arche_de_Zo%C3%A9

On se doute bien que des comédiens comme Vincent Lindon, Louise Bourgoin, Valérie Donzelli, etc. n’ont pas une image de salauds ou d’escrocs. Il est donc plus que vraisemblable que les « héros » de ce film seront de généreux humanitaires trahis par la réalité fourbe de l’Afrique en guerre et les «  limites et complexités de l’intervention humanitaire » (le premier qui rigole, il sort !). Une version « soft » de cette sordide histoire. On parie que l’AdZ en sortira blanchie (comme le chevalier) et en quelque sorte réhabilitée ?

Estompées les accusations d’escroquerie à l’égard d’Eric Breteau et Emilie Lelouch, l’implication d’Alain Peligat, aboli le soi-disant «humanisme désintéressé » du bon Docteur Van W et de sa femme Tonia, laquelle inondait tous les forums adoptifs de ses messages revendicatifs (totalement désintéressés, les van W, qui étaient candidats à l’adoption en Colombie, au Vietnam, etc. et ont fini par grassement payer un avocat pour adopter en Russie avec messages quasi-insultants de la chère Tonia vis-à-vis des candidats n’acceptant pas l’achat d’un enfant…). Fini aussi l’accompagnement « médiatique » de Marie-Agnès Peleran, cette journaliste qui a ensuite déclaré qu’elle aurait bien aimé adopter, elle aussi (http://www.europe1.fr/politique/arche-de-zoe-marie-agnes-peleran-se-confie-a-france-3-35640)

Et oubliés aussi tous ces parents qui attendaient bien gentiment sur l‘aéroport de Reims que leur soient rapatriés ces enfants qu’ils allaient pouvoir adopter un jour grâce à la « martingale » mise au point et « vendue » par l’Arche de Zoé (on joue les familles d’accueil pendant 2 ans, puis on diligente un dossier d’adoption des enfants accueillis).

Il me paraît intolérable qu’un tel film puisse, sous couvert d’ « œuvre de fiction », truquer la vérité. A noter que le tournage a commencé en mars 2014, soit un mois après le procès en appel condamnant Eric Breteau et Emilie Lelouch. Y’a du fric à faire, Léon, allons-y !

Il me paraît important de mobiliser le monde de l’adoption, que nos organismes représentatifs (EFA, MASF, OAA, Voix des Adoptés, associations diverses, professionnels, etc.) alertent les institutions (MAI, AFA, MAE et autres) et les mettent devant leurs responsabilités, ainsi que les media et les parlementaires. Les chiffres de l’adoption internationale viennent de s’écrouler (étonnant, non ?, aurait dit Desproges). Nous avons peut-être là l’occasion de montrer que les parents adoptifs (et les enfants adoptés) n’ont pas baissé les bras.

Voilà. C’était ma première colère de l’année. Ca soulage et j’en ai besoin….

A vous de répondre !

Bernard